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Passion Macron (réflexions sur le météore politique)
20 février 2017

Macron... Macron... Et si on parlait de Mélenchon? (et de Le Pen?)

Quoi Macron et Mélenchon, c'est un peu pareil, ça commence par M, ça finit par un ON!

Passé la boutade, je me suis intéressé à ce dernier candidat, farouche opposant à notre candidat libéral: Jean-Luc Mélenchon, dont j'ai rappelé son affiliation avec le communisme dans une note d'un précédent article que je recolle ici:

(1) Le communisme reste la première base de la politique de Jean-Luc Mélenchon. Il le dit clairement dans "Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'insoumission (entretien biographique avec Marc Endeweld)" p 84, répondant à la question "Vous faites la campagne de Mittérant sans être socialiste...communiste de coeur, il explique comment il devint socialiste, tout en ne reniant pas les idées marxistes: "Les socialistes m'apparaissaient donc plus ouverts. Ils avaient leur déclaration de principes où il était clairement dit que le marxisme était leur source d'inspiration et le capitalisme le système à renverser." Plus haut il déclare:  "Il a fallu donc choisir: les communistes où les socialistes?" expliquant qu'avec le contexte le contexte international (Pologne) qui avait évolué, il se tourna naturellement vers les socialistes, alors même qu'il militait avec les ouvriers communistes.

Si j'ai mis dans l'intitulé de mon message "Le Pen" entre parenthèse, c'est que bien que ce n'était pas le but, j'en suis venu inévitablement à m'attarder sur Marine Le Pen. Le lien ne paraît pas au premier abord, à part que Jean-Luc Mélenchon incarne une gauche extrême (sans être l'extrême gauche) et Marine Le Pen l'extrême droite. Et à part que comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon séduit beaucoup dans la classe populaire.

 

 Qu'en est-il de notre candidat Insoumis? Quelle crédibilité a t-il?

 Notons d'abord la qualité de son livre Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'insoumission, qui sous forme d'entretien biographique le rend très vivant et nous place dans une proximité avec l'auteur qui d'emblée nous séduit (et l'auteur et le livre). Ce livre est passionnant par le parcours de cet homme depuis son enfance. C'est un parcours passionnant, très bien raconté, très bien écrit (il y a des pages sublimes), et qui nous raconte une histoire comme dans un roman. Mais passées les cent cinquante première pages relatives à la construction de l'homme politique trouvant ses sources dans son enfance , on entre dans du plus lourd, plus costaud, là on entre peu à peu dans le pur politique, contenant toujours une partie biographique, où on voit les différentes étapes que Jean-luc Mélenchon a franchi pour en arriver à son idée de nouvelle Constitution, cela peut s'avérer passionnant pour ceux qui veulent comprendre comment il en est arrivé à l'Insoumission, ou pour ceux qui sont passionnés de politique ou tout simplement curieux. Cependant, c'est sur cette partie  développant ses idées de plus en plus radicales jusqu'à la création de son mouvement et de son programme des Insoumis, qu'on peut bloquer.

 Ce n'est pourtant pas sur ce livre que je me suis principalement penché, mais sur son programme écrit sous le titre « L'avenir en commun (le programme de la France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon) » Là, c'est tout le contraire de son livre d'entretiens: sec et ennuyeux à lire comme la Déclaration des Droits de l'Homme. Cependant de toute évidence ça a la gueule d'un Programme, même s'il y manque des chiffres relatifs au budget de l'Etat.

 Maintenant, pour répondre aux question plus haut, par l'analyse du tout début de ce petit livre de 127 pages (contre 372 pour l'autre) j'en ai très vite conclu ceci:

 

 

La belle illusion d'une 6ème Constitution par Mélenchon et son équipe d'Insoumis 



Jean-Luc Mélenchon est riche de plein de bonnes idées, résumées par son : «L'humain avant tout », mais s'il suffisait de décréter pour que tout cela s'accomplisse, et sans violence comme il le souhaite, naturellement! J'admire ce propos : « La finance, la cupidité, les préjugés de classe (je souligne), le sexisme et le racisme pourrissent tout » On est bien d'accord globalement mais quelle(s) solution(s) propose t-il ?

Dans l'introduction par Jean-Luc Mélenchon, p 14, je lis ceci :

« C'est pourquoi la priorité pour nous, c'est de donner le pouvoir, tout le pouvoir au peuple, c'est à dire à la communauté humaine, parce qu'elle est la mieux placée pour s'occuper de son intérêt général. Le peuple souverain doit définir lui-même ses règles de fonctionnement politique. La monarchie présidentielle doit être abolie. […] Pour cela il faut balayer la caste qui a capté le pouvoir »

Bon, c'est bien tout ça, mais comment compte-il s'y prendre?

Quand je disais que c'est une belle illusion cette 6ème Constitution : c'est que cette proposition citée plus haut et le premier grand article du programme – sa base, son fondement – ne tient pas debout.

Pourquoi ?

On y répondra non pas en analysant cette citation (bien que je pourrais le faire, les deux de toute façon se rejoignent), mais celle du premier grand article de cette nouvelle Constitution proposée dont je soulignerai quelques mots :

 «C'est le peuple lui-même qui doit s'emparer de la question et s'impliquer tout au long d'un processus constituant. Nous proposons la convocation d'une assemblée spécifique chargée de rédiger une nouvelle Constitution sous le contrôle des citoyens : une Assemblée constituante. Nous soumettons à ses travaux des propositions pour une 6ème République démocratique, égalitaire, instituant de nouveaux droits et imposant l'impératif écologique.»

Trois questions :

1 - Qu'est-ce que ce peuple auquel on veut donner tant de pouvoir, tout le pouvoir même ?

2 - Qu'est-ce que cette Assemblée spécifique qui est de tout évidence distincte du peuple puisqu'elle est sous le contrôle des citoyens ? (donc du peuple, non?)

3 - Quand bien même l'écologie est un impératif, pourquoi demander au peuple son avis dès lors que cette « nouvelle Constitution » lui a imposé cet impératif... et si de surcroit le peuple dans sa majorité, imaginons, s'en fout, plus intéressé en revanche – logique ! – si vous lui promettez une hausse de salaire, pleins d'avantages, la gratuité, une baisse des charges, des impôts, etc?

Réponses :

1 – Si, par exemple, demain on faisait un référendum « pour ou contre la peine de mort » comme Marine Le Pen a suggéré le faire, on encourerait fort le risque de balayer d'un coup de main du « peuple » plus de deux siècles de lutte de deux siècles et demi en France, depuis Cesare Beccaria (XVIIIème siècle) jusqu'à Badinter (XXème siècle) en passant par Victor Hugo, Vidocq, Albert Camus en collaboration avec Koestler.* Rappelons que grâce à Badinter, la peine de mort a été abolie le 18 septembre 1981 par l'Assemblée Nationale et François Mittérand président, qu'il a continué sa lutte sans relâche en France (mais aussi dans le monde) jusqu'à soutenir le 7 février 2007, devant le Sénat, le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l'abolition de la peine de mort au sein de la Constitution, permettant ainsi à la France de ratifier deux traités rendant impossible son rétablissement dans notre pays par une simple loi.

*liste détaillée : Beccaria (Des délits et des peines, 1764) Vidocq (Considérations sommaires sur les prisons, les bagnes et la peine de mort, 1836), Victor Hugo (Le dernier jour d'un condamné, 1829, Claude Gueux, 1834, et divers écrits sur la peine de mort...) Albert Camus et Arthur Koestler (Réflexions sur la peine capitale, 1957), Robert Badinter (L'Exécution, 1973, L'Abolition, 2000, Contre la peine de mort, 2006)

Espérons que cette ratification sera faite par la « nouvelle Constitution », « L'avenir en commun (le programme de la France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon) » ne traite pas, à ma connaissance de cette question capitale...

Donner le pouvoir au peuple ? C'est (reconnaissons-le avec lucidité et sans mépris des catégories nommées) donner le pouvoir à un grand nombre de beaufs, de racistes, de machos, etc. dont est constituée la France, enfin d'hommes et de femmes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et sont dans une dimension «animale », avec touts ses pulsions, autrement dit horizontale, sans verticalité, spiritualité, sans transcendance, sans capacités intellectuelles ou/et qualités morales suffisantes pour décider enfin.

2 - Cette Assemblée spécifique est de toute évidence constituée des Insoumis. Déjà «La France Insoumise » est facteur de division du pays : il y a les « insoumis » et les « soumis » (bien plus nombreux, il faut le dire), mais pour un peu que les soumis de « La France soumise » deviennent les Insoumis des insoumis (de la France insoumise)... que va t-il se passer ??!... Ce chemin mène tout droit à la dictature, bien que Jean-Luc Mélenchon est un homme pacifique qui dit avoir toujours lutté contre les dictatures. Je crains pour ma part qu'on retombe dans la Révolution française ! Une révolution sanglante. On retombe dans l'Histoire tragique du Communisme avec son lourd poids de victimes! Pour un petit rappel historique (devoir de Mémoire...) ouvrons donc Le livre noir du Communisme, ) et puis surtout, cet essai remarquable, essentiel, que j'ai lu après dédicace de l'auteur, Mémoire du mal, tentation du bien de Tzevtan Todorov, auteur qui a vécu dans un régime totalitaire et qui l'a fui en venant en France. Il écrit:

« Que nous a apporté le XXème siècle ? Le pire : un régime politique inédit, le totalitarisme, dont les deux variantes, communisme et nazisme, ont provoqué la mort de millions d'être humains, la torture, la déportation, l'humiliation de millions d'autres ; pourtant, ses protagonistes aspiraient au bien, non au mal. Heureusement pour nous, la démocratie l'a vaincu ; mais elle-même n'est pas immunisée contre la tentation du bien, qui peut la conduire à cultiver chez soi le « moralement correct », et, à l'étranger, à larguer ses bombes, atomiques ou « humanitaires »

« Le meilleur : quelques individus au destin dramatique, à la lucidité impitoyable, sillons lumineux dans un siècle de ténèbres, qui ont continué malgré tout de croire que l'homme mérite de rester le but de l'homme ; ils nous aident aujourd'hui à ne pas désespérer. Vassili Grossman et Margaret Buber-Newman, David Rousset et Primo Levi, Romain Gary et Germaine Tillion nous montrent qu'on peut résister au mal sans se prendre pour une incarnation du bien.

« Ce livre décrit l'un et l'autre.

« Le bon usage de la mémoire est celui qui sert une juste cause, non celui qui se contente de reproduire le passé. »

Tzevtan Todorov

Voici l'analyse qu'il donne du communisme comparé au nazisme, en s'appuyant notamment sur l'étude du totalitarisme par Vassili Grossman. Les régimes totalitaires ont pour but la soumission de l'individu, de supprimer toute liberté individuelle par le moyen de la terreur. "La théorie Marxiste, origine idéologique du régime communiste, ne laisse déjà aucune place à la liberté de l'individu" nous dit Todorov.

Après avoir étudié Les parentés incontestables entre le nazisme et le communisme, Todorov, parle des différences en mettant l'accent sur le communisme:

"On pourrait approcher la question des différences en observant que les réalités des deux régimes se ressemblent bien plus que les représentations qu'ils choisissent de donner eux-mêmes. Entre le programme du Parti tel qu'il s'étale dans les journaux ou les brochures de propagande, et la vie au jour le jour d'un pays totalitaire, il y a toujours une distance; mais elle est beaucoup plus grande dans le communisme que dans le nazisme. Le programme nazi dit plus la vérité du programme nazi que le programme communiste ne dit celle du régime communiste. Mais, comme les deux régimes se ressemblent, c'est le programme nazi qui dit aussi la vérité du régime communiste. En cela réside une première grande différence: l'idéologie communiste est bien plus éloignée de la réalité que ne l'est l'idéologie nazie, elle incite donc à une plus grande violence ou, à partir d'un moment de l'histoire, à un travail intense pour dissimuler l'abîme entre le monde et ses représentations. Le régime soviétique est beaucoup plus mensonger, illusoire, théâtral que le régime nazi.

"Ainsi, en confrontant les deux idéologies on pourrait croire que, selon les termes de la propagande soviétique, les communistes ont opté pour la paix, les nazis pour la guerre. En réalité, la politique soviétique, tout comme celle des nazis, a pour but l'expansion impérialiste."

 Ainsi le programme de Jean-Luc Mélenchon fait croire en le choix de la paix, de la démocratie or il inclut intraséquement la guerre en ce qu'il a désigné un ennemi commun: les capitalistes. Dans son programme, il ne se dit plus inspiré du marxisme, il ne parle plus de capitalisme comme étant le système à renverser (voir Note sur l'article ICI), il parle de la "tyrannie de l'oligarchie financière et de la caste qui est à son service", il se dit  contre les multinationales. Cela revient au même. Comment compte t-il renverser tout cela encore d'une manière pacifique? Je ne vois pas. Comment la France Insoumise peut-elle réussir sinon en soumettant la "France" insoumise à son projet, les français insoumis parmi le peuple? Comment n'emploierait-il pas la violence contre tous ceux qui n'adhèrent pas à sa vision? Je me le demande. Son programme contient un tas de bonnes idées auxquelles j'adhère, le problème réside dans les moyens employés pour qu'elles soient appliquées. Et ses moyens dépasseront, je le crains, la volonté pacifique de Jean-Luc Mélenchon, devant l'impératif du "bien général", du "bien commun", il ne dit pas du "bien de tous", car dans le système communiste l'individu n'existe pas et d'autre part et doit nécessairement "être exclu une partie de la population (les classes ennemies)".

Je ferai la citation complète tirée de Mémoire du mal, tentation du bien de TzvetanTodorov en ajoutant que malgré les apparances:

"Ce qui caractérise le communisme n'est pas l'idéal d'harmonie finale, mais la voie choisie pour l'atteindre: soumission de ses options personnelles à celles du Parti, exclusion d'une partie de la population (les classes ennemies), prise de pouvoir révolutionnaire et dictature du prolétariat, abolition de la propriété privée comme des libertés individuelles. C'est aussi l'éloge inconditionnel de l'Union soviétique ou d'autres Etats communistes, devenus l'incarnation de la justice, de la paix et du bien-être. Se comporter comme si ces choix ne faisaient pas parti intégrante du programme communiste relève ou de la dissimulation, ou de l'ignorance délibérée." (p 102-103, chapitre 2)

Vouloir donner tout le pouvoir au peuple, comme le veut Jean-Luc Mélenchon ne revient pas à une "dictature du prolétariat"? Ne veut-il pas son programme comme l'incarnation de la justice, de la paix et du bien-être, ne se comporte t-il pas, en son populisme et en sa démagogie, comme si ces choix ne faisaient pas partie intégrante de son programme?

Le plus grand leurre est en ce que le communisme se prétend universaliste, du moins on pose souvent un tel jugement à l'extérieur: "On affirme souvent que le communisme se fonde sur une idéologie universaliste" nous prévient Todorov citant Raymond Aron, "un des adversaires les plus intransigeants et les plus lucides de la pensée communiste, mais qui a fait l'erreur selon l'auteur d'avoir présenté le communisme comme "universaliste et humanitaire" par rapport au nazisme. Or:

"... le propre du Léninisme [...] est précisément cet abandon de l'universalité, puisque la victoire passe maintenant par la défaite et l'élimination physique d'une partie de la populaion, appelée, pour les besoins de la cause, la "bourgeoisie" ou les "ennemis."

"Le communisme veut le bonheur de l'humanité - mais à condition que les "méchants" en aient été écartés au préalable, ce qui est après tout le cas des nazis aussi."

Dans l'introduction à son programme, Jean-Luc Mélenchon dit ceci qui paraît irreprochable:

"C'est pourquoi nous voulons que la France soit une nation universaliste, qu'elle soit avant tout un facteur de paix, alors que se précise la marche vers une guerre généralisée. Pour cela notre pays doit conquérir son indépendance, sortir de la coalition militaire agressive qu'est l'Otan, afin d'agir pour construire une nouvelle alliance altermondialiste des peuples et peser de tout notre poids pour créer un monde autour de la communauté des nations qu'incarne l'Onu, en dépit de ses défauts. Plutôt qu'à la guerre et aux compétitions, c'est aux coopérations que nous voulons nous consacrer." (p 15)

Page suivante: "Pour cela il faut balayer la caste qui a capté le pouvoir". Comment? Revenons deux pages en arrière: "C'est pourquoi la priorité pour nous c'est de donner le pouvoir, tout le pouvoir, au peuple". Il parle plus loin de "peuple souverrain".

"La convocation d'une assemblée composée de gens qui n'ont jamais été élus au Parlement auparavant ( de la France Insoumise, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement) pour écrire une nouvelle Constitution est l'acte fondateur par lequel nous commencerons le prochain quinquennat. Vous lirez les propositions que nous faisons pour que le peuple après cela, garde sa capacité d'initiative (ah? il n'a plus tout le pouvoir?) tout en garantissant la nécessaire stabilité des institutions. Pendant que cette Assemblée constituante fera son travail, tout le reste du programme commencera à être mis en oeuvre."

Le travail de l'Assemblée constituante? N'est-ce pas de "balayer la caste qui a pris le pouvoir? N' a t-on pas une nouvelle caste créée, qui se disant "représentative du peuple" aura, elle, en tant qu'Asssemblée constituante, tout le pouvoir? Combien de temps avant que la "capacité d'initiative" des individus du peuple ne faisant pas partie de la "France Insoumise" de Jean-Luc Mélenchon, ne soit balayée elle aussi? Je ne vois pas comment il ne saurait y avoir de soulèvements du peuple, une vive opposition menaçant "la stabilité" des institutions. Saurait-il alors y avoir de soulèvements du peuple, une vive opposition au nouveau régime sans que cela soit mâté sévèrement pour ne pas dire violemment?

"La fin du conflit est l'élimination de l'ennemi. A cet égard aussi, le vocabulaire de Lénine et de Hitler est révélateur: on commence par déshumaniser celui qu'on cherche à vaincre, il devient la "vermine", le "reptile", "le chacal"; son élimination est ainsi rendue acceptable pour tous. Il faut, dit Lénine "exterminer sans merci les ennemis de la liberté", "mener une guerre exterminatrice sanglante", "mater la racaille contre-révolutionnaire". Tout manichéisme est donc un manichéisme qui divise le monde en deux parties mutuellement exclusives, les bons et les mauvais, et qui se donne pour but l'anéantissement de ces derniers."

Todorov dit que "la liberté est la première valeur humaniste, la bonté est la seconde" Je placerai cependant la bonté en premier, car la liberté englobe c'est aussi ses excès effroyables incarnés par les totalitarismes, mais aussi les régimes démocratiques.

L'antidote du totalitarisme ou des excès de liberté des uns contre l'anéantissement de celle des autres, l'antidote non pas du "mal", mais aux maux infligés par lui c'est la bonté, plus que la liberté encore. Il faut remplacer le "bien" qui est une modalité relative par la bonté. Le "bien" ne saurait être un faire-valoir puisqu'on peut commettre les pires horreurs en son nom, tandis qu'un être humain plein de bonté, c'est un être humain bienveillant enver tous et qui ne place pas les idées au-dessus de la valeur de l'être humain. En somme, les "bons" ne sauraient supprimer les "mauvais", ils ne sauraient nuire à autrui, à n'importe quel être humain "bon" ou "mauvais".

Mais le pernicieux des systèmes totalitaires c'est justement de considérer les mauvais comme n'étant pas humains, de faire croire à leurs exécutants qu'ils ne sont pas humains. Todorov le  souligne bien:

 "Pour se faciliter la tâche, les bourreaux disent toujours: ce ne sont pas des êtres humains, ils appartiennent à une espèce inférieure et pour cette raison ne méritent pas de vivre. Un personnage de Tout passe* qui a participé à la dékoulakisation, Anna Sergueïevna, se souvient: "Comme ils ont souffert, ces gens, comme on les a traités! Mais moi je disais: ce ne sont pas des humains, ce sont des koulaks. [...] Pour les tuer, il fallait déclarer: les koulaks, ce ne sont pas des êtres humains, ce sont des koulaks. Tout comme les Allemands disaient: Les juifs ne sont pas des êtres humains. C'est ce qu'ont dit Lénine et Staline: les koulaks, ce ne sont pas des êtres humains." Or, ils le sont, les uns et les autres; cessent en revanche de se comporter en humains ceux qui tuent en eux-mêmes toute humanité pour décider d'extermination des autres."

* livre de Vassili Grossman publié en 1984.

 La bonté est une qualité qui ne saurait mener à cela. Mais faut-il peut-être qu'elle soit accompagnée d'intelligence, de véritable liberté résistant à tout endoctrinement, à toute parole, fut-elle d'un Chef, d'un dictateur niant manifestement sa propre humanité en déclarant que telle portion du peuple n'est pas humaine alors que l'évidence prouve le contraire, éclate aux yeux, car sans qu'intervienne la raison, n'importe quel regard croisé à l'improviste est reconnaissance d'un autre, d'un semblable, même dans sa différence, sa singularité, son étrangeté, sauf si ce regard est perverti par un ordre, une doctrine, - alors faut-il encore être éclairé par la Raison (celle dont parle si bien Spinoza*) mais une raison irriguée par le coeur, une intelligence du coeur (selon l'expression d'Henry Miller) ou par le coeur conscient (selon le titre d'un essai de Bruno Bettelheim ayant vécu dans un camp de concentration)  pour que la bonté, l'empathie s'exerce sans entrave intérieure imposée par l'extérieur.

*. Spinoza parle d'entendement, de connaissance des passions que la Raison domine. On peut presque le résumer en un mot: raisonnable. Voir L'Ethique, en particulier la quatrième partie.

 Pour la "Raison", il ne s'agit donc pas d'une raison froide se confondant avec la connaissance rationnelle du scientisme auquels se sont prêtés les deux régimes, nazi et soviétiques, car comme le dit Todorov:

"La raison sert indifféremment le bien et le mal, elle est ployable à merci, prête à se faire l'instrument de n'importe quelle fin. Benjamin Constant remarquait: "Au nom de la raison infaillible, on a livré les chrétiens aux bêtes, et envoyé les juifs aux bûchers."" Tous partent d'un principe non pas irrationnel, mais logique et calculé. Par exemple, nous dit Todorov, l'extermination des juifs s'inscrit dans la logique de son projet de transformation du monde, nourrie par ses représentations, images, croyances ou convictions servant de fondement à son action.

Todorov dit encore ceci que le mal totalitaire n'est pas accompli pour lui-même, comme inspiré par le diable, il n'est pas "radical" (d'autres diront "absolu"):

"Le mal totalitaire est extrême sans être "radical", en ce sens du mot; le vieil adage socratique selon lequel nul ne désire le mal reste en vigueur ici, même si il faut ajouter, ce que Socrate ne fait pas, que l'aspiration au bien peut nous amener à être méchants avec les autres. Toute action, même la plus condamnable, a ses raisons. Montesquieu écrivait de son côté: "Nul n'est mauvais gratuitement. Il faut qu'il y ait une raison qui détermine, et cette raison est toujours une raison d'intérêt." Cela ne signifie pas que tout dans l'Histoire soit explicable; mais qu'il ne faut pas renoncer à la raison comme outil d'analyse.

"Le tchékiste ou le SS qui met à mort les "ennemis", croit contribuer au bien et agir rationnellement. Comme le dit Rony Brauman,il agit "non pas tenaillé par une obscure soif du mal mais poussé par un sens du devoir, un respect sans faille de la loi et de la hiérarchie. L'auteur du mal se présente toujours, à ses propres yeux, comme au regard des siens, comme un combattant du bien. Même Hitler, devenu à nos yeux l'incarnation du mal pur, ne s'en est jamais réclamé. Sur le chemin de l'enfer, on ne trouve que de bonnes intentions. Dans cette perspective, celle des motivations psychologiques individuelles, notre "mal du siècle", n'est guère nouveau et n'a aucune spécificité; ce sont la structure politique du totalitarisme et la mentalité scientiste le sous-tendant qui sont nouvelles, et responsables de ce que les mêmes dispositions initiales aboutissent à un résultat tellement plus catastrophique. Et, pour ce qui  concerne les individus responsables ou non de l'accomplissement du mal; ils n'appartiennent  pas à des espèces différentes, mais les uns ont laissé s'atrophier leurs sentiments d'humanité, les autres non." (p 90-91)

Ce qui nous amène à une conclusion à travers l'exemple de Buber-Neuman qui a conservé son humanité au sein d'un camp de concentration où elle a survécu pendant sept ans.

Pour l'expliquer, Todorov dit:

"Dans tous les êtres qu'elle rencontre, Buber-Neuman sait faire la part de l'individu et celle des catégories idéologiques ou sociologiques dont il est devenu l'incarnation. Elle remarque avant la guerre: même si deux communistes appartiennent à des tendances politiques divergentes, il suffit qu'ils passent un moment en conversation personnelle, et les ennemis d'antan, qui ne voulaient pas entendre parler l'un de l'autre, se découvrent des affinités, deviennent amis. Ou cette hôtelière parisienne, rue de l'Ouest, qui refuse par principe d'accueillir de jeunes enfants dans ses chambres et qui fond à la vue du premier bébé réel. Buber-Neuman retiendra la leçon et s'en fera une règle de vie: l'engagement politique n'épuise jamais l'identité des individus; l'histoire des êtres et des société, régimes, pays sont rarement coordonnés. A Ravensbrück, voyant arriver en mission les bombardements alliés, elle se réjouit car la défaite de l'Allemagne accélérera la chute du nazisme, mais ne peut s'empêcher de penser à tous les Allemands nullement fascistes sur lesquels tombent aussi "bombes incendiaires et bombes au phosphore". Après la guerre, elle refuse toujours d'assimiler les êtres à leurs fonctions - quand, par exemple, la gardienne de Ravensbrück, Langefeld, frappe un jour à la porte de sa maison à Francfort.

"Et c'est ainsi qu'elle peut réserver une place à part dans ses livres pour Heinz Neumann, dont elle voit maintenant les faiblesses et les erreurs, dont elle condamne les idées et les actions - et qui a été pourtant, pendant huit années inoubliables, l'amour de sa vie. Le communiste fanatique, le dogmatique stalinien, est aussi un être tendre, vulnérable. Buber-Neuman sait pratiquer l'intransigeance envers les idées et les régimes, sans oublier qu'ils s'incarnent en êtres humains dignes d'être aimés. La lucidité envers les  premiers n'empêche pas une certaine fidélité aux seconds. Telle est l'ultime leçon que nous aura laissée cette femme dont le destin s'est confondu avec celui du siècle."

 Cette leçon fut aussi celle d'une autre femme, déportée juive, Etty Hillesum qui a témoigné dans un journal dont j'ai pris connaissance à travers la biographie Etty Hillesum", un itinéraire spirituel (Amsterdam 1942 - Auschwitz 1943) par Paul Lebeau.

 J'aimerais citer bien d'autres passages de ce livre passionnant et pertinent.

Du livre de Todorov j'aimerais citer encore davantage, j'ajouterai pour conclure que ce grand humaniste, grand défenseur indépendant de la démocratie, écrivit aussi un recueil d’essais paru en 2009, La Signature humaine, où il dit son attachement à la voie médiane de la démocratie libérale, qu’il faut selon lui critiquer « au nom de l’idéal démocratique lui-même ». C'est ainsi qu'il écrit :

« Méfions-nous des deux extrêmes : nous n’avons pas à rougir de choisir cette voie moyenne. »
(source du dernier paragraphe : Wikipédia, article « Tzetvan Todorov »)
Cette voie moyenne est celle d'Emmanuel Macron... et il est à craindre que celle de Jean-Luc Mélenchon soit un des deux extrêmes, avec Marine Le Pen...

3 - D'un côté on propose, de l'autre on impose... Il faudrait être clair à la fin, monsieur Jean-Luc Mélenchon et son équipe d'Insoumis. On voit une fois de plus que la cohérence, c'est pas votre fort !



Conclusion : la base de l'édifice de Jean-Luc Mélenchon et son équipe d'Insoumis s'écroule.

Élevons plutôt le peuple, verticalisons-le d'abord, avant de penser à lui « redonner le pouvoir », « tout le pouvoir »  par le haut ! (c'est à dire par une fonction étatique), ne soyons pas populistes et démagogique pour le flatter et gagner son suffrage ! Méfions-nous des miroirs aux alouettes ! Et puis, un simple bon sens : si on demandait à chaque fois l'avis de tout le monde, et qu'on attendait que tout le monde soit d'accord, on est pas sorti de l'auberge ! Plus on est nombreux, plus c'est compliqué. Suffit qu'on donne le droit de vote aux citoyens! (ne pourrait-on pas passer son "permis de voter" comme on passe le permis de conduire ou un brevet y donnant droit? c'est à se le demander vu comment on risque fort en laissant ignorants ou incarnations de la bêtise voter...) C'est déjà un risque énorme de se voir du jour au lendemain sous un régime « pro-nazi » ou  « pro-communiste », avec des candidats comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon – alors un référendum ! [D'ailleurs, une démocratie qui prend un tel risque au nom de la démocratie, ça me pose question : m'est avis que ces partis-là  devraient participer au débat politique en les considérant comme des garde-fous sans que l'un et l'autre aient droit à un candidat à la présidence. Il faut des limites, et c'en est une, en accord avec les Droits de l'Homme, il me semble, et si je ne me trompe pas il serait bon de corriger la Déclaration dans ce sens, la démocratie, le moins pire système pour ne pas dire le meilleur – l'Histoire en est témoin –, n'a à mon avis pas le droit de se mettre en danger. Est-ce non démocratique de poser des limites? Non, trois fois, mille fois non. C'est la première mesure sécuritaire que devrait prendre une démocratie défendant la liberté d'expression, l'ayant pour base, sachant que dans une dictature ce droit est menacé. Faut-il laisser cours à toutes idées menant à la violence? Laisserait-on des terroristes s'exprimer dans nos parlements? On interdit des apologies à la violence, la pornographie, etc. sur Facebook et You Tube (et on a bien du mal à tout filtrer, à tout contrôler), et on laisse s'exprimer dans un parlement des idées anti-démocratiques au nom de la liberté d'expression? Si j'insulte un policier, je risque une amende. Les idées extrêmes sont une insulte à la démocratie, et on leur laisse libre cours, on leur donne des sièges, on leur donne le droit à la présidence. Y a pas un problème? Cependant, le Front National donne une version édulcorée de ses idées, qui ne se dit pas ouvertement raciste ni Xénophobe, et c'est ce qui les fait tolérer.]*

* Je mets entre crochets et en petite police ce passage, qui est représentatif de ce que j'ai pensé, mais avec le recul, je suis pour le suffrage universel, donc pour le droit de vote, et non un "permis de vote". Parce que tout le monde a droit à l'expression de ses idées et de les représenter, parce qu'un permis de vote serait très discriminatoire au fond, et apporterait plus de violence que de paix; parce qu'enfin la démocratie c'est la risquer au nom de son idéal, au nom de la liberté, de l'égalité, et de la fraternité. C'est par l'éducation que l'on peut par contre éviter que n'arrive le pire et que les extrêmes cessent d'être des garde-fous comme il convient.

 

Jean-Luc Mélenchon a ceci de particulier qu'héritier du communisme, il prône au contraire des idées démocratiques, n'est pas raciste, ne paraît pas au premier abord dangereux, c'est dans les moyens qu'il impose pour réaliser son utopie qu'il le deviendrait, je pense. Quel démocrate ne préfère pas les Témoins de Jéhovah, l'image même d'une grande famille fraternelle d'avec Daech? Le communisme, au moins, est associé à des poètes comme Jean Ferrat, auquel on ne peut enlever sa profonde humanité en plus de son talent et sa côte populaire (et non populiste), tout de suite, on a de la sympathie. Quel chanteur populaire de l'envergure de Jean Ferrat a le Front National et suscite cette même sympathie? Aucun. Dans les grands artistes avec des idées fascistes, on a Louis-Ferdinand Céline, mais on peut trouver que ses oeuvres pour certaines élevées au rang de chefs-d'oeuvre de la littérature sont comme la rédemption de ses idées. Autant dire qu'à part chez les fascistes, les idées que ceux-ci transmettent ne sont du tout populaires. [On peut tolérer un artiste avec des idées fascistes, mais pas un politicien, une politicienne, qui les a]. Mais le problème est que beaucoup se tournent vers le Front National, non par conviction politique, mais par déception des autres partis, par désespoir, naïveté, ignorance, fragilité, influence, etc. tous ingrédients qui profitent au Front National, comme pour les sectes... Je reviens sur la question cruciale à savoir si il faut que soient représentés le Front National ou la France insoumise à l'Assemblée nationale?!* 

* Cette question est encore épineuse. Il n'est pas facile de se prononcer. Mais je pense quand même qu'en accord avec le droit de vote, les français ont droit d'être représentés à l'Assemblée nationale, quelles que soient leurs idées, mais je pense aussi qu'il devrait y avoir une clause spéciale, je ne sais pas laquelle, car le Front National n'est pas un parti comme un autre. Je dirai la même chose de tout parti extrême. Encore une fois, c'est quand même par l'éducation qu'on peut principalement répondre à ce problème.

On peut prouver que le Front National est anti-démocrate, il est difficile de prouver que la France Insoumise comme toute la branche communiste est anti-démocrate puisqu'elle a une apparence démocratique, en prônant ses valeurs. Le communisme est plus pernicieux. Mais je crois que c'est par l'analyse pointue des paroles, écrites ou orales, de Jean-Luc Mélenchon et de son équipe de la France insoumise que l'on peut prouver à quoi mènerait le changement de Constitution en donnant tout pouvoir au peuple. Sinon, il a de très bonnes idées, ce Jean-Luc, l'homme est admirable, qu'il a de bonnes intentions (mêmes si cela peut conduire à l'enfer), je dirais donc qu'il doit, lui ou la France insoumise, être représenté dans le parlement, mais qu'il devrait avoir aucun droit à une candidature présidentielle. Pour Marine le Pen et son parti, par principe, dans l'absolue, elle ne devrait même pas être représentée au parlement, mais partant de l'hypothèse que tout n'est peut-être pas à jeter dans ses idées, du moins dans les questions qu'elle soulève, on peut accepter sa représentation au Parlement, mais sous condition, sous contrôle, acceptant de jouer le rôle de garde-fou, en interdisant toute candidature à la présidence, d'interdiction même d'organiser tout meeting public. Je proposerais bien aussi que toutes personnes prises par un représentant de l'ordre en train de tenir des propos racistes flagrants, des propos anti-démocratiques aient une amende, que toute incitation à la haine de manière directe ou indirecte (et les propos racistes ou menant au racisme, en sont une indirecte) devrait être sanctionnée par une amende, que Le FN devrait avoir une grosse amende déjà, malgré que Marine le Pen, dans un long processus de dédiabolisation du parti d'autant plus dangereux qu'il présente un visage humain, ait déclaré n'être ni raciste, ni xénophobe. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Marine_Le_Pen), mais cela ne risque t-il pas de provoquer une violence qu'on ne veut pas employer? Il est fort possible aussi que ces sanctions seraient d'autres part inemployées par un grand nombre de personnes dans les forces de l'ordre, sachant qu'une grande partie des policiers et gendarmes votent pour le Front National et que même ils bénéficient d'un soutien direct par ce parti.

 Mais considérons toutefois, dans le "pour" des sanctions, qu'un enfant à qui on ne dit rien, continue gaiement, que moins il y a de limites, plus il fait n'importe quoi.

 Mes propositions menacent-elles la liberté de pensée, la liberté d'expression? Peut-être vais-je trop loin dans les mesures.

 MAIS SI on pense que reprendre et sanctionner un enfant pour une mauvaise conduite est une atteinte à sa liberté de pensée et d'expression, on fabriquera un enfant-roi. C'est le problème des jeunes parents aujourd'hui, qui pour conjurer une éducation trop rigide, traumatisante qu'ils ont vécu ou pour obéir à un soixante-huitard "il est interdit d'interdire", sont passés à l'autre extrême en laissant leurs enfants livrés à eux-mêmes, sans éducation. Notre petit moi égotique est un enfant de 4 ans qui désire qu'on réponde à tout ses désirs. La plupart des adultes fonctionnent totalement avec leur moi égotique, au pire poussant à un égoïsme sans équilibrage altruiste de leur part. Ce sont des enfants de 4 ans.

 Je citerai deux passages Traité théologico-politique du philosophe Baruch Spinoza:

 "Moins donc on accorde aux hommes la liberté de la pensée, plus on s’écarte de l’état qui leur est le plus naturel, et plus par conséquent le gouvernement devient violent."

 "Ce sera donc un gouvernement violent que celui qui refusera aux citoyens la liberté d’exprimer et d’enseigner leurs opinions; ce sera au contraire un gouvernement modéré que celui qui leur accordera cette liberté. Nous ne pouvons nier toutefois que le pouvoir ne puisse être blessé aussi bien par des paroles que par des actions, de sorte que s’il est impossible d’enlever aux citoyens toute liberté de parole, il y aurait un danger extrême à leur laisser cette liberté entière et sans réserve. Nous devons donc déterminer maintenant dans quelles limites cette liberté, sans compromettre ni la tranquillité de l’État ni le droit du souverain, peut et doit être accordée à chaque citoyen."

 (Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre 20)

 Grand sujet de réfléxion!

 

 Du succès de Marine le Pen, on en est responsable. Le problème c'est qu'on a diabolisé son père Jean-Marie, qu'on a failli avoir comme président en 2002. Il était logique qu'il y ait une dédiabolisation, cependant elle n'a pas eu lieu, c'est Marine Le Pen qui s'en est chargé habilement, de façon pernicieuse. Il y aurait eu dédiabolisation saine si c'étaient les journalistes et intellectuels qui s'en étaient chargé, reliés par les femmes et hommes politiques (ou l'inverse), si on avait su dire que le Front National soulève des questions, voire donne des réponses qui semblent pertinentes et qui conviennent à un grand nombre de citoyennes et citoyens, mais que, sans déploiement de haine comme par le passé, on ne peut que combattre vivement ses idées anti-démocratiques incitant à la haine, puisant sa source dans le fascisme, enfin tout simplement dangereuses et conduisant à la dictature.

Comme toujours on passe d'un extrême à un autre, sauf que là, l'autre extrême, la dédiabolisation (or qu'il ne faut ni diaboliser ni dédiaboliser), Marine le Pen s'en ait chargé, édulcorant, masquant ses idées profondes qui ont toujours été celles du Front National (sinon elle aurait changé de nom de parti, au moins) dans l'unique but de les rendre acceptables pour la plus grande majorité. Cela est d'autant plus efficace qu'on est loin de l'impression d'avoir un bouledogue ou un pitbull devant soi, mais un golden retriever, un bichon maltais ou un caniche... J'en suis arrivé même à me demander si la brouille avec son père n'était pas stratégique, et même connivente, afin qu'on ne fasse pas d'amalgames... tant cela lui réussit. Que je me trompe ou pas sur ce dernier point, le fait est là: figurant sur la liste du Time des cebt personnes les plus influentes au monde de 2011 et 2015, elle a réussi plus que son père et par son élection possible met en danger la France, mais aussi l'Europe et le monde contaminés par des idées extrêmes, par le repli sur soi. Ce serait une catastrophe.

 Remarquons que dernièrement, Marine le Pen s'est donné une stature internationale en allant au Liban (le tapis rouge lui fut déroulé), mais ne nous y trompons pas, ce n'est pas le peuple majoritairement musulman qu'elle a rencontré, mais les libanais chrétiens. Sans eux, et sans certains appuis, elle n'aurait jamais été accueillie comme tel.

 N'oublions pas l'origine, les racines idéologiques du Front National, cela seul fait foi sur ses réelles intentions.

Je lis dans Wikipédia:

"Le Front national (FN) est un parti politique français, fondé en 1972 par Ordre nouveau.Dans la perspective des élections législatives de 1973, le mouvement Ordre nouveau entreprend, à partir de la fin 197127, de constituer un « rassemblement de la droite nationale » allant des anciens poujadistes aux franges pétainistes ou néo-nazies les plus extrêmes28. Le nouveau parti, baptisé « Front national pour l'Unité française », puis plus simplement « Front national », est officiellement fondé le 5 octobre 1972. [...]

"Les dirigeants d'Ordre nouveau, particulièrement François Duprat et Alain Robert, s'inspirent alors essentiellement du modèle du MSI, parti néo-fasciste italien fondé en 1946 par des proches de Mussolini, qui vient alors de fusionner avec les monarchistes et d'adopter une ligne de « droite nationale » (Destra nazionale)35 : le MSI est à cette époque le plus puissant parti d'extrême droite européen36"

 

 

Bon, assez digressé, revenons au décryptage du programme de Jean-Luc Mélenchon.

Maintenant lisons le début de «L'Avenir en commun» avec ce chapitre : « L'urgence démocratique la 6ème République ! » où j'intercalerai des commentaires en italique:

«Tout commence par le pouvoir des citoyens. Comment rendre le pouvoir au peuple, en finir avec le système de la caste médiatico-politique et de la monarchie présidentielle ? (on ne peut parler de monarchie présidentielle dès lors que l'Assemblée nationale qui n'existait pas avant la Révolution constitue un contre-pouvoir)

« C'est l'ère du peuple qui doit commencer! La révolution citoyenne à laquelle je crois est le moyen pacifique et démocratique de tourner la page de la tyrannie de l'oligarchie financière et de la caste qui est à son service. » (C'est bien de nous vendre du rêve, monsieur Mélenchon! Moyen pacifique ? Sur le papier sans doute, mais sur le terrain...

«  Ce sera la tâche d'une Assemblée constituante, convoquée pour changer de fond en comble la Constitution, abolir la monarchie présidentielle (encore ? Mais au fait tu serais pas du genre à t'inspirer de Robespierre qui a déclaré  : « Je conclus que la Convention nationale doit déclarer Louis traître à la patrie, criminel envers l'humanité, et le faire punir comme tel [...]. Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive » ? »)  et restaurer le pouvoir de l'initiative populaire. Je voudrais être le dernier président de la 5ème République (en somme le dernier « président monarchique » et rentrer chez moi sitôt que la nouvelle Constitution aura été adoptée par le « peuple » français.) La 6ème République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même » ( « Bon, salut les Insoumis, soumettez bien ! Moi je prends ma retraite ! Merci quand même de m'avoir élu ! ») 


Pour autant, il ne faut pas croire que je sois anti-peuple, que je sois contre son bien-être, au contraire ! Mais pour moi, d'abord, tout est peuple. Oui, tout est Peuple (toutes classes, religions, couleurs confondues). Mais c'est bien parce que j'ai considéré que le « peuple » n'était globalement pas assez évolué et responsable (lisons Spinoza au passage...) que j'ai abandonné en 2004 mes idées anarchistes que j'eus en 2002. Et cette conviction est encore plus forte aujourd'hui. Le pouvoir reste le pouvoir, qu'il soit aux mains du « peuple » ou aux mains d'une « caste », et avec la 6ème République, il ne serait formé qu'une nouvelle caste. L'histoire se répète. A moins qu'on ne veuille d'une nouvelle « chasse aux sorcières » (« les sorcières » étant l'ancienne caste et les dissidents), mais ce serait là encore néfaste et inefficace.

Alors les finauds qui me diraient : « mais tu es en opposition avec ta chanson Que demande le peuple...  » (écrite en 2015).

Je répondrai qu'une chanson, outre qu'elle ne peut pas tout dire, il faut la comprendre d'une part globalement, dans ses différents niveaux, et d'autre part connaître son contexte, sans écarter la possibilité d'erreurs qui ont pu être commises, mais qui, là, n'en sont pas, prises dans un sens élevé. Oui, il faut surtout donner un sens plus vaste que ce qu'on peut lire au premier abord. Ainsi quand j'ai dit :

Que demande le peuple, peuple comme une femme

Propose, il dispose. Propose il dispose

Que demande le peuple – le peuple règne sans erreur



A un premier niveau de lecture, il s'agit d'un appel à une considération des dirigeants actuels pour ce « peuple », pour les dirigés (le jour où tout le monde sera évolué, pleinement humain, il n'y aura plus besoin de dirigeants, Spinoza l'a bien fait entendre !). A un second niveau de lecture, il est fait appel à un peuple qui serait conscient, dans la verticalité (le lien spirituel qui donne du Sens, et qui manque cruellement aujourd'hui) et qui ne vive pas seulement dans l'horizontalité (côté animal qu'on a tous, le côté purement quotidien), qui nous ramène aussi à une survie plus qu'une vie... Le Peuple réalisé devrait porter cette croix verticalité/ horizontalité, Esprit/ corps (ou matière)

Et c'est là l'anti-démagogie. Cela est clair par ces paroles plus haut dans la chanson :

« Que demande le peuple – d'être élevé comme un enfant par ses parents

bien aimants bienveillants, de grandir en responsabilité »

C'est mettre nos dirigeants actuels devant leurs responsabilités en ne faisant pas de la démagogie et en répondant non pas à leurs désirs (pour beaucoup créés) mais à leurs besoins profonds en tant qu'être humains, avec une partie divine en eux, mais souvent tellement noyée, et les dirigeants ne faisant rien pour les faire grandir, et pour cause ! souvent, ils leur manque (contrairement aux « autistes ») d'être à l'aise avec l'intérieur, comme la plupart de nos concitoyens . Voir Parole ICI.

N'oublions pas que les Chrétiens (les Premiers chrétiens, après que le christianisme fut né par l'apôtre Paul) ont été persécutés avant de devenir persécuteurs... (sous Constentin) Même si je pense à la lumière des connaissances actuelles et de l'Histoire, qu'il est possible que Jésus et ses disciples étaient une bande d' « Aspergers » et de « Haut-Potentiel », dont l'évangile d'Amour a été récupéré par une poignée d'hommes intéressés (des « normaux-pensants » sans une once de spiritualité ou tellement détériorée, déformée par le pouvoir...), oui intéressés que par le pouvoir et par l'avantage que l'Eglise constituée (une « nouvelle Constitution »...) donnerait pour dominer le « peuple », cela en partenariat avec l'Etat (tout aussi intéressé sinon plus). Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu un nombre considérable de prêtres ou de curés authentiquement spirituels, mais souvent, ils étaient aveuglés par leur croyances, la doctrine chrétienne, utilisés par un pouvoir central quand ils ne se trahissaient pas tout bonnement.

Enfin voilà, il ne suffit pas de dire « y a qu'à-faut qu'on », il faut être crédible et lucide ! Et nous, ne pas être trop crédules et aveugles (aveuglés) ...

 

Le 22 février, j'appris la bonne nouvelle que ni Marine le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon n'avaient été invités au dîner du Crif.

Evidemment, Mélenchon s'est dit choqué d'être accusé par le Crif de vehiculer de la haine.

Il a dit aussi: "

"Me comparer au parti d'extrême droite dont l'histoire européenne est mêlée aux pires atrocités commises contre les Juifs, est une faute morale et politique", ajoute-t-il. "Je rappelle aux dirigeants de cette organisation que j'appartiens à un courant politique dont les membres ont été pourchassés, déportés, massacrés par les fascistes et les nazis."

Evidemment!

Il n'allait pas dire: "Me comparer au parti communiste dont l'histoire européenne est mêlée aux pires atrocités commises contre les koulaks desquels Lénine et Staline ont dit que ce n'étaient pas des humains, est une faut morale et politique." Ni "Je rappelle aux dirigeants de cette organisation que j'appartiens à un courant politique dont les membres ont pourchassé, déporté, massacrés... Des millions de morts! on rivalise avec les fascistes et les nazis!"

Non, Jean-Luc Mélenchon n'a pas volé cette sanction, pas plus ni moins que Marine le Pen.

http://www.capital.fr/a-la-une/actualites/melenchon-choque-d-etre-accuse-par-le-crif-de-vehiculer-la-haine-1208943

J'ajouterai que l'on voit par sa défense combien il est habile en voulant rappeler qu'il appartient à un courant politique qui a été victime du régime nazi. C'est comme si pour s'innocenter les Témoins de Jéhovah disaient qu'ils ont été victimes des camps de concentration nazis, ce qui est vrai aussi. Et c'est d'ailleurs ce qu'ils disent. Le délire de persécution se trouve aussi bien chez les Témoins de Jéhovah que par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Alors on crie au "boycott politique", mais heureusement! si tel est bien le cas, car le contraire frôlerait la propagande... Un état démocratique ne peut pas soutenir médiatiquement, ce qui reviendrait à soutenir moralement, les deux partis extrêmes qu'incarnent Jean-Luc Mélenchon et sa gauche radicale aux sources communistes et Marine le Pen incarnant l'extrême droite inspiré par le fascisme et le nazisme.

Quand je vois Jean-Luc Mélenchon dans L'Emission politique du 23 février, dire sans réaction de nulle part à propos de L'Homme qui plantait des arbres de Jean Giono: "L'immoralité vient du fait que cette oeuvre est écrite pendant la guerre et quand on lutte contre le nazisme on ne plante pas des arbres, on prend une arme et on va se battre".

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/l-emission-politique/l-emission-politique-du-jeudi-23-fevrier-2017_2063241.html

(voir à la 54ème minute)

Je trouve cela monstrueux, d'une part d'un candidat qui se veut écologiste, et le meilleur! mais ce jugement à l'emporte-pièce, lapidaire, est sans-coeur, dépourvu de toute humanité vis à vis de cet homme qui montre tout son contraire, qui, Jean-Luc Mélenchon l'oublie de le dire ou l'ignore, a environ quatre-vingt ans pendant la guerre 39-45, et même sans cela, c'est un jugement ignoble dépourvu de toute mesure et encore une fois d'humanité,  alors que Giono, pas plus que son personnage, n'est en mesure, ni même obligé de prendre une arme pour lutter contre le nazisme. Jean-Luc Mélenchon ou "L'humain d'abord"? La haine de Jean-Luc Mélenchon contre le nazisme est on le voit aussi grande que son amour pour le communisme, car c'est à se demander si il n'y a pas de la rancoeur du fait des attaques d'Hitler contre l'URSS. En tout cas, il agite l'épouvantail du nazisme pour ne pas que l'on porte son regard ailleurs... Il devrait tout autant condamner le communisme. Oui, au fait, pourquoi il ne dit pas que l'homme dans l'oeuvre de Giono devrait aller prendre une arme pour lutter contre le communisme au lieu de planter des arbres? Je suis étonné que ses propos n'aient pas choqué alors qu'on l'a été par une maladresse d'Emmanuel Macron parlant de la colonisation comme un "crime contre l'humanité", ce qui n'est pas exacte juridiquement parlant, mais qu'il a corrigé ensuite par ce qu'il a voulu dire: "un crime contre l'humain" pensant aux atrocités qui ont été commises par des français en Algérie. Et là, qui peut dire le contraire?

 

 

 

*

 Le texte ci-dessus est affilié à un texte que j'écrivis juste avant en réaction d'une critique d'ami, et le voici:

 

 

Réponse à l'ami

 

Salut l'ami !

 

C'est très sérieux ma passion pour Emmanuel Macron (et sa femme Brigitte que j'adore!).

 

On peut mettre ça sur le compte de ma naïveté... on peut penser que je suis devenu con (politiquement du moins), moi je me suis retenu de laisser des commentaires sur ta page avec vidéo montrant une manipulation audiovisuelle par trop facile et petite à mon sens d'un discours d'Emmanuel Macron : "applaudissements"... Face à cela je t'invite à l'écouter dans une interview de France Musique, la fin de la première partie surtout (21ème minute alors qu'elle n'en affiche que 20), quand il parle du pouvoir de manière intelligente, avec références anthropologique, psychanalytique, etc., et disant : « c'est pour ça que le pouvoir a toujours besoin de contre-pouvoir ».

 

https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/l-invite-politique/

 

Son respect pour les autres, sa pondération, son bon sens (en plus de son intelligence hors-pair) me conviennent plus que l'arrogance de Jean-Luc Mélenchon et son intempérance, je ne me sentais pas bien physiquement en l'écoutant démonter des paroles d'Emmanuel Macron, me sentais agressé. Plus populiste, tu ne peux guère mieux trouver. Quoi ? Donner le pouvoir au peuple ? Mais le peuple est d'un niveau globalement basique pour ne pas dire bas, combien de beaufs, combien de racistes, combien de machos ? Autant prôner l'anarchie ! et c'est à lui que Jean-Luc Mélenchon veut donner le pouvoir ? Entre le moins pire (voire même le meilleur) et le pire, tu choisis le pire, je crains, non pas que j'ai du dédain pour le « peuple », mais on ne peut pas lui demander de diriger le pays, c'est comme si tu demandais à un boulanger de faire la plomberie chez toi. Non, Jean-Luc Mélenchon veut donner le pouvoir aux Insoumis, ce sont eux qui représenteront le « peuple ». Et alors c'est à craindre que ce soit un autre régime communiste qu'il prépare, une dictature, car il est resté communiste de cœur (lis Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'insoumission, p 85, c'est clair) et a fait un hommage à Fidel Castro... et alors que deviendront d'après toi tous les opposants à sa « nouvelle Constitution », sa dictature ? Moi je dis que tout est Peuple : les bourgeois, les ouvriers, les riches, les pauvres... quels que soient leur couleur, etc. En tout cas, on ne peut pas sérieusement donner le pouvoir au « Peuple » (je ne sais si il faut une majuscule ou une minuscule) comme Jean-Luc Mélenchon l'entend. Lui s'adresse à tous les mécontents, et il sait combien en compte notre pays et donc combien ça peut payer!, au risque d'être plus démagogique que pédagogique, et le peuple s'en accomode très bien, il n'attend que ça, qu'on le caresse dans le sens du poil, eh c'est humain ! Bref, Jean-Luc Mélenchon s'adresse à la France ouvrière avant tout, en se montrant comme elle, à son image (et pas que d'habit...) gueularde au possible (allez une petite manif pour se faire la voix, suffit que la CGT dise : Tous à la rue ! et tu as les trois quarts des étudiants qui vont y aller sans réflexion, juste parce que ordre a été donné et puis, zut ! C'est quand même plus passionnant que d'aller en cours, surtout si les profs sont rasants au possible, moi je les comprends !), Bref de bref, Jean-Luc Mélenchon s'adresse à la plèbe qu'il monte contre le capitalisme, le système à renverser (lui et ses multinationales qui sont la conséquence logique d'une population mondiale bien plus élevée qu'au Moyen-Age : là tout le monde pouvait avoir son petit potager « bio »... ) Mais revenons aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon, rapport au communisme : « Les socialistes m'apparaissent donc plus ouverts, raconte-il avant de dire : « Et ils avaient leur déclaration de principes où il était clairement dit que le marxisme était leur source d'inspiration et le capitalisme le système à renverser. » Entre parenthèse, Emmanuel Macron n'est pas capitaliste, il est libéral et veut en finir, non pas avec la mondialisation, conscient qu'il est utopique et serait dangereux de faire marche arrière (comme de sortir de l'Europe...), mais avec une « mondialisation sauvage ». As-tu lu son livre Révolution ? Une révolution tranquille qu'il propose, comme le déclarait Rogers, voulant à tout prix émpêcher une guerre civile ou une Révolution sanglante (Emmanuel Macron c'est l'anti Révolution française...). On lui a même reproché d'avoir une campagne inspirée par celles américaines, mais lui reprocherait-on aussi d'être inspiré par le grand psycho-thérapeute américain Carl Rogers, d'être centré sur la personne ? Lui ne refuse de parler à personne et traite en égal, même au lycée il traitait d'égal à égal avec ses professeurs, après qu'il se sente sale après avoir serré la main d'un ouvrier, il a le droit, quand on est pas habitué... il lui a fallu prendre sur lui, se confronter au terrain avec l'éducation qu'il a reçu, avec parfois des à priori qu'il a corrigé (exemple des illettrés...), mais ce n'est pas un homme dans le dédain, s'il commet des maladresses, il a l'humilité de les reconnaître (exemple des illetrés... il s'est excusé à l'Assemblée nationale). Attaquer quelqu'un parce qu'il est en costard..., tu vas pas me dire que ça fait montre d'un grand respect, d'une grande intelligence. Emmanuel Macron ne lui a pas dit : « Eh qu'est-ce que tu fais en tenue dépenaillée » Le costard c'est la tenue de l'emploi, il ne va quand même pas enfiler un bleu de travail ! Enfin, je peux continuer longuement comme ça. Mais c'est tellement facile les solutions toutes simples, on rase tout pour recommencer à zéro. Tu crois que les hommes de Croc-Magnon auraient détestés le confort que nous offre la civilisation occidental et son « capitalisme » ? On a toujours tendance à dire qu'avant c'était mieux, l'homme est un animal toujours mécontent, et surtout les français, ils ont la liberté de se plaindre, c'est formidable par rapport à d'autres pays, mais ils abusent quand même ! Après on est bien d'accord qu'il y a de la misère, qu'il y a des choses à faire, mais ce n'est pas avec des idées simplistes, utopiques et au final dangereuses, qu'on va arranger les choses, on va plutôt reculer gravement, que l'on penche vers une gauche extrême incarnée par Jean-Luc Mélenchon ou l'extrême droite incarnée par Marine Le Pen. Après qu'il y ait des véreux en politique, je n'en doute pas, mais Emmanuel Macron accusé les renvoie calmement à ceux qui l'ont diffamé, à leur turpitude. Je fais allusion à une diffamation par un allié de François Fillon il y a quelques mois, je crois que ça lui est revenu en pleine figure à travers sa femme... Et ce n'est pas Emmanuel Macron qui en est la cause ! Bien souvent les hommes projettent sur les autres que ce qu'ils sont en réalité. C'est un phénomène psychanalytique bien connu : la projection. Et c'est un outil pernicieux de pouvoir pour nuire à une campagne, pourquoi tant de rumeurs, de diffamations, etc. sur Emmanuel Macron que maintenant ? Homosexuel (non pas que ce soit une tare, mais là, faire cette rumeur...) malhonnête, que sais-je. En fait, on aime pas les riches. Les riches quittent nos pays parce qu'on aime pas les riches. Mais il en faut des riches. Tu connais la chanson de Balavoine «Il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête » On pourrait tout aussi bien dire que ce n'est pas parce qu'on est riche qu'on est malhonnête, véreux... On lui met même dans les pattes, seulement maintenant, qu'il n'a rien fait quand il était ministre de François Hollande, qu'il va vers la « marche à l'échec »... Si ce n'est pas de l'acharnement, c'est quoi ? Il faut entendre ce psychanalyste parler d'Emmanuell Macron dans  Ce qu'il y a dans la tête d'Emmanuel Macron , il dit qu'il est d'autant plus crédible qu'il n'a cessé d'en prendre plein la gueule (Même Marine Le Pen on la laisse relativement tranquille à côté). Cela en plus d'avoir l'âge de ses ambitions. Mystique ? Que c'est facile ! Macron est un Haut-Potentiel, c'est une coque pleine face à beaucoup de coques vides, car les Haut-Potentiel ont une vie intérieure intense (preuve le théâtre, preuve son amour pour la littérature et de la philosophie), il a une dimension spirituelle en lui, donc transcendantale que n'ont pas la plupart des hommes politiques (ni la plupart des hommes « normo-pensants » (mais ne te l'ai-je pas dit?), qui sont à un niveau horizontal, ni plus ni moins que des grands singes mâles dominants. Maintenant réécoute ce que Emmanuel Macron dit sur le pouvoir. Un homme qui parle ainsi, c'est un homme conscient, et j'adhère. Le peuple est une masse en grande partie inconsciente, dans la dimension animale, horizontale, et je ne peux adhérer à l'idée de lui donner le pouvoir ! Macron sait ce qu'il dit, ce qu'il fait, il sait où il va. Il a dit à 17 ans à Brigitte Trogneux « Je reviendrais et je me marierai avec toi », et cela s'est réalisé. Il a dit sa vision, plus importante que le programme qu'il va donner bientôt, et cela ne restera pas lettre morte, sauf si on continue à lui faire sans cesse barrage. C'est comme un médecin, il a besoin de la coopération de son patient...

 

Maintenant je me pose la question : qui est le plus naïf ?...

 

*

 

 Bien que ne parlant pas de Mélenchon, j'ai écrit dans les mêmes temps une autre réponse à ce même ami, elle me paraît trop intéressante pour la passer sous silence.

 

 

De "Merci Patron!" à "Merci Macron!"

 

 

 

 

Tu me demandes si j'ai vu « Merci Patron ! »

 

Bon, et as-tu lu mon blog, as-tu lu Révolution, as-tu vu « Emmanuel Macron ou la stratégie du météore », as-tu vu « Ce qu'il y a dans la tête d'Emmanuel Macron ? »

 

Pour ma part, j'ai regardé un extrait du film « Merci Patron ! » : avec la meilleure volonté du monde,  mais compte tenu de mon fonctionnement, c'est fatigant pour moi, je l'avoue, alors regarder la totalité !... J'ai préféré m'en faire une autre idée en regardant avec grand plaisir ces deux vidéos quitte à revenir en arrière deux fois avant de comprendre :

 

https://www.youtube.com/watch?v=6AAl55iNzso

 

https://www.youtube.com/watch?v=kSHI6-2XRI0

 

Pour la première vidéo, ce que dit François Ruffin pour répondre à Yann Moix est extrêmement intéressant qui m'a fait penser qu'au fond, le point commun entre François Ruffin et Emmanuel Macron, c'est que tous deux veulent jeter des ponts plutôt que des pierres ! François Ruffin ne jette vraiment de pierre sur personne malgré ce qu'on pourrait croire au premier abord, il jette bien une pierre (un pavé) mais c'est dans la mare de la société pour avancer ensemble. Il dit bien que c'est une fable! Je trouve un parallèle intéressant avec les filmsde Sophie Robert intitulés Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme (2011) et Quelque chose en plus (2014), en cela que dans le premier elle a fait de la caricature à partir de quelques psychanalystes rencontrés et bien ciblés pour servir son propos et dresser un tableau noir de la psychanalyse, et dans le second elle a dressé un tableau blanc des méthodes comportementalistes à travers celle de l'ABA, mais malgré ces caricatures, ça été un pavé lancé dans la mare de la société, car il y a du vrai : d'une il y a des dérives du côté des psychanalystes, de deux, les méthodes comportementalistes montrent des résultats. Mais tout n'est pas si tranché d'un côté comme de l'autre.

 

Pour la deuxième vidéo, qui est complémentaire (« Merci Macron ! »), on voit bien que les choses sont complexes mais passionnantes, on voit que ça se discute... On est dans un débat, et ce que je trouve positif, c'est qu'on est réussi à réunir autour d'une même table tout ce panel sociétal ! Mais comme a dit fort bien le représentant de Macron : n'entrons pas dans la caricature.

 

L'image que tu as publié sur mon mur, je ne sais si elle fait partie du film de Ruffin, mais c'est une caricature, et est le résultat d'une manipulation, une pierre qu'on jette sur Macron, c'est tout, et ça c'est petit. Tout le monde peut faire ça, mais personne n'a l'envergure d'Emmanuel Macron, personne à part lui ne peut faire ce qu'il fait. C'est la différence entre l'élégance et la grandeur d'avec la médiocrité et de la petitesse.

 

On est dans un monde en mutation et Emmanuel Macron l'incarne grandement, fort de ses multiples vies et expériences. Ne le méprisons pas. Ne méprisons personned'ailleurs, tout comme Emmanuel Macron, malgré les apparences  parfois qui ont joué contre lui.

 



 

 

 

 

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Commentaires
Passion Macron (réflexions sur le météore politique)
  • Mise en lumière et perspective de deux lumières : Emmanuel Macron et sa femme Brigitte. Autiste Asperger, je tente avec ma propre perception de montrer pourquoi Emmanuel Macron est l'homme dont la France, l'Europe et le monde à besoin.
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