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Passion Macron (réflexions sur le météore politique)
29 septembre 2022

Politique et Anthropologie (et autres textes)

 

 

AVERTISSEMENT: Ces textes ont été écrits en 2018. La valeur que leur porta une amie à leur relecture récemment m'a donné envie de les partager. Emmanuel Macron n'est pas au centre de tous les textes, il est en revanche un point de départ, et il n'y avait pas de meilleur lieu parmi tous mes blogs pour les accueillir. A ces textes je désirais ajouter toutes mes notes et recherches associées, on les trouvera en police plus petite. Aussi j'ai fait des copiés-collés de nombreux textes dont je donne à la fin le lien. Le tout de cette annexe est forcément assez brouillon, mais je ne pouvais ne pas partager aussi ce champ de recherche, cette friche. Enfin, je tiens à remercier mon amie évoquée plus haut car à vrai dire, passionnée par l'anthropologie, ses réflexions m'ont beaucoup inspirées quand je n'ai tout simplement pas transcrit ce que j'ai entendu de sa bouche, mais non sans chercher à vérifier leur bien fondé (d'où les docs.), c'est elle d'ailleurs qui m'a appris à faire des recherches d'informations fiables sur Internet. Par la même occasion, je remercie grandement aussi son feu mari qui a éduqué ma conscience politique, c'est lui qui m'a fait reprendre le chemin des urnes...

 

 

 

POLITIQUE ET ANTHROPOLOGIE

 

Faire porter le chef sur le Chef, autrement dit le chapeau sur le Patron, ça peut paraître normal. On pourrait désigner comme unique responsable de cette crise Emmanuel Macron si c'était le cas, mais ce n'est pas le cas. Lorsqu'un capitaine de navire rencontre de gros obstacles au sein même de son équipage, toute la France, qu'il mène dans une direction bien pensée, vers un cap, cela à travers l'océan du monde si je puis dire, et qui est fait de tempêtes, donc, comment voulez-vous qu'on s'en sorte ? Cela recoupe une simple remarque dans une émission (C à vous) : « On veut moins d'impôt et on veut réduire les dépenses. Qu'est-ce qu'on fait ? »

 

Je ne désire pas désigner des coupables. Je veux sensibiliser à la responsabilité de part et d'autres, celle de tous à différents degrés.

1 – Les médias

Je mets personnellement au sommet, un gros problème des médias. Il ne font pas leur boulot. On se fout d'informer, seul le chiffre compte. On cherche sans cesse le buzz sans voir les conséquences à long terme. Alors bien sûr que le peuple à sa part de responsabilité, il est ce qu'il est, très esprit de commères, on lui vent ce qu'il veut, c'est à dire de la merde, et ça arrange l'économie. Non seulement les médias nous informent pas dans une grande majorité, mais globalement, on y voit mal l'esprit de bienveillance régner, et alors comment voulez-vous qu'il y est concorde dans cette esprit là. On voit aussi mal le recul, mais beaucoup le parti pris systèmatique selon sa chapelle de confession. Tout cela a un prix qu'on paye tôt ou tard. Au nom de la liberté d'expression, on fait du grand n'importe quoi. Qui a entendu Péberau déclarer qu'on allait dans la bonne direction. Ce n'est quand même pas n'importe qui. Au moins on pourrait en débattre si on ne le croit pas. Mais non, Non, cela est couvert par un champ de boulets lancés !

2 - Les partis politiques.

Je parlais d'un bateau de son capitaine et de l'équipage. Sur un bateau, il faut qu'un seul capitaine pour que ça marche et il faut la confiance et la coopération de tous. Imaginez un bateau avec un capitaine et qui a à bord dix hommes qui se battent pour avoir raison, avec chacun sa longue vue, regardant dans une direction différente et disant : « Terre ! » Voilà à quoi ressemble la classe politique. Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas des contre-pouvoirs, sinon ce serait une dictature, mais ces contre-pouvoirs devraient à mon avis avoir plus un rôle de garde-fou. Ils devraient cesser de contrer un programme qui a été voté démocratiquement, sauf tyrannie manifeste, ce qui n'est pas le cas avec Emmanuel Macron. Car si on a voté un programme, c'est pour qu'il soit appliqué et qu'on juge des résultats au bout du temps imparti, c'est à dire pour nous cinq ans. Si un programme a été voté à travers l'élection d'un président, rien ne justifie, mais vraiment rien, qu'on se dévoie, qu'on veuille la démission du président. Et pour être remplacé par qui ? Ce serait le chaos total de faire peser l'imperfection avec son lot d'inégalités au point de faire un coup d'Etat, au point de faire démissionner Emmanuel Macron ou de dissoudre l'Assemblée nationale qui est essentielle pour l'application du programme. On ne change pas de programme, de direction au nom de vent, c'est à dire le peuple. Mais voilà, on ne peut pas non plus gouverner contre son peuple. Si celui-ci ne comprend pas qu'il y a un intérêt général à faire passer avant des millions d'intérêts particuliers, on ne s'en sortira pas, les choses iront de pis en pis.

3 – Les retraités.

Ma dernière phrase du 2ème point vise particilièrement les retraités. A l'heure où ils détiennent pour beaucoup de grandes ressources, on en voit beaucoup se plaindre parce qu'on les taxe. « Moins de vacances pour nous ! Moins la belle vie ! » C'est ce qui s'exprime à travers beaucoup d'entre eux sans que ce soit bien sûr dit. « On mérite ! » Et où est la solidarité ici. Beaucoup de monde est solidaire avec les gilets jaunes et on voit parmi eux pas mal de retraités qui n'ont aucune solidarité envers une jeunesse qui est elle touchée grandement par la pauvreté (ce dont on ne parle pas) et qui a besoin d'eux. C'est l'égoïsme total, sans concession, sans se dire que bon Dieu, on n'est pas à plaindre, on a de l'argent par rapport à beaucoup d'autres. On peut faire un effort, faire preuve de générosité. Oui, la « solidarité » peut cacher beaucoup d'égoïsme conjugué. Ce n'est pas tant de cette solidarité là, une solidarité entre les « chacun pour soi » qu'on a besoin, mais de générosité et d'entraide, d'une solidarité de chacun pour tous. La solidarité populiste est contre-productive sans cela. Mais hélas, chacun justifie son égoïsme parce qu'il y a plus riches que lui bon sang, et c'est à eux de payer, c'est à eux qu'il faut demander, pas à lui. L'Etat voleur, les grandes entreprises voleuses, les grands riches voleurs, on entend partout cela pour justifier notre égoïsme, mais la réalité est autre et beaucoup moins simpliste surtout, autrement dit beaucoup plus complexe. Ce sont des discours démagogues et populistes en vérité. C'est une manipulation du peuple faite par quelques uns qui souvent ne sont pas « pauvres » (je mets entre guillemet parce que la première richesse à considérer n'est pas matérielle.)

 

4 – Le peuple.

On l'a déjà pas mal évoqué. Je voudrais l'évoquer ici en poésie d'abord.

Victor Hugo écrivit :

Oh ! Quelle mer aveugle et sourde

Qu'un peuple en révolutions !

Que te sert ta chanson ô poète ?

 

Remplaçons « poète » par Macron et continuons, donc:

 

Que te sert ta chanson ô Macron ?

Ces chants que ton génie émiette

Tombe à la vague inquiète

Qui n'a jamais rien entendu !

Ta voix s'enroue en cette brume,

Le vent disperse au loin ta plume

Pauvre oiseau chantant dans l'écume

Sur le mât d'un vaisseau perdu !

 

On est comme dans un accouchement, c'est douloureux de passer d'un monde à un autre. On peut être nostalgique des allumeurs de révèrbère, pour prendre une image. Mais plus on résiste à ces changements nécessaires plus on a mal. On ne va pas rallumer les réverbères, faisons deuil donc aussi de certains métiers voués à la disparition comme les allumeurs de réverbères ont disparu avec l'apparition de l'électricité et ou encore les ramasseurs de crottes de cheval avec l'apparition des automobiles. On est obligé de s'adapter au nouveau monde du XXIème siècle, d'y entrer pour de bon, comme l'a toujours annoncé en objectif Emmanuel Macron, comme on va être obligé de s'adapter aux changements climatiques sur laquelle on ne peut peut-être pas grand chose, en tout cas l'humanité a subi au fil de son histoire bien pires changements et cataclysmes dont ils n'ont pas été responsables, comme celui provoqué par un super volcan qui a exterminé presque tous nos frères Néandertal qui continuent de vivre dans nos gènes on le sait maintenant. Bref, l'homme s'est toujours adapté et souvent il y a un mal pour un bien dans ce qui arrive. Là où on peut effectivement le plus agir c'est sur la pollution, l'émission de gaz, de CO2. Or on a décidé de reculer dans les mesures sous la pression, et les médias et les politiques sont grandement responsables de cette situation comme je l'ai dit plus haut, et Emmanuel Macron a été très maladroit (voir article « Le temps a confirmé ce que j'avais dit). Mais il faudrait aussi que le peuple y mette du sien. Car si il y a de réels « pauvres », ceux qui font partie de la « grande pauvreté » ou misère, et les médias parlent avant tout de ceux-là, beaucoup de personnes à faibles revenus sans pourtant nécessairement faire partie de la « grande pauvreté » (ceux-là sont minoritaires je pense par rapport à ceux dont je parle) font de dépenses inconsidérées, trouvées normales, beaucoup ne savent pas bien gérer leur budget.

Mais je mords là sur un autre article en cours, ou plutôt sa deuxième partie où on verra notamment que si l'on veut se sortir de cette crise cela ne peut se faire profondément sans le recours à la connaissance de nous-même, de l'Homme. Et cela passe par différents chemins. Je dirai en attendant qu'il importe moins pour moi d'être un « gilet jaune » qu'une luciole dans la nuit. Pouvoir guider nos pas ne se fait qu'en éclairant le chemin, or nous marchons dans l'obscurité d'un chaos mental, soumis qu'on est à nos instincts les plus primaires. Je publierai aussi bientôt une chanson intitulée « Conscience d'homme » qui n'évoque pas la situation actuelle, (elle a été composée avant qu'elle ne débute), mais elle peut faire réfléchir au prix que l'humanité a payé de son inconscience et continue de le payer. Toujours avec un cap, une recherche : une vision globale.

 

Problème 1 :L'inconscience et la non estimation des services que nous rend l'Etat.

 

Dans nos ressources, on compte tout ce que nous prélève l'Etat, mais on ne compte pas tout ce qu'il nous « donne » en termes de services et qui coûte de l'argent. On ne compte pas le montant des services de l'Etat dans nos ressources (Aides de toutes sortes) Ces premiers à gueuler, si leur voisin leur demande de leur rendre tel service qui leur coûte de l'argent (sans compter la perte de temps...) ils leur demanderont de leur payer leur service. Or on considère que l'Etat doit donner gratuitement. C'est le Père Noël, sauf qu'on sait que le Père Noël, c'est papa et maman... et que les « cadeaux » ça coûte ! Combien dans l'esprit de covoiturage ont fait payer même à leurs proches des déplacements qui leur coûtait pas plus que s'ils avaient fait le trajet seul ou avec un auto-stoppeur à qui on rend service gratuitement, sous prétexte de contribution à l'usure de leur véhicule, comme si d'être une personne de plus augmentait celle-ci... Moi j'en ai connu qui sont dans la rue à crier leur colère et qui m'ont fait payer chaque déplacement avec leur voiture alors que je vivais avec le RSA. J'ai même vu une bataille au centime près pour payer un emplacement de voiture au camping.

 

Problème 2 : la richesse trop liée à l'avoir matériel donc à l'argent au détriment des richesses humaines trop peu valorisées.

 

Combien font une tête d'ahuri si on leur dit qu'on a été à tel endroit et que ça été riche en rencontres (et je ne vous parle même pas si les rencontres en question sont celles de « pauvres » comme ça été mon cas au sein de l'association ATD Quart monde où les «pauvres eux-mêmes oeuvrent pour leur dignité et sortir de la grande pauvreté où ils se trouvent, et reçevant de la part d'autrui si peu de considération, voire de la moquerie et du mépris.)

 

Problème 3 : Le mimétisme.

La comparaison de ce qu'on a avec ce qu'a un autre (richesse matérielle, talents, partenaire, etc.). Le mimétisme a des échelles variables qui va de la jalousie envers son frère, à celle d'un voisin puis au sommet à celle des riches en tant que classe à abattre pour certains dans la « lutte des classes ». La comparaison avec l'envie, la convoitise, sont source de la plupart des discours anti-riches, tout en jouant au loto... Une grande partie du peuple se plaignant sans cesse a cet état d'esprit qui va jusqu'à la haine des riches.

 

 

Problème 4: l'intérêt personnel passe avant les intérêts communs.

 

On veut bien un intérêt commun du moment qu'on ne sacrifie pas une partie de notre intérêt personnel (niveau de vie, confort, loisirs).

 

 

Problème 5 : On confond trop souvent nos besoins avec nos désirs et nos envies, l'essentiel et le superflu.

 

Cela est exacerbé par la société de consommation qui flatte sans cesse nos bas instincts : l'avoir. Avoir le dernier modèle d'une console de jeu, par exemple. Combien de parents « pauvres » s'en sortiraient mieux s'ils faisaient la différence entre leurs besoins et leurs envies, leurs désirs, entre l'essentiel et le superflu. Combien considèrent comme normales telle ou telles dépenses juste parce qu'on a perdu la notion de l'essentiel? Combien de parents cèdent aux grosses demandes de leurs enfants en termes d'acquisitions, voire les trouvent normales de les satisfaire: cadeaux d'anniversaire, Noël, autant d'occasions pour satisfaire leurs désirs mais dépassant le budget familial, ou combien cèdent sous pression de leurs enfants qui piquent des crises jusqu'à obtention du dit objtet, ces enfants eux-mêmes sous pression des autres enfants considérant qu'il faut tel objet pour se faire accepter du groupe ? D'autre part, même si ces problèmes liés à la difficulté d'être pauvre, combien de « pauvres » ont un budget conséquent pour l'alcool, le tabac  ou la drogue?

 

 

Problème 6 : On veut des solutions, mais on refuse de réfléchir et de se remettre en question.

Plus on est inculte plus on veut se donner raison par la seule force de conviction d'avoir raison. Avant, un homme respectable c'était celui qui savait, qui avait une opinion à laquelle il restait fidèle jusqu'à sa mort, refusant donc tout dialogue, toute opinion adverse et la combattant même pour les plus pugnaces, pour ne pas dire les plus cons et ce fonctionnement perdure beaucoup, surtout dans les campagnes, là où on cultive le plus, mais où on se cultive le moins. « La science nous prouve qu'on vient du singe ? Je continue de croire et d'imposer au maximum cette croyance que l'Homme a été créé par Dieu comme le dit la Bible, au sixième jour de la Création. » Pourtant, si on avait observé objectivement nos comportements avec ceux des grands singes, on aurait pu en déduire que l'homme vient du singe sans qu'aucun fossile ne vienne étayer cette thèse, mais cette seule conscience nous poussant à investir des recherches dans ce sens. Mais l'homme globalement est un animal plus inconscient que conscient (la preuve!), et pétrie de croyances... (il s'en est fallu de peu pour qu'on sache la vérité de nos origines à l'époque de Socrate qui a dit « connais-toi toi-même », mais on croyait en la création de Zeus et à tant de dieux) voilà la vraie cause, accentuée par son orgueil, de ce que l'homme n'ait pas su dès les premières civilisations qu'il venait du singe, ou du moins d'admettre qu'il en était le neveu éloigné, mais si proche... La Connaissance est l'inverse des croyances. Connaissance vient avec Conscience et les croyances de toutes sortes (inconscient de notre « pensée magique » qui en sont à l'origine y font souvent obstacles. Avoir des croyances est inévitable, mais sachons bien les choisir car ce sont des armes redoutables qui peuvent avoir des conséquences désastreuses. En fait combien de drames, de tragédies dans l'Histoire qui n'aient une croyance comme Mère ?

 

 

 

 

 

LA RICHESSE DES « PAUVRES »

 

 

 Enfant, mes frères et moi avons maintes fois passé des heures absorbantes et excitantes à jouer à ce jeu de société appelé « Richesses du monde ». Tout était basé sur l'appropriation de matières premières dans le monde entier. Il n'y a pas de jeu plus primaire, plus primitif, plus primateux si je puis dire. Depuis le néolithique et même avant à moindre mesure, l'homme a convoité et cherché à s'approprier les biens d'autrui. La conquête de territoires (les premiers étaient de chasse... ) était synonyme entre autres d'appropriation de ses richesses.

On a joué à ce jeu « innocement » sans savoir qu'il n'avait rien d'innocent, qu'il conditionnait notre psychisme selon un modèle très primaire lié à notre condition d'homme, c'est à dire de primate avec ses particularités qui nous distinguent pourtant de manière notable de tous les autres singes et en particulier de nos plus proches parents, les grands singes (et plus particulièremet les chimpanzés et les bonobos), cela est tangible notamment par une capacité de réalisations hallucinantes, son commerce, etc., mais fondamentalement il a le même fonctionnement avec tout ce que cela comporte en termes de lutte de pouvoir, de mimétisme, etc.

Bref, «Richesses du monde » renvoyait à la « richesse matérielle » et à la richesse des puissants, c'est à dire des riches, car qui a l'argent a le pouvoir, dans les tribus il était lié au cheptel personnel (nombre de moutons, etc. - le « nombre d' « Amis » sur Facebook en est bien souvent l'avatar...). Sauf que dans une tribu, avoir un grand cheptel ou porter beaucoup de bijoux est mieux respecté et considéré, on convoite davantage le cheptel de la tribu d'à côté et rivale, à qui on vole volontiers. Nous on méprise le riche et on l'envie sur notre propre territoire. Beaucoup de riches sont partis ailleurs parce qu'on n'aime pas les riches en France. On ne pense pas que plus il y a d'argent sur un territoire, même si le plus gros est concentré en quelques mains, plus il y a de redistribution possible. Plus le gâteau est gros, plus les miettes qui tombent par terre sont grosses (qui n'a jamais observé le nombre de nourriture qui tombe inévitablement par terre lors d'un repas ? Cela est exponentielle à la grandeur du repas, voire du festin. Les grands dominants chez les humains ne sont pas très différents des grands dominants chez les grands singes. Mais, même sans cela, qui n'a pas observé dans une maisonnée ayant deux chats, que l'un des deux, le chef, se servait toujours en premier et que l'autre mangeait ce qu'il restait après avoir attendu son tour ? Le chat subordonné est-il pourtant mort de faim ? Certes cela peut paraître terriblement injuste et inéquitable, et même humiliant, mais si on considère l'Homme dans ce qu'il est, un primate, et plus globalement un animal, ce qui nous rapproche aussi des chats... on se rendra compte que la plupart des oppositions au chef sinon toutes sont faites par des dominants eux-mêmes et la lutte de pouvoir est terrible, même si chez l'homme elle est plus polie... Politique oblige ! Et on peut être certain qu'un homme qui veut le pouvoir et qui est que dans l'avoir matériel, même s'il est parti de très bas, même s'il est issu du peuple, des pauvres, eh bien s'il réussit, ce sera une catastrophe. Un «pauvre » s'il est en plus limité intellectuellement, dans la communication etc. bref s'il n'a pas les compétences requises pour diriger un pays se fera soit manipuler s'il a un don médiumnique dans la parole et qu'on le pousse à s'en servir pour manipuler les foules (ex : Hitler), soit il se fera vite évincé.

Tout ce que je dis là ne veut pas dire qu'il ne faille pas chercher plus d'égalité, mais l'égalitarisme qui consiste à dire que tout le monde devrait avoir le même salaire est intenable. Imaginez l'architecte de Notre-Dame de Paris. Aurait-il été juste qu'il soit payé au même salaire que chacun des ouvriers ayant participé à sa réalisation, même si certains ont payé de leur vie en raison des grands risques liés au métier du bâtiment ? C'est la différence qui créér la valeur, et donc la différence de salaire aussi. Devant l'égalité prônée par l'égalitarisme, on perd tout sens de la valeur. Il faut une échelle de valeur. Il faut une hierarchie. D'ailleurs il faut voir la société humaine à l'image de l'objet qu'on nomme une échelle. Il y a un haut et un bas. Et entre les deux différents degrés, et chaque degré a autant de valeur en soi, car allez monter une échelle où il manque un degré ! Tout le monde a sa place, le « riche » comme le « pauvre », et il faut apprendre au « pauvre » à ne pas envier le « riche » qui a souvent une situation moins enviable. C'est comme les patrons d'entreprise, on les décrie, on les envie, mais si on était à leur place, on se rendrait compte que ce n'est pas très enviable. C'est énormément de charges, de responsabilité. Certes ils ont les capitaux, mais sans eux pas d'emploi. On devrait davantage apprendre à être content de ce que l'on a quand on a de quoi vivre décemment, qu'on est pas dans la survie.

 

Objectivement « riche » c'est « abondance de... » De quoi ? En dehors du fait que la richesse est un terme positif renvoyant à une image positive, c'est là qu'intervient la subjectivité et nos visions de nous-mêmes, des autres,  du monde. Or dans nos sociétés, lorsqu'on parle de richesse c'est essentiellement celle liée à l'avoir matériel, à l'argent. Une abondance de créativité (en premier lieu celle artistique qui renvoie une image positive), une abondance d'amour, une abondance de bonté, une abondance de patience, une abondance de connaissance (se connaître soi-même) et de savoirs

(encyclopédie, Trivial Pursuit...), etc. tout cela qui constitue une autre richesse qu'on peut qualifier la « richesse spirituelle » (richesse de l'esprit, richesse de qualités humaines et richesses du cœur), tout cela qui échappe au chiffrable et au rationalisme exacerbé est relégué au second plan, voire déconsidéré pour ne pas dire dévalorisé, quand cette vision perverse pervertie notre vision de ce qu'on appelle les « pauvres ». « Heureux les pauvres d'esprit ».... le Royaume leur appartient ! Aurait dit Jésus-Christ. Il leur appartient surtout de rester pauvres au Royaume de la Pauvreté, de la Misère. Il est vrai que tous n'ont pas des capacités intellectuelles (et d'ailleurs on a trop valorisé ces capactités en dénigrant la pauvre ménagère, le pauvre ouvrier agricole, alors que sans eux on ne peut pas vivre), mais beaucoup de ces pauvres sont considérés à tort comme incultes et surtout ne désirant pas se cultiver, or cela est un grave préjugé. J'ai depuis longtemps pensé que ce n'était pas parce qu'on était agriculteur qu'on devait être inculte pour autant, et c'est valable pour ce qu'on appelle les « pauvres ».

J'ai vécu longtemps avec le RMI, puis avec le RSA, j'ai donc été « pauvre » selon la définition qu'on s'en fait, sans en avoir conscience vraiment, car si je vivotais, si mes fins de mois étaient souvent difficiles et que j'ai creusé mon budget au point que j'ai failli me retrouver à la rue (étant perdu face à l'administration...), je me suis toujours considéré riche de plein de choses et en particuliers de tous mes dons artistiques, toutes mes créations (écriture littéraire, dessins, peintures, sculptures et maintenant chansons). A une époque où j'avais un emploi à mi-temps (CES) et où je vivais encore chez mes parents en échange d'une petite pension, oui entre vingt et presque trente ans, j'avais une telle boulimie de lecture et un tel amour pour la collection La Pléiade que j'ai mis une grosse partie de mon budget dans la l'achat de livres de cette prestigieuse collection, cela a été un choix raisonné et une dépense raisonnable par rapport à mes moyens. J'étais donc aussi riche de livres de la Pléiade, mais ce n'était pas pour la parade, l'essentiel était centré sur l'enrichissement de mon esprit tout en y associant le plaisir tactile du papier Bible et même celui olfactif (je différenciais chaque auteur par le pafum unique du livre contenant ses œuvres). Disons-le maintenant et je l'ai découvert qu'assez récemment, à ma quarantaine, que j'avais un profil atypique, c'est à dire « Asperger » ou autrement dit « surdoué », « Haut Potentiel », comme mes auteurs favoris, Rimbaud en premier.

 

Je suis intimement convaincu de la nécessité d'éduquer le peuple par la connaissance de l'Homme (Homo Sapiens sapiens) qui passe fondamentalement par l'antropologie et la primatologie, cela nourri aussi par l'éthnologie, la connaissance des religions, de l'histoire, de la philosophie, etc. en faisant des connexions entre elles, en faisant des correlations, cela dès l'école primaire où il pourrait y avoir des cours d'éveil comme il y en a pour l'anglais.

Les pauvres d'aujourd'hui plus riches que les pharaons et Crésus lui-même : ils sont plus riches de connaissance, de savoirs, ils sont riches de milliers d'années d'histoire en plus, d'inventions, de découvertes, de grandes créations artistiques, etc.

« Pauvre », certains voudraient voir ce mot supprimé, mais ce n'est pas une solution, les mots qualifient des choses correspondant à des réalités, ce qui importe c'est de donner le sens du relatif aux mots « riches » et « pauvres ».

 

*

En 39-40, Henry Miller va en Grèce pendant presque un an et écrira dans Le Colosse de Maroussi :

 

« Et que trouvez-vous à la Grèce, qui vous fasse tant aimer ce pays ? demanda quelqu'un.

Je souris.

  • Sa lumière et sa pauvreté, répondis-je.

  • Vous êtes un romantique rétorqua celui qui avait parlé.

  • Oui, dis-je. Je suis assez fou pour croire que l'homme le plus heureux sur terre est celui qui a moins de besoins. Et je crois aussi que, lorsqu'on a une lumière comme celle que vous avez ici, toute laideur s'efface. Depuis que je suis dans votre pays, j'ai compris ce qu'il y a de sacré dans la lumière : pour moi, la Grèce est une terre sacrée.

  • Pourtant vous avez vu à quel point les gens sont pauvres, dans quelle misère ils vivent ?

  • J'ai vu pire misère en Amérique, répondis-je. Il ne suffit pas d'être pauvre pour être misérable.

 

 

 

JEANNE D'ARC, EMMANUEL MACRON, CONTE ET SYMBOLIQUE

 

 

On a vu Emmanuel Macron un brin mystique dans ses envolées sur Jeanne d'Arc, on s'est irrité de le voir vouloir rétablir une ancienne tradition de chasse, tout cela a irrité bon nombre, encore par son côté royaliste. C'est encore dû à son fonctionnement, les Hauts-Potentiel, les autistes Asperger, ont souvent un forte appétence pour la spiritualité, ils peuvent avoir un côté mystique, "illuminé". Cette spiritualité est visible dans sa quête de sens et dans l'importance qu'il accorde au symbole, dans sa conscience de la valeur symbolique. En fait, je crois que profondément républicain, il voulait rétablir seulement la dimension symbolique du roi, celle des contes. Il voulait faire rêver. Et on a besoin de rêve. D'ailleurs notre inconscient collectif est pétri de représentations de roi dans les contes, qui est en dehors de la dimension politique, tout comme il est pétri de ses représentations de princes et princesses. Les contes parlent de l'humain et dans l'humain, dans ce qu'il a d'irréductible et qui transcende les conjonctures terrestres.

Cela paraîtra peut-être loin de notre sujet initial, mais puisque nous parlons de conte, j'aimerais partager des paroles d'une conteuse, Gigi Bigot, dans son livre "Marchande d'étoiles" afin de bien se rendre compte de l'importance du conte et donc mieux comprendre Emmanuel Macron qui paraît plus le Marchand de merde, surtout si on considère que cette merde est le libéralisme et le capitalisme dont il est défenseur. Voici donc :

"Nos sociétés modernes nous font avaler de grosses couleuvres, en nous certifiant que seul le réel, le visible, le vérifiable existent. Le siècle des Lumières est passé par là. Le besoin légitime de rationalité a malheureusement fait table rase de la part symbolique, inhérente à l'humain. Les croyances terrifiantes du Moyen Age concernant l'au-delà ont heureusement disparu, mais elles ont laissé place à un cartésianisme qui voulant chasser l'obscurantisme, se révèle finalement aussi obtus. Les avancées scientifiques et technologiques sont devenues les seules légitimes. A quoi bon allonger le temps de la vie si on occulte l'essentiel, à savoir vivre en humain. Les contes ne sont pas en reste pour aborder les questions existentielles. Le vieux Bouboune Misère, qui avait malicieusement coincé la mort dans son pommier, histoire de gagner quelques années, consent ensuite à la suivre. Ne pas mourir? Ce n'est pas une vie! Même destin pour le héros qui cherche le pays où on ne meure jamais. Sa quête, vaine, lui a fait brûler toutes ses cartouches et inéluctablement la mort le rattrape. Parce que la mort fait partie de notre destinée humaine. Le désir d'immortalité ne date pas du modernisme, sauf que, si ce désir n'entraîne aucun questionnement de sens, il n'est que caprice. Or, nos progrès scientifiques ont tendance à nous faire croire que tous nos caprices seront permis puisque réalisables techniquement. A ce rythme, nous ne sommes pas prêts de retrouver notre divinité que les dieux ont caché au plus profond de nous."

Cela peut paraître loin d'Emmanuel Macron. On sait à quoi fait allusion Gigi Bigot, et Emmanuel Macron le traduit très bien dans son livre Révolution (2016): "Notre connaissance progresse de manière inédite. Mais en même temps des réflexions nouvelles affleurent. Des communautés se créent autour de projets inquiétants pour l'humanité: le transhumanisme, "l'homme augmenté"... [...] et les pouvoirs publics auront un rôle décisif compte tenu des implications étiques et civilisationnelles de ce mouvement."

On voit qu'Emmanuel Macron rencontre la parole d'une conteuse en d'autres termes. Il est loin d'être bêta. C'est en lisant Révolution que j'ai compris le monde d'aujourd'hui et ses enjeux pour demain, que j'ai entrevu l'avenir, et plus, une direction, un sens. Car notre civilisation n'a plus de sens, comme ce fut le cas les siècles précédant: soit religieux, soit patriotique. C'est en ce sens qu'Emmanuel Macron est un idéaliste, tout en étant pragmatique et réaliste. C'est pour cela et parce qu'il a maints atouts exceptionnels (dont son expérience dans l'économie et la finance) qu'il est une chance, mais à certaines conditions qui n'ont pas été remplies ou trop peu par rapport au potentiel qu'il représente.

 

 

 

 

ANNEXE 

 

 

NOTES

 

 associations : dernier wagon

 Mythe du gros gâteau. Les riches sont-ils si riches ?

Redistribution

 Richesse des « pauvres »

 jeu Richesse du monde

 Ségolène Royale a creusé le déficit.

 

 

 

 

On voit que globalement il y a un gros problème d'éducation.

 L'Homme est un primate (chanson de Aube de l'Etoile sur You Tube)

 l'hybris (mot grec) : la démesure

 Ministre des finances : Moins de dépenses publiques pour moins d'impôt

 pouvoir d'achat

 dégâts financés par le budget public

 ruissellement et redistribution

 

 

  

 

DOCUMENTS

 

29 11 18

 

Marcon va dans la bonne direction d'après Michel Pébereau

 

https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/audio/bfm-2811-12h-l-heure-h-l-interview-de-michel-pebereau-445912.html

 

*

Pourquoi il est impossible que Macron démissionne.

https://www.linternaute.com/actualite/politique/1445937-macron-pousse-a-la-demission-pourquoi-c-est-impossible/

 

 

 

 

ANTHROPOLOGIE - PRIMATOLOGIE

 

 

COMPARAISON ENTRE COMPORTEMENT DES SINGES ET DES HUMAINS :

 

https://www.hominides.com/html/references/singe-en-nous-frans-de-waal.php

 

livre « Le singe en nous » de Frans de Waal

« La politique du chimpanzé »

 

Franz de Waal interviewé sur France Inter.

 

https://www.youtube.com/watch?v=m5a7BwlznQU

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concombre et raisins

comparaison «grand singe gilet jaune »

 

Un chimpanzé qui reçoit un raisin va le refuser parce que l'autre reçoit aussi un raisin.

 

 

 

 

SINGE ET POLITIQUE :

 

 

De l'art de l'épouillage en politique et dans les affaires

 

 

Le paléoanthropologue Pascal Picq nous raconte comment les singes, et en particulier les chimpanzés ont développé d'étonnants talents politiques. De quoi donner à nos candidats à la présidentielle une leçon de primatologie politique. Et aux managers des clefs pour leurs équipes. Bienvenue dans la planète des singes.

On le sait, l'homme descend du singe. En fait, non, c'est un singe. Ou plus précisément un frère d'évolution. Voilà une précision lourde de conséquences que Pascal Picq, tombé en primatologie aux Etats-Unis dans les années 1980, a décidé d'établir. Depuis de nombreuses années, ce professeur au Collège de France se promène en habitué dans la planète des singes, notamment les grands. Au point qu'il a élargi le champ de l'éthologie en étudiant l'art politique chez les chimpanzés, les plus démoniaques de l'espèce . S'ils n'ont pas lu « Le Prince » de Machiavel, ils n'en restent pas moins capables de développer des stratégies d'alliance pour prendre le pouvoir et le conserver tout en gérant les affaires, non pas de la Cité, mais du groupe et de son territoire. « C'est un art qu'ils pratiquent sans langage, ce qui ne veut pas dire sans communication », explique Pascal Picq, auteur de « L'homme est-il un grand singe politique ? » (Odile  Jacob ). A l'heure où la communication non verbale occupe de plus en plus de place dans les commentaires des politologues, l'observation des chimpanzés, maîtres en épouillage, révèle que les racines de la politique sont plus anciennes que l'humanité. « Ce qui nous ramène bien au-delà des calendes grecques et permet de s'interroger sur des évidences comme l'importance de la force physique, le rôle prétendument secondaire des femmes ou encore les privilèges sexuels des mâles envers les femelles », souligne le paléoanthropologue, presque goguenard. Charles Darwin en son temps avait ouvert la voie dans « la descendance de l'homme et la sélection liée au sexe » (1871) en observant que nos aptitudes à la politique provenaient des instincts sociaux des mammifères et des singes. Un siècle plus tard, on en sait plus grâce à l'éthologie, la psychologie comparée et les sciences cognitives. Le dominant doit adopter les attitudes inhérents à sa position

A l'évidence, tant hier sur l'Agora à Athènes qu'aujourd'hui sur les chaînes de télévision, la maîtrise des subtilités langagières de la rhétorique est nécessaire pour imposer un discours politique convaincant. Mais pas seulement. « L'Agora s'étant effacée devant des écrans de télévision aussi plats que les discours et les programmes où les leaders ne font plus l'opinion mais la suivent. On revient à de la politique sans « logos » », écrit Pascal Picq. Ce fin observateur des singes s'est forgé une conviction : une campagne électorale ne se gagne pas sans une bonne pratique de l'épouillage. Ainsi, un chimpanzé mâle voulant accéder au sommet de sa hiérarchie s'évertue dans un premier temps à s'assurer du soutien des femelles, le plus souvent en entretenant des relations aimables, parfois par intimidation physique si nécessaire. Il les épouille, partage volontiers la nourriture et assure leur protection. Puis il en fait de même avec les autres mâles, sans manquer de respect au dominant. Mais une fois ses relations avec les femelles et les autres mâles solidement établies, il va défier le mâle dominant. « Avec le partage de la nourriture, l'épouillage est donc le principal moyen de se construire des alliances », explique le scientifique. C'est d'ailleurs ce que font nos candidats lorsqu'ils se rendent sur les places de marchés, mais avec moins de talent. Car si l'on considère, à l'instar de Pascal Picq, que l'essentiel réside dans les attitudes, les mains serrées, les embrassades, et les attouchements, nos politiques ne sont pas tous, loin s'en faut, préparés aux bains de foules. Si Edouard Balladur serait allé « tâter le cul des vaches » à la Chirac, il aurait eu plus de chances de battre son ami de trente ans aux élections de 1995. A l'inverse, une partie du succès de Ségolène Royal est venue de sa capacité d'écoute et de créer du lien. Certains sont donc plus doués que d'autres, Chirac restant le maître incontesté de l'épouillage. Giscard était parti d'un bon pied, mais « ses tentatives d'épouillage ont piqué au vif des classes populaires qui, quitte à être cantonnées à la place que leur accorde la société, préfèrent au moins qu'on les y laisse tranquilles. Quand Giscard s'est invité dans une famille dont le père était éboueur, ce n'est pas passé. Pire, quand Sarkozy a déboulé dans une cité avec service d'ordre, cela a soulevé de la colère, violation d'un espace vital propre à tout mammifère », analyse ce fils d'ouvrier, pur produit de la méritocratie républicaine. 

Selon lui, en voulant désacraliser la fonction présidentielle, Nicolas Sarkozy a effacé sans garde-fou toute les formes symboliques de reconnaissance du pouvoir. Et de rappeler que chez les Chimpanzés, comme chez toutes les espèces, le dominant doit adopter les attitudes et les comportements inhérents à sa position : port de tête et des épaules qui donnent plus de prestance et de puissance, poils hérissés, déplacements sans précipitation, contrôle des expressions faciales et des mimiques, gestes modérés, des interventions circonspectes dans des moments importants. « Sarkozy reste un enfant de l'ère télévisuelle dont les codes violent tous les fondements les plus élémentaires de l'anthropologie et de l'éthologie », souligne le professeur du Collège de France. A commencer par les relations de réciprocité qui deviennent très précieuses lors des conflits. Quand un chimpanzé se trouve menacé, il tend le bras paume ouverte vers le haut pour solliciter l'aide de son ami. S'il peut compter dessus, il commence alors à défier le dominant, d'abord en respectant de moins en moins les signes de salut et de domination formelle, puis en multipliant les provocations, tout comme Sarkozy face à Chirac au cours de l'élection présidentielle de 2007. Mais là où le nouveau président aurait dû mieux suivre la stratégie d'alliance de ses frères d'évolution, c'est en répondant aux attentes de ses obligés, ceux qui l'on aidé à accéder au pouvoir, au risque sinon de voir les alliés d'hier devenir les rivaux de demain. Quand rancoeurs et rancunes s'accumulent, provoquant instabilité, conflits et revirements hiérarchiques, chez les chimpanzés, on en termine par le meurtre du chef sans autre forme de procès. Pascal Picq sait de quoi il parle : il en a été le témoin quasi fortuit. En 1998, venu filmer un documentaire au Zoo d'Arnhem en Hollande, il voit en direct le malheureux Ayo, numéro deux briguant la place de chef suprême, se faire agresser par ses congénères pour n'avoir pas su bien respecter le lien de demi-sang qu'unissait le numéro un et le numéro trois. Une agression qui donnera son nom au film : « Du Rififi chez les Chimpanzés », et un tournant majeur dans sa compréhension des relations de pouvoir. Faire un détour par les singes pour mieux comprendre les humains

Bon vivant, et sans doute épouilleur à ses heures, Pascal Picq aime secouer le cocotier : « Un cours d'éthologie politique ne serait pas mal venu à la place de toutes ces salades diététiques et insipides des communicants. Le fait que les Chimpanzés se comportent de la sorte nous renvoie à l'impérieuse nécessité de repenser la politique et la violence dans une perspective qui dépasse les seules sociétés humaines dites civilisées en se dégageant des divisions obsolètes entre sauvages, barbares et civilisés. C'était bien le message du film « La Planète des singes » de 1968 ». Pour autant, notre « animal professeur » donne du fil à retordre à plusieurs chapelles. A commencer par les adeptes d'une sociobiologie, certes quelque peu passée de mode, qui défendait des théories hiérarchiques fondée sur le biologique pour justifier les exclusions sociales. Mais aussi les sciences humaines encore très rétives à l'apport des avancées de la biologie et sourdes à l'éthologie. « Est-ce porter atteinte à la dignité de l'homme que de chercher à dégager en quoi il partage certains comportements sociaux et cognitifs avec ses frères d'évolution ? » Il ne s'agit pas de réduire l'homme à une portion de chimpanzé, mais de faire un détour par les singes pour mieux comprendre certains comportements humains à l'?uvre dans les stratégies d'accession au pouvoir politique. Après tout, si en singeant d'Alembert, nous pouvons dire que « la politique est l'art de tromper les Chimpanzés », notre narcissisme en souffrira un peu mais nos débats y gagneront largement en sérénité.

 

https://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20120426trib000695669/de-l-art-de-l-epouillage-en-politique-et-dans-les-affaires.html

 

Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots (de Pascal Picq, 2017)

 

 

Le paléoanthropologue Pascal Picq analyse dans ce livre les rapports entre les hommes politiques, les grands singes et les robots et porte un regard scientifique sur le monde politique en général. 

En quoi les singes et les grands singes appelés à disparaître peuvent-ils nous instruire sur notre monde de plus en plus urbanisé ? Comment l’homme, qui a éliminé les grands singes et créé les robots, va-t-il gérer ces nouvelles intelligences pour sa propre évolution sociale ? « Ma réponse d’éthnologue et de paléoanthropologue est qu’il nous faut d’abord comprendre les intelligences naturelles qui accompagnent notre évolution, à savoir celle des singes et des grands singes. Sinon nous serons les esclaves des robots » écrit Pascal Picq.

L’auteur nous entraîne à la découverte des différentes espèces qui ont inventé des réponses adaptatives pour des questions qui sont au cœur des grandes mutations actuelles que ce soit le rapport à l’économie, à la redistribution, à la gouvernance, à l’écologie… Il interpelle nos systèmes politiques et quelques unes de nos personnalités politiques rappelant la crise anthropologique majeure qui avait déjà été anticipée il y a cinquante ans par Pierre Boulle, auteur notamment de « La Planète des singes », mais qui s’accélère grandement.

Il explore les origines très lointaines de la politique que nous partageons selon lui avec nos frères d’évolution, les chimpanzés, « l’autre animal politique au sens d’Aristote ». « Le niveau des débats politiques a énormément baissé ces dernières années. Or, à partir du moment où le discours n’est plus porteur de programme, d’espérance, il ne reste plus que le comportement. Et si on fait de la politique sans le langage, on revient chez les chimpanzés, chez qui on observe beaucoup de traits liés à la politique – luttes d’influence, coalitions, trahisons – mais où l’on retrouve également beaucoup de figures, comme celle du fourbe, du magnanime ou du tyran… Plus profondément, je voulais aussi toucher aux grandes questions induites par la politique : la domination, le partage, la solidarité, l’échange, l’ éducation… Et dans la mesure où les singes sont bien plus humains que nous ne l’imaginons, nous avons beaucoup à gagner à mieux les connaître » écrit Pascal Picq.

L’auteur détaille enfin la vague du numérique, la robotisation, l’intelligence artificielle, les objets connectés, tout ce qu’on appelle l’ubérisation qui bouscule dans ses fondements nos sociétés dont les valeurs reposent sur le travail, le salariat, la production de biens, de richesses et des services, et les différentes formes décidées par nos choix politiques. « Nous sommes face à une situation inédite depuis l’époque des Lumières puisque tout change, mais sans vision de progrès, sans construction idéologique capable de s’opposer au retour des fondamentalismes de toutes obédiences » souligne-Pascal Picq. Le danger n’est pas celui des robots, comme dans Terminator,  c’est le fait que nous allons nous engager dans une paresse intellectuelle et physique. « Les robots ne vont pas prendre le pouvoir, mais si, en raison de la facilité apportée par l’intelligence artificielle, nous cessons d’être actifs physiquement et intellectuellement, nous allons nous mettre nous-mêmes en état d’esclavagisme, de dépendance. C’est ce que La Boétie appelle la servitude volontaire. » martèle Pascal Picq. Si on laisse les robots prendre trop de place, si on s’installe dans la paresse physique et intellectuelle, alors on se prépare un monde dans lequel on va à notre perte explicite-t-il. « Ce ne sont pas les robots qui vont prendre le pouvoir, comme les singes dans le roman, c’est nous qui allons le leur donner. Passivement. »

Cet ouvrage étayé scientifiquement est agrémenté par l’humour de l’auteur qui  fait passer imperceptiblement des messages appropriés. Un livre captivant et délectable.

http://www.revuepolitique.fr/qui-va-prendre-le-pouvoir-les-grands-singes-les-hommes-politiques-ou-les-robots/



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CHIMPANZÉS, LES GRANDS SINGES, L’HOMME ET LE CAPITALISME

Jeudi, 21 Février, 2013

Décidément, les grands singes font la une : orangs-outangs à la Géode, double page du Monde sur nos « si proches cousins », et voici ­Chimpanzés de Disney. On est comblé. Un peu perplexe, aussi.

S’agit-il d’instruire en émerveillant ? Bien. D’aider au sauvetage d’espèces menacées ? Bravo. Mais en vérité, il y a plus. Depuis des années, on s’efforce de nous mettre une idée en tête : entre les grands singes et nous, la frontière s’efface. Ce Chimpanzés y va carrément. Jadis un évêque disait à un grand singe : « Parle et je te baptise. » Disney l’a fait : par la voix du commentateur, nous entendons l’imaginaire langage intérieur (sic) d’un jeune chimpanzé, du coup « baptisé Oscar », comme dit le prospect... Scénario et voix off visent sans cesse à nous le faire conclure nous-mêmes : humain comme un grand singe ! Comme nous, ils ont des outils, transmettent une culture, se font la guerre, et ne trouvent le bonheur que dans l’affection familiale.

L’histoire touchante dudit Oscar – sa mère est tuée, il va mourir, mais sera sauvé par son « grand-père Teddy », mâle dominant qui l’adopte –, Disney nous l’affirme, c’est une ­
« histoire vraie ». Admettons. Le curieux est que c’est à peu de chose près le scénario de Bambi... Mais ici nous ne sommes plus dans le dessin animé, nous sommes dans le film animalier : ce n’est pas Disney qui invente, non, c’est vrai de vrai. Aussi vrai qu’il « s’appelle Oscar », comme il est dit d’entrée...Que cherche-t-on, en vérité ? À faire du profit en captivant ? Sans nul doute. Mais ne sous-­estimons pas Disney : tout ça propage une vision du monde qui n’a rien d’innocent. Et qu’on connaît depuis des lustres.

 

La mystification des « propres de l’homme »

Car elle est au cœur de la bibliographie sur les primates, depuis les observations de Jane Goodall (qui dialoguait avec le public à l’avant-première de Chimpanzés) et des écrits de spécialistes, comme Pascal Picq, jusqu’à d’intarissables repiquages médiatiques. Et que disent-ils, ­par-delà leurs nuances ?

Ceci : on a cru expliquer l’immense différence de destin entre Homo sapiens et les grands singes en invoquant des « propres de l’homme », capacités comportementales supposées n’appartenir qu’à l’individu humain : usage d’outils, transmission culturelle, respect de normes, langage... Or, plus nous découvrons la vie sauvage des grands singes, plus nous constatons que rien de cela ne leur est étranger. Les chimpanzés usent d’outils, initient leurs petits, respectent l’autorité des dominants... Conclusion : où sont-ils donc, ces fameux « propres de l’homme » ? Entre ces primates et nous, la frontière est un préjugé. Le film de Disney en rajoute. Un « propre de l’homme » résiste : le langage ; à ses chimpanzés, Disney fait cadeau du langage intérieur et du nom propre, artifice filmique qui à soi seul est scientifiquement disqualifiant. Ce film va tromper les enfants, on l’a vu déjà lors de l’avant-première (l’un d’eux a demandé : « Pourquoi il s’appelle Oscar ? »).

Montrons bien la mystification. On croyait expliquer l’abîme entre eux et nous par des propres de l’homme individuel, or on n’en trouve guère, donc « la frontière s’efface ». L’explication supposée du fait ne tenant pas, le fait s’évanouit ! Cela s’appelle un sophisme. La vraie conclusion, Marx la donnait il y a bien longtemps : ce qui fait de nous les humains que nous sommes devenus, ce n’est pas en effet un propre « inhérent à l’individu pris à part », c’est « l’ensemble des rapports sociaux » (1) enracinés dans une activité que ne pratique absolument aucune espèce animale : la production sociale des moyens de subsistance. Dans un gros livre sur nos origines, Pascal Picq écrit que pour Engels la différence entre les singes et nous « c’est l’outil » (2), formule qu’il a beau jeu d’écarter. Or c’est parfaitement faux, il n’est que de lire : ce que met en relief Engels, comme Marx, c’est le rôle non de l’outil mais du travail – un mot que bien étrangement Pascal Picq ne prononce pas. Ce qui fait frontière entre les grands singes et nous, ce n’est pas une série de propres individuels mais un gigantesque propre social : le cumul historique continu de productions collectives.

Pourquoi donc la primatologie semble-
t-elle ne pas le voir ? C’est qu’elle est dominée par un dogme anglo-saxon : l’individualisme méthodologique, suivant lequel tout fait humain doit s’expliquer à partir de l’individu naturel, à l’exclusion de toute donnée supra individuelle. Voilà l’idéologie dans laquelle baigne le Chimpanzés de Disney, comme tant de films animaliers. L’attention va au côté naturel des choses, certes de première importance. Nous sommes originairement des animaux, grande vérité matérialiste ; les chimpanzés sont nos proches cousins, on le sait depuis Darwin ; et qu’il y ait chez eux des « germes » de comportements comme la confection d’outils, Marx le disait déjà en clair dans le Capital. Mais on laisse dans l’ombre tout l’autre côté, qui est décisif : ce qui a produit le passage d’Homo sapiens au genre humain civilisé, ce n’est pas la nature mais l’histoire sociale.

Des chimpanzés au néolibéralisme

On comprend bien alors les illusions, exploitées partout sans vergogne, que peut susciter la primatologie de terrain : elle incite à comparer terme à terme le chimpanzé et l’homme – où voyez-vous tant de différences ? Or, derrière l’homme individuel, il y a cet invisible qui crève les yeux : le monde humain sans lequel en effet nous ne serions guère autres que les grands singes. Dans Chimpanzés, on nomme sans complexe « marteau » la simple pierre avec laquelle sont cassées des noix. On efface ainsi l’abîme entre un donné naturel grossièrement approprié à son usage par un singe et un outil au fort sens humain du terme, techniquement sophistiqué parce que socialement produit. A-t-on jamais vu un atelier chimpanzé d’écorçage de branchettes pour pêche aux termites ? Est ainsi escamoté tout uniment le propre de l’humanité.

Or, je n’invente pas, cet individualisme méthodologique est le soubassement majeur de l’idéologie libérale : la société ne serait qu’une somme d’individus aux comportements inscrits dans la nature humaine, laquelle commande un ordre social inchangeable. Voyez Chimpanzés : dans le groupe il y a des dominants et des dominés, et tous ne survivent qu’en pillant le voisin. Ainsi le capitalisme est-il dans l’ordre naturel des choses.

Mais j’entends déjà l’objection : voilà bien ces marxistes qui veulent tout politiser ; Chimpanzés ne veut être qu’un divertissement, doublé d’une bonne action pour la sauvegarde d’une espèce magnifique. Cela, c’est la vitrine. Derrière, il y a la boutique. La preuve ? Voilà maintenant une bonne décennie que déferle dans tous les médias le thème « entre eux et nous la frontière s’efface », peut-on le nier ? Le film de Disney s’inscrit consciemment dans ce qui est bel et bien une campagne idéologique. Acte généreux en faveur des chimpanzés ? C’est encore la face visible, mais il y en a une autre. Derrière Jane Goodall, scientifique humaniste qui mérite respect même si on discute ses vues, il y a de tout autres profils. Tel Peter Singer, patron américain du Great Ape Project, projet richement financé de faire reconnaître les grands singes comme des « personnes », et qui est aussi idéologue du néolibéralisme acharné. Pour lui, « la vie d’un nouveau-né a moins de valeur que celle d’un cochon, d’un chien ou d’un chimpanzé », aussi a-t-il proposé d’euthanasier les bébés chétifs, ce qui allégerait bien les charges de la Sécurité sociale (3). Est-ce nous qui politisons ? Ce qu’il faut voir par-delà toute naïveté, c’est le terrible double jeu de cette campagne sur la prétendue disparition de frontière. Côté bavard : traiter humainement les grands singes – très bien ; côté muet : traiter bestialement les humains – nous y sommes en plein. Mais dans ces milieux-là, on sait enrober la pilule. Chimpanzés évoque ce que Michel Clouscard appelait le « capitalisme de la séduction »...

Et quant à sauver les chimpanzés, urgente obligation, que faire ? En accueillir quelques milliers dans des réserves protégées ? C’est mieux que rien. Mais Jane Goodall le dit elle-même : le drame de fond, c’est la déforestation galopante qui détruit leur milieu naturel de vie. Or à quoi tient-elle ? À la pauvreté des peuples concernés, héritage colonial ravivé par la prédation économique de l’Afrique (l’A-fric...), et à l’exploitation forestière sans foi ni loi par des sociétés privées. Est-ce politiser abusivement que nommer la cause ? On ne sauvera pour de bon les grands singes, ce trésor de la nature, qu’en mettant à la raison la sauvagerie planétaire du capital.

 

(1) Je cite ici la 6e des Thèses sur Feuerbach, 
écrites en 1845.

(2) Aux origines de l’humanité, Fayard, 2001, t. 2, p. 14.

(3) J’ai cité les textes et leurs références dans 
mon livre Qu’est-ce que la personne humaine ? 
La Dispute, 2006, p. 45-47.

 

https://www.humanite.fr/tribunes/chimpanzes-les-grands-singes-l-homme-et-le-capital-515833

 

 

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https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-planete-des-singes-100858

 

 

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SUR ATD QUART MONDE :

 

https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2018/05/rapport-moral-2017-web.pdf

 

 Aujourd’hui 4 décembre 2018, j'ai lu et souligné au crayon papier jusqu'à la page 32 le livre publié par ATD Quart monde : « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté (2016 Préface de Costa-Gravas), puis j'ai relu la première partie du chapitre X du livre «Révolution » (2016) de Emmanuel Macron, intitulé « Faire plus pour ceux qui ont moins » (p 135-140) et j'ai été étonné de la concordance de vision au point de penser que notre président connaissait bien ATD Quart Monde, au moins de manière livresque, médiatique.

 

Révolution :

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7 Préjugés sur les Riches et l’Argent dont il faut qu’on se Libère (publication 2015)

by SARAH YAKAN

http://femmedinfluence.fr/prejuges-riches-argent/

 

 

 

 3. « Certaines personnes gagnent trop d’argent, alors que d’autres se tuent au travail pour récolter des miettes »



La plupart des gens voient l’argent comme un énorme gâteau qu’il faudrait se partager équitablement. Les revenus monstres des footballeurs, acteurs et chanteurs sont souvent décriés en comparaison du salaire des travailleurs moyens. C’est certes très humaniste, mais cruellement naïf. L’erreur est de juger les ouvriers comme de véritables bosseurs, et les autres comme des profiteurs. Il est tout aussi difficile de trouver la bonne idée, la matérialiser et la faire fructifier.

Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook devenu milliardaire, fait certainement beaucoup moins d’heures que le marchand de Tour Eiffel, mais a trouvé la bonne idée pour s’enrichir. Il a mis son travail au service de son intelligence, et non le contraire. L’argent n’est pas un gâteau, c’est un gros poisson qu’il faut se donner la peine d’aller pêcher. Et où, quand et comment sont les questions que vous devez vous poser pour l’attirer à vous.

 

 

PUBLIÉ LE 03 JANVIER 2018

LE SOCIOLOGUE SERGE PAUGAM : « DÉNONCER LES PRÉJUGÉS SUR LES PAUVRES »

 

Le sociologue Serge Paugam, co auteur du livre « Ce que les riches pensent des pauvres », s’inquiète du délitement du lien social. Dans les trois métropoles étudiées dans l’ouvrage – Delhi en Inde, Sao Paulo au Brésil et des quartiers très huppés de Paris et de la banlieue ouest – , les riches n’aiment guère les pauvres et ont peur d’eux. Interrogé par le  Journal d’ATD Quart Monde, Serge Paugam analyse cette défiance et prône un travail sur les représentations.

 

Qu’y a-t-il de commun dans ces pays ?

On retrouve les trois dimensions de la discrimination à l’encontre des pauvres, à des intensités variables.

La plus systématique est la création d’une frontière morale. Les riches vivant dans des quartiers ségrégués se constituent un entresoi afin de préserver ce qu’ils jugent être leur supériorité morale. A l’école notamment, leurs enfants ne doivent pas fréquenter d’autres catégories car ils risqueraient d’être contaminés par des habitudes culturelles – en termes de valeurs, de langage, de comportement… – considérées comme inférieures moralement.

La deuxième dimension est le caractère jugé indésirable des pauvres qui se traduit par la répulsion physique à leur égard. C’est beaucoup plus prononcé à São Paulo et à Delhi en raison de la proximité physique des pauvres – à São Paulo, de sa terrasse on peut avoir vue sur la favela. Les riches ont peur de la contamination physique : ils ne prennent pas les transports en commun, ne serrent pas la main d’un pauvre s’ils n’ont pas de gel pour se laver ensuite…

Les riches estiment également le pauvre dangereux car potentiellement criminel. Ils vivent dans l’angoisse d’être agressés, cambriolés – le taux de criminalité est effectivement très élevé à São Paulo mais moindre à Delhi et plus bas encore à Paris. Ils se protègent en permanence – voitures blindées, caméras vidéos, code barre pour entrer dans leur quartier, etc. A Delhi, les riches disent qu’ils circulent d’ île en île, d’une bulle à une autre.

La troisième dimension est liée au besoin des riches de justifier la pauvreté et, de façon plus générale, les inégalités. Elle renvoie au processus de neutralisation de la compassion. Les riches justifient la pauvreté de deux manières : soit ils considèrent qu’elle est naturelle – les pauvres ont moins de facultés que les autres – et que l’ordre social inégal est pour cette raison immuable, soit ils jugent que les pauvres sont moins méritants que les autres. Ils cherchent alors à démontrer, en contraste, l’exemplarité de leur trajectoire pour justifier leurs privilèges. Dans les deux cas, les pauvres sont infériorisés.

La France est tout de même moins touchée par ces phénomènes ?

En France aussi au 19ème siècle, la bourgeoisie éprouvait fortement ce type de répulsion physique. Mais cela s’est atténué avec les progrès sanitaires et les vaccinations.

Nous n’en sommes pas à ce niveau de recherche de sécurité. Il faut dire qu’en France, les pauvres vivent assez loin des quartiers de l’élite. Les riches savent en outre que l’État les protège. Les forces de l’ordre sont présentes dans leurs quartiers alors qu’en Inde et au Brésil, il faut payer des gardes privés.

Le caractère indésirable des pauvres est tout de même porté par des discours racialisants ou racistes de plus en plus présents – les pauvres sont ceux qui viennent d’ailleurs, qui ont une culture différente. La montée des idées du Front National a libéré la parole. Nous avons recueilli un discours anti Roms très fort. Les craintes hygiénistes et la peur d’être agressés resurgissent.

On se souvient de la mobilisation d’habitants du 16ème arrondissement de Paris contre l’ouverture d’un centre d’hébergement, avec la crainte de voir arriver des pauvres venus d’ailleurs, porteurs de maladies, qui vont regarder les richesses du quartier et vouloir s’en emparer…

Que faire pour dépasser cela ?

Notre livre interroge la question du lien social. Pour qu’il y en ait, il faut une certaine solidité du groupe d’individus ayant vocation à vivre dans la même société. Si l’on prend la métaphore de la colle, elle a bien pris dans les catégories supérieures. Une sorte de sécession est en train de se produire, qui menace le lien social.

L’issue tragique serait d’arriver à une société où l’on ne circule plus que d’une bulle à une autre, comme les Indiens et les Brésiliens quand ils se déplacent d’un quartier à un autre en voiture blindée, à une société où les espaces publics cessent d’être des lieux de rencontre entre les différentes couches sociales.

Comment parvenir à une société qui n’exclut personne ?

Permettre à chacun de trouver sa place implique de réfléchir sur les inégalités. À partir du moment où on les juge légitimes, on s’interdit de mettre en place des politiques permettant d’intégrer tous les groupes. En Inde et au Brésil, on trouve un discours de rationalisation des inégalités : elles sont tellement élevées que l’on considère que c’est la normalité et qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer car quoi qu’on fasse, on n’y arrivera pas.

Mettre en place des politiques sociales suppose de s’attaquer à cette rationalisation et de condamner un ordre social soi disant naturel. Pour bâtir une société où tout le monde a sa place, il faut un système de solidarité envers les plus pauvres, un système fondé sur la reconnaissance de l’égalité citoyenne face à l’ensemble des droits.

La période n’est guère favorable en France ?

Il y a en effet matière à être inquiet et l’on peut se demander si nous ne sommes pas en train de régresser.

Dans les années 80 et 90, au moment du vote de la loi sur le RMI (revenu minimum d’insertion, ancêtre du RSA) ou de la loi contre les exclusions, le climat social était très différent. L’idée prévalait que la nation avait une dette à l’égard des pauvres et qu’il fallait chercher collectivement des solutions.

Aujourd’hui, on se méfie des pauvres. On les trouve paresseux, on leur reproche de ne pas faire tous les efforts pour s’en sortir ou de recevoir trop d’aides. On met en avant leur responsabilité individuelle. Nous sommes dans une phase de repli : il y a moins de compassion, moins de volonté de justice sociale. On valorise plutôt la richesse, l’initiative individuelle et ceux qui réussissent.

Ce sera difficile de mettre en place des politiques de prévention et de lutte contre la pauvreté ?

On ne peut mener de telles politiques sans l’approbation du corps social. Si l’on ne fait pas l’effort de les justifier, de démontrer leur nécessité, cela ne réussira pas.

Dans les années 80, il existait des relais dans la société. Joseph Wresinski (fondateur d’ATD Quart Monde) avait remis un grand rapport au Conseil économique et social. L’abbé Pierre était revenu de sa retraite et il y avait Coluche. Des figures charismatiques qui ont suscité une vaste prise de conscience. Des programmes ambitieux comme le RMI ont été adoptés. A l’époque, neuf Français sur dix étaient convaincus de la nécessité d’un revenu minimum. Aujourd’hui, ce serait bien plus partagé.

Il faut mener tout un combat sur les représentations et sur les préjugés. Et aujourd’hui il y a beaucoup à faire, y compris dans les rouages de l’Etat de plus en plus pénétrés par les idées de mérite et de responsabilité individuelle et par l’idéologie néolibérale. C’est ce que fait ATD Quart Monde : dénoncer les préjugés et rappeler en permanence ce qu’est une société qui intègre les pauvres. C’est ce par quoi il faut commencer.

Recueilli par Véronique Soulé

Photo : S. Paugam le 7 novembre 2017 à Paris. @Carmen Martos, ATDQM

 

 

 

*

 

 

Recherches entre 2017-Mi 2018

 

Politique :

 

Suppression ISF (Impôt Sur le Revenu)

 

 

 

Je recherche

le pour :

J'adhère à ce qu'on m'explique dans un discours sensé et accessible à mon niveau de connaissance économique

 

https://www.wikiberal.org/wiki/Imp%C3%B4t_sur_la_fortune

http://www.quebecoislibre.org/06/061015-2.htm

 

« L'impôt sur le revenu présente ce grave inconvénient d'inciter tous les contribuables à consommer plutôt qu'à épargner, à faire le choix du présent plutôt que le choix du futur. »

...

  En réalité, la grande erreur qui inspire le système fiscal français est celle – d'inspiration évidemment marxiste – qui consiste à penser qu'il existe deux classes antagonistes, les capitalistes et les salariés, de telle sorte que la justice sociale impliquerait d'effectuer des transferts obligatoires des premiers vers les seconds (d'où le nom usurpé « d'impôt de solidarité sur la fortune »). En réalité, capitalistes et salariés sont profondément solidaires dans la poursuite d'une croissance due à l'accumulation de capital. Pour retrouver la voie de la prospérité aussi bien que celle d'une véritable solidarité, la solution est donc simple: il faut supprimer l'ISF et les droits de succession et substituer l'impôt sur la dépense globale à l'impôt sur le revenu. Mais encore faut-il ajouter qu'il conviendrait de diminuer les taux de ce dernier jusqu'à l'adoption d'une « flat tax », c'est-à-dire de supprimer la progressivité de l'impôt. 

 

 

https://www.contribuables.org/2016/05/pourquoi-il-faut-supprimer-lisf/

 

Le contre :

http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/10/10/isf-une-faute-historique/

J'ai bien nettement moins compris a part qu'il est contre, donc je veux savoir qui est Piketty et je m'intéresse en particulier à la partie « critiques et débats »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Piketty

 

 

 

 

gilets jaunes

 

 

https://www.lci.fr/police/gilets-jaunes-quel-est-le-profil-des-casseurs-2106240.html

 

https://www.lexpress.fr/actualite/politique/gilets-jaunes-la-reponse-cinglante-de-macron-a-hollande_2051153.html

 

https://www.lci.fr/social/arc-de-triomphe-au-coeur-des-violences-2106402.html

 

 

Un gilet jaune est dans le coma à Paris: la grille qu'il venait de desceller avec d'autres manifestants lui est tombée dessus

https://www.rtl.be/info/monde/france/france-les-gilets-jaunes-de-retour-au-coeur-de-paris-samedi-1081474.aspx

 

https://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Un-barrage--Gilets-jaunes--cause-un-deces-22204694

 

 

 

PROFILS DES GILETS JAUNES

 

http://www.leparisien.fr/economie/on-a-epluche-les-profils-facebook-des-porte-parole-des-gilets-jaunes-28-11-2018-7955883.php#xtor=AD-1481423552

Résumé :

extrémistes de tout bords politiques (extrême droite et extrême gauche), écologistes assez radicaux (zéro déchets) avec en toile de fond des complotistes, des « anti-système ».

 

 

 

282 000 gilets jaunes dans toute la France.

http://www.leparisien.fr/economie/direct-mobilisation-des-gilets-jaunes-les-premiers-blocages-17-11-2018-7945059.php

Nombre de pauvres en France : 8 millions

 

 

 

 

 

Pauvreté en France (Wikipédia)

 

 

Selon la définition de l'INSEE, la pauvreté en France concerne tous les ménages dont le revenu est inférieur à une fraction donnée (50 ou 60 %) du revenu français médian. En 2014, le revenu médian d'un ménage constitué d'un seul individu est de 20 150 euros annuels, soit 1 679 euros par mois (donc le seuil est de : 846€ pour 50% et 1 015 pour 60%).

Selon l'Insee, la France compte de 8,5 à 8,6 millions de personnes pauvres, soit environ 14 % de la population de 2010 à 20121 et 20 % des enfants2. Le taux de pauvreté s'élève à 13,9 % des ménages en 2012 (contre 14,3 % en 2011). Le niveau de vie des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué, près de la moitié d'entre elles vivant en 2012 avec moins de 784 euros par mois3.

Selon l'Insee, « si la pauvreté monétaire, stable, touche un peu plus d’un ménage sur dix, c’est près d’un tiers d’entre eux qui expriment un net sentiment de difficulté d’existence »4.

Durant la période 2000-2009, le taux de pauvreté de l'ensemble des ménages a enregistré une légère hausse : + 0,3 %, tendance qui se poursuit par la suite, passant de 7 382 000 pauvres en 2004 à 8 173 000 en 20095, et à 8 600 000 en 2010.

On observe sur cette période une suite de baisses et de hausses légères qui s'expriment en mesure absolue (par rapport à un niveau de dépenses constant) et en mesure relative (par rapport au reste de la population) 6 (de 27,3 % à 3,8 %). Les nombreuses aides sociales progressivement créées (RMI en 1988, Aides au logement…) soulagent la pauvreté chez les actifs.

Selon une étude de l'Insee, en France en 20067, 7,1 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté relatif de 50 % et 13,2 % sous le seuil de pauvreté de 60 %. Cela était monté à 13,4 % de la population en 20078, alors que la moitié des Français disposaient de moins de 1 500 euros par mois8. En 2008, 25 % des salariés gagnent moins de 750 euros par mois9, et en 2010 il y a 3 291 000 enfants pauvres en France10. En 2011, la pauvreté continue sa progression avec un creusement des inégalités sociales11. Or, les inégalités étaient en (léger) recul en 2013 selon INSEE. Les plus modestes connaissant leur première hausse de niveau de vie depuis 2008 et les plus aisés voyant le leur reculer. Néanmoins, 8,6 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14 % de population12 et la pauvreté recommence à augmenter en 2014 pour atteindre le taux de 14,2%13.

 

ANNEE 2005

L'écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté (681 euros par mois pour une personne seule), s'accroît depuis 2002 : 16,3 % en 2002 à 18,2 % 2005. Cela traduit une augmentation de la précarité parmi la population pauvre.

 

 

Article « Seuil de pauvreté » (extrait)

Il est fréquent de rencontrer dans des publications une confusion entre le seuil de pauvreté relative et le seuil de pauvreté absolue. Ce qui peut conduire à des affirmations difficilement interprétables comme « en France il y a 14 % de pauvres ». Comme l'expliquent les économistes, une rédaction correcte pourrait être, par exemple : « En France, en 2015, 13 % des individus disposaient de moins de 1015 € mensuels (somme correspondant au seuil de pauvreté relatif). » En fait, l'apparente « objectivité absolue » du recours à une méthode statistique (p.ex. 60 % de la médiane) conduit souvent des personnes non averties à des conclusions inexactes, conclusions surévaluant le nombre de pauvres et/ou raisonnant de façon erronée sur les fluctuation du pourcentage liées à la précision de la méthode (ou au changement de méthode de calcul par l'INSEE).

 

https://www.la-croix.com/Monde/Lextreme-pauvrete-dans-monde-recul-2016-10-17-1200796754

 

https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2016/10/03/le-recul-de-la-pauvrete-mondiale-menace-par-les-inegalites_5007259_1656941.html

 

les visages de la pauvreté :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-du-mercredi-19-septembre-2018

 

 

 

 

 

 

LES FORCES DE LA TERRE

http://www.les-docus.com/les-forces-de-la-terre-1-2/

 

http://www.les-docus.com/les-forces-de-la-terre-2-2/

 

 

 

La plupart des gens pensent que le monde ressemble à ça, là (une boule) on a les plus démunis qui vivent dans une extrême pauvreté, environ 1 milliard de personnes. Et là (une autre boule) on a les plus riches qui font 1 milliard également. Donc on a tendance à croire que le monde ressemble à ça : les riches d'un côté, les pauvres de l'autre. C'était encore le cas il y a quarante ou cinquante ans avec très peu de personnes au milieu. Mais le monde aujourd’hui ne ressemble plus à cela. Un milliard de très riches (1 boule) un milliard de très riches et la plupart au milieu (5 boules). Les statistiques montre que chaque jours des millions d'individus améliorent leur niveau de vie et s'éloignent de la pauvreté extrême. Chaque jour.

Voir le projet « Dollar street »

 

https://www.linternaute.com/television/documentaire-les-forces-de-la-terre-p3120736/les-forces-de-la-terre-e4393789/

 

Documentaire : Le Climat De La TERRE en 2100 - 2017

https://www.youtube.com/watch?v=1N5gxPwAUYo

 

 

 

https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2016/10/03/le-recul-de-la-pauvrete-mondiale-menace-par-les-inegalites_5007259_1656941.html

 

 

associations combattant la Misère

 

ACTION VIVRE ENSEMBLE

 

Action Vivre Ensemble soutient des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, tandis que Vivre Ensemble Education mène des campagnes de sensibilisation aux causes de la pauvreté. Nos deux ASBL travaillent de concert pour combattre la pauvreté.

 

 

 

http://refuserlamisere.org/

 

http://refuserlamisere.org/temoignages/all-countries/any-tag

 

 

 

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Passion Macron (réflexions sur le météore politique)
  • Mise en lumière et perspective de deux lumières : Emmanuel Macron et sa femme Brigitte. Autiste Asperger, je tente avec ma propre perception de montrer pourquoi Emmanuel Macron est l'homme dont la France, l'Europe et le monde à besoin.
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