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Passion Macron (réflexions sur le météore politique)

29 septembre 2022

Politique et Anthropologie (et autres textes)

 

 

AVERTISSEMENT: Ces textes ont été écrits en 2018. La valeur que leur porta une amie à leur relecture récemment m'a donné envie de les partager. Emmanuel Macron n'est pas au centre de tous les textes, il est en revanche un point de départ, et il n'y avait pas de meilleur lieu parmi tous mes blogs pour les accueillir. A ces textes je désirais ajouter toutes mes notes et recherches associées, on les trouvera en police plus petite. Aussi j'ai fait des copiés-collés de nombreux textes dont je donne à la fin le lien. Le tout de cette annexe est forcément assez brouillon, mais je ne pouvais ne pas partager aussi ce champ de recherche, cette friche. Enfin, je tiens à remercier mon amie évoquée plus haut car à vrai dire, passionnée par l'anthropologie, ses réflexions m'ont beaucoup inspirées quand je n'ai tout simplement pas transcrit ce que j'ai entendu de sa bouche, mais non sans chercher à vérifier leur bien fondé (d'où les docs.), c'est elle d'ailleurs qui m'a appris à faire des recherches d'informations fiables sur Internet. Par la même occasion, je remercie grandement aussi son feu mari qui a éduqué ma conscience politique, c'est lui qui m'a fait reprendre le chemin des urnes...

 

 

 

POLITIQUE ET ANTHROPOLOGIE

 

Faire porter le chef sur le Chef, autrement dit le chapeau sur le Patron, ça peut paraître normal. On pourrait désigner comme unique responsable de cette crise Emmanuel Macron si c'était le cas, mais ce n'est pas le cas. Lorsqu'un capitaine de navire rencontre de gros obstacles au sein même de son équipage, toute la France, qu'il mène dans une direction bien pensée, vers un cap, cela à travers l'océan du monde si je puis dire, et qui est fait de tempêtes, donc, comment voulez-vous qu'on s'en sorte ? Cela recoupe une simple remarque dans une émission (C à vous) : « On veut moins d'impôt et on veut réduire les dépenses. Qu'est-ce qu'on fait ? »

 

Je ne désire pas désigner des coupables. Je veux sensibiliser à la responsabilité de part et d'autres, celle de tous à différents degrés.

1 – Les médias

Je mets personnellement au sommet, un gros problème des médias. Il ne font pas leur boulot. On se fout d'informer, seul le chiffre compte. On cherche sans cesse le buzz sans voir les conséquences à long terme. Alors bien sûr que le peuple à sa part de responsabilité, il est ce qu'il est, très esprit de commères, on lui vent ce qu'il veut, c'est à dire de la merde, et ça arrange l'économie. Non seulement les médias nous informent pas dans une grande majorité, mais globalement, on y voit mal l'esprit de bienveillance régner, et alors comment voulez-vous qu'il y est concorde dans cette esprit là. On voit aussi mal le recul, mais beaucoup le parti pris systèmatique selon sa chapelle de confession. Tout cela a un prix qu'on paye tôt ou tard. Au nom de la liberté d'expression, on fait du grand n'importe quoi. Qui a entendu Péberau déclarer qu'on allait dans la bonne direction. Ce n'est quand même pas n'importe qui. Au moins on pourrait en débattre si on ne le croit pas. Mais non, Non, cela est couvert par un champ de boulets lancés !

2 - Les partis politiques.

Je parlais d'un bateau de son capitaine et de l'équipage. Sur un bateau, il faut qu'un seul capitaine pour que ça marche et il faut la confiance et la coopération de tous. Imaginez un bateau avec un capitaine et qui a à bord dix hommes qui se battent pour avoir raison, avec chacun sa longue vue, regardant dans une direction différente et disant : « Terre ! » Voilà à quoi ressemble la classe politique. Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas des contre-pouvoirs, sinon ce serait une dictature, mais ces contre-pouvoirs devraient à mon avis avoir plus un rôle de garde-fou. Ils devraient cesser de contrer un programme qui a été voté démocratiquement, sauf tyrannie manifeste, ce qui n'est pas le cas avec Emmanuel Macron. Car si on a voté un programme, c'est pour qu'il soit appliqué et qu'on juge des résultats au bout du temps imparti, c'est à dire pour nous cinq ans. Si un programme a été voté à travers l'élection d'un président, rien ne justifie, mais vraiment rien, qu'on se dévoie, qu'on veuille la démission du président. Et pour être remplacé par qui ? Ce serait le chaos total de faire peser l'imperfection avec son lot d'inégalités au point de faire un coup d'Etat, au point de faire démissionner Emmanuel Macron ou de dissoudre l'Assemblée nationale qui est essentielle pour l'application du programme. On ne change pas de programme, de direction au nom de vent, c'est à dire le peuple. Mais voilà, on ne peut pas non plus gouverner contre son peuple. Si celui-ci ne comprend pas qu'il y a un intérêt général à faire passer avant des millions d'intérêts particuliers, on ne s'en sortira pas, les choses iront de pis en pis.

3 – Les retraités.

Ma dernière phrase du 2ème point vise particilièrement les retraités. A l'heure où ils détiennent pour beaucoup de grandes ressources, on en voit beaucoup se plaindre parce qu'on les taxe. « Moins de vacances pour nous ! Moins la belle vie ! » C'est ce qui s'exprime à travers beaucoup d'entre eux sans que ce soit bien sûr dit. « On mérite ! » Et où est la solidarité ici. Beaucoup de monde est solidaire avec les gilets jaunes et on voit parmi eux pas mal de retraités qui n'ont aucune solidarité envers une jeunesse qui est elle touchée grandement par la pauvreté (ce dont on ne parle pas) et qui a besoin d'eux. C'est l'égoïsme total, sans concession, sans se dire que bon Dieu, on n'est pas à plaindre, on a de l'argent par rapport à beaucoup d'autres. On peut faire un effort, faire preuve de générosité. Oui, la « solidarité » peut cacher beaucoup d'égoïsme conjugué. Ce n'est pas tant de cette solidarité là, une solidarité entre les « chacun pour soi » qu'on a besoin, mais de générosité et d'entraide, d'une solidarité de chacun pour tous. La solidarité populiste est contre-productive sans cela. Mais hélas, chacun justifie son égoïsme parce qu'il y a plus riches que lui bon sang, et c'est à eux de payer, c'est à eux qu'il faut demander, pas à lui. L'Etat voleur, les grandes entreprises voleuses, les grands riches voleurs, on entend partout cela pour justifier notre égoïsme, mais la réalité est autre et beaucoup moins simpliste surtout, autrement dit beaucoup plus complexe. Ce sont des discours démagogues et populistes en vérité. C'est une manipulation du peuple faite par quelques uns qui souvent ne sont pas « pauvres » (je mets entre guillemet parce que la première richesse à considérer n'est pas matérielle.)

 

4 – Le peuple.

On l'a déjà pas mal évoqué. Je voudrais l'évoquer ici en poésie d'abord.

Victor Hugo écrivit :

Oh ! Quelle mer aveugle et sourde

Qu'un peuple en révolutions !

Que te sert ta chanson ô poète ?

 

Remplaçons « poète » par Macron et continuons, donc:

 

Que te sert ta chanson ô Macron ?

Ces chants que ton génie émiette

Tombe à la vague inquiète

Qui n'a jamais rien entendu !

Ta voix s'enroue en cette brume,

Le vent disperse au loin ta plume

Pauvre oiseau chantant dans l'écume

Sur le mât d'un vaisseau perdu !

 

On est comme dans un accouchement, c'est douloureux de passer d'un monde à un autre. On peut être nostalgique des allumeurs de révèrbère, pour prendre une image. Mais plus on résiste à ces changements nécessaires plus on a mal. On ne va pas rallumer les réverbères, faisons deuil donc aussi de certains métiers voués à la disparition comme les allumeurs de réverbères ont disparu avec l'apparition de l'électricité et ou encore les ramasseurs de crottes de cheval avec l'apparition des automobiles. On est obligé de s'adapter au nouveau monde du XXIème siècle, d'y entrer pour de bon, comme l'a toujours annoncé en objectif Emmanuel Macron, comme on va être obligé de s'adapter aux changements climatiques sur laquelle on ne peut peut-être pas grand chose, en tout cas l'humanité a subi au fil de son histoire bien pires changements et cataclysmes dont ils n'ont pas été responsables, comme celui provoqué par un super volcan qui a exterminé presque tous nos frères Néandertal qui continuent de vivre dans nos gènes on le sait maintenant. Bref, l'homme s'est toujours adapté et souvent il y a un mal pour un bien dans ce qui arrive. Là où on peut effectivement le plus agir c'est sur la pollution, l'émission de gaz, de CO2. Or on a décidé de reculer dans les mesures sous la pression, et les médias et les politiques sont grandement responsables de cette situation comme je l'ai dit plus haut, et Emmanuel Macron a été très maladroit (voir article « Le temps a confirmé ce que j'avais dit). Mais il faudrait aussi que le peuple y mette du sien. Car si il y a de réels « pauvres », ceux qui font partie de la « grande pauvreté » ou misère, et les médias parlent avant tout de ceux-là, beaucoup de personnes à faibles revenus sans pourtant nécessairement faire partie de la « grande pauvreté » (ceux-là sont minoritaires je pense par rapport à ceux dont je parle) font de dépenses inconsidérées, trouvées normales, beaucoup ne savent pas bien gérer leur budget.

Mais je mords là sur un autre article en cours, ou plutôt sa deuxième partie où on verra notamment que si l'on veut se sortir de cette crise cela ne peut se faire profondément sans le recours à la connaissance de nous-même, de l'Homme. Et cela passe par différents chemins. Je dirai en attendant qu'il importe moins pour moi d'être un « gilet jaune » qu'une luciole dans la nuit. Pouvoir guider nos pas ne se fait qu'en éclairant le chemin, or nous marchons dans l'obscurité d'un chaos mental, soumis qu'on est à nos instincts les plus primaires. Je publierai aussi bientôt une chanson intitulée « Conscience d'homme » qui n'évoque pas la situation actuelle, (elle a été composée avant qu'elle ne débute), mais elle peut faire réfléchir au prix que l'humanité a payé de son inconscience et continue de le payer. Toujours avec un cap, une recherche : une vision globale.

 

Problème 1 :L'inconscience et la non estimation des services que nous rend l'Etat.

 

Dans nos ressources, on compte tout ce que nous prélève l'Etat, mais on ne compte pas tout ce qu'il nous « donne » en termes de services et qui coûte de l'argent. On ne compte pas le montant des services de l'Etat dans nos ressources (Aides de toutes sortes) Ces premiers à gueuler, si leur voisin leur demande de leur rendre tel service qui leur coûte de l'argent (sans compter la perte de temps...) ils leur demanderont de leur payer leur service. Or on considère que l'Etat doit donner gratuitement. C'est le Père Noël, sauf qu'on sait que le Père Noël, c'est papa et maman... et que les « cadeaux » ça coûte ! Combien dans l'esprit de covoiturage ont fait payer même à leurs proches des déplacements qui leur coûtait pas plus que s'ils avaient fait le trajet seul ou avec un auto-stoppeur à qui on rend service gratuitement, sous prétexte de contribution à l'usure de leur véhicule, comme si d'être une personne de plus augmentait celle-ci... Moi j'en ai connu qui sont dans la rue à crier leur colère et qui m'ont fait payer chaque déplacement avec leur voiture alors que je vivais avec le RSA. J'ai même vu une bataille au centime près pour payer un emplacement de voiture au camping.

 

Problème 2 : la richesse trop liée à l'avoir matériel donc à l'argent au détriment des richesses humaines trop peu valorisées.

 

Combien font une tête d'ahuri si on leur dit qu'on a été à tel endroit et que ça été riche en rencontres (et je ne vous parle même pas si les rencontres en question sont celles de « pauvres » comme ça été mon cas au sein de l'association ATD Quart monde où les «pauvres eux-mêmes oeuvrent pour leur dignité et sortir de la grande pauvreté où ils se trouvent, et reçevant de la part d'autrui si peu de considération, voire de la moquerie et du mépris.)

 

Problème 3 : Le mimétisme.

La comparaison de ce qu'on a avec ce qu'a un autre (richesse matérielle, talents, partenaire, etc.). Le mimétisme a des échelles variables qui va de la jalousie envers son frère, à celle d'un voisin puis au sommet à celle des riches en tant que classe à abattre pour certains dans la « lutte des classes ». La comparaison avec l'envie, la convoitise, sont source de la plupart des discours anti-riches, tout en jouant au loto... Une grande partie du peuple se plaignant sans cesse a cet état d'esprit qui va jusqu'à la haine des riches.

 

 

Problème 4: l'intérêt personnel passe avant les intérêts communs.

 

On veut bien un intérêt commun du moment qu'on ne sacrifie pas une partie de notre intérêt personnel (niveau de vie, confort, loisirs).

 

 

Problème 5 : On confond trop souvent nos besoins avec nos désirs et nos envies, l'essentiel et le superflu.

 

Cela est exacerbé par la société de consommation qui flatte sans cesse nos bas instincts : l'avoir. Avoir le dernier modèle d'une console de jeu, par exemple. Combien de parents « pauvres » s'en sortiraient mieux s'ils faisaient la différence entre leurs besoins et leurs envies, leurs désirs, entre l'essentiel et le superflu. Combien considèrent comme normales telle ou telles dépenses juste parce qu'on a perdu la notion de l'essentiel? Combien de parents cèdent aux grosses demandes de leurs enfants en termes d'acquisitions, voire les trouvent normales de les satisfaire: cadeaux d'anniversaire, Noël, autant d'occasions pour satisfaire leurs désirs mais dépassant le budget familial, ou combien cèdent sous pression de leurs enfants qui piquent des crises jusqu'à obtention du dit objtet, ces enfants eux-mêmes sous pression des autres enfants considérant qu'il faut tel objet pour se faire accepter du groupe ? D'autre part, même si ces problèmes liés à la difficulté d'être pauvre, combien de « pauvres » ont un budget conséquent pour l'alcool, le tabac  ou la drogue?

 

 

Problème 6 : On veut des solutions, mais on refuse de réfléchir et de se remettre en question.

Plus on est inculte plus on veut se donner raison par la seule force de conviction d'avoir raison. Avant, un homme respectable c'était celui qui savait, qui avait une opinion à laquelle il restait fidèle jusqu'à sa mort, refusant donc tout dialogue, toute opinion adverse et la combattant même pour les plus pugnaces, pour ne pas dire les plus cons et ce fonctionnement perdure beaucoup, surtout dans les campagnes, là où on cultive le plus, mais où on se cultive le moins. « La science nous prouve qu'on vient du singe ? Je continue de croire et d'imposer au maximum cette croyance que l'Homme a été créé par Dieu comme le dit la Bible, au sixième jour de la Création. » Pourtant, si on avait observé objectivement nos comportements avec ceux des grands singes, on aurait pu en déduire que l'homme vient du singe sans qu'aucun fossile ne vienne étayer cette thèse, mais cette seule conscience nous poussant à investir des recherches dans ce sens. Mais l'homme globalement est un animal plus inconscient que conscient (la preuve!), et pétrie de croyances... (il s'en est fallu de peu pour qu'on sache la vérité de nos origines à l'époque de Socrate qui a dit « connais-toi toi-même », mais on croyait en la création de Zeus et à tant de dieux) voilà la vraie cause, accentuée par son orgueil, de ce que l'homme n'ait pas su dès les premières civilisations qu'il venait du singe, ou du moins d'admettre qu'il en était le neveu éloigné, mais si proche... La Connaissance est l'inverse des croyances. Connaissance vient avec Conscience et les croyances de toutes sortes (inconscient de notre « pensée magique » qui en sont à l'origine y font souvent obstacles. Avoir des croyances est inévitable, mais sachons bien les choisir car ce sont des armes redoutables qui peuvent avoir des conséquences désastreuses. En fait combien de drames, de tragédies dans l'Histoire qui n'aient une croyance comme Mère ?

 

 

 

 

 

LA RICHESSE DES « PAUVRES »

 

 

 Enfant, mes frères et moi avons maintes fois passé des heures absorbantes et excitantes à jouer à ce jeu de société appelé « Richesses du monde ». Tout était basé sur l'appropriation de matières premières dans le monde entier. Il n'y a pas de jeu plus primaire, plus primitif, plus primateux si je puis dire. Depuis le néolithique et même avant à moindre mesure, l'homme a convoité et cherché à s'approprier les biens d'autrui. La conquête de territoires (les premiers étaient de chasse... ) était synonyme entre autres d'appropriation de ses richesses.

On a joué à ce jeu « innocement » sans savoir qu'il n'avait rien d'innocent, qu'il conditionnait notre psychisme selon un modèle très primaire lié à notre condition d'homme, c'est à dire de primate avec ses particularités qui nous distinguent pourtant de manière notable de tous les autres singes et en particulier de nos plus proches parents, les grands singes (et plus particulièremet les chimpanzés et les bonobos), cela est tangible notamment par une capacité de réalisations hallucinantes, son commerce, etc., mais fondamentalement il a le même fonctionnement avec tout ce que cela comporte en termes de lutte de pouvoir, de mimétisme, etc.

Bref, «Richesses du monde » renvoyait à la « richesse matérielle » et à la richesse des puissants, c'est à dire des riches, car qui a l'argent a le pouvoir, dans les tribus il était lié au cheptel personnel (nombre de moutons, etc. - le « nombre d' « Amis » sur Facebook en est bien souvent l'avatar...). Sauf que dans une tribu, avoir un grand cheptel ou porter beaucoup de bijoux est mieux respecté et considéré, on convoite davantage le cheptel de la tribu d'à côté et rivale, à qui on vole volontiers. Nous on méprise le riche et on l'envie sur notre propre territoire. Beaucoup de riches sont partis ailleurs parce qu'on n'aime pas les riches en France. On ne pense pas que plus il y a d'argent sur un territoire, même si le plus gros est concentré en quelques mains, plus il y a de redistribution possible. Plus le gâteau est gros, plus les miettes qui tombent par terre sont grosses (qui n'a jamais observé le nombre de nourriture qui tombe inévitablement par terre lors d'un repas ? Cela est exponentielle à la grandeur du repas, voire du festin. Les grands dominants chez les humains ne sont pas très différents des grands dominants chez les grands singes. Mais, même sans cela, qui n'a pas observé dans une maisonnée ayant deux chats, que l'un des deux, le chef, se servait toujours en premier et que l'autre mangeait ce qu'il restait après avoir attendu son tour ? Le chat subordonné est-il pourtant mort de faim ? Certes cela peut paraître terriblement injuste et inéquitable, et même humiliant, mais si on considère l'Homme dans ce qu'il est, un primate, et plus globalement un animal, ce qui nous rapproche aussi des chats... on se rendra compte que la plupart des oppositions au chef sinon toutes sont faites par des dominants eux-mêmes et la lutte de pouvoir est terrible, même si chez l'homme elle est plus polie... Politique oblige ! Et on peut être certain qu'un homme qui veut le pouvoir et qui est que dans l'avoir matériel, même s'il est parti de très bas, même s'il est issu du peuple, des pauvres, eh bien s'il réussit, ce sera une catastrophe. Un «pauvre » s'il est en plus limité intellectuellement, dans la communication etc. bref s'il n'a pas les compétences requises pour diriger un pays se fera soit manipuler s'il a un don médiumnique dans la parole et qu'on le pousse à s'en servir pour manipuler les foules (ex : Hitler), soit il se fera vite évincé.

Tout ce que je dis là ne veut pas dire qu'il ne faille pas chercher plus d'égalité, mais l'égalitarisme qui consiste à dire que tout le monde devrait avoir le même salaire est intenable. Imaginez l'architecte de Notre-Dame de Paris. Aurait-il été juste qu'il soit payé au même salaire que chacun des ouvriers ayant participé à sa réalisation, même si certains ont payé de leur vie en raison des grands risques liés au métier du bâtiment ? C'est la différence qui créér la valeur, et donc la différence de salaire aussi. Devant l'égalité prônée par l'égalitarisme, on perd tout sens de la valeur. Il faut une échelle de valeur. Il faut une hierarchie. D'ailleurs il faut voir la société humaine à l'image de l'objet qu'on nomme une échelle. Il y a un haut et un bas. Et entre les deux différents degrés, et chaque degré a autant de valeur en soi, car allez monter une échelle où il manque un degré ! Tout le monde a sa place, le « riche » comme le « pauvre », et il faut apprendre au « pauvre » à ne pas envier le « riche » qui a souvent une situation moins enviable. C'est comme les patrons d'entreprise, on les décrie, on les envie, mais si on était à leur place, on se rendrait compte que ce n'est pas très enviable. C'est énormément de charges, de responsabilité. Certes ils ont les capitaux, mais sans eux pas d'emploi. On devrait davantage apprendre à être content de ce que l'on a quand on a de quoi vivre décemment, qu'on est pas dans la survie.

 

Objectivement « riche » c'est « abondance de... » De quoi ? En dehors du fait que la richesse est un terme positif renvoyant à une image positive, c'est là qu'intervient la subjectivité et nos visions de nous-mêmes, des autres,  du monde. Or dans nos sociétés, lorsqu'on parle de richesse c'est essentiellement celle liée à l'avoir matériel, à l'argent. Une abondance de créativité (en premier lieu celle artistique qui renvoie une image positive), une abondance d'amour, une abondance de bonté, une abondance de patience, une abondance de connaissance (se connaître soi-même) et de savoirs

(encyclopédie, Trivial Pursuit...), etc. tout cela qui constitue une autre richesse qu'on peut qualifier la « richesse spirituelle » (richesse de l'esprit, richesse de qualités humaines et richesses du cœur), tout cela qui échappe au chiffrable et au rationalisme exacerbé est relégué au second plan, voire déconsidéré pour ne pas dire dévalorisé, quand cette vision perverse pervertie notre vision de ce qu'on appelle les « pauvres ». « Heureux les pauvres d'esprit ».... le Royaume leur appartient ! Aurait dit Jésus-Christ. Il leur appartient surtout de rester pauvres au Royaume de la Pauvreté, de la Misère. Il est vrai que tous n'ont pas des capacités intellectuelles (et d'ailleurs on a trop valorisé ces capactités en dénigrant la pauvre ménagère, le pauvre ouvrier agricole, alors que sans eux on ne peut pas vivre), mais beaucoup de ces pauvres sont considérés à tort comme incultes et surtout ne désirant pas se cultiver, or cela est un grave préjugé. J'ai depuis longtemps pensé que ce n'était pas parce qu'on était agriculteur qu'on devait être inculte pour autant, et c'est valable pour ce qu'on appelle les « pauvres ».

J'ai vécu longtemps avec le RMI, puis avec le RSA, j'ai donc été « pauvre » selon la définition qu'on s'en fait, sans en avoir conscience vraiment, car si je vivotais, si mes fins de mois étaient souvent difficiles et que j'ai creusé mon budget au point que j'ai failli me retrouver à la rue (étant perdu face à l'administration...), je me suis toujours considéré riche de plein de choses et en particuliers de tous mes dons artistiques, toutes mes créations (écriture littéraire, dessins, peintures, sculptures et maintenant chansons). A une époque où j'avais un emploi à mi-temps (CES) et où je vivais encore chez mes parents en échange d'une petite pension, oui entre vingt et presque trente ans, j'avais une telle boulimie de lecture et un tel amour pour la collection La Pléiade que j'ai mis une grosse partie de mon budget dans la l'achat de livres de cette prestigieuse collection, cela a été un choix raisonné et une dépense raisonnable par rapport à mes moyens. J'étais donc aussi riche de livres de la Pléiade, mais ce n'était pas pour la parade, l'essentiel était centré sur l'enrichissement de mon esprit tout en y associant le plaisir tactile du papier Bible et même celui olfactif (je différenciais chaque auteur par le pafum unique du livre contenant ses œuvres). Disons-le maintenant et je l'ai découvert qu'assez récemment, à ma quarantaine, que j'avais un profil atypique, c'est à dire « Asperger » ou autrement dit « surdoué », « Haut Potentiel », comme mes auteurs favoris, Rimbaud en premier.

 

Je suis intimement convaincu de la nécessité d'éduquer le peuple par la connaissance de l'Homme (Homo Sapiens sapiens) qui passe fondamentalement par l'antropologie et la primatologie, cela nourri aussi par l'éthnologie, la connaissance des religions, de l'histoire, de la philosophie, etc. en faisant des connexions entre elles, en faisant des correlations, cela dès l'école primaire où il pourrait y avoir des cours d'éveil comme il y en a pour l'anglais.

Les pauvres d'aujourd'hui plus riches que les pharaons et Crésus lui-même : ils sont plus riches de connaissance, de savoirs, ils sont riches de milliers d'années d'histoire en plus, d'inventions, de découvertes, de grandes créations artistiques, etc.

« Pauvre », certains voudraient voir ce mot supprimé, mais ce n'est pas une solution, les mots qualifient des choses correspondant à des réalités, ce qui importe c'est de donner le sens du relatif aux mots « riches » et « pauvres ».

 

*

En 39-40, Henry Miller va en Grèce pendant presque un an et écrira dans Le Colosse de Maroussi :

 

« Et que trouvez-vous à la Grèce, qui vous fasse tant aimer ce pays ? demanda quelqu'un.

Je souris.

  • Sa lumière et sa pauvreté, répondis-je.

  • Vous êtes un romantique rétorqua celui qui avait parlé.

  • Oui, dis-je. Je suis assez fou pour croire que l'homme le plus heureux sur terre est celui qui a moins de besoins. Et je crois aussi que, lorsqu'on a une lumière comme celle que vous avez ici, toute laideur s'efface. Depuis que je suis dans votre pays, j'ai compris ce qu'il y a de sacré dans la lumière : pour moi, la Grèce est une terre sacrée.

  • Pourtant vous avez vu à quel point les gens sont pauvres, dans quelle misère ils vivent ?

  • J'ai vu pire misère en Amérique, répondis-je. Il ne suffit pas d'être pauvre pour être misérable.

 

 

 

JEANNE D'ARC, EMMANUEL MACRON, CONTE ET SYMBOLIQUE

 

 

On a vu Emmanuel Macron un brin mystique dans ses envolées sur Jeanne d'Arc, on s'est irrité de le voir vouloir rétablir une ancienne tradition de chasse, tout cela a irrité bon nombre, encore par son côté royaliste. C'est encore dû à son fonctionnement, les Hauts-Potentiel, les autistes Asperger, ont souvent un forte appétence pour la spiritualité, ils peuvent avoir un côté mystique, "illuminé". Cette spiritualité est visible dans sa quête de sens et dans l'importance qu'il accorde au symbole, dans sa conscience de la valeur symbolique. En fait, je crois que profondément républicain, il voulait rétablir seulement la dimension symbolique du roi, celle des contes. Il voulait faire rêver. Et on a besoin de rêve. D'ailleurs notre inconscient collectif est pétri de représentations de roi dans les contes, qui est en dehors de la dimension politique, tout comme il est pétri de ses représentations de princes et princesses. Les contes parlent de l'humain et dans l'humain, dans ce qu'il a d'irréductible et qui transcende les conjonctures terrestres.

Cela paraîtra peut-être loin de notre sujet initial, mais puisque nous parlons de conte, j'aimerais partager des paroles d'une conteuse, Gigi Bigot, dans son livre "Marchande d'étoiles" afin de bien se rendre compte de l'importance du conte et donc mieux comprendre Emmanuel Macron qui paraît plus le Marchand de merde, surtout si on considère que cette merde est le libéralisme et le capitalisme dont il est défenseur. Voici donc :

"Nos sociétés modernes nous font avaler de grosses couleuvres, en nous certifiant que seul le réel, le visible, le vérifiable existent. Le siècle des Lumières est passé par là. Le besoin légitime de rationalité a malheureusement fait table rase de la part symbolique, inhérente à l'humain. Les croyances terrifiantes du Moyen Age concernant l'au-delà ont heureusement disparu, mais elles ont laissé place à un cartésianisme qui voulant chasser l'obscurantisme, se révèle finalement aussi obtus. Les avancées scientifiques et technologiques sont devenues les seules légitimes. A quoi bon allonger le temps de la vie si on occulte l'essentiel, à savoir vivre en humain. Les contes ne sont pas en reste pour aborder les questions existentielles. Le vieux Bouboune Misère, qui avait malicieusement coincé la mort dans son pommier, histoire de gagner quelques années, consent ensuite à la suivre. Ne pas mourir? Ce n'est pas une vie! Même destin pour le héros qui cherche le pays où on ne meure jamais. Sa quête, vaine, lui a fait brûler toutes ses cartouches et inéluctablement la mort le rattrape. Parce que la mort fait partie de notre destinée humaine. Le désir d'immortalité ne date pas du modernisme, sauf que, si ce désir n'entraîne aucun questionnement de sens, il n'est que caprice. Or, nos progrès scientifiques ont tendance à nous faire croire que tous nos caprices seront permis puisque réalisables techniquement. A ce rythme, nous ne sommes pas prêts de retrouver notre divinité que les dieux ont caché au plus profond de nous."

Cela peut paraître loin d'Emmanuel Macron. On sait à quoi fait allusion Gigi Bigot, et Emmanuel Macron le traduit très bien dans son livre Révolution (2016): "Notre connaissance progresse de manière inédite. Mais en même temps des réflexions nouvelles affleurent. Des communautés se créent autour de projets inquiétants pour l'humanité: le transhumanisme, "l'homme augmenté"... [...] et les pouvoirs publics auront un rôle décisif compte tenu des implications étiques et civilisationnelles de ce mouvement."

On voit qu'Emmanuel Macron rencontre la parole d'une conteuse en d'autres termes. Il est loin d'être bêta. C'est en lisant Révolution que j'ai compris le monde d'aujourd'hui et ses enjeux pour demain, que j'ai entrevu l'avenir, et plus, une direction, un sens. Car notre civilisation n'a plus de sens, comme ce fut le cas les siècles précédant: soit religieux, soit patriotique. C'est en ce sens qu'Emmanuel Macron est un idéaliste, tout en étant pragmatique et réaliste. C'est pour cela et parce qu'il a maints atouts exceptionnels (dont son expérience dans l'économie et la finance) qu'il est une chance, mais à certaines conditions qui n'ont pas été remplies ou trop peu par rapport au potentiel qu'il représente.

 

 

 

 

ANNEXE 

 

 

NOTES

 

 associations : dernier wagon

 Mythe du gros gâteau. Les riches sont-ils si riches ?

Redistribution

 Richesse des « pauvres »

 jeu Richesse du monde

 Ségolène Royale a creusé le déficit.

 

 

 

 

On voit que globalement il y a un gros problème d'éducation.

 L'Homme est un primate (chanson de Aube de l'Etoile sur You Tube)

 l'hybris (mot grec) : la démesure

 Ministre des finances : Moins de dépenses publiques pour moins d'impôt

 pouvoir d'achat

 dégâts financés par le budget public

 ruissellement et redistribution

 

 

  

 

DOCUMENTS

 

29 11 18

 

Marcon va dans la bonne direction d'après Michel Pébereau

 

https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/audio/bfm-2811-12h-l-heure-h-l-interview-de-michel-pebereau-445912.html

 

*

Pourquoi il est impossible que Macron démissionne.

https://www.linternaute.com/actualite/politique/1445937-macron-pousse-a-la-demission-pourquoi-c-est-impossible/

 

 

 

 

ANTHROPOLOGIE - PRIMATOLOGIE

 

 

COMPARAISON ENTRE COMPORTEMENT DES SINGES ET DES HUMAINS :

 

https://www.hominides.com/html/references/singe-en-nous-frans-de-waal.php

 

livre « Le singe en nous » de Frans de Waal

« La politique du chimpanzé »

 

Franz de Waal interviewé sur France Inter.

 

https://www.youtube.com/watch?v=m5a7BwlznQU

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concombre et raisins

comparaison «grand singe gilet jaune »

 

Un chimpanzé qui reçoit un raisin va le refuser parce que l'autre reçoit aussi un raisin.

 

 

 

 

SINGE ET POLITIQUE :

 

 

De l'art de l'épouillage en politique et dans les affaires

 

 

Le paléoanthropologue Pascal Picq nous raconte comment les singes, et en particulier les chimpanzés ont développé d'étonnants talents politiques. De quoi donner à nos candidats à la présidentielle une leçon de primatologie politique. Et aux managers des clefs pour leurs équipes. Bienvenue dans la planète des singes.

On le sait, l'homme descend du singe. En fait, non, c'est un singe. Ou plus précisément un frère d'évolution. Voilà une précision lourde de conséquences que Pascal Picq, tombé en primatologie aux Etats-Unis dans les années 1980, a décidé d'établir. Depuis de nombreuses années, ce professeur au Collège de France se promène en habitué dans la planète des singes, notamment les grands. Au point qu'il a élargi le champ de l'éthologie en étudiant l'art politique chez les chimpanzés, les plus démoniaques de l'espèce . S'ils n'ont pas lu « Le Prince » de Machiavel, ils n'en restent pas moins capables de développer des stratégies d'alliance pour prendre le pouvoir et le conserver tout en gérant les affaires, non pas de la Cité, mais du groupe et de son territoire. « C'est un art qu'ils pratiquent sans langage, ce qui ne veut pas dire sans communication », explique Pascal Picq, auteur de « L'homme est-il un grand singe politique ? » (Odile  Jacob ). A l'heure où la communication non verbale occupe de plus en plus de place dans les commentaires des politologues, l'observation des chimpanzés, maîtres en épouillage, révèle que les racines de la politique sont plus anciennes que l'humanité. « Ce qui nous ramène bien au-delà des calendes grecques et permet de s'interroger sur des évidences comme l'importance de la force physique, le rôle prétendument secondaire des femmes ou encore les privilèges sexuels des mâles envers les femelles », souligne le paléoanthropologue, presque goguenard. Charles Darwin en son temps avait ouvert la voie dans « la descendance de l'homme et la sélection liée au sexe » (1871) en observant que nos aptitudes à la politique provenaient des instincts sociaux des mammifères et des singes. Un siècle plus tard, on en sait plus grâce à l'éthologie, la psychologie comparée et les sciences cognitives. Le dominant doit adopter les attitudes inhérents à sa position

A l'évidence, tant hier sur l'Agora à Athènes qu'aujourd'hui sur les chaînes de télévision, la maîtrise des subtilités langagières de la rhétorique est nécessaire pour imposer un discours politique convaincant. Mais pas seulement. « L'Agora s'étant effacée devant des écrans de télévision aussi plats que les discours et les programmes où les leaders ne font plus l'opinion mais la suivent. On revient à de la politique sans « logos » », écrit Pascal Picq. Ce fin observateur des singes s'est forgé une conviction : une campagne électorale ne se gagne pas sans une bonne pratique de l'épouillage. Ainsi, un chimpanzé mâle voulant accéder au sommet de sa hiérarchie s'évertue dans un premier temps à s'assurer du soutien des femelles, le plus souvent en entretenant des relations aimables, parfois par intimidation physique si nécessaire. Il les épouille, partage volontiers la nourriture et assure leur protection. Puis il en fait de même avec les autres mâles, sans manquer de respect au dominant. Mais une fois ses relations avec les femelles et les autres mâles solidement établies, il va défier le mâle dominant. « Avec le partage de la nourriture, l'épouillage est donc le principal moyen de se construire des alliances », explique le scientifique. C'est d'ailleurs ce que font nos candidats lorsqu'ils se rendent sur les places de marchés, mais avec moins de talent. Car si l'on considère, à l'instar de Pascal Picq, que l'essentiel réside dans les attitudes, les mains serrées, les embrassades, et les attouchements, nos politiques ne sont pas tous, loin s'en faut, préparés aux bains de foules. Si Edouard Balladur serait allé « tâter le cul des vaches » à la Chirac, il aurait eu plus de chances de battre son ami de trente ans aux élections de 1995. A l'inverse, une partie du succès de Ségolène Royal est venue de sa capacité d'écoute et de créer du lien. Certains sont donc plus doués que d'autres, Chirac restant le maître incontesté de l'épouillage. Giscard était parti d'un bon pied, mais « ses tentatives d'épouillage ont piqué au vif des classes populaires qui, quitte à être cantonnées à la place que leur accorde la société, préfèrent au moins qu'on les y laisse tranquilles. Quand Giscard s'est invité dans une famille dont le père était éboueur, ce n'est pas passé. Pire, quand Sarkozy a déboulé dans une cité avec service d'ordre, cela a soulevé de la colère, violation d'un espace vital propre à tout mammifère », analyse ce fils d'ouvrier, pur produit de la méritocratie républicaine. 

Selon lui, en voulant désacraliser la fonction présidentielle, Nicolas Sarkozy a effacé sans garde-fou toute les formes symboliques de reconnaissance du pouvoir. Et de rappeler que chez les Chimpanzés, comme chez toutes les espèces, le dominant doit adopter les attitudes et les comportements inhérents à sa position : port de tête et des épaules qui donnent plus de prestance et de puissance, poils hérissés, déplacements sans précipitation, contrôle des expressions faciales et des mimiques, gestes modérés, des interventions circonspectes dans des moments importants. « Sarkozy reste un enfant de l'ère télévisuelle dont les codes violent tous les fondements les plus élémentaires de l'anthropologie et de l'éthologie », souligne le professeur du Collège de France. A commencer par les relations de réciprocité qui deviennent très précieuses lors des conflits. Quand un chimpanzé se trouve menacé, il tend le bras paume ouverte vers le haut pour solliciter l'aide de son ami. S'il peut compter dessus, il commence alors à défier le dominant, d'abord en respectant de moins en moins les signes de salut et de domination formelle, puis en multipliant les provocations, tout comme Sarkozy face à Chirac au cours de l'élection présidentielle de 2007. Mais là où le nouveau président aurait dû mieux suivre la stratégie d'alliance de ses frères d'évolution, c'est en répondant aux attentes de ses obligés, ceux qui l'on aidé à accéder au pouvoir, au risque sinon de voir les alliés d'hier devenir les rivaux de demain. Quand rancoeurs et rancunes s'accumulent, provoquant instabilité, conflits et revirements hiérarchiques, chez les chimpanzés, on en termine par le meurtre du chef sans autre forme de procès. Pascal Picq sait de quoi il parle : il en a été le témoin quasi fortuit. En 1998, venu filmer un documentaire au Zoo d'Arnhem en Hollande, il voit en direct le malheureux Ayo, numéro deux briguant la place de chef suprême, se faire agresser par ses congénères pour n'avoir pas su bien respecter le lien de demi-sang qu'unissait le numéro un et le numéro trois. Une agression qui donnera son nom au film : « Du Rififi chez les Chimpanzés », et un tournant majeur dans sa compréhension des relations de pouvoir. Faire un détour par les singes pour mieux comprendre les humains

Bon vivant, et sans doute épouilleur à ses heures, Pascal Picq aime secouer le cocotier : « Un cours d'éthologie politique ne serait pas mal venu à la place de toutes ces salades diététiques et insipides des communicants. Le fait que les Chimpanzés se comportent de la sorte nous renvoie à l'impérieuse nécessité de repenser la politique et la violence dans une perspective qui dépasse les seules sociétés humaines dites civilisées en se dégageant des divisions obsolètes entre sauvages, barbares et civilisés. C'était bien le message du film « La Planète des singes » de 1968 ». Pour autant, notre « animal professeur » donne du fil à retordre à plusieurs chapelles. A commencer par les adeptes d'une sociobiologie, certes quelque peu passée de mode, qui défendait des théories hiérarchiques fondée sur le biologique pour justifier les exclusions sociales. Mais aussi les sciences humaines encore très rétives à l'apport des avancées de la biologie et sourdes à l'éthologie. « Est-ce porter atteinte à la dignité de l'homme que de chercher à dégager en quoi il partage certains comportements sociaux et cognitifs avec ses frères d'évolution ? » Il ne s'agit pas de réduire l'homme à une portion de chimpanzé, mais de faire un détour par les singes pour mieux comprendre certains comportements humains à l'?uvre dans les stratégies d'accession au pouvoir politique. Après tout, si en singeant d'Alembert, nous pouvons dire que « la politique est l'art de tromper les Chimpanzés », notre narcissisme en souffrira un peu mais nos débats y gagneront largement en sérénité.

 

https://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20120426trib000695669/de-l-art-de-l-epouillage-en-politique-et-dans-les-affaires.html

 

Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots (de Pascal Picq, 2017)

 

 

Le paléoanthropologue Pascal Picq analyse dans ce livre les rapports entre les hommes politiques, les grands singes et les robots et porte un regard scientifique sur le monde politique en général. 

En quoi les singes et les grands singes appelés à disparaître peuvent-ils nous instruire sur notre monde de plus en plus urbanisé ? Comment l’homme, qui a éliminé les grands singes et créé les robots, va-t-il gérer ces nouvelles intelligences pour sa propre évolution sociale ? « Ma réponse d’éthnologue et de paléoanthropologue est qu’il nous faut d’abord comprendre les intelligences naturelles qui accompagnent notre évolution, à savoir celle des singes et des grands singes. Sinon nous serons les esclaves des robots » écrit Pascal Picq.

L’auteur nous entraîne à la découverte des différentes espèces qui ont inventé des réponses adaptatives pour des questions qui sont au cœur des grandes mutations actuelles que ce soit le rapport à l’économie, à la redistribution, à la gouvernance, à l’écologie… Il interpelle nos systèmes politiques et quelques unes de nos personnalités politiques rappelant la crise anthropologique majeure qui avait déjà été anticipée il y a cinquante ans par Pierre Boulle, auteur notamment de « La Planète des singes », mais qui s’accélère grandement.

Il explore les origines très lointaines de la politique que nous partageons selon lui avec nos frères d’évolution, les chimpanzés, « l’autre animal politique au sens d’Aristote ». « Le niveau des débats politiques a énormément baissé ces dernières années. Or, à partir du moment où le discours n’est plus porteur de programme, d’espérance, il ne reste plus que le comportement. Et si on fait de la politique sans le langage, on revient chez les chimpanzés, chez qui on observe beaucoup de traits liés à la politique – luttes d’influence, coalitions, trahisons – mais où l’on retrouve également beaucoup de figures, comme celle du fourbe, du magnanime ou du tyran… Plus profondément, je voulais aussi toucher aux grandes questions induites par la politique : la domination, le partage, la solidarité, l’échange, l’ éducation… Et dans la mesure où les singes sont bien plus humains que nous ne l’imaginons, nous avons beaucoup à gagner à mieux les connaître » écrit Pascal Picq.

L’auteur détaille enfin la vague du numérique, la robotisation, l’intelligence artificielle, les objets connectés, tout ce qu’on appelle l’ubérisation qui bouscule dans ses fondements nos sociétés dont les valeurs reposent sur le travail, le salariat, la production de biens, de richesses et des services, et les différentes formes décidées par nos choix politiques. « Nous sommes face à une situation inédite depuis l’époque des Lumières puisque tout change, mais sans vision de progrès, sans construction idéologique capable de s’opposer au retour des fondamentalismes de toutes obédiences » souligne-Pascal Picq. Le danger n’est pas celui des robots, comme dans Terminator,  c’est le fait que nous allons nous engager dans une paresse intellectuelle et physique. « Les robots ne vont pas prendre le pouvoir, mais si, en raison de la facilité apportée par l’intelligence artificielle, nous cessons d’être actifs physiquement et intellectuellement, nous allons nous mettre nous-mêmes en état d’esclavagisme, de dépendance. C’est ce que La Boétie appelle la servitude volontaire. » martèle Pascal Picq. Si on laisse les robots prendre trop de place, si on s’installe dans la paresse physique et intellectuelle, alors on se prépare un monde dans lequel on va à notre perte explicite-t-il. « Ce ne sont pas les robots qui vont prendre le pouvoir, comme les singes dans le roman, c’est nous qui allons le leur donner. Passivement. »

Cet ouvrage étayé scientifiquement est agrémenté par l’humour de l’auteur qui  fait passer imperceptiblement des messages appropriés. Un livre captivant et délectable.

http://www.revuepolitique.fr/qui-va-prendre-le-pouvoir-les-grands-singes-les-hommes-politiques-ou-les-robots/



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CHIMPANZÉS, LES GRANDS SINGES, L’HOMME ET LE CAPITALISME

Jeudi, 21 Février, 2013

Décidément, les grands singes font la une : orangs-outangs à la Géode, double page du Monde sur nos « si proches cousins », et voici ­Chimpanzés de Disney. On est comblé. Un peu perplexe, aussi.

S’agit-il d’instruire en émerveillant ? Bien. D’aider au sauvetage d’espèces menacées ? Bravo. Mais en vérité, il y a plus. Depuis des années, on s’efforce de nous mettre une idée en tête : entre les grands singes et nous, la frontière s’efface. Ce Chimpanzés y va carrément. Jadis un évêque disait à un grand singe : « Parle et je te baptise. » Disney l’a fait : par la voix du commentateur, nous entendons l’imaginaire langage intérieur (sic) d’un jeune chimpanzé, du coup « baptisé Oscar », comme dit le prospect... Scénario et voix off visent sans cesse à nous le faire conclure nous-mêmes : humain comme un grand singe ! Comme nous, ils ont des outils, transmettent une culture, se font la guerre, et ne trouvent le bonheur que dans l’affection familiale.

L’histoire touchante dudit Oscar – sa mère est tuée, il va mourir, mais sera sauvé par son « grand-père Teddy », mâle dominant qui l’adopte –, Disney nous l’affirme, c’est une ­
« histoire vraie ». Admettons. Le curieux est que c’est à peu de chose près le scénario de Bambi... Mais ici nous ne sommes plus dans le dessin animé, nous sommes dans le film animalier : ce n’est pas Disney qui invente, non, c’est vrai de vrai. Aussi vrai qu’il « s’appelle Oscar », comme il est dit d’entrée...Que cherche-t-on, en vérité ? À faire du profit en captivant ? Sans nul doute. Mais ne sous-­estimons pas Disney : tout ça propage une vision du monde qui n’a rien d’innocent. Et qu’on connaît depuis des lustres.

 

La mystification des « propres de l’homme »

Car elle est au cœur de la bibliographie sur les primates, depuis les observations de Jane Goodall (qui dialoguait avec le public à l’avant-première de Chimpanzés) et des écrits de spécialistes, comme Pascal Picq, jusqu’à d’intarissables repiquages médiatiques. Et que disent-ils, ­par-delà leurs nuances ?

Ceci : on a cru expliquer l’immense différence de destin entre Homo sapiens et les grands singes en invoquant des « propres de l’homme », capacités comportementales supposées n’appartenir qu’à l’individu humain : usage d’outils, transmission culturelle, respect de normes, langage... Or, plus nous découvrons la vie sauvage des grands singes, plus nous constatons que rien de cela ne leur est étranger. Les chimpanzés usent d’outils, initient leurs petits, respectent l’autorité des dominants... Conclusion : où sont-ils donc, ces fameux « propres de l’homme » ? Entre ces primates et nous, la frontière est un préjugé. Le film de Disney en rajoute. Un « propre de l’homme » résiste : le langage ; à ses chimpanzés, Disney fait cadeau du langage intérieur et du nom propre, artifice filmique qui à soi seul est scientifiquement disqualifiant. Ce film va tromper les enfants, on l’a vu déjà lors de l’avant-première (l’un d’eux a demandé : « Pourquoi il s’appelle Oscar ? »).

Montrons bien la mystification. On croyait expliquer l’abîme entre eux et nous par des propres de l’homme individuel, or on n’en trouve guère, donc « la frontière s’efface ». L’explication supposée du fait ne tenant pas, le fait s’évanouit ! Cela s’appelle un sophisme. La vraie conclusion, Marx la donnait il y a bien longtemps : ce qui fait de nous les humains que nous sommes devenus, ce n’est pas en effet un propre « inhérent à l’individu pris à part », c’est « l’ensemble des rapports sociaux » (1) enracinés dans une activité que ne pratique absolument aucune espèce animale : la production sociale des moyens de subsistance. Dans un gros livre sur nos origines, Pascal Picq écrit que pour Engels la différence entre les singes et nous « c’est l’outil » (2), formule qu’il a beau jeu d’écarter. Or c’est parfaitement faux, il n’est que de lire : ce que met en relief Engels, comme Marx, c’est le rôle non de l’outil mais du travail – un mot que bien étrangement Pascal Picq ne prononce pas. Ce qui fait frontière entre les grands singes et nous, ce n’est pas une série de propres individuels mais un gigantesque propre social : le cumul historique continu de productions collectives.

Pourquoi donc la primatologie semble-
t-elle ne pas le voir ? C’est qu’elle est dominée par un dogme anglo-saxon : l’individualisme méthodologique, suivant lequel tout fait humain doit s’expliquer à partir de l’individu naturel, à l’exclusion de toute donnée supra individuelle. Voilà l’idéologie dans laquelle baigne le Chimpanzés de Disney, comme tant de films animaliers. L’attention va au côté naturel des choses, certes de première importance. Nous sommes originairement des animaux, grande vérité matérialiste ; les chimpanzés sont nos proches cousins, on le sait depuis Darwin ; et qu’il y ait chez eux des « germes » de comportements comme la confection d’outils, Marx le disait déjà en clair dans le Capital. Mais on laisse dans l’ombre tout l’autre côté, qui est décisif : ce qui a produit le passage d’Homo sapiens au genre humain civilisé, ce n’est pas la nature mais l’histoire sociale.

Des chimpanzés au néolibéralisme

On comprend bien alors les illusions, exploitées partout sans vergogne, que peut susciter la primatologie de terrain : elle incite à comparer terme à terme le chimpanzé et l’homme – où voyez-vous tant de différences ? Or, derrière l’homme individuel, il y a cet invisible qui crève les yeux : le monde humain sans lequel en effet nous ne serions guère autres que les grands singes. Dans Chimpanzés, on nomme sans complexe « marteau » la simple pierre avec laquelle sont cassées des noix. On efface ainsi l’abîme entre un donné naturel grossièrement approprié à son usage par un singe et un outil au fort sens humain du terme, techniquement sophistiqué parce que socialement produit. A-t-on jamais vu un atelier chimpanzé d’écorçage de branchettes pour pêche aux termites ? Est ainsi escamoté tout uniment le propre de l’humanité.

Or, je n’invente pas, cet individualisme méthodologique est le soubassement majeur de l’idéologie libérale : la société ne serait qu’une somme d’individus aux comportements inscrits dans la nature humaine, laquelle commande un ordre social inchangeable. Voyez Chimpanzés : dans le groupe il y a des dominants et des dominés, et tous ne survivent qu’en pillant le voisin. Ainsi le capitalisme est-il dans l’ordre naturel des choses.

Mais j’entends déjà l’objection : voilà bien ces marxistes qui veulent tout politiser ; Chimpanzés ne veut être qu’un divertissement, doublé d’une bonne action pour la sauvegarde d’une espèce magnifique. Cela, c’est la vitrine. Derrière, il y a la boutique. La preuve ? Voilà maintenant une bonne décennie que déferle dans tous les médias le thème « entre eux et nous la frontière s’efface », peut-on le nier ? Le film de Disney s’inscrit consciemment dans ce qui est bel et bien une campagne idéologique. Acte généreux en faveur des chimpanzés ? C’est encore la face visible, mais il y en a une autre. Derrière Jane Goodall, scientifique humaniste qui mérite respect même si on discute ses vues, il y a de tout autres profils. Tel Peter Singer, patron américain du Great Ape Project, projet richement financé de faire reconnaître les grands singes comme des « personnes », et qui est aussi idéologue du néolibéralisme acharné. Pour lui, « la vie d’un nouveau-né a moins de valeur que celle d’un cochon, d’un chien ou d’un chimpanzé », aussi a-t-il proposé d’euthanasier les bébés chétifs, ce qui allégerait bien les charges de la Sécurité sociale (3). Est-ce nous qui politisons ? Ce qu’il faut voir par-delà toute naïveté, c’est le terrible double jeu de cette campagne sur la prétendue disparition de frontière. Côté bavard : traiter humainement les grands singes – très bien ; côté muet : traiter bestialement les humains – nous y sommes en plein. Mais dans ces milieux-là, on sait enrober la pilule. Chimpanzés évoque ce que Michel Clouscard appelait le « capitalisme de la séduction »...

Et quant à sauver les chimpanzés, urgente obligation, que faire ? En accueillir quelques milliers dans des réserves protégées ? C’est mieux que rien. Mais Jane Goodall le dit elle-même : le drame de fond, c’est la déforestation galopante qui détruit leur milieu naturel de vie. Or à quoi tient-elle ? À la pauvreté des peuples concernés, héritage colonial ravivé par la prédation économique de l’Afrique (l’A-fric...), et à l’exploitation forestière sans foi ni loi par des sociétés privées. Est-ce politiser abusivement que nommer la cause ? On ne sauvera pour de bon les grands singes, ce trésor de la nature, qu’en mettant à la raison la sauvagerie planétaire du capital.

 

(1) Je cite ici la 6e des Thèses sur Feuerbach, 
écrites en 1845.

(2) Aux origines de l’humanité, Fayard, 2001, t. 2, p. 14.

(3) J’ai cité les textes et leurs références dans 
mon livre Qu’est-ce que la personne humaine ? 
La Dispute, 2006, p. 45-47.

 

https://www.humanite.fr/tribunes/chimpanzes-les-grands-singes-l-homme-et-le-capital-515833

 

 

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https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-planete-des-singes-100858

 

 

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SUR ATD QUART MONDE :

 

https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2018/05/rapport-moral-2017-web.pdf

 

 Aujourd’hui 4 décembre 2018, j'ai lu et souligné au crayon papier jusqu'à la page 32 le livre publié par ATD Quart monde : « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté (2016 Préface de Costa-Gravas), puis j'ai relu la première partie du chapitre X du livre «Révolution » (2016) de Emmanuel Macron, intitulé « Faire plus pour ceux qui ont moins » (p 135-140) et j'ai été étonné de la concordance de vision au point de penser que notre président connaissait bien ATD Quart Monde, au moins de manière livresque, médiatique.

 

Révolution :

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7 Préjugés sur les Riches et l’Argent dont il faut qu’on se Libère (publication 2015)

by SARAH YAKAN

http://femmedinfluence.fr/prejuges-riches-argent/

 

 

 

 3. « Certaines personnes gagnent trop d’argent, alors que d’autres se tuent au travail pour récolter des miettes »



La plupart des gens voient l’argent comme un énorme gâteau qu’il faudrait se partager équitablement. Les revenus monstres des footballeurs, acteurs et chanteurs sont souvent décriés en comparaison du salaire des travailleurs moyens. C’est certes très humaniste, mais cruellement naïf. L’erreur est de juger les ouvriers comme de véritables bosseurs, et les autres comme des profiteurs. Il est tout aussi difficile de trouver la bonne idée, la matérialiser et la faire fructifier.

Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook devenu milliardaire, fait certainement beaucoup moins d’heures que le marchand de Tour Eiffel, mais a trouvé la bonne idée pour s’enrichir. Il a mis son travail au service de son intelligence, et non le contraire. L’argent n’est pas un gâteau, c’est un gros poisson qu’il faut se donner la peine d’aller pêcher. Et où, quand et comment sont les questions que vous devez vous poser pour l’attirer à vous.

 

 

PUBLIÉ LE 03 JANVIER 2018

LE SOCIOLOGUE SERGE PAUGAM : « DÉNONCER LES PRÉJUGÉS SUR LES PAUVRES »

 

Le sociologue Serge Paugam, co auteur du livre « Ce que les riches pensent des pauvres », s’inquiète du délitement du lien social. Dans les trois métropoles étudiées dans l’ouvrage – Delhi en Inde, Sao Paulo au Brésil et des quartiers très huppés de Paris et de la banlieue ouest – , les riches n’aiment guère les pauvres et ont peur d’eux. Interrogé par le  Journal d’ATD Quart Monde, Serge Paugam analyse cette défiance et prône un travail sur les représentations.

 

Qu’y a-t-il de commun dans ces pays ?

On retrouve les trois dimensions de la discrimination à l’encontre des pauvres, à des intensités variables.

La plus systématique est la création d’une frontière morale. Les riches vivant dans des quartiers ségrégués se constituent un entresoi afin de préserver ce qu’ils jugent être leur supériorité morale. A l’école notamment, leurs enfants ne doivent pas fréquenter d’autres catégories car ils risqueraient d’être contaminés par des habitudes culturelles – en termes de valeurs, de langage, de comportement… – considérées comme inférieures moralement.

La deuxième dimension est le caractère jugé indésirable des pauvres qui se traduit par la répulsion physique à leur égard. C’est beaucoup plus prononcé à São Paulo et à Delhi en raison de la proximité physique des pauvres – à São Paulo, de sa terrasse on peut avoir vue sur la favela. Les riches ont peur de la contamination physique : ils ne prennent pas les transports en commun, ne serrent pas la main d’un pauvre s’ils n’ont pas de gel pour se laver ensuite…

Les riches estiment également le pauvre dangereux car potentiellement criminel. Ils vivent dans l’angoisse d’être agressés, cambriolés – le taux de criminalité est effectivement très élevé à São Paulo mais moindre à Delhi et plus bas encore à Paris. Ils se protègent en permanence – voitures blindées, caméras vidéos, code barre pour entrer dans leur quartier, etc. A Delhi, les riches disent qu’ils circulent d’ île en île, d’une bulle à une autre.

La troisième dimension est liée au besoin des riches de justifier la pauvreté et, de façon plus générale, les inégalités. Elle renvoie au processus de neutralisation de la compassion. Les riches justifient la pauvreté de deux manières : soit ils considèrent qu’elle est naturelle – les pauvres ont moins de facultés que les autres – et que l’ordre social inégal est pour cette raison immuable, soit ils jugent que les pauvres sont moins méritants que les autres. Ils cherchent alors à démontrer, en contraste, l’exemplarité de leur trajectoire pour justifier leurs privilèges. Dans les deux cas, les pauvres sont infériorisés.

La France est tout de même moins touchée par ces phénomènes ?

En France aussi au 19ème siècle, la bourgeoisie éprouvait fortement ce type de répulsion physique. Mais cela s’est atténué avec les progrès sanitaires et les vaccinations.

Nous n’en sommes pas à ce niveau de recherche de sécurité. Il faut dire qu’en France, les pauvres vivent assez loin des quartiers de l’élite. Les riches savent en outre que l’État les protège. Les forces de l’ordre sont présentes dans leurs quartiers alors qu’en Inde et au Brésil, il faut payer des gardes privés.

Le caractère indésirable des pauvres est tout de même porté par des discours racialisants ou racistes de plus en plus présents – les pauvres sont ceux qui viennent d’ailleurs, qui ont une culture différente. La montée des idées du Front National a libéré la parole. Nous avons recueilli un discours anti Roms très fort. Les craintes hygiénistes et la peur d’être agressés resurgissent.

On se souvient de la mobilisation d’habitants du 16ème arrondissement de Paris contre l’ouverture d’un centre d’hébergement, avec la crainte de voir arriver des pauvres venus d’ailleurs, porteurs de maladies, qui vont regarder les richesses du quartier et vouloir s’en emparer…

Que faire pour dépasser cela ?

Notre livre interroge la question du lien social. Pour qu’il y en ait, il faut une certaine solidité du groupe d’individus ayant vocation à vivre dans la même société. Si l’on prend la métaphore de la colle, elle a bien pris dans les catégories supérieures. Une sorte de sécession est en train de se produire, qui menace le lien social.

L’issue tragique serait d’arriver à une société où l’on ne circule plus que d’une bulle à une autre, comme les Indiens et les Brésiliens quand ils se déplacent d’un quartier à un autre en voiture blindée, à une société où les espaces publics cessent d’être des lieux de rencontre entre les différentes couches sociales.

Comment parvenir à une société qui n’exclut personne ?

Permettre à chacun de trouver sa place implique de réfléchir sur les inégalités. À partir du moment où on les juge légitimes, on s’interdit de mettre en place des politiques permettant d’intégrer tous les groupes. En Inde et au Brésil, on trouve un discours de rationalisation des inégalités : elles sont tellement élevées que l’on considère que c’est la normalité et qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer car quoi qu’on fasse, on n’y arrivera pas.

Mettre en place des politiques sociales suppose de s’attaquer à cette rationalisation et de condamner un ordre social soi disant naturel. Pour bâtir une société où tout le monde a sa place, il faut un système de solidarité envers les plus pauvres, un système fondé sur la reconnaissance de l’égalité citoyenne face à l’ensemble des droits.

La période n’est guère favorable en France ?

Il y a en effet matière à être inquiet et l’on peut se demander si nous ne sommes pas en train de régresser.

Dans les années 80 et 90, au moment du vote de la loi sur le RMI (revenu minimum d’insertion, ancêtre du RSA) ou de la loi contre les exclusions, le climat social était très différent. L’idée prévalait que la nation avait une dette à l’égard des pauvres et qu’il fallait chercher collectivement des solutions.

Aujourd’hui, on se méfie des pauvres. On les trouve paresseux, on leur reproche de ne pas faire tous les efforts pour s’en sortir ou de recevoir trop d’aides. On met en avant leur responsabilité individuelle. Nous sommes dans une phase de repli : il y a moins de compassion, moins de volonté de justice sociale. On valorise plutôt la richesse, l’initiative individuelle et ceux qui réussissent.

Ce sera difficile de mettre en place des politiques de prévention et de lutte contre la pauvreté ?

On ne peut mener de telles politiques sans l’approbation du corps social. Si l’on ne fait pas l’effort de les justifier, de démontrer leur nécessité, cela ne réussira pas.

Dans les années 80, il existait des relais dans la société. Joseph Wresinski (fondateur d’ATD Quart Monde) avait remis un grand rapport au Conseil économique et social. L’abbé Pierre était revenu de sa retraite et il y avait Coluche. Des figures charismatiques qui ont suscité une vaste prise de conscience. Des programmes ambitieux comme le RMI ont été adoptés. A l’époque, neuf Français sur dix étaient convaincus de la nécessité d’un revenu minimum. Aujourd’hui, ce serait bien plus partagé.

Il faut mener tout un combat sur les représentations et sur les préjugés. Et aujourd’hui il y a beaucoup à faire, y compris dans les rouages de l’Etat de plus en plus pénétrés par les idées de mérite et de responsabilité individuelle et par l’idéologie néolibérale. C’est ce que fait ATD Quart Monde : dénoncer les préjugés et rappeler en permanence ce qu’est une société qui intègre les pauvres. C’est ce par quoi il faut commencer.

Recueilli par Véronique Soulé

Photo : S. Paugam le 7 novembre 2017 à Paris. @Carmen Martos, ATDQM

 

 

 

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Recherches entre 2017-Mi 2018

 

Politique :

 

Suppression ISF (Impôt Sur le Revenu)

 

 

 

Je recherche

le pour :

J'adhère à ce qu'on m'explique dans un discours sensé et accessible à mon niveau de connaissance économique

 

https://www.wikiberal.org/wiki/Imp%C3%B4t_sur_la_fortune

http://www.quebecoislibre.org/06/061015-2.htm

 

« L'impôt sur le revenu présente ce grave inconvénient d'inciter tous les contribuables à consommer plutôt qu'à épargner, à faire le choix du présent plutôt que le choix du futur. »

...

  En réalité, la grande erreur qui inspire le système fiscal français est celle – d'inspiration évidemment marxiste – qui consiste à penser qu'il existe deux classes antagonistes, les capitalistes et les salariés, de telle sorte que la justice sociale impliquerait d'effectuer des transferts obligatoires des premiers vers les seconds (d'où le nom usurpé « d'impôt de solidarité sur la fortune »). En réalité, capitalistes et salariés sont profondément solidaires dans la poursuite d'une croissance due à l'accumulation de capital. Pour retrouver la voie de la prospérité aussi bien que celle d'une véritable solidarité, la solution est donc simple: il faut supprimer l'ISF et les droits de succession et substituer l'impôt sur la dépense globale à l'impôt sur le revenu. Mais encore faut-il ajouter qu'il conviendrait de diminuer les taux de ce dernier jusqu'à l'adoption d'une « flat tax », c'est-à-dire de supprimer la progressivité de l'impôt. 

 

 

https://www.contribuables.org/2016/05/pourquoi-il-faut-supprimer-lisf/

 

Le contre :

http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/10/10/isf-une-faute-historique/

J'ai bien nettement moins compris a part qu'il est contre, donc je veux savoir qui est Piketty et je m'intéresse en particulier à la partie « critiques et débats »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Piketty

 

 

 

 

gilets jaunes

 

 

https://www.lci.fr/police/gilets-jaunes-quel-est-le-profil-des-casseurs-2106240.html

 

https://www.lexpress.fr/actualite/politique/gilets-jaunes-la-reponse-cinglante-de-macron-a-hollande_2051153.html

 

https://www.lci.fr/social/arc-de-triomphe-au-coeur-des-violences-2106402.html

 

 

Un gilet jaune est dans le coma à Paris: la grille qu'il venait de desceller avec d'autres manifestants lui est tombée dessus

https://www.rtl.be/info/monde/france/france-les-gilets-jaunes-de-retour-au-coeur-de-paris-samedi-1081474.aspx

 

https://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Un-barrage--Gilets-jaunes--cause-un-deces-22204694

 

 

 

PROFILS DES GILETS JAUNES

 

http://www.leparisien.fr/economie/on-a-epluche-les-profils-facebook-des-porte-parole-des-gilets-jaunes-28-11-2018-7955883.php#xtor=AD-1481423552

Résumé :

extrémistes de tout bords politiques (extrême droite et extrême gauche), écologistes assez radicaux (zéro déchets) avec en toile de fond des complotistes, des « anti-système ».

 

 

 

282 000 gilets jaunes dans toute la France.

http://www.leparisien.fr/economie/direct-mobilisation-des-gilets-jaunes-les-premiers-blocages-17-11-2018-7945059.php

Nombre de pauvres en France : 8 millions

 

 

 

 

 

Pauvreté en France (Wikipédia)

 

 

Selon la définition de l'INSEE, la pauvreté en France concerne tous les ménages dont le revenu est inférieur à une fraction donnée (50 ou 60 %) du revenu français médian. En 2014, le revenu médian d'un ménage constitué d'un seul individu est de 20 150 euros annuels, soit 1 679 euros par mois (donc le seuil est de : 846€ pour 50% et 1 015 pour 60%).

Selon l'Insee, la France compte de 8,5 à 8,6 millions de personnes pauvres, soit environ 14 % de la population de 2010 à 20121 et 20 % des enfants2. Le taux de pauvreté s'élève à 13,9 % des ménages en 2012 (contre 14,3 % en 2011). Le niveau de vie des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué, près de la moitié d'entre elles vivant en 2012 avec moins de 784 euros par mois3.

Selon l'Insee, « si la pauvreté monétaire, stable, touche un peu plus d’un ménage sur dix, c’est près d’un tiers d’entre eux qui expriment un net sentiment de difficulté d’existence »4.

Durant la période 2000-2009, le taux de pauvreté de l'ensemble des ménages a enregistré une légère hausse : + 0,3 %, tendance qui se poursuit par la suite, passant de 7 382 000 pauvres en 2004 à 8 173 000 en 20095, et à 8 600 000 en 2010.

On observe sur cette période une suite de baisses et de hausses légères qui s'expriment en mesure absolue (par rapport à un niveau de dépenses constant) et en mesure relative (par rapport au reste de la population) 6 (de 27,3 % à 3,8 %). Les nombreuses aides sociales progressivement créées (RMI en 1988, Aides au logement…) soulagent la pauvreté chez les actifs.

Selon une étude de l'Insee, en France en 20067, 7,1 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté relatif de 50 % et 13,2 % sous le seuil de pauvreté de 60 %. Cela était monté à 13,4 % de la population en 20078, alors que la moitié des Français disposaient de moins de 1 500 euros par mois8. En 2008, 25 % des salariés gagnent moins de 750 euros par mois9, et en 2010 il y a 3 291 000 enfants pauvres en France10. En 2011, la pauvreté continue sa progression avec un creusement des inégalités sociales11. Or, les inégalités étaient en (léger) recul en 2013 selon INSEE. Les plus modestes connaissant leur première hausse de niveau de vie depuis 2008 et les plus aisés voyant le leur reculer. Néanmoins, 8,6 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14 % de population12 et la pauvreté recommence à augmenter en 2014 pour atteindre le taux de 14,2%13.

 

ANNEE 2005

L'écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté (681 euros par mois pour une personne seule), s'accroît depuis 2002 : 16,3 % en 2002 à 18,2 % 2005. Cela traduit une augmentation de la précarité parmi la population pauvre.

 

 

Article « Seuil de pauvreté » (extrait)

Il est fréquent de rencontrer dans des publications une confusion entre le seuil de pauvreté relative et le seuil de pauvreté absolue. Ce qui peut conduire à des affirmations difficilement interprétables comme « en France il y a 14 % de pauvres ». Comme l'expliquent les économistes, une rédaction correcte pourrait être, par exemple : « En France, en 2015, 13 % des individus disposaient de moins de 1015 € mensuels (somme correspondant au seuil de pauvreté relatif). » En fait, l'apparente « objectivité absolue » du recours à une méthode statistique (p.ex. 60 % de la médiane) conduit souvent des personnes non averties à des conclusions inexactes, conclusions surévaluant le nombre de pauvres et/ou raisonnant de façon erronée sur les fluctuation du pourcentage liées à la précision de la méthode (ou au changement de méthode de calcul par l'INSEE).

 

https://www.la-croix.com/Monde/Lextreme-pauvrete-dans-monde-recul-2016-10-17-1200796754

 

https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2016/10/03/le-recul-de-la-pauvrete-mondiale-menace-par-les-inegalites_5007259_1656941.html

 

les visages de la pauvreté :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-du-mercredi-19-septembre-2018

 

 

 

 

 

 

LES FORCES DE LA TERRE

http://www.les-docus.com/les-forces-de-la-terre-1-2/

 

http://www.les-docus.com/les-forces-de-la-terre-2-2/

 

 

 

La plupart des gens pensent que le monde ressemble à ça, là (une boule) on a les plus démunis qui vivent dans une extrême pauvreté, environ 1 milliard de personnes. Et là (une autre boule) on a les plus riches qui font 1 milliard également. Donc on a tendance à croire que le monde ressemble à ça : les riches d'un côté, les pauvres de l'autre. C'était encore le cas il y a quarante ou cinquante ans avec très peu de personnes au milieu. Mais le monde aujourd’hui ne ressemble plus à cela. Un milliard de très riches (1 boule) un milliard de très riches et la plupart au milieu (5 boules). Les statistiques montre que chaque jours des millions d'individus améliorent leur niveau de vie et s'éloignent de la pauvreté extrême. Chaque jour.

Voir le projet « Dollar street »

 

https://www.linternaute.com/television/documentaire-les-forces-de-la-terre-p3120736/les-forces-de-la-terre-e4393789/

 

Documentaire : Le Climat De La TERRE en 2100 - 2017

https://www.youtube.com/watch?v=1N5gxPwAUYo

 

 

 

https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2016/10/03/le-recul-de-la-pauvrete-mondiale-menace-par-les-inegalites_5007259_1656941.html

 

 

associations combattant la Misère

 

ACTION VIVRE ENSEMBLE

 

Action Vivre Ensemble soutient des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, tandis que Vivre Ensemble Education mène des campagnes de sensibilisation aux causes de la pauvreté. Nos deux ASBL travaillent de concert pour combattre la pauvreté.

 

 

 

http://refuserlamisere.org/

 

http://refuserlamisere.org/temoignages/all-countries/any-tag

 

 

 

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17 janvier 2019

Crise des gilets jaunes, mon bilan

Crise des gilets jaunes: mon bilan.

 

 

 

 

En 2014, je commençais une vie de troubadour du XXIème siècle et un jour, un restaurateur balnéaire dans l'établissement duquel j'ai chanté me suggéra d'écrire une chanson intitulée « Que demande le peuple ». Le prenant au jeu, en faisant un défi, j'écrivis de suite le texte en terrasse.

Aujourd'hui que j'ai une conscience politique plus aiguë je ne dirais plus : « Propose, il dispose » (en parlant du peuple comme d'une femme) ou « le peuple règne sans erreur ».

En revanche, je dirais toujours je crois : « Gauche, droite, on s'en fout, on veut le centre ». D'ailleurs cela s'est vérifié avec l'élection d'Emmanuel Macron.

Mais aujourd'hui, le 16 janvier 2018, j'aimerais m'exprimer sur la situation actuelle après deux mois de naissance des « gilets jaunes » et la « crise » que ce mouvement inédit, spontané et destructuré a créé, l'économie entre autres se trouvant mise à mal par lui.

Je me sens d'autant plus habilité pour parler que j'ai été un sympathisant anarchiste (non violent, je précise), que je me revendiquais « apolitique », qu'enfin j'étais un baba cool « New-Age » écolo et flirtant avec le complotisme et que ce profil se trouve représenté dans les gilets jaunes.

Enfin, pour finir ce préambule, je suis un « pauvre » gagnant moins de 1000 euros par mois (sans compter les APL), et j'ai vécu avec le RMI et le RSA pendant plus de dix ans en tout. Cela n'a pas fait de moi un plaignant.

 

Je constate qu'une poignée d'anarchistes et de révolutionnaires s'est approprié le mot « peuple » brandi contre les élites, comme pour dire qu'il a forcément raison. Ce mot « peuple » est dressé comme un étendard pour pas dire un échafaud, ou encore, comme une croix pour conjurer le « diable », l'Etat, le capitalisme, l'élite politique, les riches, on l'a compris, bref tout ce qui aux yeux des gilets jaunes n'est pas le peuple. Dernièrement au Maire de Chemillé-en-Anjou qui demandait à des gilets jaunes : « Vous voulez que Macron parte, mais vous voulez qui à la place? » on lui a répondu : « Le peuple ». Mais quel peuple ? Le peuple « FN » ? Le peuple «France insoumise » ? Le peuple complotiste ? Le peuple « barbecue » ?

Que beaucoup soutiennent les gilets jaunes, on le comprend dès lors que tout le monde aimerait bien avoir plus, et c'est sans compter que beaucoup de personnes du peuple se voient comme n'étant pas du peuple et on ne les écoute pas, comme ceux de la marche pour le climat, beaucoup plus nombreux. On en est à ce point que le mot « peuple » peut donner la nausée.

On n'arrête pas de dire que le Président de la République, bien connu pour ses maladresses de communication, n'est que mépris pour le peuple et je comprends que les gilets jaunes et autres se soient senti humiliés, c'est vrai que c'est dur à entendre et injustifiable, mais ne jetons pas le bébé et l'eau du bain pour autant. Je ne crois pas que l'homme qui a écrit ceci dans son livre Révolution (quelle ironie du sort, ce titre, mais quelle révolution?) ne l'ait pas sincèrement pensé : « Près de neuf millions de nos concitoyens vivant sous le seuil de pauvreté, qui ont moins de dix euros par jour pour vivre, après avoir dépensé leurs dépenses courantes, la misère n'est pas un risque mais une réalité. Et pour beaucoup de Français qui craignent la spirale infernale de la précarité, c'est une inquiétude quotidienne. » (p 137) Bon je crois qu'il a confondu pauvreté et misère. En France, l'extrême pauvreté a disparu ou est vraiment exceptionnelle. Bref, on lit aussi plus loin : « En clair, je pense que nous devons solidarité, assistance et considération aux plus fragiles. » (p 139). Le Président n'est pas un mauvais homme pour ne pas dire un « mauvais bougre » (d'ailleurs la première dame de France non plus, d'autant plus que les gilets jaunes ont tout lieu de se réjouir qu'elle les comprend et les défends, notamment auprès de son mari) et surtout pas un homme incompétent, il fait de son mieux avec l'éducation qu'il a reçu dans la classe privilégiée où il est né et les gilets jaunes de même avec les leurs. Le Président de la République aurait pu choisir d'être milliardaire, il en avait la possibilité et la capacité, au lieu de cela il a choisi de servir la France, et avec cela de s'en prendre plein la gueule, comme ni les gilets jaunes ni moi ni quiconque à 99,9 % n'aimeraient le vivre (tant c'est ingrat) et ne le pourraient surtout (tant c'est difficile rien qu'au niveau des responsabilités). Si en principe chaque homme cherche d'abord son intérêt (et c'est un fait plus courant, plus populaire que l'inverse) je vois mal quel intérêt il y a à vouloir être Président de la République avec tout ce que cela incombe, toutes les contraintes que cela représente pour être si peu cher payé dans tous les sens... Il faut peut-être se rendre à l'évidence que n'a pas mis son propre intérêt avant celui de la France. L'intérêt général, l'intérêt commun avant l'intérêt personnel, ça fait un peu tâche à côté de maints de nos concitoyens égoïstes et ne pensant qu'à sa pomme et réclamant toujours plus. Il faudrait aussi se mettre à l'évidence que Emmanuel Macron avec tout son bagage multiple n'est pas devenu par hasard Président de la République, il y a comme fondamentaux à cette fonction : des compétences, une vocation, et je dirais même un destin. Pas de hasard, car à l'heure du numérique, Emmanuel Macron était le seul en phase avec notre monde, à pouvoir réellement faire entrer la France dans le monde du XXIème siècle, grâce à la vision qu'il avait pour notre pays, grâce à son dynamisme (sa jeunesse allant avec) et ce n'est pas une mince affaire de convaincre un pays réputé ingouvernable (« un pays qui produit 365 sortes de fromages est ingouvernable » a dit De Gaulle), un pays de « gaulois ». Revenons au mépris et à l'arrogance d'Emmanuel Macron qui on a vu par ailleurs était capable de s'excuser (l'affaire des « illettrés »). Dans toute parole, toute déclaration, il y a un émetteur et un récepteur, ce qui est réellement émis n'est pas toujours ce qui est reçu, et la façon dont c'est reçu tient beaucoup à l'hyper sensibilité, une susceptibilité et peut-être à l'ego du récepteur, car sinon, Emmanuel devrait ou pourrait tout autant s'indigner de toutes les Fake news, les insultes et marques de non respect dont il a été victime, lui et sa femme (c'est tout comme), or il n'en est rien, parce que pour être président il faut être capable de tout affronter et parce qu'aussi il a peut-être la chance d'avoir une plus grande estime de lui-même, une plus grande confiance en lui (grâce à sa grand-mère et son épouse) que la plupart qui sont contre lui. Il faut avouer aussi qu'il nous échappe souvent des choses qu'on ne voulait pas dire, et il faut admettre qu'Emmanuel Macron est victime d'une certaine éducation avec une certaine vision des « pauvres » et de la classe populaire, mais les gilets jaunes aussi ont grandi avec une certaine éducation et avec une certaine vision des « riches » et de la classe aisée. On comprendra que «les gens qui ne sont rien » est probablement une parole entendue dans son enfance et qui lui est revenu à un moment précis de son discours sans qu'il s'en rende compte. De plus, ce qu'un homme peut déclarer à un moment donné se situe dans un contexte précis, or trop souvent les médias enlèvent aux paroles leur contexte, et la manipulent pour faire le buzz. Un discours peut être très positif à 99, 9 % et il va y avoir la malheureuse petite phrase qui tue, qui échappe. Nul n'est parfait. Mais c'est cette parole malheureuse qui va être exploitée à l'exclusion du reste. Ne voir que le négatif fait partie du fonctionnement de l'esprit humain dans ce qu'il a de plus primitif et les médias savent donc que c'est ça qui fait vendre (par ailleurs, c'est grâce à l'info en continue qui a eu lieu sur les gilets jaunes avant même qu'ils ne commencent vraiment à se manifester que ce mouvement a pris de telles proportions, notamment dans nos esprits...) Si une grande partie de ces phrases à polémique (et j'ai dit une fois dans un article qu'Emmanuel Macron était un catalyseur, il fait réagir, cela étant à mettre en relation avec son côté provocateur et pas « langue de bois », ce qu'on reprochait aux précédents présidents), oui, si une grande partie de ces phrases sont jugées méprisantes c'est aussi en bonne partie dû à l'interprétation et à la manipulation de ces propos par une bonne partie de la presse grandement responsable, ainsi qu'à la manipulation d'une certaine partie de la population mécontente (et on est très fort dans la culture du mécontentement) par des partis populistes et extrêmes. Si on peut émetttre quelques réserves quant à la réalité du « mépris » d'Emmanuel Macron, tout ce qu'on a vu de ce « peuple  gilets jaunes » depuis les manifestations et blocages est non seulement plus animé par les passions que la raison, mais n'a démontré en paroles et en actes que haine, mépris et à tout le moins un non respect bien plus grave que ce qui est reproché au Président de la République, ne serait-ce parce que proportionnellement peu de personnes (0,5 % de la population, et ce pourcentage a considérablement régressé au fil du temps) se sont senties méprisées au point de bloquer les ronds-points, transports routiers et autres et d'aller manifester à Paris et autres villes mettant l'économie de la France en péril, mais que tous ont été témoin des actes des gilets jaunes, sans parler des casseurs qu'on ne peut amalgamer, mais qu'on ne peut tout à fait dissocier non plus avec les gilets jaunes, pas tous et pas toujours franchement contre leurs violences. Laissons de côté les termes « haine » et «mépris » pour ne se concentrer que sur le non respect.  En voici les marques:

- Non respect des valeurs de la République et de la démocratie que d'aucuns ont qualifié de « médiocratie » (« médiacratie serait plus juste) . D'abord non respect de la liberté d'opinion. Moi qui ait été dans une secte pendant vingt ans, ça me fait mal de vivre ça dans la société civile et laïque. Pour la première fois depuis plus de vingt ans que je suis sorti de la secte qui diabolisait le monde appartenant au Diable, disait-on, j'ai senti ma liberté de pensée et donc d'opinion prise en otage.

Non respect aussi des valeurs républicaines et démocratiques dans le refus catégorique du dialogue alors que démocratie et dialogue vont de pair.

  • Non respect pour le Président de la République en affichant notamment un échaffaud qui lui serait réservé. Certains ont même simulé sa décapitation. Si ces derniers sont des casseurs, les premiers sont des gilets jaunes des ronds-points.

  • Non respect pour la République en s'attaquant à des élus, ses représentants, en les menaçant de mort, je pense aussi à cette infraction avec une pelleteuse...

  • Non respect pour le bien public en détruisant les radars et guichets d'autoroute, et par là non respect pour tout ceux qui vont payer la note par leurs impôts et ce ne sont pas des gilets jaunes. La facture est lourde. Les radars sont un bien public, si on en doute, car ils sont utiles à la sécurité routière, et c'est bien parce qu'il y a beaucoup d'irresponsables sur les routes qu'on en ait venu à cette solution.

Et toutes ces marques de non respect, de haine et de mépris, par qui ? Par 0,5 % de la population qui s'est arrogé le droit de porter le nom de « peuple » à l'exclusivité de tout autre ne pensant pas comme elle et de faire en son nom tout ce qui a été énuméré plus haut.

Avant les gilets jaunes, je me sentais en sécurité malgré des frappes ponctuelles de terroristes djihadistes, mais ce n'est plus le cas par un certain terrorisme populaire, ne serait-il que psychologique, par la prise en otage de la pensée, de la liberté d'opinion.

Ce que je vois de ce «peuple », c'est la pire idée qu'on a pu s'en faire dans l'Histoire. C'est, ajouté à l'ignorance l'expression des plus bas instincts, des instincts primaires, qui domine. Même entre les gilets jaunes ils se font des menaces, c'est dire ! Et le louable geste de Bernard Tapie pour les gilets jaunes en leur louant une salle pour débattre, on en a vu les effets ! Certains se sont vus menacés de morts. Les gilets jaunes voulant dialoguer sont traités de « collabo », c'est dire que l'Etat est considéré comme l'Occupant, l'Ennemi, et ils seraient, eux, la Résistance. Franchement, où va t-on ? Ça fait peur. Et comme dirait l'autre : Au secours !

Si seulement une réunion de gilets jaunes pouvait avoir la tenue du grand débat national qui a eu lieu entre le Président de la République et 600 maires venus de toute la France, c'est à dire entre le haut et le bas. Mais ce n'est pour l'instant pas le cas. Parce que, au nom du « peuple », on se soustrait à l'élémentaire : le respect.

Que ces gilets jaunes qui ne sont pas les plus pauvres (et je le répète, c'est un « pauvre » qui s'exprime) aillent dans des pays où on n'a pas de liberté d'expression, mais qu'ils n'en abusent pas ici au mépris de notre plus grand bien à tous : la République et la Démocratie, avec ses lois, ses règles, ses institutions, mêmes imparfaites, ses valeurs humaines les plus élémentaires et que partagent la majorité des français et notamment les petits commerçants qui sont prêt à mettre la clé sous la porte, Quand la «justice du peuple » crée l'injustice au sein du peuple... pire que celle contre laquelle on lutte.

Pour rien au monde je voudrais avoir comme dirigeant des gilets jaunes, je vous le dis.

On a vu par l'Histoire à quoi menait la dictature du prolétariat, les dictatures populaires, mais que vaut l'opinion d'un peuple ignorant et irresponsable ? Tout ce que savent faire les gilets jaunes, c'est de désigner des coupables, des boucs émissaires, et en particulier un, suivez mon regard..., cela bien sûr, si facile, sans aucun sens des responsabilités.

Mais qui est capable de diriger la France ? Ce peuple « gilet jaune » qui croit en l'État Père Noël et Merlin l'enchanteur qui se réclame de droits sans avoir des devoirs. Or, l'un ne va pas sans l'autre et il faudrait peut-être penser à écrire « La Déclaration des Droits et Devoirs de l'Homme » à l'aube bien entamée du XXIème siècle. Mais revenons à nos moutons. Qui est apte à diriger la France ? Des représentants des extrêmes, populistes et démagogues qui ne savent que brasser toute la merde du monde, et surtout celle française ..., et manipuler le peuple pour servir leurs propres intérêts, et assouvir leur soif de pouvoir ?

Je constate que face à ce peuple méprisant, irrespectueux et haineux, on a un président de la République compétent, respectueux, plein d'amour et même d'humour, humble, qui a le sens du service, qui est pédagogue, ce qui a pour autre nom impopularité. Car l'éducation est tout. Elle rime avec élévation.

Mais le « peuple » à l'oeuvre aime qu'on flatte ses bas instincts, et c'est tellement plus facile d'avoir des solutions simples à des problèmes compliquées et de vendre du rêve à un peuple qui pour une grande partie ne veut pas réfléchir, ou qui travestit la réalité, qui ne voit pas plus loin que son nez, le nez sur le guidon... et ne voit que par le petit bout de la lorgnette au lieu de s'efforcer d'avoir une vision globale des choses. Flatter les bas instincts, c'est ce à quoi s'emploient très habilement les tenants des extrêmes. Ils sont champions pour mettre de l'huile sur le feu du mécontentement. On est quand même globalement dans une société d'enfants pourris gâtés qui ne savent plus dire merci.

La reconnaissance, la gratitude n'existe plus guère, alors qu'on a des tas de raison pour en avoir. Quand je vois des personnes biens loties autour de moi se plaindre et fier d'être Insoumis à côté d'un Picasso en 1904 : « En 1904 , le futur seigneur n'était encore qu'un jeune immigré espagnol sans le sou qui rêvait de conquérir Paris. Il habitait alors dans une minuscule chambre rongée par l'humidité et pompeusement appelée « atelier », au dernier étage d'un immeuble sordide niché dans le quartier populaire de Montmartre. Cette grande bâtisse aux allures de paquebot, qui ne disposait que d'un seul point d'eau (d'où son surnom de Bateau-Lavoir), grouillait d'artistes vivant dans un inconfort extrême. Installé sous les verrières, il est gâté : il gelait l'hiver et cuisait l'été. Fernande Olivier, sa compagne à l'époque, énumère dans son livre « Picasso et ses amis » (éd. Pygmalion) le maigre mobilier dont il disposait : un sommier (sans pieds), une petite table ronde et un coffre qui pouvait servir de siège. » (Picasso – Géo-Art hors-série, avril-mai 2013)

Pablo Picasso avait mille fois plus de raisons de se plaindre que la majorité des gilets-jaunes.

Mais, dites-donc, que de chemin parcouru jusqu'à sa gloire, et jusqu'à la voiture Picasso !

Se plaindre est un luxe, on l'oublie, c'est pour ça que les gilets jaunes feraient bien d'aller voir comment ça se passe dans des pays où la liberté d'expression n'existe pas, et ils sont majoritaires dans le monde.

Je n'ai aucune haine envers qui que ce soit et ne remets pas en cause le bien-fondé de revendications de gilets jaunes, mais la manière dont cela se traduit sur le terrain et ses conséquences désastreuses, tant économiquement parlant que pour la cohésion nationale.

Parlons violences. Banalisée, voire approuvée par les gilets jaunes lorsque celle-ci est le fait de casseurs, virulement dénoncée et combattue lorsqu'il s'agit des violences par les forces de l'ordre, et elles sont nombreuses. Ne plébiscitons les « forces du désordre » contre les forces de l'ordre, garants de la sécurité civile et gardiens de la République. Toute violence est inadmissible, qu'elle soit de l'un ou l'autre bord. Il faut savoir que les policiers sont très encadrés, plus que les gilets jaunes, qu'ils ont des sanctions sévères en cas de violence commise, et la pression est énorme... Car combien de manifestants (portant des gilets jaunes et sans doutes des casseurs infiltrés) ont profité de l'interdiction aux forces de l'ordre d'user de violence envers les manifestants, les réduisant à des boucliers prenant des coups, quand les boucliers protègent ? On remarquera aussi qu'on approuve ou cherche des circonstances atténuantes quand il s'agit d'un boxeur qui défend une femme se trouvant là on se demande pourquoi... (cela en sortant le fait d'un contexte plus global), mais on désapprouve et ne donne aucune circonstance atténuante quand les forces de l'ordre se trouvant fatiguées, à bout de force et de patience au bout de plusieurs « samedis noirs » éprouvant font des dérapages, des entorses aux consignes, à leur devoir. Il faut se rendre compte aussi que les forces de l'ordre n'ont pas de plaisir à être là (ce qui est loin d'être le cas des casseurs qui trouvent un sens à leur vie dans la poussée d'adrénaline que suscite ce genre d'action), que les forces de l'ordre redoutent grandement les affrontements, très stressants et même angoissants en amont et sur place, et ils peuvent ! vu le niveau de haine, de mépris et de non respect des gilets jaunes pour tout ce qui représente l'Etat, les casseurs portant cela à son paroxysme. Il faut se rendre compte qu'ils sont aussi pères de famille, et c'est déjà une violence psychologique de voir une foule avancer vers elles malgré les ordres de reculer, car de cette foule, même pacifique au premier abord (mais ne nous leurrons pas sur les insultes qu'elle peut lancer) peut émerger des éléments violents, ce qu'on nomme les casseurs. Mais les gilets jaunes n'en font qu'à leur tête, on leur donne ordre de ne pas emprunter une passerelle, pour des raisons de sécurité, ils passent outre, et après ils s'étonnent des dérapages et dénoncent les violences des forces, inadmissibles mais souvent provoquées par le non respect des consignes. Du reste, le meilleur moyen de ne pas prendre de coups, c'est de ne pas aller au front, de ne pas aller chercher la confrontation. On a vu un «premier de la ligne », périr en voulant enlever une grille, comme dans le courant d'un fleuve, les premiers de la ligne sont les plus exposés au fracas, et là, dans le cas de cet homme, ce n'est pas les forces de l'ordre qui sont responsables de son décès. Enfin, on peut manifester avec plus d'éfficacité en étant assis ou même debout sans avancer vers les forces de l'ordre. Cela éviterait bien des désagréments.

 

J'aimerais maintenant parler de quelques fixations des gilets jaunes et qui ne sont pas fondées (sauf pour les tenants des extrêmes bien sûr).

Première fixation des gilets jaunes : l'ISF.

Emmanuel Macron a expliqué à maintes reprises le bien fondé de son choix et qui est très réfléchi, pas pris à la légère. Il ne l'a sans doute jamais aussi bien expliqué que lors du grand débat national.

J'ajouterai aussi que les gilets jaunes font cette fixation parce qu'ils n'aiment pas les riches, et en France d'ailleurs, ce n'est pas nouveau, on n'aime pas les riches. Résultat, ils fuient la France et la France s'appauvrit, puisque un riche en moins, c'est forcément moins de rédistribution. On est sans cesse dans cette vision d'un gros gâteau à partager (et si possible en parts égales...) mais c'est un mythe. On est sans cesse aussi dans la jalousie et l'envie, grande source gangrèneuse de la haine du riche, cela tout en jouant allègrement au loto, au Tiercé ou autre. On est dans une logique d'égalitarisme absurde. Absurde, car, par exemple, si tous les métiers sont utiles et égaux en valeur humaine, puisqu'on a autant besoin des uns que des autres, payer du même salaire un homme ou une femme de ménage qui n'a eu besoin de faire aucune année d'étude et un médecin qui a dû en faire au moins six serait profondément injuste. Plus le niveau de compétence requis est élevé pour occuper un poste, plus le salaire doit être conséquent, sinon, qui voudrait se coltiner tant d'apprentissage, de travail et de contrainte pour l'obtenir après obtention de diplômes nécessaires ?

Alors il faut trouver sa place et être humble. La nature a donné au moins un talent à chacun. Un maçon ne pourrait être Président de la République (une charge énorme qui requiert de grandes compétences et un moral à toute épreuve), et à l'inverse un Président de la République ne pourrait sans doute pas être maçon. A chacun sa vocation selon ses capacités. Beaucoup ont des capacités intellectuelles limitées et la nature a bien fait les choses car il a fallu un seul architecte pour concevoir une cathédrale et des milliers d'hommes pour la construire. Or, en proportion, on trouve davantage de manuels que d'intellectuels, et notre erreur a été au sein de l'éducation de dévaloriser les premiers. Toute pierre à l'édifice est en soi égale, mais ma comparaison s'arrête là, et on ne peut raisonnablement pas réclamer un même salaire pour tous. C'est utopique. Il en faut un peu de l'utopie, de l'idéal, mais cela doit se mesurer à la réalité.

 

Seconde fixation des gilets jaunes : le référendum d'initiative populaire.

Le Président de la République a expliqué en citant l'exemple du Brexit, qui est le résultat d'un tel référendum, les dangers que peuvent représenter ceux-ci, qui entre nous sont toujours les marottes des mêmes : les populistes (de l'extrême gauche et de l'extrême droite). Et puis, encore entre nous, compte tenu du niveau intellectuel global du « peuple » des gilets jaunes, entre autres, une France « gauloise » et revendiquée comme telle, luttant contre les « Romains », l'Etat et son empereur... euh... monarque (Macron, Monarc, mais bien sûr!), ce serait une catastrophe de leur demander de décider des choses qu'ils n'ont pas étudié, dont ils n'ont pas soupeser le pour et le contre, dont ils ne connaissent pas les paramètres objectifs et les ressorts, et sur lesquelles en définitive ils n'ont aucune compétence, ou très limitée. Allez demander à un boulanger de s'improviser chirurgien ! Et je ne parle pas de leur soumission à leurs instincts et leurs passions et les fruits qu'elle porte.

 

Les gilets jaunes reprochent au président de la République de ne pas les entendre, mais je constate l'inverse. J'ai écouté les six heures de débat et toutes ses interventions qui l'ont précédé et à chaque fois, j'ai vu un président qui écoutait et entendait. Mais entendre, ce n'est pas répondre à chaque demande, surtout lorsque ces demandes ne sont pas éclairées par la raison et la connaissance des enjeux globaux. J'ai constaté en revanche que les gilets jaunes, du moins une grande partie d'entre eux, n'entendaient pas le Président, quant on ne l'écoute même pas, préférant rester camper sur ses idées (et y a pas mal d'ego et d'orgueil là-dedans), ou l'écoutant avec des à priori, des préjugés, maints filtres, prisonniers de leurs croyances les rendant imperméables, croyances qui par nature ne correspondent pas à la réalité. Ces croyances vont dans le sens d'un rejet systématique des élites, et l'effet de masse interdisant tout recul, perrmet tout débordement. Je parlerai même d'une sorte d'auto-lavage du cerveau ou à tout le moins de sa déformation (comme ces ouvriers qui écoutent du rap sur les chantiers toute la journée), à force de baigner dans leur bain populiste et dans une large part d'une certaine fraternité « communiste ». Camarades ! Sauf que le camarade peut vite être désigné comme collabo et menacé de mort.

 

Cela nous ramène au fait que la politique rejoint toujours l'anthropologie. Même quand on prétend être « apolitique » on est politique à partir du moment où on se mêle de la Cité, où on traduit aussi des luttes de pouvoir.

Faut-il rappeler la nature profonde de l'Homme, que celle-ci est animale, que nos plus proches parents sont les singes ? Or, chez les animaux, le pouvoir du chef est disputé par ceux qui veulent le pouvoir à sa place tandis qu'une grande majorité de non dominants s'en fout. Aussi, c'est un grand mâle dominant qui meut les Insoumis, par exemple, et on on ne s'etonnera pas de trouver parmi eux maintes personnes de caractère dominant...

 

Il ne peut y avoir de sortie positive d'une crise lorsqu'on emprunte la voie des instincts primaires.

Emmanuel Macron, lui, n'est pas un grand mâle dominant, il est très conscient des dangers du pouvoir. Emmanuel Macron est ce qu'on appelle un « Hauts-Potentiel » ou un « surdoué ». C'est ce qui explique aussi ses maladresses, ses boulettes. C'est étonnant qu'on ait pas diagnostiqué cela, mais cela s'explique du fait que dans notre pays on ne fait appel qu'à des psychanalystes ( freudiens et lacaniens, pas jungiens) et ce sont à eux donc qu'on a demandé de diagnostiquer Emmanuel Macron. Or, pour le comprendre il faut se pencher sur les neuro-sciences experts dans la question des Hauts-Potentiel et des autistes et surtout les Aspergers qui se confondent avec eux, pour ainsi dire, en n'oubliant pas que tous se situent dans un large éventail aux multiples degrés et différences.

Ce que j'avais annoncé dans mon blog « Passion Macron » s'est vérifié.

Emmanuel Macron est une chance pour la France, et les plus de 600 maires qui l'ont applaudi à l'issue de plus de six heures marathoniennes du grand débat national en est un signe selon moi.

Emmanuel Macron sera la chance de la France, concrètement, si on comprend et accepte son fonctionnement atypique (non « normo-pensant ») et d'autant plus si il est conscient lui-même de celui-ci et accepte de l'aide pour s'améliorer dans la communication, notamment par des relais.

 

Pour conclure, j'aimerais dire que le grand débat national est sans doute ce qu'aura créé de bon le mouvement des gilets jaunes. Mais faut-il qu'ils acceptent le dialogue démocratique, s'inscrire dans cette démocratie au lieu de la rejeter et de la diaboliser, et même, pour certains d'entre eux d'y voir avec quelque paranoïa un système totalitaire déguisé, invisible. Oui, faut-il qu'ils acceptent d'entrer dans le débat avec pour mot d'ordre le respect.

 

J'ajouterai que je souscris à cette formule anonyme qui fait écho à la "révolution tranquille" dont parlait le psycho-thérapeute Carl Rogers dans les années 60-70: "Ma révolution est mon évolution".

 

 

 

 

 

 

8 janvier 2019

Gilets jaunes, ras-le-bol

 Je suis un "pauvre" qui a vécu dans une secte de ma naissance jusqu'à mes vingt ans, je l'ai quitté pour rejoindre le monde diabolisé par elle (logique, on nous disait que le monde appartenait au Diable...), et voilà que je me rends compte que ce monde, qu'incarne ce « diable » de capitalisme, et donc forcément l'Etat (je me cantonnerai qu'au nôtre) est diabolisé par une tranche du "peuple", de ceux qui se revendiquent « le peuple » (mots un peu creux compte tenu que je suis du "peuple", mais je ne suis pas du leur... celui des "gilets jaunes". Dans la secte, je n'avais pas le droit de n'être pas d'accord avec ce qu'on me disait, la "Vérité", et pour la première fois de ma vie, à l'âge de 45 ans, moi qui criait dans mon livre « Har-Maguédon » en 1996 cet amer constat: « Apostat, ne pas avoir le droit de penser par soi-même", j'ai senti ma liberté d'opinion, donc de penser, prise en otage. Et l'image de ce "peuple" soit disant libérateur, soit disant le représentant (c'est sûr que personne n'est contre d'avoir plus...) qui font du forcing pour qu'on les soutienne (pour ne parler que de cet aspect) me renvoie à l'image de la dictature du prolétariat. Mais pour rien au monde je ne voudrais être dirigé par des « gilets jaunes. » Et vous ? Ça vous donne envie ?

 Ce que je disais dans mon livre "Liberté" en 2001 n'a jamais été aussi actuel, on paye la déclaration des Droits de l'Homme, car on a oublié les Devoirs, on a oublié que l'un ne pouvait être viable sans l'autre. Quand une partie du "peuple", du reste ultra minoritaire, s'arroge en plus le droit de détruire le bien commun (Arc de Triomphe, radars... mais bon, sont-ce des biens communs ? rétorqueront les anti-capitalistes, apolitiques et compagnie), on n'est hélas pas dans le pays de la déclaration des droits et devoirs de l'homme. Emmanuel Macron qui (malgré une maladresse congénitale révélant un gros problème de communication) est intellectuellement une lumière comparativement aux "gilets jaunes" , nous l'a rappelé quelque peu, mais qui l'entend? On ne pense qu'à sa démission, même pire... (et là encore ça pèse sur la balance de ce "peuple"). Alors on va me dire qu'il ne faut pas confondre les « gilets jaunes » et les casseurs, je suis désolé, mais les gilets jaunes ça va du pire au plus pire, car ceux qui ont pris en otage ma liberté d'opinion ne sont pas des casseurs, et du reste, la casse, n'est-elle pas approuvée quelque peu? surtout que ça a payé, mais trop peu, « que des miettes ! », on veut toujours plus. Non, tous les "gilets jaunes" n'ont pas pris en otage la liberté d'opinion, ou alors qu'au début, se sentant eux-mêmes très vite pris en otage. C'est peut-être bien parce que la majorité des gilets jaunes n'étaient pas extrémistes qu'il ne reste plus qu'eux maintenant (de trois centaines de mille de manifestants on est tombé à une cinquantaine de mille, ça fait mal !).

 J'ai dit dans une chanson que le capitalisme était le moins pire système, mais on veut sans cesse jeter le bébé et l'eau du bain avec. J'aimerais rappeler que la France ne connaît plus la famine qui sévissait avant l'industrialisation, la très grande pauvreté a disparue, la liste est longue des progrès et du confort de vie qui a globalement augmenté. Et qui voudrait quitter ce confort acquis durement, même pour la plus noble cause : sauver la planète bleue ? Pas moi. Et soyons honnêtes, personne à part quelques fanatiques peut-être. Et pourtant, tout nous dit qu'on est le problème de la Terre, alors autant me supprimer direct, que dis-je ! autant nous supprimer tous direct, nous « homo catastrophus » pour la Terre. Or je crois que si on est le problème de la Terre, on est la seule espèce qui peut trouver des solutions (dans la théorie que la Terre n'a pas sa propre intelligence...). Mais, pardonnez-moi, ce n'est pas mon sujet.

 Nous sommes dans un des rares pays où on a la liberté d'expression (la preuve des gilets jaunes, par exemple), mais une liberté d'expression qui est devenue abusive et extrême (la preuve des gilets jaunes, par exemple). Se plaindre est un luxe et on en abuse à gogo, plus de limites, aujourd'hui c'est mai 68 parachevé (« Il est interdit d'interdire »), mais dans le sens le plus bas, c'est peut-être la raison pour laquelle même Cohn-Bendit soutient Emmanuel Macron, car Cohn-Bendit en a dans la tête tout comme lui. Je cherche en vain une personne réfléchie, sans parler d'une "tête", parmi les gilets jaunes, oui une personne de la stature de Cohn-Bendit. Ah si, pardon, Jean-Luc Mélenchon, un des hommes de l'ombre, un qui passe sont temps a brasser toute la merde du monde pour attiser la haine du "peuple" contre le gouvernement et son président surtout, ne désirant rien plus que le pouvoir à lui (grand mâle dominant oblige, mais habile, d'alibi notamment), un qui a vendu "l'Avenir en commun", c'est à dire du rêve, car c'est non seulement pas réaliste et trop simpliste (mais ça on adore justement) mais qui plus est dangereux compte tenu de la dictature du "peuple" (non, il n'avait pas annoncé  les « gilets jaunes » pourtant), dictature qui se profile à peine en filigrane à travers les Insoumis qui formerait la nouvelle Constitution, la fantasmée 6ème République qui en effet n'aurait pas un "monarque présidentiel" à la tête du pays mais un dictateur qui aurait eu comme plus cher ennemi le Hitler et Le Pen (c'est entendu), et comme plus chers amis Lénine et Staline, des hommes ayant commandé une autre hécatombe (les goulags, entre autres, désignés comme « Vermine »)..., enfin comme plus chers modèles Cuba et le Vénézuela... J'invite a lire l'analyse et du nazisme et du communisme par Tzvetan Todorov dans "Mémoire du mal, tentation du bien" (2000), c'est bien éclairant, surtout de la part d'un homme qui s'est exilé en France pour fuir un régime totalitaire. Jean-Luc Mélenchon est l'un des grands attiseurs du feu des gilets jaunes, il doit rivaliser avec sa rivale Marine Le Pen, tout deux grands seigneurs du populisme et de la démagogie en France, chacun occupant un extrême (droite, gauche).

 Comme en réalité, les choses sont très compliquées et que le « peuple », j'ai envie de dire Ô combien « le peuple gilets jaunes»!, ne peut pas le comprendre et n'en a même pas envie (de toute façon il considère avoir raison), on lui sert une bouillie médiatique. Vous savez, comme des bébés qui ne peuvent pas mastiquer du dur. Ah et pendant que la casse coûte des milliards d'euros que seuls les imposables paieront (donc pas majoritairement les gilets jaunes), pendant que l'économie française ralentit, pendant qu'elle est en train de couler, le Média Buzz système s'en fout plein les poches et jubile. C'est lui le grand gagnant. Et savez-vous? Nos grands médias français ne font que servir que ceux qui les possèdent, des milliardaires, et que leur demande t-il? Le buzz. « Buzz (terme anglais signifiant « bourdonnement » d'insecte) est une technique marketing consistant à susciter du bouche à oreille autour d'un événement, d'un produit ou d'une offre commerciale et, ce faisant, des retombées dans les médias » (Wikipédia). Ouais, le buzz. Y a que ça qui fait vendre. Donc, les « gilets jaunes », c'est de la manne pour eux! Les réelles informations, elles existent mais elles ne sont pas mises en avant, car ça ne ferait pas le buzz justement, car trop compliquées, trop impopulaires. D'ailleurs, y a qu'à voir, il a suffit d'une petite mesure impopulaire (la taxe carbone), pour que le "peuple" se reposant sur de la désinformation et victime de son ignorance, s'insurge de façon inédite et par abus d'utilisation des réseaux sociaux. Certes, Macron est maladroit, mais le "peuple" est ignorant. Je préfère être dirigé par une personne intelligente et maladroite, victime de son problème de communication dû au fonctionnement des Hauts-Potentiel, dont il en est, plutôt que par des ignorants, cultivant leur ignorance et même en tirant gloire on dirait. On vit dans un monde à la fois de surinformation et de désinformation, c'est un comble, mais c'est réel, on a un flot d'information qui nous assaille sans cesse et dont on a beaucoup de mal à démêler le vrai du faux, et comme ça demande beaucoup d'effort, on tombe dans le panneau du buzz, tendu comme un miroir aux alouettes. L'information vraie existe, mais ce n'est pas ça qui est hélas mis en avant, on cherche plutôt à monter en épingle un exemple, un fait négatif, et en faire une généralité. On joue avec notre cerveau conditionné par des millénaires de lutte contre les prédateurs (les loups), avant que les chiens nous sauvent... Notre cerveau est conçu pour repérer tout danger, donc pour voir le négatif en premier, et pour ainsi dire en exclusivité, car il faut beaucoup, beaucoup de positif pour le voir. On a vécu pendant des millions d'années (en ne comptant pas l'avant homonisation) dans des conditions de survie que l'on ne connaît plus, ce fonctionnement primaire ne se justifie donc plus, mais c'est profondément ancré, il faut juste en être conscient pour limiter, contrôler notre tendance naturelle. Mais plus on est assujeti à nos fonctionnements primaires, à l'émotionnel et au mental (les deux sont liés), plus le négatif devient le grain à moudre de notre cerveau fainéant, du moins pour la plupart, et plus on est apte à tomber dans le panneau de ceux qui ont trouvé pour nous la petite bête... Et plus notre cerveau émotionnel et nos instincts les plus primaires sont satisfaits, moins on peut élever notre niveau de conscience. Or nous sommes des enfants gâtés qui nous rendons même plus compte de la chance qu'on a par rapport à la plupart des pays. On est en effet globalement pourri gâté, car on est un des rares pays à avoir, en plus de notre chère inviolable liberté d'expression (ah, elle est belle la liberté de la presse!) une protection sociale. Un « gilet jaune », c'est impensable chez les « jaunes », par exemple, au Japon, il n'y a pas de retraites, les vieux travaillent, nous on a des retraités globalement plus riches que nos jeunes, et qui parce qu'ils ne peuvent plus se payer de voyages comme avant vont se plaindre et aller dans la rue, mais bien sûr les médias vont chercher des contre exemples minoritaires, par exemple le pauvre retraité qui a un revenu de 800 euros pour un loyer de 600 euros. Mais il y a de grandes chances pour qu'on ait omis au passage les APL que cette personne touche, car cela bien sûr, tenu pour un dû, on ne le compte pas dans les revenus. Voilà comment une information peut être faussée et sur laquelle on fait le buzz. Toujours le contre-exemple. Toujours le négatif, pas le positif.

 Revenons aux « jaunes » face aux « gilets jaunes ». Les « jaunes » japonais ne jettent pas de papier par terre, c'est impensable, en France, c'est le dépotoire, la poubelle, en ville comme à la campagne, et je doute que les « gilets jaunes » qui pour moi représentent moins « la France de Johnny » comme il a été dit, que la France gauloise (ça été même affiché) ou encore pour une grande partie « la France barbecue » pour ne pas dire autre chose, qui se fout de l'écologie comme de l'an quarante (sauf les « gilets jaunes » Insoumis sans doute), oui je doute que cette France-là soit une population globalement exemplaire comme les « jaunes » japonais en matière de propreté. En tout cas, ceux qui font des marches pour le climat sont beaucoup plus nombreux, et ce ne sont pas les « gilets jaunes » et ce ne sont pas eux qui font le buzz.

Ça fait un mois (j'ai l'impression que ça fait un an tant ça a envahi ma vie) que la France est paralysée par les « gilets jaunes » et ça fait un mois qu'on nous sert de façon anormale, disproportionnée, cette soupe médiatique. Le buzz !

Il y a des pays dirigés par des dictateurs et qui sont adulés par leur peuple aveuglé, nous on est en démocratie, ne serait-ce que par notre liberté d'expression, et on crache sans arrêt sur notre président, le gouvernement, les forces de l'ordre (sauf quand ils nous défendent contre des attentats évidemment). Sans cesse le discrédit est jeté sur eux, notamment par certains humoristes aussi complaisants que les médias. Voyez ces caricatures de Macron en monarque (en s'appuyant allègrement sur l'anagramme Monarc...), alors qu'il est, dans les faits, le président de la République, élu démocratiquement par le peuple. Comment voulez-vous dans ces conditions donner une image positive de notre pays, à part son patrimoine (quand son tourisme n'est pas menacé...)? Comment voulez-vous que notre président soit considéré, entendu dans le monde ? Le discrédit de notre président donne du crédit à l'Amérique avec son président Donald Trump qui populiste a choisi les fins de mois contre l'écologie, et qui maintenant se moque bien en disant, tu n'as rien à dire, va t'occuper de tes gilets jaunes ! Comment voulez-vous que notre président soit entendu en Europe gravement menacée par le populisme et les extrêmes ? Même en Europe on ne l'écoutera pas. Un président pas respecté par son peuple n'a aucun poids pour faire changer les choses. En France, on veut du changement sans changer, nous, individuellement, sans faire d'effort, il n'y a aucun sens collectif, chacun voudrait être gouverné par le représentant de lui-même. Difficile de faire des réformes nécessaires. À chaque fois qu'il y a une réforme, on bloque, on va à la rue, on est contre, on gueule, on fout le bordel. France ingouvernable. L'Etat c'est le Père Noël. On ne se demande pas ce qu'on peut faire pour notre pays, c'est toujours le pays, l'Etat qui doit faire pour nous, nous donner, et toujours plus. Mentalité d'égoïstes, mentalité destructrice. Notre mépris des riches et notre égalitarisme est tout autant destructeur. L'envie, une plaie. En termes politiques, ça s'appelle la lutte des classes.

Je suis matériellement pauvre et ne suis pas un « gilet jaune ».

Du reste, puissent les « gilets jaunes » respecter les lois démocratiques et entamer un dialogue pour sortir de l'impasse où le contraire nous mène inévitablement et «Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères ! » (Voltaire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7 décembre 2018

Macron seul responsable? Non, tous!

 Faire porter le chef sur le Chef, autrement dit le chapeau sur le Patron, ça peut paraître normal. On pourrait désigner comme unique responsable de cette crise Emmanuel Macron si c'était le cas, mais ce n'est pas le cas. Lorsqu'un capitaine de navire rencontre de gros obstacles au sein même de son équipage, c'est à toute la France qu'il mène dans une direction bien pensée, vers un cap, et cela à travers l'océan du monde si je puis dire, et qui est fait de tempêtes, donc, comment voulez-vous qu'on s'en sorte ? Cela fait écho à une simple remarque dans une émission (C à vous) et qui pose un gros problème en termes concrets : « On veut moins d'impôt et on veut réduire les dépenses. Qu'est-ce qu'on fait ? »

 

Je ne désire pas désigner des coupables. Je veux sensibiliser à la responsabilité de part et d'autres, celle de tous à différents degrés.

1 – Les médias

Je mets personnellement au sommet, un gros problème des médias. Il ne font pas leur boulot, pas tous, mais beaucoup d'entre eux. On se fout d'informer, seul le chiffre compte. On cherche sans cesse le buzz sans voir les conséquences à long terme. Alors bien sûr que le peuple à sa part de responsabilité, il est ce qu'il est, très esprit de commères, on lui vent ce qu'il veut, c'est à dire de la merde, et ça arrange l'économie. Non seulement les médias nous informent pas dans une grande majorité, mais globalement, on y voit mal l'esprit de bienveillance régner, et alors comment voulez-vous qu'il y est concorde dans cette esprit là? On voit aussi mal le recul, mais beaucoup le parti pris systèmatique selon sa chapelle de confession. Tout cela a un prix qu'on paye tôt ou tard. Au nom de la liberté d'expression, on fait du grand n'importe quoi. Qui a entendu Péberau déclarer qu'on allait dans la bonne direction. Ce n'est quand même pas n'importe qui. Au moins on pourrait en débattre si on ne le croit pas. Mais non, Non, cela est couvert par un champ de boulets lancés !

2 - Les partis politiques.

Je parlais d'un bateau de son capitaine et de l'équipage. Sur un bateau, il faut qu'un seul capitaine pour que ça marche et il faut la confiance et la coopération de tous. Imaginez un bateau avec un capitaine et qui a à bord dix hommes qui se battent pour avoir raison, avec chacun sa longue vue, regardant dans une direction différente et disant : « Terre ! » Voilà à quoi ressemble la classe politique. Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas des contre-pouvoirs, sinon ce serait une dictature, mais ces contre-pouvoirs devraient à mon avis avoir plus un rôle de garde-fou. Ils devraient cesser de contrer un programme qui a été voté démocratiquement, sauf tyrannie manifeste, ce qui n'est pas le cas avec Emmanuel Macron. Car si on a voté un programme, c'est pour qu'il soit appliqué et qu'on juge des résultats au bout du temps imparti, c'est à dire pour nous cinq ans. Si un programme a été voté à travers l'élection d'un président, rien ne justifie, mais vraiment rien, qu'on se dévoie, qu'on veuille la démission du président. Et pour être remplacé par qui ? Ce serait le chaos total de faire peser l'imperfection avec son lot d'inégalités au point de faire un coup d'Etat, au point de faire démissionner Emmanuel Macron ou de dissoudre l'Assemblée nationale qui est essentielle pour l'application du programme. On ne change pas de programme, de direction au nom de vent, c'est à dire le peuple. Mais voilà, on ne peut pas non plus gouverner contre son peuple. Si celui-ci ne comprend pas qu'il y a un intérêt général à faire passer avant des millions d'intérêts particuliers, on ne s'en sortira pas, les choses iront de pis en pis.

3 – Les retraités.

Ma dernière phrase du 2ème point vise particilièrement les retraités. A l'heure où ils détiennent pour beaucoup de grandes ressources, on en voit beaucoup se plaindre parce qu'on les taxe. « Moins de vacances pour nous ! Moins la belle vie ! » C'est ce qui s'exprime à travers beaucoup d'entre eux sans que ce soit bien sûr dit. « On mérite ! » Et où est la solidarité ici? Beaucoup de monde est solidaire avec les gilets jaunes et on voit parmi eux pas mal de retraités qui n'ont aucune solidarité envers une jeunesse qui est elle touchée grandement par la pauvreté (ce dont on ne parle pas) et qui a besoin d'eux. C'est l'égoïsme total, sans concession, sans se dire que bon Dieu, on n'est pas à plaindre, on a de l'argent par rapport à beaucoup d'autres. On peut faire un effort, faire preuve de générosité. Oui, la « solidarité » peut cacher beaucoup d'égoïsme conjugué. Ce n'est pas tant de cette solidarité là, une solidarité entre les « chacun pour soi » qu'on a besoin, mais de générosité et d'entraide, d'une solidarité de chacun pour tous, et elle peut prendre différentes formes, emprunter différents chemins. Mais hélas, chacun justifie son égoïsme parce qu'il y a plus riches que lui bon sang, et c'est à eux de payer, c'est à eux qu'il faut demander, pas à lui. L'Etat voleur, les grandes entreprises voleuses, les grands riches voleurs, on entend partout cela pour justifier notre égoïsme, mais la réalité est autre et beaucoup moins simpliste surtout, autrement dit beaucoup plus complexe. Ce sont des discours démagogues et populistes en vérité. C'est une manipulation du peuple faite par quelques uns qui souvent ne sont pas « pauvres » (je mets entre guillemet parce que la première richesse à considérer n'est pas matérielle.)

 

4 – Le peuple.

On l'a déjà pas mal évoqué. Je voudrais l'évoquer ici en poésie d'abord.

Victor Hugo écrivit :

Oh ! Quelle mer aveugle et sourde

Qu'un peuple en révolutions !

Que te sert ta chanson ô poète ?

 

Remplaçons « poète » par Macron et continuons, donc:

 

Que te sert ta chanson ô Macron ?

Ces chants que ton génie émiette

Tombe à la vague inquiète

Qui n'a jamais rien entendu !

Ta voix s'enroue en cette brume,

Le vent disperse au loin ta plume

Pauvre oiseau chantant dans l'écume

Sur le mât d'un vaisseau perdu !

 

Pourtant dans son livre Révolutions, il avait exprimé l'ensemble de sa vision. Mais de cette vision, et elle est longue, il est obligé de penser au long terme et non seulement à court terme. Il est obligé de penser global et intérêt commun avant intérêts particuliers, et plutôt les siens en premier. Qui parmi ceux qui lui jettent des pierres a son sens du service et cela avec humilité? Qui envie une charge déjà assez lourde comme ça? Au lieu de délester, on charge sans cesse plus le bateau "Macron" et non pas ce qui est vraiment, notre bateau à tous, le Bateau de la France, et on ne voit pas qu'il risque de couler.

Oui c'est dur. On est comme dans un accouchement, c'est douloureux de passer d'un monde à un autre. On peut être nostalgique des allumeurs de révèrbère, pour prendre une image. Mais plus on résiste à ces changements nécessaires plus on a mal. On ne va pas rallumer les réverbères, faisons deuil donc aussi de certains métiers voués à la disparition comme les allumeurs de réverbères ont disparu avec l'apparition de l'électricité et ou encore les ramasseurs de crottes de cheval avec l'apparition des automobiles. On est obligé de s'adapter au nouveau monde du XXIème siècle, d'y entrer pour de bon, comme l'a toujours annoncé en objectif Emmanuel Macron, comme on va être obligé de s'adapter aux changements climatiques sur lesquels on ne peut peut-être pas grand chose, en tout cas l'humanité a subi au fil de son histoire bien pires changements et cataclysmes dont ils n'ont pas été responsables, comme celui provoqué par un super volcan qui a exterminé presque tous nos frères Néandertal qui continuent de vivre dans nos gènes on le sait maintenant. Bref, l'homme s'est toujours adapté et souvent il y a un mal pour un bien dans ce qui arrive. Là où on peut effectivement le plus agir c'est sur la pollution, l'émission de gaz, de CO2. Or on a décidé de reculer dans les mesures sous la pression, et les médias et les politiques sont grandement responsables de cette situation comme je l'ai dit plus haut, et Emmanuel Macron a été très maladroit (voir article « Le temps a confirmé ce que j'avais dit). Mais il faudrait aussi que le peuple y mette du sien. Car si il y a de réels « pauvres », ceux qui font partie de la « grande pauvreté » ou misère, et les médias parlent avant tout de ceux-là, beaucoup de personnes à faibles revenus sans pourtant nécessairement faire partie de la « grande pauvreté » (ceux-là sont minoritaires je pense par rapport à ceux dont je parle) font de dépenses inconsidérées, trouvées normales, beaucoup ne savent pas bien gérer leur budget, on ne fait plus distinction entre nos besoins et nos désirs, nos envies. Combien sont prêts à dilapider leur argent pour avoir le dernier modèle d'un portable ou un grand écran plat, etc. qui mettent cela dans les priorités? On ne se rend même pas compte que par rapports à nos ancêtres, nous sommes pour la plupart des enfants gâtés, et c'est eux qui gueulent le plus, pas les plus pauvres, ils sont minoritaires à gueuler ceux-là, la plupart restent chez eux, ils n'ont pas la force de faire ce que font les gilets jaunes qui est louable dans un sens car ça permet de faire parler des oubliés, des plus pauvres, mais ces derniers ne défendent-ils pas d'abord la situation des plus pauvres pour servir leur propre intérêt, voyant leur pouvoir d'achat baisser? Car où il y a solidarité, il n'y a pas toujours générosité, loin de là. Je citerai un passage 4 de Le capitalisme est-il moral? (2004) de André Comte-Sponville, sous le sous-titre "générosité ou solidarité?" p 121-30: "La différence entre les deux, c'est que dans le cas de la générosité, nous prenons en compte les intérêts de l'autre quand bien même nous ne le partageons aucunement. Vous vous faites du bien à lui, cela ne vous fait aucun bien à vous. Vous donnez un euro à un SDF: il a un euro de plus, vous avez un euro en moins. Bienveillance désintéressée (du moins en première approximation): générosité."  

Mais je mords là sur une deuxième partie de mon travail. On verra notamment que si l'on veut se sortir de cette crise cela ne peut se faire profondément sans le recours à la connaissance de nous-même, de l'Homme. Et cela passe par différents chemins. Je dirai en attendant qu'il importe moins pour moi d'être un « gilet jaune » que d'essayer d'être une humble luciole dans la nuit. Pouvoir guider nos pas ne se fait qu'en éclairant le chemin, or nous marchons dans l'obscurité d'un désordre, d'un chaos mental, soumis qu'on est à nos instincts les plus primaires. Cela pour notamment faire réfléchir au prix que l'humanité a payé de son inconscience et qu'il continue de payer. Toujours avec un cap, une recherche : une vision globale.

 

Problèmes 

 

Voici quelques problèmes que j'ai répertorié, sans que je puisse véritablement mettre un ordre de numérotation. . les textes sous chaque problème posé sont de longueur inégale. Ils pourront être complétés plus tard. Mais Certains ont déjà été traités en partie.

 

Problème 1 :L'inconscience et la non estimation des services que nous rend l'Etat.

 

Dans nos ressources, on compte tout ce que nous prélève l'Etat, mais on ne compte pas tout ce qu'il nous « donne » en termes de services et qui coûte de l'argent. On ne compte pas le montant des services de l'Etat dans nos ressources (Aides de toutes sortes) Ces premiers à gueuler, si leur voisin leur demande de leur rendre tel service qui leur coûte de l'argent (sans compter la perte de temps...) ils leur demanderont de leur payer leur service. Or on considère que l'Etat doit donner gratuitement. C'est le Père Noël, sauf qu'on sait que le Père Noël, c'est papa et maman... et que les « cadeaux » ça coûte ! Combien dans l'esprit de covoiturage ont fait payer même à leurs proches des déplacements qui leur coûtait pas plus que s'ils avaient fait le trajet seul ou avec un auto-stoppeur à qui on rend service gratuitement, sous prétexte de contribution à l'usure de leur véhicule, comme si d'être une personne de plus augmentait celle-ci... Moi j'en ai connu qui sont dans la rue à crier leur colère et qui m'ont fait payer chaque déplacement avec leur voiture alors que je vivais avec le RSA. J'ai même vu une bataille au centime près pour payer un emplacement de voiture au camping.

 

Problème 2 : la richesse trop liée à l'avoir matériel donc à l'argent au détriment des richesses humaines trop peu valorisées.

 

Combien font une tête d'ahuri si on leur dit qu'on a été à tel endroit et que ça été riche en rencontres (et je ne vous parle même pas si les rencontres en question sont celles de « pauvres » comme ça été mon cas au sein de l'association ATD Quart monde où les «pauvres eux-mêmes oeuvrent pour leur dignité et sortir de la grande pauvreté où ils se trouvent, et reçevant de la part d'autrui si peu de considération, voire de la moquerie et du mépris.)

 

Problème 3 : Le mimétisme.

La comparaison de ce qu'on a avec ce qu'a un autre (richesse matérielle, talents, partenaire, etc.). Le mimétisme a des échelles variables qui va de la jalousie envers son frère, à celle d'un voisin puis au sommet à celle des riches en tant que classe à abattre pour certains dans la « lutte des classes ». La comparaison avec l'envie, la convoitise, sont source de la plupart des discours anti-riches, tout en jouant au loto... Une grande partie du peuple se plaignant sans cesse a cet état d'esprit qui va jusqu'à la haine des riches.

 

 

Problème 4: l'intérêt personnel passe avant les intérêts communs.

 

On veut bien un intérêt commun du moment qu'on ne sacrifie pas une partie de notre intérêt personnel (niveau de vie, confort, loisirs).

 

 

Problème 5 : On confond trop souvent nos besoins avec nos désirs et nos envies, l'essentiel et le superflu.

 

Cela est exacerbé par la société de consommation qui flatte sans cesse nos bas instincts : l'avoir. Avoir le dernier modèle d'une console de jeu, par exemple. Combien de parents « pauvres » s'en sortiraient mieux s'ils faisaient la différence entre leurs besoins et leurs envies, leurs désirs, entre l'essentiel et le superflu. Combien considèrent comme normales telle ou telles dépenses juste parce qu'on a perdu la notion de l'essentiel? Combien de parents cèdent aux grosses demandes de leurs enfants en termes d'acquisitions, voire les trouvent normales de les satisfaire: cadeaux d'anniversaire, Noël, autant d'occasions pour satisfaire leurs désirs mais dépassant le budget familial, ou combien cèdent sous pression de leurs enfants qui piquent des crises jusqu'à obtention du dit objtet, ces enfants eux-mêmes sous pression des autres enfants considérant qu'il faut tel objet pour se faire accepter du groupe ? D'autre part, même si ces problèmes liés à la difficulté d'être pauvre, combien de « pauvres » ont un budget conséquent pour l'alcool, le tabac  ou la drogue?

 

 

Problème 6 : On veut des solutions, mais on refuse de réfléchir et de se remettre en question.

Plus on est inculte plus on veut se donner raison par la seule force de conviction d'avoir raison. Avant, un homme respectable c'était celui qui savait, qui avait une opinion à laquelle il restait fidèle jusqu'à sa mort, refusant donc tout dialogue, toute opinion adverse et la combattant même pour les plus pugnaces, pour ne pas dire les plus cons et ce fonctionnement perdure beaucoup, surtout dans les campagnes, là où on cultive le plus, mais où on se cultive le moins. « La science nous prouve qu'on vient du singe ? Je continue de croire et d'imposer au maximum cette croyance que l'Homme a été créé par Dieu comme le dit la Bible, au sixième jour de la Création. » Pourtant, si on avait observé objectivement nos comportements avec ceux des grands singes, on aurait pu en déduire que l'homme vient du singe sans qu'aucun fossile ne vienne étayer cette thèse, mais cette seule conscience nous poussant à investir des recherches dans ce sens. Mais l'homme globalement est un animal plus inconscient que conscient (la preuve!), et pétrie de croyances... (il s'en est fallu de peu pour qu'on sache la vérité de nos origines à l'époque de Socrate qui a dit « connais-toi toi-même », mais on croyait en la création de Zeus et à tant de dieux) voilà la vraie cause, accentuée par son orgueil, de ce que l'homme n'ait pas su dès les premières civilisations qu'il venait du singe, ou du moins d'admettre qu'il en était le neveu éloigné, mais si proche... La Connaissance est l'inverse des croyances. Connaissance vient avec Conscience et les croyances de toutes sortes (inconscient de notre « pensée magique » qui en sont à l'origine y font souvent obstacles. Avoir des croyances est inévitable, mais sachons bien les choisir car ce sont des armes redoutables qui peuvent avoir des conséquences désastreuses. En fait combien de drames, de tragédies dans l'Histoire qui n'ait une croyance comme Mère ?

 

Problème 7: l'Homme est un primate. 

J'en ai assez parlé plus bas et sous ce texte il y a de nombreux documents trouvés qui en traitent. Mais oui, cela est peut-être le problème numéro 1 d'où découle tous les autres, et on peut grandement limiter les dégâts dûs à ce problème dont on est pas la cause en ayant conscience de ce que nous sommes.

 

 

LA RICHESSE DES « PAUVRES »

 

Ce texte, je l'ai écrit suite à mon passage à un évènement de ATD Quart Monde. Il comporte quelques digressions car j'ai une pensée arborescente, comme un singe qui passe de branche en branche. Ce fonctionnement atypique par associations d'idées fait que je n'arrive pas à structurer comme font la plupart: "grand 1, grand A, petit a." Il faut se laisser emporter ou ne point s'engager.

 

 Enfant, mes frères et moi avons maintes fois passé des heures absorbantes et excitantes à jouer à ce jeu de société appelé « Richesses du monde ». Tout était basé sur l'appropriation de matières premières dans le monde entier. Il n'y a pas de jeu plus primaire, plus primitif, plus primateux si je puis dire. Depuis le néolithique et même avant à moindre mesure, l'homme a convoité et cherché à s'approprier les biens d'autrui. La conquête de territoires (les premiers étaient de chasse... ) était synonyme entre autres d'appropriation de ses richesses.

On a joué à ce jeu « innocement » sans savoir qu'il n'avait rien d'innocent, qu'il conditionnait notre psychisme selon un modèle très primaire lié à notre condition d'homme, c'est à dire de primate avec ses particularités qui nous distinguent pourtant de manière notable de tous les autres singes et en particulier de nos plus proches parents, les grands singes (et plus particulièremet les chimpanzés et les bonobos), cela est tangible notamment par une capacité de réalisations hallucinantes, son commerce, etc., mais fondamentalement il a le même fonctionnement avec tout ce que cela comporte en termes de lutte de pouvoir, de mimétisme, etc.

Sauf que dans une tribu, avoir un grand cheptel ou porter beaucoup de bijoux est mieux respecté et considéré (signe de prestige), on convoite davantage le cheptel de la tribu d'à côté et rivale, à qui on vole volontiers (d'après mon souvenir d'un documentaire parlant de tribus africaines). Nous on méprise le riche et on l'envie sur notre propre territoire. Beaucoup de riches sont partis ailleurs parce qu'on n'aime pas les riches en France. On ne pense pas que plus il y a d'argent sur un territoire, même si le plus gros est concentré en quelques mains, plus il y a de redistribution possible. Plus le gâteau est gros, plus les miettes qui tombent par terre sont grosses (qui n'a jamais observé le nombre de nourriture qui tombe inévitablement par terre lors d'un repas ? Cela est exponentielle à la grandeur du repas, voire du festin. Les grands dominants chez les humains ne sont pas très différents des grands dominants chez les grands singes. Mais, même sans cela, qui n'a pas observé dans une maisonnée ayant deux chats, que l'un des deux, le chef, se servait toujours en premier et que l'autre mangeait ce qu'il restait après avoir attendu son tour ? Le chat subordonné est-il pourtant mort de faim ? Certes cela peut paraître terriblement injuste et inéquitable, et même humiliant, mais si on considère l'Homme dans ce qu'il est, un primate, et plus globalement un animal, ce qui nous rapproche aussi des chats... on se rendra compte que la plupart des oppositions au chef sinon toutes sont faites par des dominants eux-mêmes et la lutte de pouvoir est terrible, même si chez l'homme elle est plus polie... Politique oblige ! Et on peut être certain qu'un homme qui veut le pouvoir et qui est que dans l'avoir matériel, même s'il est parti de très bas, même s'il est issu du peuple, des pauvres, eh bien s'il réussit, ce sera une catastrophe. Un «pauvre » s'il est en plus limité intellectuellement, dans la communication etc. bref s'il n'a pas les compétences requises pour diriger un pays se fera soit manipuler s'il a un don médiumnique dans la parole et qu'on le pousse à s'en servir pour manipuler les foules (ex : Hitler), soit il se fera vite évincé.

Tout ce que je dis là ne veut pas dire qu'il ne faille pas chercher plus d'égalité, mais l'égalitarisme qui consiste à dire que tout le monde devrait avoir le même salaire est intenable. Imaginez l'architecte de Notre-Dame de Paris. Aurait-il été juste qu'il soit payé au même salaire que chacun des ouvriers ayant participé à sa réalisation, même si certains ont payé de leur vie en raison des grands risques liés au métier du bâtiment ? C'est la différence qui créér la valeur, et donc la différence de salaire aussi. Devant l'égalité prônée par l'égalitarisme, on perd tout sens de la valeur. Il faut une échelle de valeur. Il faut une hierarchie. D'ailleurs il faut voir la société humaine à l'image de l'objet qu'on nomme une échelle. Il y a un haut et un bas. Et entre les deux différents degrés, et chaque degré a autant de valeur en soi, car allez monter une échelle où il manque un degré ! Tout le monde a sa place, le « riche » comme le « pauvre », et il faut apprendre au « pauvre » à ne pas envier le « riche » qui a souvent une situation moins enviable. C'est comme les patrons d'entreprise, on les décrie, on les envie, mais si on était à leur place, on se rendrait compte que ce n'est pas très enviable. C'est énormément de charges, de responsabilités. Certes ils ont les capitaux, mais sans eux pas d'emploi. On devrait davantage apprendre à être content de ce que l'on a quand on a de quoi vivre décemment, qu'on est pas dans la survie.

 

Objectivement « riche » c'est « abondance de... » De quoi ? En dehors du fait que la richesse est un terme positif renvoyant à une image positive, c'est là qu'intervient la subjectivité et nos visions de nous-mêmes, des autres,  du monde. Or dans nos sociétés, lorsqu'on parle de richesse c'est essentiellement celle liée à l'avoir matériel, à l'argent. Une abondance de créativité (en premier lieu celle artistique qui renvoie une image positive), une abondance d'amour, une abondance de bonté, une abondance de patience, une abondance de connaissance (se connaître soi-même) et de savoirs

(encyclopédie, Trivial Pursuit...), etc. tout cela qui constitue une autre richesse qu'on peut qualifier la « richesse spirituelle » (richesse de l'esprit, richesse de qualités humaines et richesses du cœur), tout cela qui échappe au chiffrable et au rationalisme exacerbé est relégué au second plan, voire déconsidéré pour ne pas dire dévalorisé, quand cette vision perverse pervertie notre vision de ce qu'on appelle les « pauvres ». « Heureux les pauvres d'esprit ».... le Royaume leur appartient ! Aurait dit Jésus-Christ. Il leur appartient surtout de rester pauvres au Royaume de la Pauvreté, de la Misère. Il est vrai que tous n'ont pas des capacités intellectuelles (et d'ailleurs on a trop valorisé ces capactités en dénigrant la pauvre ménagère, le pauvre ouvrier agricole, alors que sans eux on ne peut pas vivre), mais beaucoup de ces pauvres sont considérés à tort comme incultes et surtout ne désirant pas se cultiver, or cela est un grave préjugé. J'ai depuis longtemps pensé que ce n'était pas parce qu'on était agriculteur qu'on devait être inculte pour autant, et c'est valable pour ce qu'on appelle les « pauvres ».

J'ai vécu longtemps avec le RMI, puis avec le RSA, j'ai donc été « pauvre » selon la définition qu'on s'en fait, sans en avoir conscience vraiment, car si je vivotais, si mes fins de mois étaient souvent difficiles et que j'ai creusé mon budget au point que j'ai failli me retrouver à la rue (étant perdu face à l'administration...), je me suis toujours considéré riche de plein de choses et en particuliers de tous mes dons artistiques, toutes mes créations (écriture littéraire, dessins, peintures, sculptures et maintenant chansons). A une époque où j'avais un emploi à mi-temps (CES) et où je vivais encore chez mes parents en échange d'une petite pension, oui entre vingt et presque trente ans, j'avais une telle boulimie de lecture et un tel amour pour la collection La Pléiade que j'ai mis une grosse partie de mon budget dans la l'achat de livres de cette prestigieuse collection, cela a été un choix raisonné et une dépense raisonnable par rapport à mes moyens. J'étais donc aussi riche de livres de la Pléiade, mais ce n'était pas pour la parade, l'essentiel était centré sur l'enrichissement de mon esprit tout en y associant le plaisir tactile du papier Bible et même celui olfactif (je différenciais chaque auteur par le pafum unique du livre contenant ses œuvres). Disons-le maintenant et je l'ai découvert qu'assez récemment, à ma quarantaine, que j'avais un profil atypique, c'est à dire « Asperger » ou autrement dit « surdoué », « Haut Potentiel », comme mes auteurs favoris, Rimbaud en premier.

Je repense à un passage du Colosse de Maroussi de Henri Miller, ce roman transmet son voyage en Grèce en 39-40, à une époque où il y avait la guerre et globalement une bien plus grande pauvreté qu'aujourd'hui. C'est en lisant ce roman que j'ai eu envie d'aller en Grèce et c'est ce que j'ai réalisé en 2001, parti quelques jours après l'attentat du 11 septembre, et avec mon seul RMI comme ressource. De tout les écrits de cet grand écrivain américain, et j'en ai lu une très grande partie, c'est ce passage que je garde prioritairement en mémoire tant il m'a marqué, et ce n'est pas la première fois que je le cite. 

 

« Et que trouvez-vous à la Grèce, qui vous fasse tant aimer ce pays ? demanda quelqu'un.

Je souris.

  • Sa lumière et sa pauvreté, répondis-je.

  • Vous êtes un romantique rétorqua celui qui avait parlé.

  • Oui, dis-je. Je suis assez fou pour croire que l'homme le plus heureux sur terre est celui qui a moins de besoins. Et je crois aussi que, lorsqu'on a une lumière comme celle que vous avez ici, toute laideur s'efface. Depuis que je suis dans votre pays, j'ai compris ce qu'il y a de sacré dans la lumière : pour moi, la Grèce est une terre sacrée.

  • Pourtant vous avez vu à quel point les gens sont pauvres, dans quelle misère ils vivent ?

  • J'ai vu pire misère en Amérique, répondis-je. Il ne suffit pas d'être pauvre pour être misérable.

  • Vous pouvez vous permettre de dire cela parce que vous avez assez de...

  • Si je peux me permettre de le dire, c'est que toute ma vie, j'ai été pauvre, répliquai-je. Et je le suis toujours ajoutai-je. J'ai juste assez d'argent pour rentrer à Athènes. Une fois rentré, je devrai penser à m'en procurer d'autre. Ce n'est pas l'argent qui me soutient – c'est la foi que j'ai en moi-même et mes propres forces. J'ai l'âme millionnaire – peut-être est-ce cela le meilleur de l'Amérique : cette conviction qu'on remontera toujours la pente.

  • Oui, oui, dit Tsoutsou en battant des mains. C'est ce qui est étonnant chez vous autres américains : vous ne savez pas ce que c'est que la défaite.

    Il remplit les verres et se leva pour porter un toast. A l'Amérique ! Vive l'Amérique !

  • A Henry Miller ! dit un autre. Pour sa foi en lui-même. »

 

 *

Quelques notes en prolongement de mon texte:

 Je suis intimement convaincu de la nécessité d'éduquer le peuple par la connaissance de l'Homme (Homo Sapiens sapiens) qui passe fondamentalement par l'antropologie et la primatologie, cela nourri aussi par l'éthnologie, la connaissance des religions, de l'histoire, de la philosophie, etc. en faisant des connexions entre elles, en faisant des correlations, cela dès l'école primaire où il pourrait y avoir des cours d'éveil comme il y en a pour l'anglais.

Les pauvres d'aujourd'hui plus riches que les pharaons et Crésus lui-même : ils sont plus riches de connaissance, de savoirs, ils sont riches de milliers d'années d'histoire en plus, d'inventions, de découvertes, de grandes créations artistiques, etc.

« Pauvre », certains voudraient voir ce mot supprimé, mais ce n'est pas une solution, les mots qualifient des choses correspondant à des réalités, ce qui importe c'est de donner le sens du relatif aux mots « riches » et « pauvres ».

 

 

DOCUMENTS 

 

 Cela contient beaucoup de collage d'articles trouvés, beaucoup d'autres liens de mes recherches dans différents domaines qui ont été traités. C'est très fouillis, c'est une farfouille. Elle contient aussi quelques notes personnelles ici et là. C'est à picorer à sa guise, je donne tout cela à titre informatif. Et tout comme ce qui précède pourra être retravailler ultérieurement. C'est un chantier.

 

 

29 11 18

 

Marcon va dans la bonne direction d'après Michel Pébereau

 

https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/audio/bfm-2811-12h-l-heure-h-l-interview-de-michel-pebereau-445912.html

 

*

Pourquoi il est impossible que Macron démissionne.

https://www.linternaute.com/actualite/politique/1445937-macron-pousse-a-la-demission-pourquoi-c-est-impossible/

 

 

 

 

ANTHROPOLOGIE - PRIMATOLOGIE

 

 

COMPARAISON ENTRE COMPORTEMENT DES SINGES ET DES HUMAINS :

 

https://www.hominides.com/html/references/singe-en-nous-frans-de-waal.php

 

livre « Le singe en nous » de Frans de Waal

« La politique du chimpanzé »

 

Franz de Waal interviewé sur France Inter.

 

https://www.youtube.com/watch?v=m5a7BwlznQU

Voir à partir de 36,50 min

concombre et raisins

comparaison «grand singe gilet jaune »

 

Un chimpanzé qui reçoit un raisin va le refuser parce que l'autre reçoit aussi un raisin.

 

 

 

 

SINGE ET POLITIQUE :

 

 

De l'art de l'épouillage en politique et dans les affaires

 

 

Le paléoanthropologue Pascal Picq nous raconte comment les singes, et en particulier les chimpanzés ont développé d'étonnants talents politiques. De quoi donner à nos candidats à la présidentielle une leçon de primatologie politique. Et aux managers des clefs pour leurs équipes. Bienvenue dans la planète des singes.

On le sait, l'homme descend du singe. En fait, non, c'est un singe. Ou plus précisément un frère d'évolution. Voilà une précision lourde de conséquences que Pascal Picq, tombé en primatologie aux Etats-Unis dans les années 1980, a décidé d'établir. Depuis de nombreuses années, ce professeur au Collège de France se promène en habitué dans la planète des singes, notamment les grands. Au point qu'il a élargi le champ de l'éthologie en étudiant l'art politique chez les chimpanzés, les plus démoniaques de l'espèce . S'ils n'ont pas lu « Le Prince » de Machiavel, ils n'en restent pas moins capables de développer des stratégies d'alliance pour prendre le pouvoir et le conserver tout en gérant les affaires, non pas de la Cité, mais du groupe et de son territoire. « C'est un art qu'ils pratiquent sans langage, ce qui ne veut pas dire sans communication », explique Pascal Picq, auteur de « L'homme est-il un grand singe politique ? » (Odile  Jacob ). A l'heure où la communication non verbale occupe de plus en plus de place dans les commentaires des politologues, l'observation des chimpanzés, maîtres en épouillage, révèle que les racines de la politique sont plus anciennes que l'humanité. « Ce qui nous ramène bien au-delà des calendes grecques et permet de s'interroger sur des évidences comme l'importance de la force physique, le rôle prétendument secondaire des femmes ou encore les privilèges sexuels des mâles envers les femelles », souligne le paléoanthropologue, presque goguenard. Charles Darwin en son temps avait ouvert la voie dans « la descendance de l'homme et la sélection liée au sexe » (1871) en observant que nos aptitudes à la politique provenaient des instincts sociaux des mammifères et des singes. Un siècle plus tard, on en sait plus grâce à l'éthologie, la psychologie comparée et les sciences cognitives. Le dominant doit adopter les attitudes inhérents à sa position

A l'évidence, tant hier sur l'Agora à Athènes qu'aujourd'hui sur les chaînes de télévision, la maîtrise des subtilités langagières de la rhétorique est nécessaire pour imposer un discours politique convaincant. Mais pas seulement. « L'Agora s'étant effacée devant des écrans de télévision aussi plats que les discours et les programmes où les leaders ne font plus l'opinion mais la suivent. On revient à de la politique sans « logos » », écrit Pascal Picq. Ce fin observateur des singes s'est forgé une conviction : une campagne électorale ne se gagne pas sans une bonne pratique de l'épouillage. Ainsi, un chimpanzé mâle voulant accéder au sommet de sa hiérarchie s'évertue dans un premier temps à s'assurer du soutien des femelles, le plus souvent en entretenant des relations aimables, parfois par intimidation physique si nécessaire. Il les épouille, partage volontiers la nourriture et assure leur protection. Puis il en fait de même avec les autres mâles, sans manquer de respect au dominant. Mais une fois ses relations avec les femelles et les autres mâles solidement établies, il va défier le mâle dominant. « Avec le partage de la nourriture, l'épouillage est donc le principal moyen de se construire des alliances », explique le scientifique. C'est d'ailleurs ce que font nos candidats lorsqu'ils se rendent sur les places de marchés, mais avec moins de talent. Car si l'on considère, à l'instar de Pascal Picq, que l'essentiel réside dans les attitudes, les mains serrées, les embrassades, et les attouchements, nos politiques ne sont pas tous, loin s'en faut, préparés aux bains de foules. Si Edouard Balladur serait allé « tâter le cul des vaches » à la Chirac, il aurait eu plus de chances de battre son ami de trente ans aux élections de 1995. A l'inverse, une partie du succès de Ségolène Royal est venue de sa capacité d'écoute et de créer du lien. Certains sont donc plus doués que d'autres, Chirac restant le maître incontesté de l'épouillage. Giscard était parti d'un bon pied, mais « ses tentatives d'épouillage ont piqué au vif des classes populaires qui, quitte à être cantonnées à la place que leur accorde la société, préfèrent au moins qu'on les y laisse tranquilles. Quand Giscard s'est invité dans une famille dont le père était éboueur, ce n'est pas passé. Pire, quand Sarkozy a déboulé dans une cité avec service d'ordre, cela a soulevé de la colère, violation d'un espace vital propre à tout mammifère », analyse ce fils d'ouvrier, pur produit de la méritocratie républicaine. 

Selon lui, en voulant désacraliser la fonction présidentielle, Nicolas Sarkozy a effacé sans garde-fou toute les formes symboliques de reconnaissance du pouvoir. Et de rappeler que chez les Chimpanzés, comme chez toutes les espèces, le dominant doit adopter les attitudes et les comportements inhérents à sa position : port de tête et des épaules qui donnent plus de prestance et de puissance, poils hérissés, déplacements sans précipitation, contrôle des expressions faciales et des mimiques, gestes modérés, des interventions circonspectes dans des moments importants. « Sarkozy reste un enfant de l'ère télévisuelle dont les codes violent tous les fondements les plus élémentaires de l'anthropologie et de l'éthologie », souligne le professeur du Collège de France. A commencer par les relations de réciprocité qui deviennent très précieuses lors des conflits. Quand un chimpanzé se trouve menacé, il tend le bras paume ouverte vers le haut pour solliciter l'aide de son ami. S'il peut compter dessus, il commence alors à défier le dominant, d'abord en respectant de moins en moins les signes de salut et de domination formelle, puis en multipliant les provocations, tout comme Sarkozy face à Chirac au cours de l'élection présidentielle de 2007. Mais là où le nouveau président aurait dû mieux suivre la stratégie d'alliance de ses frères d'évolution, c'est en répondant aux attentes de ses obligés, ceux qui l'on aidé à accéder au pouvoir, au risque sinon de voir les alliés d'hier devenir les rivaux de demain. Quand rancoeurs et rancunes s'accumulent, provoquant instabilité, conflits et revirements hiérarchiques, chez les chimpanzés, on en termine par le meurtre du chef sans autre forme de procès. Pascal Picq sait de quoi il parle : il en a été le témoin quasi fortuit. En 1998, venu filmer un documentaire au Zoo d'Arnhem en Hollande, il voit en direct le malheureux Ayo, numéro deux briguant la place de chef suprême, se faire agresser par ses congénères pour n'avoir pas su bien respecter le lien de demi-sang qu'unissait le numéro un et le numéro trois. Une agression qui donnera son nom au film : « Du Rififi chez les Chimpanzés », et un tournant majeur dans sa compréhension des relations de pouvoir. Faire un détour par les singes pour mieux comprendre les humains

Bon vivant, et sans doute épouilleur à ses heures, Pascal Picq aime secouer le cocotier : « Un cours d'éthologie politique ne serait pas mal venu à la place de toutes ces salades diététiques et insipides des communicants. Le fait que les Chimpanzés se comportent de la sorte nous renvoie à l'impérieuse nécessité de repenser la politique et la violence dans une perspective qui dépasse les seules sociétés humaines dites civilisées en se dégageant des divisions obsolètes entre sauvages, barbares et civilisés. C'était bien le message du film « La Planète des singes » de 1968 ». Pour autant, notre « animal professeur » donne du fil à retordre à plusieurs chapelles. A commencer par les adeptes d'une sociobiologie, certes quelque peu passée de mode, qui défendait des théories hiérarchiques fondée sur le biologique pour justifier les exclusions sociales. Mais aussi les sciences humaines encore très rétives à l'apport des avancées de la biologie et sourdes à l'éthologie. « Est-ce porter atteinte à la dignité de l'homme que de chercher à dégager en quoi il partage certains comportements sociaux et cognitifs avec ses frères d'évolution ? » Il ne s'agit pas de réduire l'homme à une portion de chimpanzé, mais de faire un détour par les singes pour mieux comprendre certains comportements humains à l'?uvre dans les stratégies d'accession au pouvoir politique. Après tout, si en singeant d'Alembert, nous pouvons dire que « la politique est l'art de tromper les Chimpanzés », notre narcissisme en souffrira un peu mais nos débats y gagneront largement en sérénité.

 

https://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20120426trib000695669/de-l-art-de-l-epouillage-en-politique-et-dans-les-affaires.html

 

Qui va prendre le pouvoir ? Les grands singes, les hommes politiques ou les robots (de Pascal Picq, 2017)

 

 

Le paléoanthropologue Pascal Picq analyse dans ce livre les rapports entre les hommes politiques, les grands singes et les robots et porte un regard scientifique sur le monde politique en général. 

En quoi les singes et les grands singes appelés à disparaître peuvent-ils nous instruire sur notre monde de plus en plus urbanisé ? Comment l’homme, qui a éliminé les grands singes et créé les robots, va-t-il gérer ces nouvelles intelligences pour sa propre évolution sociale ? « Ma réponse d’éthnologue et de paléoanthropologue est qu’il nous faut d’abord comprendre les intelligences naturelles qui accompagnent notre évolution, à savoir celle des singes et des grands singes. Sinon nous serons les esclaves des robots » écrit Pascal Picq.

L’auteur nous entraîne à la découverte des différentes espèces qui ont inventé des réponses adaptatives pour des questions qui sont au cœur des grandes mutations actuelles que ce soit le rapport à l’économie, à la redistribution, à la gouvernance, à l’écologie… Il interpelle nos systèmes politiques et quelques unes de nos personnalités politiques rappelant la crise anthropologique majeure qui avait déjà été anticipée il y a cinquante ans par Pierre Boulle, auteur notamment de « La Planète des singes », mais qui s’accélère grandement.

Il explore les origines très lointaines de la politique que nous partageons selon lui avec nos frères d’évolution, les chimpanzés, « l’autre animal politique au sens d’Aristote ». « Le niveau des débats politiques a énormément baissé ces dernières années. Or, à partir du moment où le discours n’est plus porteur de programme, d’espérance, il ne reste plus que le comportement. Et si on fait de la politique sans le langage, on revient chez les chimpanzés, chez qui on observe beaucoup de traits liés à la politique – luttes d’influence, coalitions, trahisons – mais où l’on retrouve également beaucoup de figures, comme celle du fourbe, du magnanime ou du tyran… Plus profondément, je voulais aussi toucher aux grandes questions induites par la politique : la domination, le partage, la solidarité, l’échange, l’ éducation… Et dans la mesure où les singes sont bien plus humains que nous ne l’imaginons, nous avons beaucoup à gagner à mieux les connaître » écrit Pascal Picq.

L’auteur détaille enfin la vague du numérique, la robotisation, l’intelligence artificielle, les objets connectés, tout ce qu’on appelle l’ubérisation qui bouscule dans ses fondements nos sociétés dont les valeurs reposent sur le travail, le salariat, la production de biens, de richesses et des services, et les différentes formes décidées par nos choix politiques. « Nous sommes face à une situation inédite depuis l’époque des Lumières puisque tout change, mais sans vision de progrès, sans construction idéologique capable de s’opposer au retour des fondamentalismes de toutes obédiences » souligne-Pascal Picq. Le danger n’est pas celui des robots, comme dans Terminator,  c’est le fait que nous allons nous engager dans une paresse intellectuelle et physique. « Les robots ne vont pas prendre le pouvoir, mais si, en raison de la facilité apportée par l’intelligence artificielle, nous cessons d’être actifs physiquement et intellectuellement, nous allons nous mettre nous-mêmes en état d’esclavagisme, de dépendance. C’est ce que La Boétie appelle la servitude volontaire. » martèle Pascal Picq. Si on laisse les robots prendre trop de place, si on s’installe dans la paresse physique et intellectuelle, alors on se prépare un monde dans lequel on va à notre perte explicite-t-il. « Ce ne sont pas les robots qui vont prendre le pouvoir, comme les singes dans le roman, c’est nous qui allons le leur donner. Passivement. »

Cet ouvrage étayé scientifiquement est agrémenté par l’humour de l’auteur qui  fait passer imperceptiblement des messages appropriés. Un livre captivant et délectable.

http://www.revuepolitique.fr/qui-va-prendre-le-pouvoir-les-grands-singes-les-hommes-politiques-ou-les-robots/



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CHIMPANZÉS, LES GRANDS SINGES, L’HOMME ET LE CAPITALISME

Jeudi, 21 Février, 2013

Décidément, les grands singes font la une : orangs-outangs à la Géode, double page du Monde sur nos « si proches cousins », et voici ­Chimpanzés de Disney. On est comblé. Un peu perplexe, aussi.

S’agit-il d’instruire en émerveillant ? Bien. D’aider au sauvetage d’espèces menacées ? Bravo. Mais en vérité, il y a plus. Depuis des années, on s’efforce de nous mettre une idée en tête : entre les grands singes et nous, la frontière s’efface. Ce Chimpanzés y va carrément. Jadis un évêque disait à un grand singe : « Parle et je te baptise. » Disney l’a fait : par la voix du commentateur, nous entendons l’imaginaire langage intérieur (sic) d’un jeune chimpanzé, du coup « baptisé Oscar », comme dit le prospect... Scénario et voix off visent sans cesse à nous le faire conclure nous-mêmes : humain comme un grand singe ! Comme nous, ils ont des outils, transmettent une culture, se font la guerre, et ne trouvent le bonheur que dans l’affection familiale.

L’histoire touchante dudit Oscar – sa mère est tuée, il va mourir, mais sera sauvé par son « grand-père Teddy », mâle dominant qui l’adopte –, Disney nous l’affirme, c’est une ­
« histoire vraie ». Admettons. Le curieux est que c’est à peu de chose près le scénario de Bambi... Mais ici nous ne sommes plus dans le dessin animé, nous sommes dans le film animalier : ce n’est pas Disney qui invente, non, c’est vrai de vrai. Aussi vrai qu’il « s’appelle Oscar », comme il est dit d’entrée...Que cherche-t-on, en vérité ? À faire du profit en captivant ? Sans nul doute. Mais ne sous-­estimons pas Disney : tout ça propage une vision du monde qui n’a rien d’innocent. Et qu’on connaît depuis des lustres.

 

La mystification des « propres de l’homme »

Car elle est au cœur de la bibliographie sur les primates, depuis les observations de Jane Goodall (qui dialoguait avec le public à l’avant-première de Chimpanzés) et des écrits de spécialistes, comme Pascal Picq, jusqu’à d’intarissables repiquages médiatiques. Et que disent-ils, ­par-delà leurs nuances ?

Ceci : on a cru expliquer l’immense différence de destin entre Homo sapiens et les grands singes en invoquant des « propres de l’homme », capacités comportementales supposées n’appartenir qu’à l’individu humain : usage d’outils, transmission culturelle, respect de normes, langage... Or, plus nous découvrons la vie sauvage des grands singes, plus nous constatons que rien de cela ne leur est étranger. Les chimpanzés usent d’outils, initient leurs petits, respectent l’autorité des dominants... Conclusion : où sont-ils donc, ces fameux « propres de l’homme » ? Entre ces primates et nous, la frontière est un préjugé. Le film de Disney en rajoute. Un « propre de l’homme » résiste : le langage ; à ses chimpanzés, Disney fait cadeau du langage intérieur et du nom propre, artifice filmique qui à soi seul est scientifiquement disqualifiant. Ce film va tromper les enfants, on l’a vu déjà lors de l’avant-première (l’un d’eux a demandé : « Pourquoi il s’appelle Oscar ? »).

Montrons bien la mystification. On croyait expliquer l’abîme entre eux et nous par des propres de l’homme individuel, or on n’en trouve guère, donc « la frontière s’efface ». L’explication supposée du fait ne tenant pas, le fait s’évanouit ! Cela s’appelle un sophisme. La vraie conclusion, Marx la donnait il y a bien longtemps : ce qui fait de nous les humains que nous sommes devenus, ce n’est pas en effet un propre « inhérent à l’individu pris à part », c’est « l’ensemble des rapports sociaux » (1) enracinés dans une activité que ne pratique absolument aucune espèce animale : la production sociale des moyens de subsistance. Dans un gros livre sur nos origines, Pascal Picq écrit que pour Engels la différence entre les singes et nous « c’est l’outil » (2), formule qu’il a beau jeu d’écarter. Or c’est parfaitement faux, il n’est que de lire : ce que met en relief Engels, comme Marx, c’est le rôle non de l’outil mais du travail – un mot que bien étrangement Pascal Picq ne prononce pas. Ce qui fait frontière entre les grands singes et nous, ce n’est pas une série de propres individuels mais un gigantesque propre social : le cumul historique continu de productions collectives.

Pourquoi donc la primatologie semble-
t-elle ne pas le voir ? C’est qu’elle est dominée par un dogme anglo-saxon : l’individualisme méthodologique, suivant lequel tout fait humain doit s’expliquer à partir de l’individu naturel, à l’exclusion de toute donnée supra individuelle. Voilà l’idéologie dans laquelle baigne le Chimpanzés de Disney, comme tant de films animaliers. L’attention va au côté naturel des choses, certes de première importance. Nous sommes originairement des animaux, grande vérité matérialiste ; les chimpanzés sont nos proches cousins, on le sait depuis Darwin ; et qu’il y ait chez eux des « germes » de comportements comme la confection d’outils, Marx le disait déjà en clair dans le Capital. Mais on laisse dans l’ombre tout l’autre côté, qui est décisif : ce qui a produit le passage d’Homo sapiens au genre humain civilisé, ce n’est pas la nature mais l’histoire sociale.

Des chimpanzés au néolibéralisme

On comprend bien alors les illusions, exploitées partout sans vergogne, que peut susciter la primatologie de terrain : elle incite à comparer terme à terme le chimpanzé et l’homme – où voyez-vous tant de différences ? Or, derrière l’homme individuel, il y a cet invisible qui crève les yeux : le monde humain sans lequel en effet nous ne serions guère autres que les grands singes. Dans Chimpanzés, on nomme sans complexe « marteau » la simple pierre avec laquelle sont cassées des noix. On efface ainsi l’abîme entre un donné naturel grossièrement approprié à son usage par un singe et un outil au fort sens humain du terme, techniquement sophistiqué parce que socialement produit. A-t-on jamais vu un atelier chimpanzé d’écorçage de branchettes pour pêche aux termites ? Est ainsi escamoté tout uniment le propre de l’humanité.

Or, je n’invente pas, cet individualisme méthodologique est le soubassement majeur de l’idéologie libérale : la société ne serait qu’une somme d’individus aux comportements inscrits dans la nature humaine, laquelle commande un ordre social inchangeable. Voyez Chimpanzés : dans le groupe il y a des dominants et des dominés, et tous ne survivent qu’en pillant le voisin. Ainsi le capitalisme est-il dans l’ordre naturel des choses.

Mais j’entends déjà l’objection : voilà bien ces marxistes qui veulent tout politiser ; Chimpanzés ne veut être qu’un divertissement, doublé d’une bonne action pour la sauvegarde d’une espèce magnifique. Cela, c’est la vitrine. Derrière, il y a la boutique. La preuve ? Voilà maintenant une bonne décennie que déferle dans tous les médias le thème « entre eux et nous la frontière s’efface », peut-on le nier ? Le film de Disney s’inscrit consciemment dans ce qui est bel et bien une campagne idéologique. Acte généreux en faveur des chimpanzés ? C’est encore la face visible, mais il y en a une autre. Derrière Jane Goodall, scientifique humaniste qui mérite respect même si on discute ses vues, il y a de tout autres profils. Tel Peter Singer, patron américain du Great Ape Project, projet richement financé de faire reconnaître les grands singes comme des « personnes », et qui est aussi idéologue du néolibéralisme acharné. Pour lui, « la vie d’un nouveau-né a moins de valeur que celle d’un cochon, d’un chien ou d’un chimpanzé », aussi a-t-il proposé d’euthanasier les bébés chétifs, ce qui allégerait bien les charges de la Sécurité sociale (3). Est-ce nous qui politisons ? Ce qu’il faut voir par-delà toute naïveté, c’est le terrible double jeu de cette campagne sur la prétendue disparition de frontière. Côté bavard : traiter humainement les grands singes – très bien ; côté muet : traiter bestialement les humains – nous y sommes en plein. Mais dans ces milieux-là, on sait enrober la pilule. Chimpanzés évoque ce que Michel Clouscard appelait le « capitalisme de la séduction »...

Et quant à sauver les chimpanzés, urgente obligation, que faire ? En accueillir quelques milliers dans des réserves protégées ? C’est mieux que rien. Mais Jane Goodall le dit elle-même : le drame de fond, c’est la déforestation galopante qui détruit leur milieu naturel de vie. Or à quoi tient-elle ? À la pauvreté des peuples concernés, héritage colonial ravivé par la prédation économique de l’Afrique (l’A-fric...), et à l’exploitation forestière sans foi ni loi par des sociétés privées. Est-ce politiser abusivement que nommer la cause ? On ne sauvera pour de bon les grands singes, ce trésor de la nature, qu’en mettant à la raison la sauvagerie planétaire du capital.

 

(1) Je cite ici la 6e des Thèses sur Feuerbach, écrites en 1845.

(2) Aux origines de l’humanité, Fayard, 2001, t. 2, p. 14.

(3) J’ai cité les textes et leurs références dans mon livre Qu’est-ce que la personne humaine ? La Dispute, 2006, p. 45-47.

 

https://www.humanite.fr/tribunes/chimpanzes-les-grands-singes-l-homme-et-le-capital-515833

 





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https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-planete-des-singes-100858

 

 

 

 

 

SUR ATD QUART MONDE :

 

https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2018/05/rapport-moral-2017-web.pdf

 

 

 

Aujourd’hui 4 décembre 2018, j'ai lu et souligné au crayon papier jusqu'à la page 32 le livre publié par ATD Quart monde : « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté (2016 Préface de Costa-Gravas), puis j'ai relu la première partie du chapitre X du livre «Révolution » (2016) de Emmanuel Macron, intitulé « Faire plus pour ceux qui ont moins » (p 135-140) et j'ai été étonné de la concordance de vision au point de penser que notre président connaissait bien ATD Quart Monde, au moins de manière livresque, médiatique.

 

Révolution :

 [...] à citer

 

 

7 Préjugés sur les Riches et l’Argent dont il faut qu’on se Libère (publication 2015)

by SARAH YAKAN

http://femmedinfluence.fr/prejuges-riches-argent/

 

 

 

 

 3. « Certaines personnes gagnent trop d’argent, alors que d’autres se tuent au travail pour récolter des miettes »



La plupart des gens voient l’argent comme un énorme gâteau qu’il faudrait se partager équitablement. Les revenus monstres des footballeurs, acteurs et chanteurs sont souvent décriés en comparaison du salaire des travailleurs moyens. C’est certes très humaniste, mais cruellement naïf. L’erreur est de juger les ouvriers comme de véritables bosseurs, et les autres comme des profiteurs. Il est tout aussi difficile de trouver la bonne idée, la matérialiser et la faire fructifier.

Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook devenu milliardaire, fait certainement beaucoup moins d’heures que le marchand de Tour Eiffel, mais a trouvé la bonne idée pour s’enrichir. Il a mis son travail au service de son intelligence, et non le contraire. L’argent n’est pas un gâteau, c’est un gros poisson qu’il faut se donner la peine d’aller pêcher. Et où, quand et comment sont les questions que vous devez vous poser pour l’attirer à vous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 PUBLIÉ LE 03 JANVIER 2018

LE SOCIOLOGUE SERGE PAUGAM : « DÉNONCER LES PRÉJUGÉS SUR LES PAUVRES »









Le sociologue Serge Paugam, co auteur du livre « Ce que les riches pensent des pauvres », s’inquiète du délitement du lien social. Dans les trois métropoles étudiées dans l’ouvrage – Delhi en Inde, Sao Paulo au Brésil et des quartiers très huppés de Paris et de la banlieue ouest – , les riches n’aiment guère les pauvres et ont peur d’eux. Interrogé par le  Journal d’ATD Quart Monde, Serge Paugam analyse cette défiance et prône un travail sur les représentations.

 

Qu’y a-t-il de commun dans ces pays ?

On retrouve les trois dimensions de la discrimination à l’encontre des pauvres, à des intensités variables.

La plus systématique est la création d’une frontière morale. Les riches vivant dans des quartiers ségrégués se constituent un entresoi afin de préserver ce qu’ils jugent être leur supériorité morale. A l’école notamment, leurs enfants ne doivent pas fréquenter d’autres catégories car ils risqueraient d’être contaminés par des habitudes culturelles – en termes de valeurs, de langage, de comportement… – considérées comme inférieures moralement.

La deuxième dimension est le caractère jugé indésirable des pauvres qui se traduit par la répulsion physique à leur égard. C’est beaucoup plus prononcé à São Paulo et à Delhi en raison de la proximité physique des pauvres – à São Paulo, de sa terrasse on peut avoir vue sur la favela. Les riches ont peur de la contamination physique : ils ne prennent pas les transports en commun, ne serrent pas la main d’un pauvre s’ils n’ont pas de gel pour se laver ensuite…

Les riches estiment également le pauvre dangereux car potentiellement criminel. Ils vivent dans l’angoisse d’être agressés, cambriolés – le taux de criminalité est effectivement très élevé à São Paulo mais moindre à Delhi et plus bas encore à Paris. Ils se protègent en permanence – voitures blindées, caméras vidéos, code barre pour entrer dans leur quartier, etc. A Delhi, les riches disent qu’ils circulent d’ île en île, d’une bulle à une autre.

La troisième dimension est liée au besoin des riches de justifier la pauvreté et, de façon plus générale, les inégalités. Elle renvoie au processus de neutralisation de la compassion. Les riches justifient la pauvreté de deux manières : soit ils considèrent qu’elle est naturelle – les pauvres ont moins de facultés que les autres – et que l’ordre social inégal est pour cette raison immuable, soit ils jugent que les pauvres sont moins méritants que les autres. Ils cherchent alors à démontrer, en contraste, l’exemplarité de leur trajectoire pour justifier leurs privilèges. Dans les deux cas, les pauvres sont infériorisés.

La France est tout de même moins touchée par ces phénomènes ?

En France aussi au 19ème siècle, la bourgeoisie éprouvait fortement ce type de répulsion physique. Mais cela s’est atténué avec les progrès sanitaires et les vaccinations.

Nous n’en sommes pas à ce niveau de recherche de sécurité. Il faut dire qu’en France, les pauvres vivent assez loin des quartiers de l’élite. Les riches savent en outre que l’État les protège. Les forces de l’ordre sont présentes dans leurs quartiers alors qu’en Inde et au Brésil, il faut payer des gardes privés.

Le caractère indésirable des pauvres est tout de même porté par des discours racialisants ou racistes de plus en plus présents – les pauvres sont ceux qui viennent d’ailleurs, qui ont une culture différente. La montée des idées du Front National a libéré la parole. Nous avons recueilli un discours anti Roms très fort. Les craintes hygiénistes et la peur d’être agressés resurgissent.

On se souvient de la mobilisation d’habitants du 16ème arrondissement de Paris contre l’ouverture d’un centre d’hébergement, avec la crainte de voir arriver des pauvres venus d’ailleurs, porteurs de maladies, qui vont regarder les richesses du quartier et vouloir s’en emparer…

Que faire pour dépasser cela ?

Notre livre interroge la question du lien social. Pour qu’il y en ait, il faut une certaine solidité du groupe d’individus ayant vocation à vivre dans la même société. Si l’on prend la métaphore de la colle, elle a bien pris dans les catégories supérieures. Une sorte de sécession est en train de se produire, qui menace le lien social.

L’issue tragique serait d’arriver à une société où l’on ne circule plus que d’une bulle à une autre, comme les Indiens et les Brésiliens quand ils se déplacent d’un quartier à un autre en voiture blindée, à une société où les espaces publics cessent d’être des lieux de rencontre entre les différentes couches sociales.

Comment parvenir à une société qui n’exclut personne ?

Permettre à chacun de trouver sa place implique de réfléchir sur les inégalités. À partir du moment où on les juge légitimes, on s’interdit de mettre en place des politiques permettant d’intégrer tous les groupes. En Inde et au Brésil, on trouve un discours de rationalisation des inégalités : elles sont tellement élevées que l’on considère que c’est la normalité et qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer car quoi qu’on fasse, on n’y arrivera pas.

Mettre en place des politiques sociales suppose de s’attaquer à cette rationalisation et de condamner un ordre social soi disant naturel. Pour bâtir une société où tout le monde a sa place, il faut un système de solidarité envers les plus pauvres, un système fondé sur la reconnaissance de l’égalité citoyenne face à l’ensemble des droits.

La période n’est guère favorable en France ?

Il y a en effet matière à être inquiet et l’on peut se demander si nous ne sommes pas en train de régresser.

Dans les années 80 et 90, au moment du vote de la loi sur le RMI (revenu minimum d’insertion, ancêtre du RSA) ou de la loi contre les exclusions, le climat social était très différent. L’idée prévalait que la nation avait une dette à l’égard des pauvres et qu’il fallait chercher collectivement des solutions.

Aujourd’hui, on se méfie des pauvres. On les trouve paresseux, on leur reproche de ne pas faire tous les efforts pour s’en sortir ou de recevoir trop d’aides. On met en avant leur responsabilité individuelle. Nous sommes dans une phase de repli : il y a moins de compassion, moins de volonté de justice sociale. On valorise plutôt la richesse, l’initiative individuelle et ceux qui réussissent.

Ce sera difficile de mettre en place des politiques de prévention et de lutte contre la pauvreté ?

On ne peut mener de telles politiques sans l’approbation du corps social. Si l’on ne fait pas l’effort de les justifier, de démontrer leur nécessité, cela ne réussira pas.

Dans les années 80, il existait des relais dans la société. Joseph Wresinski (fondateur d’ATD Quart Monde) avait remis un grand rapport au Conseil économique et social. L’abbé Pierre était revenu de sa retraite et il y avait Coluche. Des figures charismatiques qui ont suscité une vaste prise de conscience. Des programmes ambitieux comme le RMI ont été adoptés. A l’époque, neuf Français sur dix étaient convaincus de la nécessité d’un revenu minimum. Aujourd’hui, ce serait bien plus partagé.

Il faut mener tout un combat sur les représentations et sur les préjugés. Et aujourd’hui il y a beaucoup à faire, y compris dans les rouages de l’Etat de plus en plus pénétrés par les idées de mérite et de responsabilité individuelle et par l’idéologie néolibérale. C’est ce que fait ATD Quart Monde : dénoncer les préjugés et rappeler en permanence ce qu’est une société qui intègre les pauvres. C’est ce par quoi il faut commencer.

Recueilli par Véronique Soulé

Photo : S. Paugam le 7 novembre 2017 à Paris. @Carmen Martos, ATDQM

 

 

 

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Recherches entre 2017-Mi 2018

 

Politique :

 

Suppression ISF (Impôt Sur le Revenu)

 

 

 

Je recherche

le pour :

J'adhère à ce qu'on m'explique dans un discours sensé et accessible à mon niveau de connaissance économique

 

https://www.wikiberal.org/wiki/Imp%C3%B4t_sur_la_fortune

http://www.quebecoislibre.org/06/061015-2.htm

 

« L'impôt sur le revenu présente ce grave inconvénient d'inciter tous les contribuables à consommer plutôt qu'à épargner, à faire le choix du présent plutôt que le choix du futur. »

...

  En réalité, la grande erreur qui inspire le système fiscal français est celle – d'inspiration évidemment marxiste – qui consiste à penser qu'il existe deux classes antagonistes, les capitalistes et les salariés, de telle sorte que la justice sociale impliquerait d'effectuer des transferts obligatoires des premiers vers les seconds (d'où le nom usurpé « d'impôt de solidarité sur la fortune »). En réalité, capitalistes et salariés sont profondément solidaires dans la poursuite d'une croissance due à l'accumulation de capital. Pour retrouver la voie de la prospérité aussi bien que celle d'une véritable solidarité, la solution est donc simple: il faut supprimer l'ISF et les droits de succession et substituer l'impôt sur la dépense globale à l'impôt sur le revenu. Mais encore faut-il ajouter qu'il conviendrait de diminuer les taux de ce dernier jusqu'à l'adoption d'une « flat tax », c'est-à-dire de supprimer la progressivité de l'impôt. 

 

 

https://www.contribuables.org/2016/05/pourquoi-il-faut-supprimer-lisf/

 

Le contre :

http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/10/10/isf-une-faute-historique/

J'ai bien nettement moins compris a part qu'il est contre, donc je veux savoir qui est Piketty et je m'intéresse en particulier à la partie « critiques et débats »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Piketty

 

 

 

 gilets jaunes

 

 

https://www.lci.fr/police/gilets-jaunes-quel-est-le-profil-des-casseurs-2106240.html

 

https://www.lexpress.fr/actualite/politique/gilets-jaunes-la-reponse-cinglante-de-macron-a-hollande_2051153.html

 

https://www.lci.fr/social/arc-de-triomphe-au-coeur-des-violences-2106402.html

 

 

Un gilet jaune est dans le coma à Paris: la grille qu'il venait de desceller avec d'autres manifestants lui est tombée dessus

https://www.rtl.be/info/monde/france/france-les-gilets-jaunes-de-retour-au-coeur-de-paris-samedi-1081474.aspx

 

https://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Un-barrage--Gilets-jaunes--cause-un-deces-22204694

 

 

 

PROFILS DES GILETS JAUNES

 

http://www.leparisien.fr/economie/on-a-epluche-les-profils-facebook-des-porte-parole-des-gilets-jaunes-28-11-2018-7955883.php#xtor=AD-1481423552

Résumé :

extrémistes de tout bords politiques (extrême droite et extrême gauche), écologistes assez radicaux (zéro déchets) avec en toile de fond des complotistes, des « anti-système ».

 

 

 

282 000 gilets jaunes dans toute la France.

http://www.leparisien.fr/economie/direct-mobilisation-des-gilets-jaunes-les-premiers-blocages-17-11-2018-7945059.php

Nombre de pauvres en France : 8 millions

 

 

 

 

 

Pauvreté en France (Wikipédia)

 

 

Selon la définition de l'INSEE, la pauvreté en France concerne tous les ménages dont le revenu est inférieur à une fraction donnée (50 ou 60 %) du revenu français médian. En 2014, le revenu médian d'un ménage constitué d'un seul individu est de 20 150 euros annuels, soit 1 679 euros par mois (donc le seuil est de : 846€ pour 50% et 1 015 pour 60%).

Selon l'Insee, la France compte de 8,5 à 8,6 millions de personnes pauvres, soit environ 14 % de la population de 2010 à 20121 et 20 % des enfants2. Le taux de pauvreté s'élève à 13,9 % des ménages en 2012 (contre 14,3 % en 2011). Le niveau de vie des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué, près de la moitié d'entre elles vivant en 2012 avec moins de 784 euros par mois3.

Selon l'Insee, « si la pauvreté monétaire, stable, touche un peu plus d’un ménage sur dix, c’est près d’un tiers d’entre eux qui expriment un net sentiment de difficulté d’existence »4.

Durant la période 2000-2009, le taux de pauvreté de l'ensemble des ménages a enregistré une légère hausse : + 0,3 %, tendance qui se poursuit par la suite, passant de 7 382 000 pauvres en 2004 à 8 173 000 en 20095, et à 8 600 000 en 2010.

On observe sur cette période une suite de baisses et de hausses légères qui s'expriment en mesure absolue (par rapport à un niveau de dépenses constant) et en mesure relative (par rapport au reste de la population) 6 (de 27,3 % à 3,8 %). Les nombreuses aides sociales progressivement créées (RMI en 1988, Aides au logement…) soulagent la pauvreté chez les actifs.

Selon une étude de l'Insee, en France en 20067, 7,1 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté relatif de 50 % et 13,2 % sous le seuil de pauvreté de 60 %. Cela était monté à 13,4 % de la population en 20078, alors que la moitié des Français disposaient de moins de 1 500 euros par mois8. En 2008, 25 % des salariés gagnent moins de 750 euros par mois9, et en 2010 il y a 3 291 000 enfants pauvres en France10. En 2011, la pauvreté continue sa progression avec un creusement des inégalités sociales11. Or, les inégalités étaient en (léger) recul en 2013 selon INSEE. Les plus modestes connaissant leur première hausse de niveau de vie depuis 2008 et les plus aisés voyant le leur reculer. Néanmoins, 8,6 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14 % de population12 et la pauvreté recommence à augmenter en 2014 pour atteindre le taux de 14,2%13.

 

ANNEE 2005

L'écart entre le niveau de vie médian des ménages pauvres et le seuil de pauvreté (681 euros par mois pour une personne seule), s'accroît depuis 2002 : 16,3 % en 2002 à 18,2 % 2005. Cela traduit une augmentation de la précarité parmi la population pauvre.

 

 

Article « Seuil de pauvreté » (extrait)

Il est fréquent de rencontrer dans des publications une confusion entre le seuil de pauvreté relative et le seuil de pauvreté absolue. Ce qui peut conduire à des affirmations difficilement interprétables comme « en France il y a 14 % de pauvres ». Comme l'expliquent les économistes, une rédaction correcte pourrait être, par exemple : « En France, en 2015, 13 % des individus disposaient de moins de 1015 € mensuels (somme correspondant au seuil de pauvreté relatif). » En fait, l'apparente « objectivité absolue » du recours à une méthode statistique (p.ex. 60 % de la médiane) conduit souvent des personnes non averties à des conclusions inexactes, conclusions surévaluant le nombre de pauvres et/ou raisonnant de façon erronée sur les fluctuation du pourcentage liées à la précision de la méthode (ou au changement de méthode de calcul par l'INSEE).

 

https://www.la-croix.com/Monde/Lextreme-pauvrete-dans-monde-recul-2016-10-17-1200796754

 

https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2016/10/03/le-recul-de-la-pauvrete-mondiale-menace-par-les-inegalites_5007259_1656941.html

 

les visages de la pauvreté :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-du-mercredi-19-septembre-2018

 

 

 

 

 

 

LES FORCES DE LA TERRE

http://www.les-docus.com/les-forces-de-la-terre-1-2/

 

http://www.les-docus.com/les-forces-de-la-terre-2-2/

 

 

 

La plupart des gens pensent que le monde ressemble à ça, là (une boule) on a les plus démunis qui vivent dans une extrême pauvreté, environ 1 milliard de personnes. Et là (une autre boule) on a les plus riches qui font 1 milliard également. Donc on a tendance à croire que le monde ressemble à ça : les riches d'un côté, les pauvres de l'autre. C'était encore le cas il y a quarante ou cinquante ans avec très peu de personnes au milieu. Mais le monde aujourd’hui ne ressemble plus à cela. Un milliard de très riches (1 boule) un milliard de très riches et la plupart au milieu (5 boules). Les statistiques montre que chaque jours des millions d'individus améliorent leur niveau de vie et s'éloignent de la pauvreté extrême. Chaque jour.

Voir le projet « Dollar street »

 

https://www.linternaute.com/television/documentaire-les-forces-de-la-terre-p3120736/les-forces-de-la-terre-e4393789/

 

Documentaire : Le Climat De La TERRE en 2100 - 2017

https://www.youtube.com/watch?v=1N5gxPwAUYo

 

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https://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2016/10/03/le-recul-de-la-pauvrete-mondiale-menace-par-les-inegalites_5007259_1656941.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

associations combattant la Misère

 

ACTION VIVRE ENSEMBLE

 

Action Vivre Ensemble soutient des associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, tandis que Vivre Ensemble Education mène des campagnes de sensibilisation aux causes de la pauvreté. Nos deux ASBL travaillent de concert pour combattre la pauvreté.

 

 

 http://refuserlamisere.org/

 

http://refuserlamisere.org/temoignages/all-countries/any-tag

 

 

 

6 décembre 2018

Le temps a confirmé ce que j'avais dit: Emmanuel Macron est Haut-Potentiel

 J'avais annoncé en 2017 (voir lien ci-dessous) qu'Emmanuel Macron était Haut-Potentiel, cela se confirme.

https://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.manage&bid=1520896&pid=34944458

Avant son élection, Emmanuel Macron "le météore" avait multiplié les boulettes à polémiques, là on a eu droit depuis son élection à un festival de boulettes. Et ça n'a qu'une seule et même cause, il est Haut-Potentiel, autrement dit, puisque maintenant les spécialistes ne font plus guère de différence entre les deux, il est autiste Asperger. La preuve? Un potentiel énorme, des idées brillantes, et même on peut dire des idées super, mais dans la communication, c'est une catastrophe ambulante, il l'a montré à maintes reprises. C'est à cause de cette incapacité à communiquer de la bonne façon avec le peuple, c'est parce qu'il a fait cavalier seul et qu'il n'a pas su s'entourer, trouver des relais, et on a vu maintes personnes le lâcher en chemin (comme il a lâché En Marche! déplorablement), c'est par une multiplication de boulettes ("Pour trouver du travail il suffit de traverser la rue", en exemple récent) et de faux pas (la dernière en date étant la taxe sur le carburant sans se rendre compte que ce serait explosif) qu'une partie des français bloquent la France (les gilets jaunes...).

Il y a aussi qu'en raison même du fait de son Haut-Potentiel, il n'est pas un "grand mâle dominant" comme je l'ai dit dans des articles en 2017. Et donc, avec une bonne dose de naïveté il croit faire bien, mais ne sait pas que le peuple n'est pas rassuré avec lui, lui qui fonctionne dans l'émotionnel et qui part vite dans des réactions irrationnelles qu'on voit à travers les gilets jaunes traduisant une angoisse de l'avenir non calmée par un président perché dans les hautes sphères de sa pensée rationnelle, sans pouvoir - en même temps... - atteindre le coeur des gens, parler à leur tripes, ce dont ils ont besoin. Il devrait parler de telle façon pour que ça passe, de façon émotionnelle. C'est ce que font les grands mâles dominants - il n'y a qu'à voir Donald Trump, lui il sait rassurer son peuple (le plus émotionnel..., même si il ne nous rassure pas trop, nous), mais lui, Emmanuel Macron, il est handicapé, sans "pincettes", sans fard et vous annonce brut de pommes les choses telles qu'elles doivent être sans mettre la forme, on ne voit que des mesures technocratiques, un tableau abstrait. Le fond est bon, mais la forme n'y est pas. Pas pour le peuple. C'est en somme un mauvais livre qu'il écrit, hélas! lui le si littéraire pourtant, car un bon livre il lui faut les deux, le fond, et la forme. Il a de bonnes intentions et est si persuadé que ce qu'il décide est bon, car il voit loin, il voit loin le cap, il sait ce qu'il faut faire tellement c'est une flèche (même Brigitte a avoué qu'elle n'arrivait pas à mesurer l'étendue de son intelligence), mais il n'arrive pas à emmener les autres avec lui et a beaucoup de mal à faire les compromis, car il le voit comme un frein à la réalisation. D'où le côté très "royaliste" avec maintes ordonnances qui ont irrité tant de français. Pourquoi faire des compromis quand on sait ce qu'il faut faire? Il voit dans l'absolu, il ne sait pas conjuguer avec le relatif. Et c'est contre la réalité. Il devrait faire des compromis, même si il sait qu'il a raison sur toute la ligne, mais ça il ne peut pas le faire, c'est son fonctionnement. Il pourrait peut-être le faire si il était conscient de son handicap, si il savait qu'il était Haut-Potentiel ou autiste Asperger. Mais dans l'état actuel des choses, ni lui ni personne n'est conscient (on trouve juste qu'il y a quelque chose qui tourne pas rond là-haut, comme laisse penser Emmanuel Todd par exemple s'interrogeant sur sa santé mentale...) qu'Emmanuel Macron a un fonctionnement atypique, différent de la plupart des gens, "normaux pensants". C'est une richesse pour l'humanité, car des Einstein, des Mozart étaient aussi des Hauts-Potentiels, des autistes Asperger. Sans eux le monde serait ne serait pas ce qu'il est, car ils concentrent une grande partie du génie humain. Mais enfin, on ne fait pas porter autant sur l'artiste ou le scientifique et Emmanuel Macron s'est mis quelque peu dans la mouise.

 On entend souvent dire que Emmanuel Macron manque d'expérience. Pour moi ce n'est pas le problème quand on sait ce qu'a écrit à seize ans un Arthur Rimbaud (un des plus grands poètes, pour certains le plus grand) ou à vingt ans un Evariste Gallois (un des plus grands mathématiciens), face au génie on ne peut pas raisonner en ces termes et puis, franchement, est-ce qu'on a eu de meilleurs résultats avec nos "vieux"? Il faudrait le meilleur d'Emmanuel Macron et le meilleur de Jean-Luc Mélenchon pour faire un président à la hauteur. Oui, Jean-Luc Mélenchon, duquel j'ai longtemps parlé dans un article sur ce blog, est un tribun non pareil qui sait parler à l'émotionnel, aux tripes, hélas il avait de grandes qualités de démagogue, au lieu de ça il est devenu démagogue et populiste, hélas il n'a cessé de dire à bas le capitalisme tout en profitant bien, d'attaquer les riches alors qu'il en est un, sans compter que ces idées sont dangereuses, tous les extrêmes conduisent à la violence on le voit: parmi les gilets jaunes il y a des personnes se revendiquant de l'extrême droite et d'autres de l'extrême gauche, il y a même des écolos extrêmes, des qui croient naïvement à la théorie du complot et qui se jettent sur les "fake news" et les répandent sans aucun recul. Mais pour revenir à Jean-Luc Mélenchon et à Emmanuel Macron, Ce qui est sûr c'est que le premier est un "grand mâle dominant", un "animal politique", et le second non. Je dirai même que Emmanuel Macron n'est pas un animal politique, et pas poli. Pas poli dans le sens policé (on a vu son goût pour transgresser les règles), et pas poli dans le sens qu'il est maladroit, il a collectionné les bourdes et si on ne peut pas dire qu'il est le roi des cons, on peut dire qu'il est le roi des boulettes. En fait, il est maladroit en bon Haut-Potentiel - Asperger qui se respecte. Si j'ai raison, cela veut dire aussi qu'il est très probable pour ne pas dire certain qu'il soit honnête, car c'est une de leurs caractéristiques.

Bref, si le peuple ne comprend pas qu'il a besoin d'être compris et aidé et s'il ne comprend pas lui-même, d'abord, qu'il a un fonctionnement qui s'avère catastrophique, je ne vois guère de perspective de grandes avancées dans l'état actuel de son quinquennat où il se voit contraint de renoncer à des mesures sous la pression. Si le peuple, en particulier les gilets jaunes, continue d'être dans la réaction sans vouloir réfléchir et comprendre ce qu'il a à comprendre, peut-on aller bien loin?

 Avant de finir, j'aimerais conseiller le documentaire Emmanuel Macron la stratégie du météore, à la lumière de ce que j'ai dit.

 Pour terminer, voici un des commentaires laissés sur mon blog qui appuie mon "diagnostic":

 "Bien sûr que Mr Macron présente une intelligence de syndrome autistique de haut niveau, malheureusement cela ne suffit pas pour gérer un pays car comme on le sait la particularité est l'impossible compréhension du social et les intérêts restreints. Vous l'avez bien remarquer dans ses interventions dirigées par son équipe de communication , il y a quelque chose de faux mais il s'applique car il a bien appris. Il ne peut rien faire sans le parrainage de sa mère de substitution pour le rassurer. " 

J'éclairerai ce dernier trait par le fait que les hauts potentiels ont souvent quotient émotionnel bien inférieur à leur conscient intellectuel. Lui a la chance quand même d'avoir un grand quotient relationnel, mais il a une carence dans l'intelligence émotionnelle (il n'arrive pas à être dans sa tête et en même temps dans l'émotion). Ce qui n'empêche pas qu'il est sans doute très émotif avec Brigitte qui le rassure comme une mère et le conseille, mais de là à y voire une mère de subsitution... alors qu'ils se traitent d'égal à égal (comme le font tous les Haut-Potentiel - Asperger, même enfant avec leurs profs en raison de leur précocité). Disons au moins que Brigitte est plus que son épouse, qu'elle est une partenaire essentielle d'Emmanuel Macron et que sans elle il ne serait pas président aujourd'hui.

 

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29 avril 2017

Lettres diverses pour élargir le champ de vision

Lettre à un jeune:

 

Salut Ben

 

"Justice for all" comme disait Metallica.

 

Tu liras plus bas, ce que Nicolas Bouzou dit de la justice; car il est indéniable que Metallica est excellent groupe de musique, mais pas le meilleur philosophe. Je connais ton côté "rebelle", j'ai été moi-même un rebelle de la société, je portais même à une époque l'idéal anarchiste. Ne confonds pas le costume avec l'homme. Tu sais bien que les métalleux font du théâtre (tu comprendras plus loin pourquoi je dis ça). J'ai été touché en lisant la revue sur le métal dans vos WC, un fan de métal dire que sa seule religion était l'amour, l'opposé de l'image de "diaboliques", d'"intégristes"; l'année dernière, je croisai un jeune qui portait le même témoignage de fraternité, de tolérance, d'amour dans un festival de métal. Il disait: "j'ai jamais vu plus grand coeur!" (quelque chose comme ça). Quand je parlais de costume, je veux dire que l'homme "décontracte" qu'est Jean-Luc Mélenchon par rapport à un Emmanuel Macron portant costume cravate est trompeur, qu'il est rempli de haine et porte la division face à l'union. Des hommes comme François Hollande ou Emmanuel Macron, quoi qu'on dise, incarnent la société ouverte qui permet la libre expression, alors que ce soit le FN ou le Frond de Gauche incarnent la société fermée, le totalitarisme, comme le terrorisme. Fini les festivals de métal! Regarde comment a traité Hitler les artistes soit disant "décadents", regarde comment sont opprimés les artistes "rebelles" de la Chine communiste. C'est cela que porte Jean-Luc Mélenchon avec lui. Etre anti-capitaliste c'est être résolument contre une société ouverte, qui n'est certes pas parfaite, mais qui peut être améliorée, qui est, comme la démocratie, qui en est son corollaire, le moins pire système pour ne pas dire le meilleur. Si tu veux être vraiment rebelle, sois-le intelligemment. Sois rebelle contre celui qui instaurerait ni plus ni moins qu'une dictature s'il était élu. Ne crois pas celui qui brosse un portrait accablant du monde, du capitalisme, ne voyant que le négatif, pour mieux asseoir ses idées et son pouvoir, qui donne des solutions simplistes, s'allie le peuple par démagogie et populisme. Ce qui est simple arrange le peuple, on préfère des idées simples à des idées compliquées, normal! mais hélas, le monde et surtout le monde d'aujourd'hui est terriblement compliqué.

 

 Du reste, tu es libre, tu peux choisir la rébellion face à l'image paternelle que je peux te renvoyer: il dit vert, je dis rouge; il dit rouge, je dis vert. La rébellion systématique est aussi infantile que la provocation gratuite. Emmanuel Macron a cité dans son discours à Bercy Bob Dylan comme une figure centrale de la libération des années soixante qui a été le début d'une libération de la femme entre autres. Bob Dylan a vécu à une époque où il y avait une ségrégation raciale encore! Il a évolué dans un système capitaliste, imparfait, avec son lot d'injustices, mais il a pu mener son combat grâce aussi à ce système tolérant, à cette société ouverte, et il y  a eu du progrès, même si il y a encore des injustices. Bob Dylan sous le régime nazi ou communiste, on lui aurait vite cloué le bec quand on y pense! Alors, si l'exemple de Bob Dylan ne te convainc pas, sois défenseur de Metallica et ne vote pas pour un homme qui est à l'opposé d'une société ouverte qui a laissé s'exprimer comme il l'a fait, lui et tant d'autres.

 

J'ai apprécié que tu acceptes de parler politique, j'ai même senti une demande de ta part. J'ai confiance en ton intelligence pour que tu fasses un choix intelligent. Je te comprends dans ton désir égalitaire, c'est cela que flatte Jean-Luc Mélenchon: que le peuple gagne autant que les puissants de ce monde, les "grands mâles dominants" comme il y en a aussi bien chez les grands singes (qui ne sont pas pour autant capitalistes), que chez les rats (non plus ! y a que les écureuils qui le sont...), seulement ce n'est pas possible. Le peuple ramasse les miettes, plus le gâteau à partager est gros, c'est à dire plus le pays est riche, plus les miettes sont grosses, donc le peuple y gagne aussi. Pour avoir un gros gâteau, il faut de la croissance, il faut du progrès. C'est peut-être dur à admettre, mais c'est la réalité. Mais il y a une autre réalité plus terrible encore, c'est par exemple la dictature du prolétariat: en théorie, tout les prolétaires instaureraient une société égalitaire. Seulement les grands mâles dominants qu'étaient Lénine ou Staline se sont appropriés les idées et ont instauré un système totalitaire. Une partie du peuple a été liée, une autre exterminée, désignée comme de la vermine... Au nom du "bien". Comme quoi les extrémistes portent des valeurs! Le Front National est à fond "Famille- patrie" par exemple. En 2000, j'ai acheté et fait dédicacé par Tzvetan Todorov un essai majeur du XXème siècle à mon avis: Mémoire du mal, tentation du bien. Il avait quitté un régime totalitaire et il savait de quoi il parlait et son analyse des deux totalitarismes qui nous guettent en France et qui ont fait tant de ravage au XXème siècle, à savoir le nazisme et le communisme (plus justement le léninisme et le stalinisme), est des plus pertinentes et éclairantes.

 

C'est pour cela qu'à l'étude du programme de Jean-luc Mélenchon (L'avenir en commun – d'ailleur le mot « commun » prend un sens particulier ici, et n'est pas innocent à mon sens), j'en ai conclu qu'il a vendu du rêve, un rêve qui virerait au cauchemar s'il était réalisé.

 

Nicolas Bouzou est une autre personne qui nous éclaire sur notre monde et ses enjeux, sans démagogie aucune, mais pédagogique combien! Je te cite comme promis un passage parlant de justice:

 

 

 

« Je ne peux pas proposer l'interdiction de la voiture sans chauffeur mais je peux proposer la la justice : protéger les individus et non les métiers.* Dans un monde bouleversé, la justice est le repère stable par excellence. Il est celui que rien de doit venir bousculer. C'est vrai des institutions comme de la notion. La justice est toujours importante. Elle est consubstantielle à la vie dès que l'on n'est plus seul. Mais dans cette période de tremblement que certains ressentent comme une angoisse, la moindre injustice est insupportable. La justice doit encadrer toutes les décisions prises dans le cadre de la cité.

 

 

 

*Emmanuel Macron n'a pas dit autre chose...

 

Cette justice n'est pas l'égalité, comme l'a montré John Rawls au début des années 1970 (Théorie de la justice, 1971) Répéter en boucle qu'on veut lutter contre les inégalités ne nous renseigne pas sur ce qui est juste. Découper l'ensemble des revenus et des patrimoines en parts égales peut même être profondément injuste. La question posée par Rawls était d'une grande ambition : concilier la justice, la liberté et l'intérêt collectif. Cette triade disqualifie l'esclavage, pourtant considéré par les anciens comme juste (Aristote est très clair sur ce point). Mais qu'est-ce que la justice ? Rawls estime que nos déterminations économiques, intellectuelles, familiales sont trop envahissantes pour pouvoir honnêtement répondre à cette question. Le riche estime que la justice consiste à laisser chacun profiter du fruit de son travail ou du travail de ses parents. Et pour le pauvre, la justice c'est l'égalisation des revenus. Comment dégager un principe de ces termes contradictoires ? L'idée géniale de Rawls est d'introduire un « voile d'ignorance » qui place les citoyens dans leur « position d'origine ». Ce voile est une expérience de pensée qui doit faire oublier aux citoyens leur position sociale, comme si nous avions dû nous prononcer sur les principes de la justice avant de connaître la trajectoire sociale que devait emprunter notre vie. Le « moi » est injuste. Le raisonnement sur la justice impose de s'en détacher quelques instants. Derrière ce voile d'ignorance parfaitement opaque, Rawls indique que trois principes seulement feraient l'objet d'un consensus : d'abord que la liberté de chacun s'étende jusqu'à ce qu'elle heurte la liberté des autres ; ensuite que les inégalités sociales permettent aux plus pauvres de s'enrichir ; enfin que chacun ait la possibilité de monter dans l'échelle sociale. L'État est donc légitime pour assurer l'égalité des chances* et l'ascenseur social. Rawls est libéral mais pas libertarien.

 

  • terme repris dans le programme d'Emmanuel Macron.

 

On a eu tendance à opposer un peu facilement John Rawls et Amartya Sen (L'Idée de la justice, 2009) le progressiste. C'est à mes yeux une erreur, en tout cas une exagération. Certes, leur méthode est différente puisque Rawls recherche les principes de la la justice alors que Sen, en relativiste, croit que la recherche de ces principes est vouée à l'échec. Il préfère repérer les injustices les plus notoires dont l'identification est généralement plus consensuelle. Les combattre sera l'oeuvrre de la justice. Surtout, l'immense apport de Sen a été de ne pas se limiter aux ressources monétaires des individus, mais d'étendre la notion de justice à la possibilité de les convertir en nouvelles libertés, ce qu'il appelle les « capabilités » (les « capacités à faire »). Pour Sen, mais en vérité Rawls est proche) , le marché est nécessaire puisque sans lui aucune liberté n'existe. Mais il est insuffisant car il ne garantit pas la possibilité de construire sa vie. Une personne handicapée peut gag,ner suffisamment d'argent pour acheter un appartement mais il n'existe pas de normes pour les handicapés, elle ne pourra pas l'habiter. La société est injuste à son égard. À l'inverse, la voiture sans chauffeur qui ne requiert pas de permis de conduire offre une «capabilité » de mobilité aux aveugles. Elle sert à ce titre la justice.

 

Cela ne consolera pas notre moniteur d'auto-école car, ce qui le scandalise, c'est l'injustice qu'il subit ou qu'il croit subir. La destruction créatrice n'est pas injuste en soi, mais l'abscence de soutien aux personnes fragiles peut l'être. Rawls et Sen nous disent l'essentiel : liberté, ascenseur social, capacité à rebâtir une vie professionnelle, voilà ce que la communauté doit proposer à notre moniteur d'auto-école, je veux dire moralement :

 

  • Une liberté d'entreprendre totale qui lui permette de transformer son entreprise ou d'en créer une autre. L'extraordinaire savoir accumulé par dix ou vingt ans de gestion d'entreprise peut être mis à profit dans bien des domaines.

  • Un système de formation permanente (les Anglo-Saxons utilisent l'expression lifelong learning). Notre moniteur d'auto-école a cotisé toute sa vie pour la formation professionnelle. Il est créditeur de la collectivité. Les meilleures formations doivent être mises à sa disposition pour transformer son entreprise ou se reconvertir vers le secteur dans lequel il pense pouvoir se reconvertir désormais.

  • Une aide financière à la reconversion. Après tout, Sen a raison. Il n'est pas illégitime de donner un peu plus à ceux qui ont un peu moins*, aux perdants de la destruction créatrice.

    * titre d'un chapitre de Révolution d'Emmanuel Macron, en enlevant seulement les « un peu ».

    Cela évacuerait les questions lancinantes et jamais réglées des rachats de licences de taxis et autres rentes que la technologie abat. C'est dans ce cadre philosophique que doit être posé le débat sur le « revenu universel »* . Cette politique proposée de longue date par les libéraux, consiste à verser à chaque citoyen un revenu inconditionnel en remplacement des dizaines, voire des centaines d'allocations, indemnisations et autres revenus de transfert que nos État-providence ont empilés depuis plusieurs décennies. Je vais vous dire la vérité : je n'ai jamais réussi à savoir si j'étais pour ou contre le revenu d'existence. À l'heure du grand tremblement provoqué par les NBIC, c'est un bon débat, c'est certain. »

    Emmanuel Macron a tranché dans Révolution:

    « Il existe une autre tentation, qui traverse la gauche comme la droite, et qui est celle du « revenu universel ». Il s'agirait de verser, à tous, sans conditions de ressources ni exigence aucune, un revenu permettant d'assurer la subsistance individuelle. Je vois bien en quoi l'idée peut être séduisante, mais je n'y adhère pas. Pour des raisons financières d'abord. Nous devrions choisir, d'une part entre un revenu universel faible, qui ne répondrait guère aux questions posées par une grande pauvreté, voire détériorerait la situation des plus précaires, et d'autre part, un revenu universel élevé, mais qui ne pourrait être obtenu qu'au prix d'une formidable pression fiscale sur les classes moyennes. Mais il y a une raison plus fondamentale encore. Je crois au travail, comme valeur, comme facteur d'émancipation, comme vecteur de mobilité sociale. Et je ne crois pas que certaines personnes ont, par définition, vocation à subsister en marge de la société, sans autres perspectives que de consommer le maigre revenu qu'on leur consent. 

    « En clair, je crois que nous devons solidarité, assistance et considération aux plus fragiles».

 

 

 

Ailleurs, Emmanuel Macron dit que c'est par le travail qu'on se construit en tant qu'individu, et j'ajouterai que la plupart des personnes (non autistes) ont besoin de travailler, sinon elles se feraient chier, déprimeraient... C'est la réalité, et les « normaux pensants » (qu'on appelle « moutons »  et il en faut) représentent la grande majorité, il faut le savoir. Une grande partie d'entre eux sont ouvriers.

 

Voilà pourquoi le projet de Benoit Hamon n'était ni réaliste, ni souhaitable.

 

 

 

La mondialisation est sauvage comme le dénoncent et Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, mais c'est insuffisant, car ils ne proposent aucune solution réaliste en échange, la seule étant celle que propose Emmanuel Macron dans ces paroles :

 

« Je veux que nous changions cette mondialisation sans nous en couper. »

 

le même qui dit : « Je protégerai toutes les familles au nom des familles. »

 

« Mon projet est un projet de mobilité sociale, de protection des plus fragiles. »

 

Mais il faut parallèlement libérer l'économie. Emmanuel Macron se veut à la fois le président des patrons et des ouvriers. Ce n'est pas incompatible ; c'est en accord avec le nouveau paradigme d'Emmanuel Macron : celui du dépassement des clivages, du rassemblement. Son « En même temps » traduit de plus une pensée complexe, celle de notre monde, et qui necessite que nous oeuvions et pour les patrons et pour les ouvriers.

 

Amicalement

 

Stéphane

Lettre à ma mère:

 

Chère maman,

 

Je me réjouis: "Dans une vidéo, le candidat arrivé en quatrième position au premier tour assure qu’il n’accordera pas son suffrage à Marine Le Pen, mais refuse de dire comment il va voter."

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/29/jean-luc-melenchon-sort-du-silence-mais-ne-donne-pas-de-consigne-de-vote_5119846_4854003.html#tm7ppS6cLV9topZS.99

Cela veut dire que Jean-Luc Mélenchon ne votera pas blanc; il dit indirectement qu'il votera Macron, mais il ne voulait pas écorcher son nom (on le comprend!). Il a compris, d'une part qu'on ne pouvait prétendre être pour la démocratie et ne pas se prononcer (même de manière subtile) pour elle en ne votant pas pour le FN; d'autre part qu'un vote blanc profitait à l'un des deux candidats: sur un échantillon de onze électeurs, si 5 votent Macron, 5 votent le Pen, le onzième fait la différence si il vote pour l'un des deux... Par ailleurs, avant ces paroles de Jean-Luc Mélenchon, bon nombre des Insoumis ont décidé de façon autonome de voter Macron.

Du reste, je voulais te dire que je comprenais ta peine (pour ainsi dire de coeur) du fait que Jean-Luc Mélenchon ne sera pas président en 2017; le sera t-il en 2022? On verra. En tout cas, vu tout le temps et l'énergie que tu as mis pour cette cause, ta peine est d'autant plus compréhensible, mais je vois que tu as de la ressource, je craignais que tu ne t'en relèves pas. Je suis heureux de me tromper sur cela. Quel que soit ton camp, tu seras toujours une personne ressource pour les autres, donnant de l'énergie. Peut-être que ton exemple m'a décidé à m'engager, - bon pas pour le "bon" camp! Chaque candidat exprime, représente une partie des attentes et revendications des français et est le miroir de la France d'aujourd'hui. Chacun a le droit d'être représenté par un candidat. Ce qu'il faut, c'est rassembler, unir plus que diviser, telle est ma conviction.

Même si nos idées sont opposées, je t'admire grandement dans ton engagement politique. Pour ma part, à côté de mon propre engagement aux côtés d'En Marche! je travaille à affiner ma conscience politique à partir de ce que m'a transmis Jacques (qui est décédé il y a maintenant un an), replaçant le monde et ses débats dans toute sa complexité, et aussi, à un autre niveau (moins intellectuel, plus spirituel), de ce que m'a transmis depuis longtemps Hélène: une vision globale des choses plutôt que par le petit bout de la lorgnette, ce que je faisais beaucoup avant, et ça m'arrive parfois encore.

 Je crois que Jean-Luc Mélenchon est utile. Il amène le peuple à se poser des questions, à le faire plus citoyen, il pose des bons constats, tout comme Marx a on ne peut mieux analysé le capitalisme; là où selon moi (mais je me trompe peut-être), oui là où selon moi il pèche, c'est dans ses solutions. J'aimerais beaucoup échanger avec toi sur des idées par mail, car seul l'écrit me permet de répondre, car il me faut un long temps de digestion d'une donnée, d'une question, pour pouvoir répondre, et l'écrit est mon support, au moins là je suis posé et ne vais pas m'emporter verbalement. Si pour toi l'écriture est difficile, on essaiera oralement.

  Je voulais te dire que j'ai du zèle comme toi, c'est un peu dû à mon éducation... (et heureusement j'ai tiré profit du positif, car à côté du négatif, il y en a, et de poids!) mais je dois m'en méfier pour être j'espère davantage dans le coeur (car sans n'avoir jamais suivi Amma, je crois en l'Amour comme la plus grande force et comme pour elle c'est ma seule religion). Je te respecte, et je suis désolé si j'ai pu laisser penser du contraire. La politique éveille les passions, quand on est "partisan", en plus de ses idées, on aime notre candidat parce qu'il a des points commun avec nous en tant qu'homme (dans notre parcours, nos goûts, passions, caractères): moi, pour Macron, ce n'est pas le costard-cravate qui me rapproche de lui, quoi que j'en ai porté (certes de prix plus modeste!)  - non, c'est son amour de la littérature, de la philosophie, et puis il a fait du théâtre comme moi. Pour toi, il y a forcément quelque chose qui te plaît chez Jean-Luc Mélenchon en dehors de son programme, c'est peut-être entre autres son indéniable charisme, paraissant fort comme un rocher face aux vagues de la mer, inébranlable. La première page de Le choix de l'Insoumission est révélatrice à cet égard, je pense en lisant cette page magnifique, ma préférée du livre, à Victor Hugo, l'exilé face à la mer. Mais attention, aurais-je envie de dire à Jean-luc en lisant sa phrase "L'Atlantique, c'est la force, la brutalité, et l'immensité d'un horizon sans limite au regard" : "Attention, Jean-Luc, à ne pas trop imiter la mer dans sa brutalité , attention à des idées qui s'avéreraient sur le terrain provoquer un tsunami! c'est ce que je crains, et à toi de me démontrer le contraire! Car une chose est de rendre responsable le capitalisme de tous les maux (pensée qui demande réflexion...), une autre est de trouver un système plus acceptable et qui soit réaliste, j'insiste sur ce mot, c'est à dire qui soit en phase avec la réalité globale, avec le contexte global, en n'oubliant pas que nous sommes des enfants de la télé, et plus profondément des enfants du capitalisme, et personnellement, quels sont nos sujets de plainte pour ce qui concerne nos vies en propre, il me semble que ton patrimoine est relativement élevé, non? Cela me fait penser à cette enquête montrant que la plupart des français se disaient heureux au travail, par le travail, mais qu'ils se plaignaient, persuadés que ce n'était pas le cas des autres (du moins du  plus grand nombre) et cela en raison de l'image donnée par les médias... La perfection n'est pas de ce monde, Jean-Luc, comme elle n'est pas en l'homme, il est seulement perfectible, autrement dit améliorable. Mais attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, de ne pas avoir la berlue, de ne pas chercher la petite bête (non dans le sens de ne se préoccuper que de détails insignifiants - ce que font beaucoup les médias, mais dans le sens de "s'efforcer de trouver un défaut quel qu'il soit pour pouvoir critiquer"), ou encore de vouloir le beurre et l'argent du beurre et la crémaillère avec, de faire croire que c'est possible. Il faut mettre de l'eau dans son vin, cher Jean-Luc!"

  Voilà ce que j'aurais envie de dire à Jean-Luc Mélenchon et bien d'autres choses. Et toi maman, qu'aurais-tu envie de dire personnellement à Emmanuel Macron? Je constate en tout cas que j'ai une avance sur toi, puisque tu n'as pas lu Révolution, alors que j'ai pris connaissance de Jean-Luc Mélenchon (l'homme et ses idées) à travers Le choix de l'insoumission que tu m'as prêté, et L'Avenir en commun. Je me suis nourri aussi de lectures de livres passionnants comme "L'innovation sauvera le monde - philosophie pour une planète pacifique, durable et prospère", (2016), de Nicolas Bouzou. On peut voir aussi des vidéos de lui sur You Tube. Cet économiste a écrit aussi On entend l'arbre tomber mais pas la forêt pousser, que j'ai lu en premier. C'est le livre qui m'a encore plus fait comprendre le monde d'aujourd'hui, et l'Histoire, après Révolution lu beaucoup plus tôt. En fait, pour comprendre le programme de Emmanuel Macron, il faut le lire ou l'écouter. Je suis en train de lire en ce moment aussi: Le capitalisme est-il moral? (2004) de André Comte- Sponville, philosophe. C'est encore très éclairant, je trouve, sur cette question épineuse.

 Dialoguons, maman. J'essaye de ne pas être trop emporté par la passion, malgré ma tendance au zèle comme toi (qui a du bon dans certaines situations) et de faire appel au maximum à la raison, sans quoi nos actions ne peuvent qu'être chaotiques, je crois. Le spontané, c'est bien, mais il faut de la réflexion, une réflexion profonde. Je  t'y invite, et au dialogue encore une fois.

Ton fils qui t'aime.

PS: j'aurais encore voulu dire à Jean-Luc Mélenchon:

"Enfin, attention de ne pas se tromper de cible par manque de voir large, de voir juste par les solutions à apporter à la souffrance du peuple! On le sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions (ce qui ne veut pas dire que toute bonne intention mène à l'enfer, loin de là), mais qu'on peut faire beaucoup de mal au nom du "Bien" (comme au nom de Dieu), l'histoire nous la montré à travers le léninisme et stalinisme (tentatives d'application du Communisme) qui ont fait autant de victimes que le nazisme par extermination d'une partie de la population stigmatisée, et moi je ne vois pour l'instant dans ton projet de L'Avenir en commun que l'avenir des Insoumis, la France des Insoumis qui donnera "tout le pouvoir au peuple" c'est à dire les Insoumis formant la nouvelle constitution et la nouvelle caste (ayant balayé l'ancienne)."

 

***

Lettre à un ami:

 

 

Salut mon ami.

J'ai mis toute mon énergie, jusqu'à me coucher une fois à deux heures du mat, pour ce long courrier écrit sur une semaine, je ne compte plus les heures. Peut-être que cela ne te fera pas changer de position, mais j'aurais au moins pu pousser ma réflexion, renforcer mes idées par la même occasion, et te la mettre à disposition face à tes petites provocations amicales qui demandaient réponses.

Avant de commencer, tu as peut-être vu ma dernière publication sur mon Mur Facebook. Suite à ce message concernant les autistes de la part d'Emmanuel Macron, je me suis enfin décidé pour adhérer à En Marche ! Et demain je vais à une marche « je vote Macron » à Angers. Suis-je tombé de haut ou reviens-je de loin ?

 

Je constate, et le déplore, que tu as été un homme de gauche modéré, mais tu t'es radicalisé, tu as été, à mon souvenir, un fervent progressiste (pour ne pas dire libéraliste ou capitaliste...), tu as été pour une société ouverte, maintenant, sans même le savoir peut-être, tu vas vers une société fermée. Rien n'est plus périlleux et dangereux. Cela a eu lieu à chaque grande «innovation techologique », à chaque grande mutation, à chaque « crise » : le désarrroi, la peur, la colère, l'inquiétude, ne profitent qu'aux extrêmes, qu'ils soient de droite ou de gauche, cette dernière paraissant sympathique et dont le danger est plus invisible en raison de sa haine farouche du fascisme (ce qui le fait paraître respectable).

Ton rejet d'entendre (qui ne demande aucune adhésion) le discours d'un homme de «Droite » (rien n'est moins sûr) et pire, parce qu'il est l'invité d'une émission de «Droite », montre combien hélas tu es fermé. Ce que tu confirmes, à mon avis, par ton intention de vote pour une société fermée, une France fermée et non ouverte. Le rejet pur et simple d'un des partis modérés est une aberration, surtout au regard de ce qu'a dit Tzvetan Todorov dans Mémoire du mal, tentation du bien (2000) par rapport à la « Droite » et à la « Gauche », qui est un peu long mais tellement pertinent, je te cite, pages 95 à 97:

 

« Il est vrai que fascisme et nazisme se perçoivent comme appartenant à la droite, alors que les communistes se réclament de la gauche : chacun des ces partis trouve effectivement des appuis dans les couches de population qui se reconnaissent traditionnellement dans ces deux grandes orientations. Mais il faut, ici aussi, interroger les faits que recouvrent les mots. Le contenu de l'opposition s'est transformé au cours des deux derniers siècles jusqu'à devenir parfois indiscernable. Faut-il dire que la gauche est du côté des pauvres et des exploités, alors que la droite convient aux riches et aux exploitateurs ? On aurait du mal à trouver une répartition aussi simple dans l'Europe du XXème siècle. D'abord parce que s'est constitué une classe moyenne, majoritaire dans de nombreux pays. Ensuite, parce que la droite recrute aussi parmi les pauvres : Hitler jouit du soutien populaire ; le Front National – pour prendre un exemple contemporain – avait pris, à un moment donné, la première place dans le vote ouvrier. Enfin, parce que les communistes au pouvoir sont à la fois dominateurs et « de gauche ».

On ne peut plus dire que la gauche défend la liberté des personnes alors que la droite est pour le maintien de l'ordre, de l'Etat fort et centralisé. En effet, ces termes, qui correspondent au combat des libéraux contre les ultras, de Constant contre Bonald, au lendemain de la Révolution française, ne nous conviennent plus. L'Etat est devenu non seulement le détenteur de la violence légitime, mais aussi une source de protection et de bienfaits pour les individus (un Etat-providence) ; il ne s'oppose plus à la liberté des individus, il la garantit. Quant aux individus, leur liberté peut devenir une source de menace pour les autres autour d'eux ; restreindre cette liberté devient à son tour une mesure « de gauche ». Enfin la gauche et la droite ne s'oppose plus comme l'autonomie à l'hétéronomie, comme agir au nom de la volonté générale du peuple ou au nom des traditions : tous les partis démocratiques se réclament aujourd'hui de la souveraineté du peuple et du suffrage universel, ils diffèrent seulement dans les doses de conservatisme et de réformisme*, lesquels dépendent souvent du fait que ces partis se trouvent au pouvoir ou dans l'opposition, plutôt que de considérations proprement programmatiques.

 

  • J'ajouterai cette note personnelle : conservatisme et réformisme sont tous deux nécessaires, il faut à la fois conserver ce qu'il y a à conserver et réformer ce qu'il y a a réformer. Je remarque que le jardinage relève d'une idée similaire, - qu'est-ce qu'on conserve, qu'est-ce qu'on ne conserve pas ? Qu'est-ce qu'on détruit, qu'est-ce qu'on créer ? on parle ainsi d'entretien et de création des espaces verts, la création nécessitant parfois une destruction comme dans l'entretien. Pour hasardeux ou insuffisant que soit mon illustration, les deux forces antinomiques de la politique ont lieu d'être, et le tout est de trouver un équilibre entre les deux, entre traditions et modernité. D'ailleurs, au fond, on vit à nouveau actuellement un combat entre les Anciens et les Modernes, qui a eu lieu plusieurs fois au cours de l'humanité.

 

Cela ne veut pas dire que l'opposition gauche-droite ait perdu tout sens, seulement que ce sens est relatif et changeant. Les oppositions entre réformismes et conservatisme, égalité et hiérarchie, liberté et autorité se maintiennent dans toutes les sociétés démocratiques, et il n'y a aucune raison pour qu'elles disparaissent, puisqu'elles restent compatibles avec les postulats de base de ces sociétés ; par ailleurs, chacun de ces termes correspond à une facette de la condition humaine et peut être érigé en idéal. Les principes d'autonomie individuelle et d'autonomie collective, de liberté et d'égalité peuvent eux-mêmes, on l'a vu, entrer en contradiction.

La gauche et la droite politiques, qui s'emparent successivement ou simultanément de ces oppositions, et d'autres semblables, ont donc de beaux jours devant elles : ce grand antagonisme continuera de structurer la vie politique à l'intérieur de chaque pays. Sa raison d'être n'est pas l'abîme idéologique qui séparerait les deux termes (il n'existe pas), mais la nécessité d'une alternance pour maintenir en vie le principe pluraliste – pour offrir à chaque citoyen un choix. Le consensus ne suffit pas en effet pour assurer une vie politique en démocratie. Il faut de plus qu'en son sein l'individu puisse choisir entre deux équilibres différents d'ingrédients démocratiques, et aussi entre deux groupes de personnes aux styles différents. Ce faisant, cet individu se conforme – sans le savoir – à une très vieille règle des sociétés humaines qui organise la rivalité en leur sein, en permettant ainsi de canaliser dans des structures communes les ambitions et les ressentiments personnels.

Cependant, si importante que soit l'opposition gauche-droite dans la vie politique intérieure d'une démocratie, elle apparaît à nos yeux comme subordonnée à une autre, qui a joué un rôle structurant dans l'histoire du continent européen au XXème siècle et dans les consciences individuelles. C'est justement celle du totalitarisme et de la démocratie, qui nous oblige à mettre d'un côté le bloc des extrêmes, qu'ils soient de gauche ou de droite, et de l'autre celui des régimes modérés, qui peuvent à leur tour être gouvernés par une gauche ou par une droite « parlementaires », comme nous disons dans ces cas. Cela n'empêche pas les deux extrêmes de s'attaquer l'un l'autre, verbalement et même physiquement (ils combattent pour la même place) ; ni les deux groupes modérés d'entretenir leur rivalité. Il n'y a donc pas grand intérêt à opposer le nazisme «de droite » au communisme « de gauche » : ils sont tous les deux, et cela est beaucoup plus important, « extrêmes », totalitaires et non démocratiques. En 1931 déjà, Sémion Franck, dans un essai intitulé « Au-delà de gauche et droite », voyait venir le moment où la ressemblance entre les « rouges » et les « noirs » justifierait leur inclusion dans une catégorie unique.* A la différence radicale, annoncée dans les programmes, ne correspond pas une différence aussi sensible dans la pratique. Elle est plus significative en revanche si nous adoptons une perspective généalogique et non structurelle : le communisme se veut un aboutissement des idées propagées par le christianisme*, le nazisme méprise cette tradition et se présente comme l'héritier de la pensée païenne, le premier se donne pour une victoire des anciens esclaves, le second des maîtres, et ainsi de suite. ».

* Cela me fait penser au dépassement des clivages...

**Cependant, ajouterai-je, aujourd'hui la situation a changé en ce sens qu'on ne trouvera guère plus chrétien que Marine le Pen et guère plus athée que Jean-Luc Mélenchon.

 

 

J'ajouterai à cette étude que c'est hélas assez courant de voir des personnes dire : j'ai toujours été un homme de gauche et je le resterai jusqu'au bout. Ou l'inverse. Cela me fait penser à ma grand-mère qui déclara « Je suis catholique des pieds jusqu'à la tête. » C'est une position confortable bien compréhensible qui mène à refuser d'entendre tout argument du camp adverse. On fait des guerres de chapelles, rien de plus. C'est pour cela que le dépassement du clivage droite-gauche, même si cette volonté n'est pas nouvelle..., me paraît plutôt positive. Et on voit que Macron a ratissé partout à gauche et à droite comme il l'avait dit, et ça marche ! On se foutait de lui pourtant, en lui disant que son projet pour la France ne marcherait jamais.

Ma mère qui est une « Insoumise » comme toi peut-être qui en tout cas est pour Mélenchon m'a dit que Mélenchon avait de plus en plus d'audience (et apparemment Macron de moins en moins). Cela paraît une bonne nouvelle, mais c'en est une très mauvaise puisque ceci ne révèle qu'une chose, et tu le comprendras mieux dans la suite de mes pages : la montée des extrémismes !

 

Laissons cela pour l'instant et parlons progrès.

 

« Tu confonds ou assimile le progrès technologique, le progrès social, le progrès tout court au capitalisme » me dis-tu.

Tu n'as aucun recul. Je crois que tu ne vois plus que par les yeux d'un anti-capitaliste, JL Mélenchon, et donc ta vision du capitalisme, du libéralisme est faussée, et tu vois donc Macron à travers tes lunettes « Mélenchonniennes ». Certes, tu peux dire pareil de moi : je ne verrais plus Mélenchon qu'à travers les lunettes de Macron ? Seulement, ce que dit Mélenchon a beau paraître brillant d'intelligence, cela ne tient pas la route quand on a une vue globale de l'humanité, de son histoire qui s'est construite par la volonté de l'Homme a amélioré son sort face à la Nature, donc grâce au progrès ; ce progrès a eu plusieurs étapes, avec elles des mutations à la clé. Progrès économique (lié au progrès technique et à l'innovation) et progrès social sont étroitement liés, ce qui fait comme résultante le progrès tout court. Méconnaître cela, méconnaître l'Histoire, c'est être complètement à côté de la plaque, mon ami. Tu ne te rends pas compte que nous sommes des enfants pourris-gâtés qui maugréont contre le Progrès alors que loin de nous dans le monde des pays (comme le Brésil où la criminalité est prospère par rapport à nos pays) le bénissent comme on l'a béni jusqu'à la fin du XIXème siècle. Ce rejet est dû à un mouvement anti-progressiste s'accroissant au cours du XXème siècle jusqu'à atteindre un pic avec les idées de décroissance d'un Jonas qui a implanté plus profondément la peur du progrès dans nos esprits. On vit une période de mutation, pleine de promesse, même si elle est difficile à vivre pour beaucoup. Les troubles profitent aux sectes et aux partis de la peur. Ça a toujours existé. Croire qu'on va régler nos problèmes en sortant de l'Europe, par exemple, ce que désirent à la fois Le Pen et Mélenchon (tous les deux devraient se marier à mon avis...), est d'une très grande naïveté, mais en plus un bien plus grand danger encouru que de prendre des mesures pour réformer l'Europe. Vois le documentaire Le Premier Homme : le groupe d'hommes-singes qui a préféré retourner auprès de leur arbre pour sa sécurité après qu'un de leurs membres fut dévoré par un lion dans la savane où ils s'étaient aventuré pour se procurer de la viande en abondance a vite disparu, le groupe qui a continué son aventure vers l'inconnu a donner naissance à l'Homo Sapiens. Tu vas me dire : pour notre malheur, puisque tu ne vois en le capitalisme que l'exploitation de l'homme par l'homme... Or, le monde n'est pas parfait, mais il fonctionne, me disais-tu en l'an 2000, et jamais il n'y a eu moins de pauvres, moins de guerres, moins d'épidémies, plus de santé, plus d'espérance de vie, plus de liberté que dans nos sociétés occidentales, et tout cela gagne du terrain, gagne le monde grâce à la mondialisation.

"Le libéralisme, c'est la liberté de remplir des papiers. Il y a maintenant des tas de gens qui perdent un temps fou à remplir des papiers." JLM – me cites-tu.

Constat qui est vrai, d'ailleurs Mélenchon est un champion pour faire des constats vrais, bien que n'extrayant du monde que les échantillons misérables et négatifs qui l'arrangent, qui servent ses intérêts et ceux prétendûment du peuple. Mais ce peuple qu'il plébiscite tant, qu'il lui fasse faire un référendum sur la peine de mort et se sont les combats d'Hugo, de Camus, de Badinter et bien d'autres en faveur de son abolition qui a fini par être obtenue qui est mise en danger. Comme quoi les élites formées en grande partie par des intellectuels ont du bon, tu ne crois pas ? L'abolition de la peine de mort gagne aussi du terrain, se mondialise, et la France qui en a été un grand exemple et moteur effacerait d'un coup de main du peuple cette grande avancée sociale ? Et celle-ci est née indirectement du capitalisme florissant.

Je vois combien Jean-Luc Mélenchon a rapetissé ton esprit au point que tu refuses de lire un livre instructif, pédagogique, d'une cohérence magistrale, quitte à ce que tu le critiques après lecture, mais tu préfères suivre aveuglément un homme et exclure de ton champ de vision tout ce qui serait apte à modifier ta vision du monde.

Tu crois que c'est une grande pensée que de dire "Le libéralisme, c'est la liberté de remplir des papiers. Il y a maintenant des tas de gens qui perdent un temps fou à remplir des papiers." Et quelles solutions nous donne t-il ? De mettre fin bien sûr à ce qui en est responsable, alors que le progrès – encore – fera que bientôt les machines plus perfectionnées, et pourquoi pas des robots, allègeront considérablement ce fardeau partagé par tous. Déjà ça a commencé : beaucoup de papiers ont été simplifiés, on peut les remplir par Internet quand avant il fallait se déplacer, et peut-être en voiture... De même que le travail des médecins a commencé à être remplacé par celui plus efficace des machines. De tout temps on a eu peur des avancées technologiques, il faut les dépasser, ces peurs, tu ne vas pas dire à ton enfant qui a peur du noir : c'est bien mon enfant, tu as raison, reste dans ta peur », tu l'amènes à les dépasser. Il faut avoir confiance en ce que tout le progrès que de toute façon on ne peut arrêter (et tous ceux qui ont essayé de l'arrêter n'on pas réussi, ou que pendant un temps très court) soit là pour un demain meilleur qu'aujourd'hui, même si il y a des tragédies parfois monumentales causées par le progrès, mais va t-on, par exemple, accuser plus l'invention de la bombe atomique (et par delà, l'inventeur de la scission atomique, l'inventeur de E = MC2) plus que celui qui a inventé le couteau ? Objectivement non, même si la bombe atomique peut détruire la planète. Le pouvoir suprême que confère cette arme a en même temps été une chance – mis à part les tragédies d'Hiroshima et Nagasaki, puisque ce pouvoir dépasse celui de l'Homme mais non sa volonté de vivre, son instinct de vie étant plus fort que son instinct de mort dirait Freud, il neutralise et ne devient plus qu'un objet de dissuasion autour duquel on met une sécurité que l'on veut absolue ; ce semeur de mort planétaire bien plus redoutable que ne le fut la peste qui a pourtant éradiqué un tiers de la population européenne à la fin du Moyen-Age et prémices de la Renaissance est paradoxalement un moteur de paix mondiale et ceux qui disent le contraire sont des prêcheurs de catastrophes, souvent les mêmes esprits fantasmatiques, victimes de leur inconscient et de celui collectif et nageant dans le délire de la théorie du complot.

L'homme a avancé par essais-erreurs-réussites depuis la nuit des temps, c'est vraiment trop facile de trouver le coupable de tous nos maux actuels en le capitalisme, en fait, il est devenu le bouc émissaire dû à notre ignorance, à la paresse d'esprit, préférant croire en un simplisme et populisme incarnés par des personnalités charismatiques, propres à nous protéger – enfin surtout de la connaissance : « l'ignorance ne s'apprend pas », comme disait le poète Gérard de Nerval), car c'est une protection illusoire que ces figures incarnent. Le capitalisme ? Il est devenu si naturel qu'on ne peut plus s'en passer, mais qu'on le maudit ou du moins dénigre en enfants pourris-gâtés croyant faussement que c'était mieux avant (Lis le pamphlet C'était mieux avant !, de Michel Serres).

Exploitation de l'homme par l'homme que ce capitalisme ? J'exploite mon potentiel humain, autrement dit le potentiel de moi, homme, par moi (toujours aussi homme au départ qu'à l'arrivée), donc je suis capitaliste naturellement, merci de me l'apprendre ; mon ami. Après, exploitation d'hommes par d'autres hommes ? Pas plus que l' exploitation de la Nature par l'homme depuis que l'homme est homme, et même quand il était encore singe, à moindre échelle. Le travail s'organise, et il y a toujours eu un employeur et un employé (avant c'était le seigneur et le serf, tu crois que c'était mieux?) Les moteurs sont plus riches, c'est normal. Une société humaine est hiérarchique comme chez les grands singes. Un homme riche chez les Masaïs, c'est celui qui a le plus de têtes de bétail. La richesse est facteur de reconnaissance sociale.

Après il doit y avoir une redistribution des richesses, c'est là que ça bloque aujourd'hui, mais on en prend conscience avec l'affaire Fillon, et on veut une moralisation politique, c'est plutôt positif. Mais il y en a combien de beaufs qui votent pour le FN, par exemple, et qui ne s'insurgent pas contre le salaire de leur star de foot ? Si demain tout ce peuple allait dans la rue manifester contre ces salaires disproportionnés, faramineux, indécents, plutôt que contre les mesures de patrons qui n'ont bien souvent pas le choix, ne crois-tu pas qu'ils verraient leur sort amélioré ? On est en droit de se poser la question sur l'indécence du salaire des stars qu'elles soient du sport ou de la culture. Pareil pour le dépassement d'honoraires dans la médecine. Bon, reparlons patrons. Pour embaucher, il faut des patrons (quand on est pas son propre patron). Tout le monde ne peut être patron, comme tout le monde ne peut être ingénieur, comme tout le monde n'est pas intellectuel (et je mets à égalité les manuels – je considère que tout le monde est égal, on a besoin des dons des uns et des autres que la nature a réparti assez ingénieusement, pour ne pas dire miraculeusement). Or il faut des « têtes pensantes » pour organiser la société. Ce sont toujours les intellectuels qui ont détenu le plus de pouvoir. Car s'il est vrai qu'une cathédrale nécessite des centaines d'ouvriers, voire des milliers, celle-ci a dûe être conçue, c'est le préalable, par un intellectuel.

Les patrons veulent un président pour les patrons. Les ouvriers veulent un président pour les ouvriers. Tout le monde n'en veut que pour sa pomme. C'est bien français. On est ronchon. Moi, si je ne voyais que mon intérêt pécunier, sans doute aurais-je vôté FN : ce qu'elle promet pour les handicapés en termes de revenus est plus avantageux encore que ce qui m'est donné actuellement. Je ne voterai pas pour Macron qui veut supprimer le diesel et donc me séparer de ma petite tuture que j'ai acheté pas cher ; il va me donner une aide, mais pour pouvoir acheter quoi ? Je ne sais pas, je préfère faire confiance et ne pas me laisser guider dans mes choix uniquement par mes intérêts personnels. Je t'avoue aussi que si je votais à la gueule du client, sans doute mon choix irait vers Marine qui a des yeux magnifiques propres à me faire chavirer, et cela d'autant plus si elle sourit ! Et tu l'as vu pleurer de rire : trop charmant !

Entre parenthèse, il y a aussi, il faut le reconnaître, des motifs « irrationnels » dans le choix d'un homme politique. C'est un phénomène normal. On est attiré par quelque chose qui nous ressemble. Il faut en être conscient. Et ne pas se laisser prendre au piège de nos projections (pas plus que celui des apparences). Moi, j'avoue que je suis identifié à Macron non par son costume (je suis aux antipodes) mais par son amour de la littérature et de la philosophie, et parce qu'il a fait du théâtre comme moi, pour me cantonner à cela. Mais si il avait eu des idées extrémistes, je ne voterais pas pour lui.

 

Je reviens au capitalisme dont tu fais le procès, mais autant faire le procès de l'homme d'être un homme !

Récapitulatif :

L'homo sapiens s'est répandu comme la poudre sur toute la terre, grâce à ses déplacements de nomade devant suivre le gibier, et ce même dans les pays froids, où vivait Néandertal, plus robuste, mais qui a péri non par génocide comme on l'a cru en 1999-2000, mais par une plus grande adaptation de l'homo sapiens, une plus grande inventivité héritée par ses ancêtres sur des milliers d'années, et même quelques millions au plus lointain. Les savoirs, grâce au langage et aux échanges se sont répandus également comme un feu de forêt. Voilà la situation de l'homme au paléolitique. Puis l'aspiration de l'homme à se sédentariser voit enfin le moyen de sa réalisation, par l'invention de l'agriculture et de l'élevage. Qui fait exploser la démographie humaine, puisque des agglomérations très vite se formeront étant donné qu'on peut produire non seulement pour sa famille, sa tribu, sa ville, mais pour d'autres que l'on ne connaît pas : le commerce naît, le moyen d'échange le plus facile, remplaçant la lourdeur néandertalalienne du troc voit le jour. Donc il te faut faire le procès à l'homme de s'être sédentarisé, d'avoir connu une démographie explosive, le premier « baby boom », d'avoir construit des villes, d'avoir fait commerce, etc. etc.

Exploitation de l'homme par l'homme ? On est passé d'une civilisation de l'esclavage à une civilisation du travail, même si le mot travail vient de tripalium, « instrument de torture », mais il faut peut-être ne jamais avoir connu le fouet et les conditions de travail, d'esclavage dans l'Egypte ancienne, par exemple, pour ne pas reconnaître que notre condition s'est globalement améliorée . Comme tous les individus ne sont pas égaux en nature, qu'il y a des intellectuels et des manuels, des entrepreneurs et des ouvriers, des dominants et des dominés, comme nous sommes des grands singes, comme il faut s'organiser pour être optimum, avoir une vie optimale dans une démographie très haute, il y a forcément des inégalités, mais la naissance de l'égalité de droit né de la Révolution a considérablement amélioré le sort global des humains à l'instar du Progrès technique, même si il reste de la misère, mais elle est moins grande que celle du XIXème siècle de Victor Hugo ou de Dickens. Sais-tu qu'on ne mourait pas comme aujourd'hui de cancer du poumon lié au tabac avant le XXème siècle ? Pourquoi ? Parce que cette maladie se déclare le plus souvent dans la cinquantaine. Sais-tu que pas loin de chez moi, il y a les mines bleues où les hommes travaillaient douze heures par jour, sans compter le temps pour descendre à pied à moins cent quarante mêtres pour remonter ensuite – total : deux heures ? Et que ces hommes souvent encore des enfants quand ils y entraient, ou du moins des ados, mourraient dans la trentaine par la schistose ? Et tu me parlais de confusion de ma part entre progrès technique et progrès social ? Excuse-moi, mais Jules Verne t'aurait ri au nez, lui enfant de la Révolution industrielle, et pourtant il a vu aussi les méfaits de l'industrialisation ; chantre du progrès il eut une inquiétude de plus en plus grande et fut souvent visionnaire, tant dans le positif que le négatif. Lis Les Cinq cent millions de la Begum : Herr Schultze est un Hitler anticipé (note Wikipédia). Dès son premier « Voyage extraordinaire, en 1863, j'ai été frappé par une curieuse description qui m'a évoqué la bombe atomique... Mais, revenons dans nos rails.

Après, comme je te disais, une société humaine est hiérarchisée comme une société de grands singes, certains ont plus de pouvoir que d'autres et concentrent plus de richesse, mais en principe, plus le gâteau est gros, plus le peuple bénéficie d'une part plus grosse une redistribution plus grande ; la croissance profite à tous, il ne sert à rien de jalouser les riches, il faut des riches pour enrichir un pays. En France on n'aime pas les riches. Résultat, les riches s'en vont ailleurs. Cela fait écho à l'histoire de la plus grosse entreprise d'horlogerie, qui aurait dû être implantée en France, logiquement, mais qui le fut en Suisse, parce que l'invention fut faite par un Français, mais qu'il était protestant, et on chassait les protestants de notre pays, donc des richesses ! Cela, je l'ai vu dans un documentaire passé il y a peu sur la délocalisation et qui faisait écho avec ce que je venais de lire dans le livre de Nicolas Bouzou que je t'ai conseillé de lire. Emmanuel Macron veut nous sortir d'une mondialisation sauvage, il mentirait si il disait qu'il veut nous sortir de la mondialisation, c'est à dire du monde, il nous tromperait si il disait que la solution est dans la sortie de l'Europe, ce qui nous rendrait aussi vulnérables fasse au grandes puissances montantes qu'un insecte sous un pied humain, ce qui diviserait le territoire européen et ferait renaître conflits et guerres civiles, au minimum il nous affaiblirait, notre sécurité serait de courte durée, Emmanuel Macron est réaliste et probe. Il s'est sans doute nourri de livres aussi riches que ceux de Nicolas Bouzou. Ce ne sont pas les produits d'un salopard, mais d'un homme se souciant pour l'avenir de nos enfants, étant lui-même père de famille. Macron aussi, même si ses enfants sont ceux de sa femme. Tous deux sont de grands humanistes, sont profondément humains, et je trouve petit et inacceptable, croyant encore en ton intelligence, que tu juges à l'emporte-pièce, et sans fondement autre que ta grande référence, et Nicolas Bouzou et Emmanuel Macron. Si le programme de Jean-Luc Mélenchon avait la pertinence d'un livre de Nicolas Bouzou, il pourrait être crédible, mais ce n'est pas le cas. Sa popularité, sa montée, il le doit à son charisme, au contexte de « crise » dont il profite, faisant affluer vers lui tous les déçus du systèmes, comme les sectes récupèrent tous les paumés, les hommes fragilisés. J'ai connu un témoin de Jéhovah qui avait étudié toute la philosophie sans avoir de réponse qu'il cherchait, il était dépressif, prêt à se suicider quand un Témoin de Jéhovah a frappé à sa porte. Oui, même momentanément les témoins de Jéhovah peuvent sauver, mais reprenant du poil de la bête il s'est senti très vite à l'étroit, lui qui à brousse-poil de la majorité des témoins de Jéhovah avait une grande culture générale, or que les témoins de Jéhovah n'ont qu'une culture biblique et watch-towerienne. Cet homme m'a aidé quand j'étais dépressif, assoiffé de lectures autres, il m'a conseillé de lire Regain de Giono. Tu devrais lire ce petit roman. Quand je pense que Jean-Luc Mélenchon a jugé d'immoral L'Homme qui plantait des arbres !...

J'ai compris que l'économie était le nerf de la politique, le nerf de l'histoire. Si tu ne connais pas l'histoire de l'économie humaine, tu ne peux pondres que des sophismes, Jean-Luc Mélenchon est un sophiste.

D'ailleurs je te renvoie à cette page de mon blog d'analyse de Jean-Luc Mélenchon

http://passionmacron.canalblog.com/archives/2017/02/20/34958620.html

 

, me faisant citer abondamment Tzvetan Todorov, grand essayiste exilé d'un pays totalitaire et qui a étudié brillamment les totalitarismes que sont le nazisme et le communisme dans Mémoire du mal, tentation du bien que je t'ai abondamment cité plus haut. Pour lui la démocratie et le libéralisme étaient les meilleurs systèmes, l'un politique, l'autre économique, et étroitement liés, ce qui ne l'empêchaot pas d'en être aussi un critique à ses heures. Ne pas oublier que le Front National et le Front de Gauche (représentatif du communisme) sont par rapport aux partis libéraux ce que Sparte était à Athènes, foyer commercial et culturel florissant grâce notamment à son cosmopolitisme issu de l'immigration (certes Mélenchon n'est pas contre l'immigration, au contraire). C'est ma conclusion après avoir lu Bouzou qui analyse très bien la Sparte fermée et l'Athènes ouverte. Belle parabole pour notre époque !

 

Au risque de me répéter un peu, je fais ce constat que tu as refusé de lire le livre de Bouzou sur la base de jugement hâtifs, tout extérieurs, tandis que je n'ai pas refusé de voir le film de Ken Loach que je devais voir sans dérogation, moi !, et or que je ne m'attendais guère à autre chose que ce que j'ai vu, qui fut émouvant, mais sans surprise sur le fond, et à peine plus sur la forme connaissant le réalisateur. Tu me dis Bouzou est ci, Bouzou est ça, tu ne vois pas plus loin que ton nez, c'est désolant, car je te promets que toi tu serais surpris – et agréablement – par sa lecture, grandi surtout, et je te conseillerai encore plus « L'innovation sauvera le monde – philosophie pour une planète pacifique, durable et prospère » (2016), car il est encore plus synthétique, parce qu'il embrasse encore plus dans une vision encore plus globale et transversale, parce qu'écrit après la vague d'attentats qu'on a connu sur notre territoire, parce qu'il est plus mature, parce qu'il remet en questions certains points de vue de On entend l'arbre tomber mais pas la forêt pousser, parce qu'il est plus émouvant, et enfin, si c'est un facteur de lecture pour toi, parce qu'il est plus court (200 pages contre 330...). etc. ETC. Je te mets au défi de lire ce petit livre, je l'ai pris à la bibliothèque, tu peux le trouver sinon en librairie pour la somme de moins de quinze euros, et moins sur Internet. Tu n'as cette fois plus aucune excuse et tu ne pourras pas dire que tu ne savais pas, car c'est maintenant qu'il faut avoir le courage d'ouvrir les yeux, de changer du moins momentanément, le temps d'une lecture, de lunettes. Lis L'Innovation sauvera le monde, d'abord, et tu me diras ensuite si il ne parle pas de progrès social.

La bête extrémiste se réveille, et cette bestiole-là , une fois levée, est difficile à dompter. Ils profitent de la période de mutation. La force de l'extrême droite et, secondairement de l'extrême gauche, c'est de proposer quelque chose à cette vaste partie de la population qui, pendant cette phase de mutation, fait les frais de ces immenses changements. Nous avons connu dans l'Histoire, de la tyrannie des Trente glorieuses au socialisme révolutionnaire en passant par le fondamentalisme chrétien, des épisodes de fermetures de nos sociétés, de libertés sacrifiées sur l'autel du rejet de la modernité.

Ces trois dernières phrases, je ne les ai pas mises entre guillemet pour ne pas te les faire rejeter d'emblée, elles sont pourtant de Nicolas Bouzou qui a du reste été une source immense dans tout mon roman.

J'ai paraphrasé quelques passages plus haut, et tu n'en es pas mort, tu as pu en tirer profit, je te citerai maintenant deux trois pages de L'Innovation sauvera le monde qui je suis sûr te parleront, d'abord dans ce sous-titre « L'apocalypse climatique ? Peut-être pas ! » :

« Nos pleurnicheurs voient des problèmes de tous côtés : l'épuisement de la croissance, la fin du travail, la méchanceté des Chinois et des Américains, l'espérance de vie qui pourrait baisser... Et surtout la grande peur qui nous unit : l'embrasement du climat. Attention, point de climato-scepticisme dans ces pages. Je ne suis pas climatologue, mais je sais lire une courbe et je fais confiance au consensus scientifique. Je fais mienne l'idée selon laquelle nous vivons une période de réchauffement climatique aux conséquences déjà catastrophiques, et je comprends que l'homme est responsable de ces graves difficultés. C'est dit sans ambiguïté et ce que j'écris, je le vis. Je n'ai jamais croisé aucun ménestrel de la décroissance qui ait adopté un mode de vie plus écologique que le mien, et dans une grande métropole : l'élevage de poules, coq qui réveille les voisins au lever du soleil, compostage de déchets, courses à trottinette... Je mérite amplement un diplôme de bobo-attitude. Et bien entendu je roule dans une voiture électrique bourrée de la technologie pensée par des ingénieurs géniaux. L'inverse de la décroissance. »

Je saute trois pages pourtant passionnantes et vient à ce qu'on peut considérer la conclusion de ce chapitre 3 :

« Placer les politiques publiques et l'ordre techno-économique au service du développement durable exige de nous débarrasser des lubies de la décroissance, impasse pratique (qui l'accepterait?) et anthropologique puisque Homo Sapiens œuvre toujours pour améliorer sa condition matérielle. Homo Sapiens ne veut pas nécessairement produire et consommer plus, mais, à tout le moins, produire et consommer mieux. Il faut accepter l'idée que c'est l'innovation pour produire mieux, l'innovation pour consommer moins d'énergie, mais l'innovation de toute façon qui nous aidera à résoudre nos problèmes écologiques. L'humanité doit accepter, dans la lignée de Pic de la Mirandole, de Rousseau et de Sartre, sa place à part dans la nature. Son existence précède son essence car l'homme dispose d'une grande liberté vis à vis de son instinct, ce qui n'est sans doute pas le cas du coq qui viole toutes mes poules plusieurs fois par jour. N'importe lequel de ses congénères procéderait de la même manière cavalière, aujourd'hui, après hier et avant demain. Les notions d'éducation, d'histoire et de progrès n'existent que pour les civilisations humaines. Non à la souffrance animale inutile ! Les images qui sortent de certains de nos abattoirs sont insupportables, elles traduisent des comportements humains absolument innomables. Descartes à tort : les animaux ne sont pas des machines. Mais les tenants de la deep ecology se fourvoient : ils ne sont pas l'équivalent moral des humains. On peut être prêt à mourir pour sa femme et ses enfants, pas pour son chat. Les animaux sont mes frères inférieurs, écrit Michelet. En deux mots, tout est dit. J'aime la nature, je lutterai de toutes mes forces pour le bien-être animal, mais je ne suis pas un animal.

 

« L'innovation qui guérit.

L'innovation qui décongestionne les villes.

L'innovation qui permet aux jeunes de se déplacer.

L'innovation qui dépollue.

L'innovation qui diffuse la musique.

L'innovation qui fait voir aux aveugles.

L'innovation qui ralentit le vieillissement.

Elle détruit des emplois mais peut en créer beaucoup plus, si nos économies s'adaptent.

Elle détruit des rentes mais il n'a jamais été plus facile d'être entrepreneur.

Elle a abîmé l'environnement, mais avec elle nous allons le réparer. C'est le temps du triomphe de l'écologie de la croissance.

Le VRAI problème n'est pas là. Le vrai problème réside dans le risque de conflit. Dans le nationalisme. Dans l'extrémisme. Dans le terrorisme.

Tout ira donc bien mais tout ne va pas encore bien. La destruction créatrice va réparer, mais pour l'heure elle déchire le monde. Elle s'abat sur lui et lui confère son unité. Pendant l'hiver 2016 où j'enchaînais les voyages, je me laissais griser par l'exotisme de la presse étrangère qui évoquait le sort des Inuits emprisonnés ici, la possible interdiction de la chasse au renard là. Mais partout, à Genève, Montréal, Manchester, Casablanca, la presse titrait sur le conflit entre Uber et les taxis. Dans quelques années, peut-être les chirurgiens casseront-ils les robots qui veulent les remplacer et les moniteurs d'auto-écoles briseront-ils les pare-brise des voitures sans chauffeur. Voilà qui est tragique car nous voulons la fin des accidents routiers, la vie plus longue et en meilleure santé ! Le conflit des taxis illustre en modèle réduit la promesse et le danger de notre époque, un danger bien plus pressant quand souffle le vent de l'innovation que lors des mers calmes. La promesse est celle d'une économie plus moderne et plus dynamique. Le danger est celui d'un conflit qui irait de violences en violences jusqu'à faire plonger nos sociétés dans les affres du nationalisme, de l'extrémisme et du fondamentalisme. Dans ce moment critique, nous devons être attentifs au fil qui relie le passé à l'avenir. Non, les modernes ne doivent pas tout détruire. Car si tout s'écroule, nous allons mourir !

 

« Nous disposons des technologies pour résoudre les grands problèmes sanitaires, sociaux, environnementaux qui se dressent devant l'humanité. L'innovation sauvera t-elle le monde une fois de plus ? Le problème est moins économique que philosophique. »

 

Allez, voici deux derniers passages, page 112 et 195 :

 

« L'alliance du nationalisme de droite avec l'extrême gauche (qui s'est rebaptisée gauche radicale) est un grand danger pour les sociétés ouvertes. Ces deux branches à priori éloignées naissent de la même racine : le catastrophisme et la volonté de s'extraire de la société libérale. C'est la raison pour laquelle leurs programmes économiques sont proches. ».

« Face à la mutation dans laquelle nous sommes entrés il y a une quinzaine d'années et qui va durer encore aussi longtemps, nous tremblons d'effrois mal placés. Nous craignons la fin du travail. Mais la mutation en cours peut être formidablement stimulante pour l'économie et libérer le travail pour une prospérité mieux partagée. Ce n'est qu'une question d'adaptation de nos politiques économiques qui doivent favoriser l'épargne risquée, l'innovation, la flexibilité et la formation. Tous les pays que j'ai visités ces dernières années en sont capables, quand ils n'ont pas déjà mis en œuvre ces politiques. Nous nous alarmons face au réchauffement climatique. A juste titre, mais nous sous-estimons notre capacité collective à protéger la planète et les écosystèmes. Le transhumanisme nous épouvante alors que nous luttons depuis des dizaines de milliers d'années pour vivre mieux, plus longtemps et plus intensément. Nous avons la phobie des solutions, mais nous ne voyons pas le vrai risque, celui d'une société déchirée entre les anciens et les modernes, celui d'une ultramondialisation désincarnée, sans but, qui fera vomir une partie de la population. Déjà nous discernons les prémices de ce rejet de la société ouverte avec la montée du nationalisme, de l'extrémisme et du terrorisme. Mais ces monstres sont sur le point de prospérer bien plus rapidement et de condamner notre art de vivre. A long terme, la société ouverte gagne toujours mais, en attendant, combien de drames ? Combien de violence ? Combien de pauvreté ? Avons-nous vraiment besoin de ces maux ? »

 

Pour y relever le défi et « pour tenir la barbarie à distance », Nicolas Bouzou préconise de méditer sur les vertus cardinales vieilles de 2500 ans : le courage, la justice, la prudence, la tempérance. Il fait un développement pour chacun d'eux. 

Je te cite la tempérance (eh oui, encore une citation de ce « gros con », qui se révèle encore une fois si humain:)

« La tempérance est l'une des grandes questions de ma vie parce que le goût du plaisir ne me laisse pas en paix. J'aime le vin, les voyages et les jolies filles. Il s'en faudrait de peu pour que je sois alcoolique, toujours parti et infidèle. Et en même temps, je sais que le plaisir disparaît avec l'absence de contrôle de soi. Cette vertu, elle m'obsède, surtout quand, tout juste rentré dans un restaurant de Lisbonne, je commande une carafe de vin vert pétillant. La tempérance commande d'en laisser. Tant pis. La tristesse immédiate est payée du bonheur de l'estime de soi, laquelle serait impossible si je me laissais aller à mes instincts. Et surtout, ne confondez pas la tempérance et la santé. Une vertu ne se met pas au service de l'hygiénisme. Ce serait d'une tristesse ! Elle vaut pour elle-même.

Comment se comporter face à une vague d'innovation qui s'abat sur nous ? Paniquer et se sauver en courant ? Plonger tête baissée dans la vague en hurlant ; « Vive le posthumanisme ! » ? Le premier comportement relève de la poltonnerie. Qui le revendiquerait ? Le second caractérise les têtes brûlées. Mais la témérité n'est pas une vertu, à la différence du courage. La tempérance est une attitude d'humilité à l'égard de la conduite de la politique. C'est le chef d'entreprise qui s'appuie sur une culture et une équipe pour transformer une organisation et mieux servir un projet collectif. C'est le dirigenat politique qui regarde l'avenir avec confiance, formule le but commun de la nation et opère les changements à effectuer avec raison mais sans passion. Il y a dans la tempérance l'amour du travail bien fait et réalisé en profondeur. La passion est nécessair dans le domaine des arts, de l'amitié ou de la famille, mais c'est un poison dans le domaine social. Et là je cite Popper car il est difficile d'être plus clair et profond :

«Le rationnalisme se rattache étroitement à l'exigence d'une ingénierie sociale pratiquant la méthode du coup par coup appliquée à la rationnalisation de la société, à une véritable planification contrôlée par la raison et opposant au pseudo-rationnalisme platonicien un rationnalisme socratique conscient de ses limites. »

Platon est génial mais Popper s'en méfie car il voit en lui le premier penseur du totalitarisme comme retour à un âge d'or (revenir à l'idée originelle, forcément plus belle que la réalité, version dégradée de l'idée). À l'inverse, dans cette citation, Popper nous donne le mode d'emploi de la politique publique dans les sociétés ouvertes : réfléchir, faire, évaluer, retirer ou généraliser. La tempérance n'empêche pas le discours politique élevé. Mais elle en est l'indispensable complément.

La raison ne s'accommode que de la démocratie au sens large : la liberté de penser, d'exercer son esprit critique, de choisir à loisir ses dirigeants. Au contraire, la raison sans discernement (« j'ai raison », terrible expression – tiens je réalise que je l'emploie dix fois par jour) vire au totalitarisme. C'est l'opposé de la tempérance. Contre Platon, Socrate nous donne l'antidote : la raison doit nous faire prendre conscience de nos limites. En ce sens elle doit éviter d'être totalisante. Seule la tempérance est raisonnable puisque la raison empiriste comme la conçoit Popper nous oblige à penser qu'on ne peut être sûr de rien, ce qui disqualifie par principe les extrêmes. Ainsi, le citoyen « raisonnable » doit s'abstenir, par principe, de voter à l'extrême ceci ou à l'extrême cela. Le bon dirigeant, politique ou d'entreprise, doit avancer en sachant que, dans ces temps de destruction créative, il a l'obligation du courage, mais le droit à l'erreur.

Tu es moniteur d'auto-école et tu es rouge de colère parce que le monde, ça ne va pas. Google menace de faire disparaître ton métier. Le gouvernement est incapable. Les immigrés affluent comme si nous n'avions pas déjà nos soucis. L'Europe n'apporte aucune solution. Les syndicats bloquent tout. Oh, tu n'as pas tort. Les gouvernements souvent, ne sont pas à la hauteur. L'Europe est devenue une triste bureaucratie et les syndicats sont ultraconservateurs. L'indignation, la colère et la peur sont des passions qu'on a bien le droit de ressentir, mais Marine Le Pen sera parfaitement inefficace pour contrer la Google Car. En revanche, elle sera parfaitement efficace pour briser l'acquis européen (il y en a un), limiter les opportunités économiques (le protectionnisme sert à cela) et sans doute brider quelques libertés publiques. Je pourrais dire à peu de chose près la même chose de l'extrême gauche. D'ailleurs qu'est-ce que l'expérience de la gauche radicale a apporté à la Grèce à part une terrible désillusion ? L'extrémisme, l'inverse de la tempérance, est toujours une impasse, voire un recul.

La tempérance peut en revanche prendree la forme d'une participation au débat public. Facile à dire, répond ma femme. Toi tu t'exprimes à peu près où tu veux. Tu n'as pas besoin d'exutoire. Vrai, mais j'observe aussi une désertion du débat public de la part des jeunes (à part de notables exceptions) qui ont peur de s'exprimer. Quant aux dirigeants d'entreprise, ils sont le plus souvent tétanisés par le débat public (peur des actionnaires ? des clients ? de leur ombre?). Je plaide depuis plusieurs années pour l'organisation de conférences de consensus sur les sujets où une régulation publique est notoirement nécessaire. Cette pratique s'est généralisée dans le corps médical à la fin des années 1970 aux Etats-Unis. Il s'agissait de définir le meilleur protocole de prise en charge pour une pathologie donnée. Au début réservée aux professionnels, elles se sont ouvertes aux patients puis à la population. Il serait formidable que le monde de l'économie ou de l'éducation, là où il nous faut bâtir de nouveaux projets, puisse convoquer de telles conférences pour proposer au gouvernement des mesures précises assorties de calendriers et d'études d'impact. Ce serrait en théorie le rôle de l'université. Les think tanks oeuvrent dans un sens positif mais certains souffrent parfois d'être teintés d'une coloration partisane. Des académies ou des réunions de syndicats professionnels pourraient organiser de tels événements, au niveau national ou, mieux, européen. N'attendons pas de l'Etat qu'il prenne de telles initiatives, lui qui, à un moment où à un autre, les considérera comme une façon de restreindre sa liberté de choix. Il s'agit d'informer l'opinion publique et de placer l'Etat devant ses responsabilités en lui montrant que des évidences existent et qu'elles peuvent être consensuelles. La tempérance construit pierre par pierre. Il y a quelque chose de protestant en elle. »

 

Fin de citation ! Ouf !

 

 

Je te dirais à la suite de cela qu'il faut prendre ses responsabilités en tant que citoyen. Si on se rend compte qu'on s'est trompé dans ses choix, il ne faut pas en avoir honte, mais il ne faut pas avoir peur de virer de bord, quitte à passer pour un « traitre » à son parti, pour sauver la France. On appartient à personne. On est libre. Et on a le droit à l'erreur. Pas au manque de courage. Il faut être honnête vis à vis de soi-même, vis à vis de ce qu'on sait être juste et bon. Emmanuel Macron a eu le courage de quitter son métier de banquier (il serait beaucoup plus riche aujourd'hui en y étant resté) comme François Hollande – le traître n'a t-on pas entendu!

 

Si tu t'inquiètes de l'avenir à travers la numérisation des contenus, l'uberisation, l'internet des objets et le Big Data, enfin le transhumanisme, les quatre mouvements technologiques porteurs de progrès à l'origine de la 5ème mutation de l'humanité par destruction créatrice économique et sociale, ce livre, véritable guide pour bien comprendre le monde et ses enjeux, pour affronter l'avenir sans succomber à la tentation du repli, qui mènerait à une nouvelle « Mémoire du mal » pour reprendre les termes de Todorov, saura te répondre de manière équilibrée et argumentative et calmer tes angoisses, enfin est propre à te faire croire à nouveau en l'avenir, au progrès, au libéralisme, c'est à dire en une société ouverte.

 

Je serais triste que l'homme à qui je dois une ouverture d'esprit en l'an 2000 reste l'homme fermé que tu es devenu, à mon avis, sans peut-être t'en rendre compte. Je fais appel à ton intelligence, à ta raison. Je sais que les temps sont durs, et que tu as été une des victimes du capitalisme dans ses méfaits, qui n'est pas parfait, mais qui a les moyens de devenir de plus en plus humain (n'oublie pas tous les bienfaits qu'il a apporté déjà : ton confort pour ne dire que cela) ; par contre tu t'en mordrais les doigts de te rendre compte qu'en étant sorti du capitalisme, le parti extrémiste triomphant – qu'il soit de droite ou de gauche – aura fait beaucoup plus de victimes. Par une illusion. Une manipulation du peuple par populisme. Et c'est là que tu pourras regretter le passé en disant : « c'était mieux avant », car cela aura été vraiment mieux avant, et tu ne l'aurais pas vu, pas su, il t'aura fallu passer par cette erreur monumentale pour comprendre, à croire que tu n'aurais auparavant rien appris de l'Histoire, non par « devoir de mémoire » non rempli par les institutions ; peut-être, on pourrait le croire, parce que tu ne la pas vécu ce passé, mais non, je crois plutôt que ce sera par ta fermeture (par extension à l'Europe, au monde, qu'illustrent les choix des extrémistes...), et victime de ton ignorance doublé de ton aveuglement..., enfin en bref, concrètement ici, de n'avoir pas lu L'innovation sauvera le monde de Nicolas Bouzou (et peu importe que ce soit de lui plutôt que d'un autre), un livre de 200 pages – quelle tristesse ! Tu te trompes de croire que de voter Jean-Luc Mélenchon est un meilleur choix que de voter pour Marine le Pen ; les extrêmes se rejoignent comme l'Ouroboros qui se mord la queue.

 

Amicalement

Stéphane

 

PS : comme nous sommes unis au moins par l'amour de l'art, je te citerai deux derniers passages de L'Innovation sauvera le monde :

« Sens, valeurs morales, art : ces trois piliers nous donnent la résilience nécessaire pour nous épanouir dans notre « entre-deux-mondes » sans plonger dans l'obscurantisme nationaliste ou religieux. » (p 163)

« Nous avons besoin de beauté. La compréhension du monde, c'est dans l'économie et la philosophie que nous la trouverons, des disciplines indispensables en nos temps troublés, mais qui ne nous apporteront pas la contemplation du beau. »

(p 193).

Dans son chapitre « L'amour, la vertu et l'art sauveront le monde », sa section consacrée à la question de l'art en général, notamment de l'art contemporain et du marché de l'art, de ce qui est art véritable et ce qui n'en est pas est aussi pertinent à mes yeux et devrait t'intéressser au plus haut point.

 

***

Quelques réflexions annexes

 

Je dirais qu'on passe à côté du vrai débat politique dans tous les débats médiatiques actuels, on évite la question centrale qui est tabou, que Macron a seul abordé dans Révolution mais qu'il n'a pas à ma connaissance exposé au public (pourquoi ? Y a t-il une raison valable, peut-être mais je l'ignore. Cette question qui fait le fond des deux livres de Bouzou je la poserai en ces termes : compte tenu que notre monde vit une mutation plus qu'une « crise », comme l'humanité en a vécu plusieurs fois au cours de l'histoire, que choisit-on, que met-on en œuvre collectivement pour que cette transition vers une nouvelle société, une nouvelle civilisation, ait lieu avec le moins de casse possible, compte tenu qu'on en a les moyens, surtout, par identification anticipatrice des problèmes qui se posent, qui est déjà la solution pour moitié ? Une seconde question qui en est son prolongement logique dans cette présidentielle : Quel homme, en tant que futur président, incarne le plus cette mutation et ce nouveau monde qui se profile, ce à quoi on ne peut échapper, en bref, quel président nous fera entrer dans le XXIème siècle ? A cette deuxième question, je réponds : Emmanuel Macron. Son socle philosophique et idéologique est à trouver dans les livres de Nicolas Bouzou. Lisons ce dernier, qui éclaire beaucoup la pensée de Macron, et nous aurons les réponses à la première question, plus que n'y répond Macron, parce que économiste.

 

 *

 

 Peut-on lutter contre l'émergeance et l'installation de l'intelligence artificielle dans nos sociétés, dans le monde ?

Non.

Pourquoi ?

On ne peut lutter contre le progrès technique, l'Histoire de l'humanité la démontré tout le temps, cette révolution de l'intelligence artificielle n'y fera pas exception, elle est en marche et avance à la vitesse grand V. A moins que Eloi Laurent ait raison, qu'il s'agit d'une des « Nouvelles mythologies économiques » de dire cela (voir son livre titre). Mais ce serait bien la première fois de l'humanité qu'on échapperait au progrès technique !

 

Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ?

Oui et NON.

Pourquoi un petit oui et un grand non ?

Un petit oui, parce que l'intelligence artificielle gagne maintenant à tous les coups contre les champions des échecs ou du go, parce qu'on a identifié l'intelligence artificielle comme potentiellement dangereuse, qui prendrait pouvoir sur nos vies, possession de nous-même un peu comme peu le faire un « pervers narcissique ») ou un psychopathe, parce qu'Elon Musk en parlant d'intelligence artificielle évoque « un démon » (qui exige dès maintenant une régulation), parce qu'il y a un transhumanisme extrême qui parle de « post-humains » des hybrides entre intelligences artificielles et humains qui remplaceront les humains, enfin parce que laisser faire l'intelligence artificielle « rejetterait les peuples vers le fondamentalisme ou le totalitarisme rejetterait les peuples vers le fondamentalisme ou le totalitarisme. »

Un grand non parce qu'identifier un problème, c'est la moitié de la solution. C'esr le cas de Elon Musk, par exemple, qui identifie le problème, mais qui donne déjà une solution : « un « démon » qui exige dès maintenant une régulation. » Il y a en plus ici, qui accroît la résolution du problème, une anticipation, une exigence (qui sous-tend une éthique) et une urgence sans panique, du fait de l'anticipation du problème. De plus, si l'intelligence artificielle est réelle, il permet par l'imagination, la projection, une anticipation-fiction (ou « science-fiction) qui elle est du domaine de la fiction, mais le fait de savoir l'aboutissement extrême qui a été rêvé, et est désiré par un homme ou un groupe humain, est une anticipation réelle de notre part qui va nous donner les moyens de réguler l'intelligence artificielle. De plus, il y a un infini de possibles dans l'imaginaire, il y a beaucoup de possibles réalisables – et beaucoup ne sont pas souhaitables, et il y a une sélection faite pour le salut de l'espèce (principe darwinien étendu au social) qui fait que l'anticipation-fiction plus haut à de forte chance de ne jamais advenir, et heureusement.

Au préalable de l'identification d'un problème, il faut une réflexion, mais plus celle-ci est tôt dans le temps par rapport à un danger potentiel qui s'avérerait dans un futur plus ou moins proche ou lointain, plus les chances de réussite pour résoudre le problème sont nombreuses. La solution à un problème qui se pose par exemple à propos de l'intelligence artificielle. Ce problème a été identifié parallèlement aux bienfaits que ces intelligences pourraient apporter à l'humanité par Nicolas Bouzou dans L'innovation sauvera le monde écrit en 2015 et qui anticipe sur un problème qui pourrait advenir dans cinquante ans si on n'y réfléchit pas tout de suite : « Il ne fait nulle doute que l'intelligence artificielle peut réaliser des merveilles pour guérir des malades, dépolluer les villes, aider les enfants à apprendre... Mais les laisser faire déclencherait un principe physique de Le Chatelier à la puissance 10 qui rejetterait les peuples vers le fondamentalisme ou le totalitarisme et l'innovation n'aurait pas contribué à sauver le monde, au contraire. »

Cela contient un immense espoir auquel il faut se raccrocher, c'est que ces intelligences capables de gagner à tout les coups maintenant contre les plus grands joueurs des échecs ou du go n'ont pas réfléchit à ce sujet, n'ont pas identifié ni les bienfaits, ni les problèmes qu'elles pourraient nous apporter d'ici cinquante ans ou même vingt ans. Elles ne sont pas muées par l'amour, l'amour pour nos enfants qui donne sens à nos vies et qui nous font anticiper ces problèmes pour les résoudre. Cela est aux antipodes du « monde de la technique » de Heidegger qui a placé l'économie mondiale sur pilote automatique, puisque l'amour pose la question des finalités, celle du «pourquoi » qui nous a tant manqué pendant ces années où l'innovation n'a été qu'instrumentale.

Quels principes cela demande t-il pour que les intelligences artificielles ne se retournent pas contre nous ?

Il faut poser des limites. Si on intègre le bien-fondé des limites dans nos vies, si on considère que les limites sont nécessaires et salutaires et n'empêchent pas un champ de possibles infini, une liberté infinie comme dans l'Art, si l'on comprend que la liberté n'est ni l'absence de limites, et que la contrainte peut être au service d'une grande liberté et donc d'une grande créativité, alors les intelligences artificielles auront un pouvoir limité. Il faut voir l'intelligence artificielle comme un miroir de nous-même : nous sommes une somme faite de la totalité de nos pensées (et de notre contrôle sur celles-ci), de nos motivations, intentions, de nos croyances, de nos valeurs, de notre spiritualité, de nos actions passées et leur résultante et les leçons tirées de notre existence etc, en bref, la totalité de notre être. L'intelligence artificielle sera comme un chien aussi, qui est éduqué si on l'éduque, et il y a de plus grande chance que cela soit fait si on a été éduqué nous-même, et si ce n'est pas le cas, si on s'éduque au fil du temps, continuellement, ce qui est valable même pour celui qui part avec une base solide d'éducation. Être conscient que le bien-être est favorable à la bientraitance et que l'amour commence par soi, si l'on se traite bien, on traitera bien notre chien. Il faut aussi envisager l'intelligence artificielle comme dans notre rapport à l'Inconscient : notre inconscient aussi renferme un danger et peut nous faire devenir fous si nous ne dialoguons pas avec lui, lui aussi est « virtuel » (l'intelligence artificielle est un objet née la virtualité), on peut être victime de notre inconscient si on est pas conscient, si on est pas préparé à recevoir des informations de celui-ci, mais il peut être un allié formidable du « conscient ». Ainsi à côté des limites, il faut être conscient, c'est une deuxième condition pour que nous contrôlions et limitions le pouvoir des machines. Etre conscient, c'est même le préalable pour identifier  : on est conscient d'un danger, donc on réfléchit dessus, on l'identifie de manière anticipatrice. Etre conscient va plus loin, elle est cette attitude consistant à revenir régulièrement à notre corps (nos sensations) et à notre respiration (méditation pleine conscience), prendre conscience qu'on ne se réduit pas qu'à notre intelligence (aussi haute soit-elle et que le corps a une sagesse et ne ment pas. Prendre conscience que nous sommes des êtres uniques qui respirons, qui pouvont profiter de tous ses sens dont la nature nous a doté, que nous avons un cœur qui non seulement bat mais ressent, de l'amour par exemple, que nous avons une histoire collective, familiale, individuelle, que cela crée du lien, et que tout cela manquera aux intelligences artificielles qui ne doivent être vu que comme des outils perfectionnées et à notre image, comme paraît-il nous sommes à l'image et à la ressemblance de Dieu, et qui est indéniable si on entend ce qu'est Dieu, et qui n'est pas dans tous les cas un être supérieur et source de toute chose, et qui plus est barbu... Dieu se situerait à la confluence de la Nature (définition de Dieu par Spinoza) et de l'Inconscient dans sa plus haute instance, d'un inconscient envisagé à travers ses trois piliers ascendants : Freud, Lacan, Jung, ce dernier ayant justement replacé la spiritualité au cœur de l'Homme, et formulé le rapport du petit moi au Soi (la plus haute instance qui dépasse le petit moi, et sa volonté propre et son ego et qui donc peut être assimilé à Dieu : une volonté supérieure qui prend forme, se concrétise par l'individuation. Pour en revenir à notre sujet, on ne peut être aliéné par l'intelligence artificielle si on est conscient.

Enfin, la technologie intraséquement est neutre, on peut en faire un bon usage comme un mauvais usage. Ce qu'on a appris avec le XXème siècle, avec le nuclaire, est aussi vrai d'un couteau, par exemple, qui existe depuis la nuit des temps, depuis que l'homme a taillé des bifaces. Mais c'est maintenant qu'il faut agir vis à vis de l'intelligence artificielle, c'est maintenant que ça se joue par notre anticipation et notre prévention pour qu'elle ne devienne pas une technologie non neutre, pour que l'intelligence artificielle ne prenne pas le dessus, son autonomie, et ne nous domine pas comme un animal plus intelligent que nous.

Il n'y aura pas de substitution de l'homme par l'intelligence artificielle. Il faut envisager celle-ci comme complémentaire, une « aide à la personne ». On a beaucoup eu peur que le livre numérique remplace le livre traditionnel. En fait la modernité n'a cessé de côtoyer la tradition, et tant qu'il y aura des hommes qui préféreront le contact intime avec le livre traditionnel, pouvant l'écorner pour marquer une page par exemple, tandis qu'il lit en marchant, pour sentir l'odeur du papier et de l'encre, etc. le livre existera, perdurera.

Par contre, il y a des métiers qui vont disparaître comme chirurgien qui sera remplacé par « assistant chirurgien ». Pourquoi ? Parce que les robots sont plus efficaces pour opérer, mais qu'il y aura toujours un pilotage, un contrôle des opérations part l'homme.

 

21 février 2017

Le problème dont Emmanuel Macron doit prendre conscience

Je l'ai dit, Emmanuel Macron est Haut-Potentiel. Le problème majeur c'est qu'il en a sans doute pas pris conscience et que tant qu'il n'en aura pas pris conscience, il ne pourra aller bien loin en politique, il ne pourra pas faire grand chose de plus que François Hollande (qu'on rappellerait volontiers comme président), même s'il était élu président en mai 2017.

Pourquoi? Par ce que si il a une intelligence extraordinaire il a un gros point faible due à sa particularité, à son fonctionnement Haut-Potentiel. Il survole tout et tout le monde, mais est naïf, il ne connaît pas la fange politique et ce qui se tramera inmanquablement contre lui qui en politique a le défaut d'être trop jeune et d'avoir une femme trop vieille (c'est triste de dire ça, parce qu'ils sont adorables tous les deux). On le manipulera comme on veut, il ne verra rien, il sera le jouet de loups. C'est sans doute à cela que faisait allusion Jacques Atalli en le mettant en garde qu'il faisait fausse route à vouloir faire cavalier seul, qu'il s'était pris dans les rouages et l'ivresse du pouvoir, qui a un mouvement ascensionnel et qui a été fulgurant chez Emmanuel Macron, mais la chute sera dure si il ne s'entoure pas de personnes comme Jacques Attali. On peut dire que le meilleur président qu'on pourrait avoir, si il avait les idées de Macron, c'est Jean-Luc Mélenchon, parce que plus âgé,  il a au moins l'expérience en politique, ayant été très proche de François Mittérand entre autres, un charisme incroyable, une solidité terrestre qui fait penser à un rocher en mer frappé par les vagues, pour reprendre une image cher au coeur de Jean-Luc Mélenchon ayant grandi au bord de la mer: "Quand j'ai de la fièvre, ou que ça va mal, je continue à voir les vagues immenses battre les rochers de Spartel" raconte t-il dans Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'Insoumission. Idées à part, il est un peu à la politique ce que Victor Hugo fut à la littérature; de ce dernier, on revoit l'exilé face à la mer, on revoit l'immensité de son oeuvre, la fraternité, la force, capable de rugir comme l'océan pour la bonne cause sans s'époumoner. Bref, à Jean-Luc Mélenchon ne lui manque que l'immensité de l'oeuvre. Mais de l'écrivain, il en a la carrure, une force de caractère, une force de la Nature. Par contre, j'espère qu'il est aussi diplomate que l'est Emmanuel Macron.

MAIS EXCELLENTE NOUVELLE! François Bayrou a fait une offre d'alliance à Emmanuel Macron qui a l'accepté:

http://www.linternaute.com/actualite/politique/1365010-francois-bayrou-l-alliance-avec-macron-l-integralite-de-son-discours-en-video-22-02-2017/

https://www.youtube.com/watch?v=xpzIvyYJM_8

Je viens de l'apprendre avant de publier cet article à rapprocher de ces paragraphe d'un article précédent intitulé "Emmanuel Macron n'est-il pas "Haut-Potentiel:

Alors oui, disons-le, Emmanuel Macron n'est pas un de ces grands singes mâles dominants. Ce qui fait que si son Haut-Potentiel est un atout extraordinaire, c'est aussi un écueil qui peut lui coûter très cher si il n'en prend conscience et ne sait pas s'entourer. J'ai vu ou lu le témoignage d'une personne dire que Brigitte Macron avait du mal à voir, dans sa naïveté, toute la malveillance alentour. Cela recoupe ce qu'une personne me disait il y a quelques mois, voyant mon enthousiasme: elle va souffrir, on va tout faire pour qu'Emmanuel quitte sa femme, l'attaquant à propos de son âge. C'est elle aussi qui m'a dit qu'Emmanuel était un Haut-Potentiel, qu'il n'était pas un grand mâle dominant, elle qui mettait le doigt sur le danger à ce qu'Emmanuel (connu pour être têtu, et quel Haut-Potentiel ne l'est pas!?) veuille faire cavalier seul, ne s'entoure pas.

 Mais voilà, Emmanuel Macron n'est plus tout seul! Il a un appui solide à travers l'homme d'expérience et de grande qualité humaine qu'est François Bayrou qui a fait un choix exemplaire, le bon choix devant le péril que cours la France...

Grâce à cette alliance, le salut de la France est plus possible que jamais.

 

 

20 février 2017

Macron... Macron... Et si on parlait de Mélenchon? (et de Le Pen?)

Quoi Macron et Mélenchon, c'est un peu pareil, ça commence par M, ça finit par un ON!

Passé la boutade, je me suis intéressé à ce dernier candidat, farouche opposant à notre candidat libéral: Jean-Luc Mélenchon, dont j'ai rappelé son affiliation avec le communisme dans une note d'un précédent article que je recolle ici:

(1) Le communisme reste la première base de la politique de Jean-Luc Mélenchon. Il le dit clairement dans "Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'insoumission (entretien biographique avec Marc Endeweld)" p 84, répondant à la question "Vous faites la campagne de Mittérant sans être socialiste...communiste de coeur, il explique comment il devint socialiste, tout en ne reniant pas les idées marxistes: "Les socialistes m'apparaissaient donc plus ouverts. Ils avaient leur déclaration de principes où il était clairement dit que le marxisme était leur source d'inspiration et le capitalisme le système à renverser." Plus haut il déclare:  "Il a fallu donc choisir: les communistes où les socialistes?" expliquant qu'avec le contexte le contexte international (Pologne) qui avait évolué, il se tourna naturellement vers les socialistes, alors même qu'il militait avec les ouvriers communistes.

Si j'ai mis dans l'intitulé de mon message "Le Pen" entre parenthèse, c'est que bien que ce n'était pas le but, j'en suis venu inévitablement à m'attarder sur Marine Le Pen. Le lien ne paraît pas au premier abord, à part que Jean-Luc Mélenchon incarne une gauche extrême (sans être l'extrême gauche) et Marine Le Pen l'extrême droite. Et à part que comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon séduit beaucoup dans la classe populaire.

 

 Qu'en est-il de notre candidat Insoumis? Quelle crédibilité a t-il?

 Notons d'abord la qualité de son livre Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'insoumission, qui sous forme d'entretien biographique le rend très vivant et nous place dans une proximité avec l'auteur qui d'emblée nous séduit (et l'auteur et le livre). Ce livre est passionnant par le parcours de cet homme depuis son enfance. C'est un parcours passionnant, très bien raconté, très bien écrit (il y a des pages sublimes), et qui nous raconte une histoire comme dans un roman. Mais passées les cent cinquante première pages relatives à la construction de l'homme politique trouvant ses sources dans son enfance , on entre dans du plus lourd, plus costaud, là on entre peu à peu dans le pur politique, contenant toujours une partie biographique, où on voit les différentes étapes que Jean-luc Mélenchon a franchi pour en arriver à son idée de nouvelle Constitution, cela peut s'avérer passionnant pour ceux qui veulent comprendre comment il en est arrivé à l'Insoumission, ou pour ceux qui sont passionnés de politique ou tout simplement curieux. Cependant, c'est sur cette partie  développant ses idées de plus en plus radicales jusqu'à la création de son mouvement et de son programme des Insoumis, qu'on peut bloquer.

 Ce n'est pourtant pas sur ce livre que je me suis principalement penché, mais sur son programme écrit sous le titre « L'avenir en commun (le programme de la France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon) » Là, c'est tout le contraire de son livre d'entretiens: sec et ennuyeux à lire comme la Déclaration des Droits de l'Homme. Cependant de toute évidence ça a la gueule d'un Programme, même s'il y manque des chiffres relatifs au budget de l'Etat.

 Maintenant, pour répondre aux question plus haut, par l'analyse du tout début de ce petit livre de 127 pages (contre 372 pour l'autre) j'en ai très vite conclu ceci:

 

 

La belle illusion d'une 6ème Constitution par Mélenchon et son équipe d'Insoumis 



Jean-Luc Mélenchon est riche de plein de bonnes idées, résumées par son : «L'humain avant tout », mais s'il suffisait de décréter pour que tout cela s'accomplisse, et sans violence comme il le souhaite, naturellement! J'admire ce propos : « La finance, la cupidité, les préjugés de classe (je souligne), le sexisme et le racisme pourrissent tout » On est bien d'accord globalement mais quelle(s) solution(s) propose t-il ?

Dans l'introduction par Jean-Luc Mélenchon, p 14, je lis ceci :

« C'est pourquoi la priorité pour nous, c'est de donner le pouvoir, tout le pouvoir au peuple, c'est à dire à la communauté humaine, parce qu'elle est la mieux placée pour s'occuper de son intérêt général. Le peuple souverain doit définir lui-même ses règles de fonctionnement politique. La monarchie présidentielle doit être abolie. […] Pour cela il faut balayer la caste qui a capté le pouvoir »

Bon, c'est bien tout ça, mais comment compte-il s'y prendre?

Quand je disais que c'est une belle illusion cette 6ème Constitution : c'est que cette proposition citée plus haut et le premier grand article du programme – sa base, son fondement – ne tient pas debout.

Pourquoi ?

On y répondra non pas en analysant cette citation (bien que je pourrais le faire, les deux de toute façon se rejoignent), mais celle du premier grand article de cette nouvelle Constitution proposée dont je soulignerai quelques mots :

 «C'est le peuple lui-même qui doit s'emparer de la question et s'impliquer tout au long d'un processus constituant. Nous proposons la convocation d'une assemblée spécifique chargée de rédiger une nouvelle Constitution sous le contrôle des citoyens : une Assemblée constituante. Nous soumettons à ses travaux des propositions pour une 6ème République démocratique, égalitaire, instituant de nouveaux droits et imposant l'impératif écologique.»

Trois questions :

1 - Qu'est-ce que ce peuple auquel on veut donner tant de pouvoir, tout le pouvoir même ?

2 - Qu'est-ce que cette Assemblée spécifique qui est de tout évidence distincte du peuple puisqu'elle est sous le contrôle des citoyens ? (donc du peuple, non?)

3 - Quand bien même l'écologie est un impératif, pourquoi demander au peuple son avis dès lors que cette « nouvelle Constitution » lui a imposé cet impératif... et si de surcroit le peuple dans sa majorité, imaginons, s'en fout, plus intéressé en revanche – logique ! – si vous lui promettez une hausse de salaire, pleins d'avantages, la gratuité, une baisse des charges, des impôts, etc?

Réponses :

1 – Si, par exemple, demain on faisait un référendum « pour ou contre la peine de mort » comme Marine Le Pen a suggéré le faire, on encourerait fort le risque de balayer d'un coup de main du « peuple » plus de deux siècles de lutte de deux siècles et demi en France, depuis Cesare Beccaria (XVIIIème siècle) jusqu'à Badinter (XXème siècle) en passant par Victor Hugo, Vidocq, Albert Camus en collaboration avec Koestler.* Rappelons que grâce à Badinter, la peine de mort a été abolie le 18 septembre 1981 par l'Assemblée Nationale et François Mittérand président, qu'il a continué sa lutte sans relâche en France (mais aussi dans le monde) jusqu'à soutenir le 7 février 2007, devant le Sénat, le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l'abolition de la peine de mort au sein de la Constitution, permettant ainsi à la France de ratifier deux traités rendant impossible son rétablissement dans notre pays par une simple loi.

*liste détaillée : Beccaria (Des délits et des peines, 1764) Vidocq (Considérations sommaires sur les prisons, les bagnes et la peine de mort, 1836), Victor Hugo (Le dernier jour d'un condamné, 1829, Claude Gueux, 1834, et divers écrits sur la peine de mort...) Albert Camus et Arthur Koestler (Réflexions sur la peine capitale, 1957), Robert Badinter (L'Exécution, 1973, L'Abolition, 2000, Contre la peine de mort, 2006)

Espérons que cette ratification sera faite par la « nouvelle Constitution », « L'avenir en commun (le programme de la France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon) » ne traite pas, à ma connaissance de cette question capitale...

Donner le pouvoir au peuple ? C'est (reconnaissons-le avec lucidité et sans mépris des catégories nommées) donner le pouvoir à un grand nombre de beaufs, de racistes, de machos, etc. dont est constituée la France, enfin d'hommes et de femmes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et sont dans une dimension «animale », avec touts ses pulsions, autrement dit horizontale, sans verticalité, spiritualité, sans transcendance, sans capacités intellectuelles ou/et qualités morales suffisantes pour décider enfin.

2 - Cette Assemblée spécifique est de toute évidence constituée des Insoumis. Déjà «La France Insoumise » est facteur de division du pays : il y a les « insoumis » et les « soumis » (bien plus nombreux, il faut le dire), mais pour un peu que les soumis de « La France soumise » deviennent les Insoumis des insoumis (de la France insoumise)... que va t-il se passer ??!... Ce chemin mène tout droit à la dictature, bien que Jean-Luc Mélenchon est un homme pacifique qui dit avoir toujours lutté contre les dictatures. Je crains pour ma part qu'on retombe dans la Révolution française ! Une révolution sanglante. On retombe dans l'Histoire tragique du Communisme avec son lourd poids de victimes! Pour un petit rappel historique (devoir de Mémoire...) ouvrons donc Le livre noir du Communisme, ) et puis surtout, cet essai remarquable, essentiel, que j'ai lu après dédicace de l'auteur, Mémoire du mal, tentation du bien de Tzevtan Todorov, auteur qui a vécu dans un régime totalitaire et qui l'a fui en venant en France. Il écrit:

« Que nous a apporté le XXème siècle ? Le pire : un régime politique inédit, le totalitarisme, dont les deux variantes, communisme et nazisme, ont provoqué la mort de millions d'être humains, la torture, la déportation, l'humiliation de millions d'autres ; pourtant, ses protagonistes aspiraient au bien, non au mal. Heureusement pour nous, la démocratie l'a vaincu ; mais elle-même n'est pas immunisée contre la tentation du bien, qui peut la conduire à cultiver chez soi le « moralement correct », et, à l'étranger, à larguer ses bombes, atomiques ou « humanitaires »

« Le meilleur : quelques individus au destin dramatique, à la lucidité impitoyable, sillons lumineux dans un siècle de ténèbres, qui ont continué malgré tout de croire que l'homme mérite de rester le but de l'homme ; ils nous aident aujourd'hui à ne pas désespérer. Vassili Grossman et Margaret Buber-Newman, David Rousset et Primo Levi, Romain Gary et Germaine Tillion nous montrent qu'on peut résister au mal sans se prendre pour une incarnation du bien.

« Ce livre décrit l'un et l'autre.

« Le bon usage de la mémoire est celui qui sert une juste cause, non celui qui se contente de reproduire le passé. »

Tzevtan Todorov

Voici l'analyse qu'il donne du communisme comparé au nazisme, en s'appuyant notamment sur l'étude du totalitarisme par Vassili Grossman. Les régimes totalitaires ont pour but la soumission de l'individu, de supprimer toute liberté individuelle par le moyen de la terreur. "La théorie Marxiste, origine idéologique du régime communiste, ne laisse déjà aucune place à la liberté de l'individu" nous dit Todorov.

Après avoir étudié Les parentés incontestables entre le nazisme et le communisme, Todorov, parle des différences en mettant l'accent sur le communisme:

"On pourrait approcher la question des différences en observant que les réalités des deux régimes se ressemblent bien plus que les représentations qu'ils choisissent de donner eux-mêmes. Entre le programme du Parti tel qu'il s'étale dans les journaux ou les brochures de propagande, et la vie au jour le jour d'un pays totalitaire, il y a toujours une distance; mais elle est beaucoup plus grande dans le communisme que dans le nazisme. Le programme nazi dit plus la vérité du programme nazi que le programme communiste ne dit celle du régime communiste. Mais, comme les deux régimes se ressemblent, c'est le programme nazi qui dit aussi la vérité du régime communiste. En cela réside une première grande différence: l'idéologie communiste est bien plus éloignée de la réalité que ne l'est l'idéologie nazie, elle incite donc à une plus grande violence ou, à partir d'un moment de l'histoire, à un travail intense pour dissimuler l'abîme entre le monde et ses représentations. Le régime soviétique est beaucoup plus mensonger, illusoire, théâtral que le régime nazi.

"Ainsi, en confrontant les deux idéologies on pourrait croire que, selon les termes de la propagande soviétique, les communistes ont opté pour la paix, les nazis pour la guerre. En réalité, la politique soviétique, tout comme celle des nazis, a pour but l'expansion impérialiste."

 Ainsi le programme de Jean-Luc Mélenchon fait croire en le choix de la paix, de la démocratie or il inclut intraséquement la guerre en ce qu'il a désigné un ennemi commun: les capitalistes. Dans son programme, il ne se dit plus inspiré du marxisme, il ne parle plus de capitalisme comme étant le système à renverser (voir Note sur l'article ICI), il parle de la "tyrannie de l'oligarchie financière et de la caste qui est à son service", il se dit  contre les multinationales. Cela revient au même. Comment compte t-il renverser tout cela encore d'une manière pacifique? Je ne vois pas. Comment la France Insoumise peut-elle réussir sinon en soumettant la "France" insoumise à son projet, les français insoumis parmi le peuple? Comment n'emploierait-il pas la violence contre tous ceux qui n'adhèrent pas à sa vision? Je me le demande. Son programme contient un tas de bonnes idées auxquelles j'adhère, le problème réside dans les moyens employés pour qu'elles soient appliquées. Et ses moyens dépasseront, je le crains, la volonté pacifique de Jean-Luc Mélenchon, devant l'impératif du "bien général", du "bien commun", il ne dit pas du "bien de tous", car dans le système communiste l'individu n'existe pas et d'autre part et doit nécessairement "être exclu une partie de la population (les classes ennemies)".

Je ferai la citation complète tirée de Mémoire du mal, tentation du bien de TzvetanTodorov en ajoutant que malgré les apparances:

"Ce qui caractérise le communisme n'est pas l'idéal d'harmonie finale, mais la voie choisie pour l'atteindre: soumission de ses options personnelles à celles du Parti, exclusion d'une partie de la population (les classes ennemies), prise de pouvoir révolutionnaire et dictature du prolétariat, abolition de la propriété privée comme des libertés individuelles. C'est aussi l'éloge inconditionnel de l'Union soviétique ou d'autres Etats communistes, devenus l'incarnation de la justice, de la paix et du bien-être. Se comporter comme si ces choix ne faisaient pas parti intégrante du programme communiste relève ou de la dissimulation, ou de l'ignorance délibérée." (p 102-103, chapitre 2)

Vouloir donner tout le pouvoir au peuple, comme le veut Jean-Luc Mélenchon ne revient pas à une "dictature du prolétariat"? Ne veut-il pas son programme comme l'incarnation de la justice, de la paix et du bien-être, ne se comporte t-il pas, en son populisme et en sa démagogie, comme si ces choix ne faisaient pas partie intégrante de son programme?

Le plus grand leurre est en ce que le communisme se prétend universaliste, du moins on pose souvent un tel jugement à l'extérieur: "On affirme souvent que le communisme se fonde sur une idéologie universaliste" nous prévient Todorov citant Raymond Aron, "un des adversaires les plus intransigeants et les plus lucides de la pensée communiste, mais qui a fait l'erreur selon l'auteur d'avoir présenté le communisme comme "universaliste et humanitaire" par rapport au nazisme. Or:

"... le propre du Léninisme [...] est précisément cet abandon de l'universalité, puisque la victoire passe maintenant par la défaite et l'élimination physique d'une partie de la populaion, appelée, pour les besoins de la cause, la "bourgeoisie" ou les "ennemis."

"Le communisme veut le bonheur de l'humanité - mais à condition que les "méchants" en aient été écartés au préalable, ce qui est après tout le cas des nazis aussi."

Dans l'introduction à son programme, Jean-Luc Mélenchon dit ceci qui paraît irreprochable:

"C'est pourquoi nous voulons que la France soit une nation universaliste, qu'elle soit avant tout un facteur de paix, alors que se précise la marche vers une guerre généralisée. Pour cela notre pays doit conquérir son indépendance, sortir de la coalition militaire agressive qu'est l'Otan, afin d'agir pour construire une nouvelle alliance altermondialiste des peuples et peser de tout notre poids pour créer un monde autour de la communauté des nations qu'incarne l'Onu, en dépit de ses défauts. Plutôt qu'à la guerre et aux compétitions, c'est aux coopérations que nous voulons nous consacrer." (p 15)

Page suivante: "Pour cela il faut balayer la caste qui a capté le pouvoir". Comment? Revenons deux pages en arrière: "C'est pourquoi la priorité pour nous c'est de donner le pouvoir, tout le pouvoir, au peuple". Il parle plus loin de "peuple souverrain".

"La convocation d'une assemblée composée de gens qui n'ont jamais été élus au Parlement auparavant ( de la France Insoumise, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement) pour écrire une nouvelle Constitution est l'acte fondateur par lequel nous commencerons le prochain quinquennat. Vous lirez les propositions que nous faisons pour que le peuple après cela, garde sa capacité d'initiative (ah? il n'a plus tout le pouvoir?) tout en garantissant la nécessaire stabilité des institutions. Pendant que cette Assemblée constituante fera son travail, tout le reste du programme commencera à être mis en oeuvre."

Le travail de l'Assemblée constituante? N'est-ce pas de "balayer la caste qui a pris le pouvoir? N' a t-on pas une nouvelle caste créée, qui se disant "représentative du peuple" aura, elle, en tant qu'Asssemblée constituante, tout le pouvoir? Combien de temps avant que la "capacité d'initiative" des individus du peuple ne faisant pas partie de la "France Insoumise" de Jean-Luc Mélenchon, ne soit balayée elle aussi? Je ne vois pas comment il ne saurait y avoir de soulèvements du peuple, une vive opposition menaçant "la stabilité" des institutions. Saurait-il alors y avoir de soulèvements du peuple, une vive opposition au nouveau régime sans que cela soit mâté sévèrement pour ne pas dire violemment?

"La fin du conflit est l'élimination de l'ennemi. A cet égard aussi, le vocabulaire de Lénine et de Hitler est révélateur: on commence par déshumaniser celui qu'on cherche à vaincre, il devient la "vermine", le "reptile", "le chacal"; son élimination est ainsi rendue acceptable pour tous. Il faut, dit Lénine "exterminer sans merci les ennemis de la liberté", "mener une guerre exterminatrice sanglante", "mater la racaille contre-révolutionnaire". Tout manichéisme est donc un manichéisme qui divise le monde en deux parties mutuellement exclusives, les bons et les mauvais, et qui se donne pour but l'anéantissement de ces derniers."

Todorov dit que "la liberté est la première valeur humaniste, la bonté est la seconde" Je placerai cependant la bonté en premier, car la liberté englobe c'est aussi ses excès effroyables incarnés par les totalitarismes, mais aussi les régimes démocratiques.

L'antidote du totalitarisme ou des excès de liberté des uns contre l'anéantissement de celle des autres, l'antidote non pas du "mal", mais aux maux infligés par lui c'est la bonté, plus que la liberté encore. Il faut remplacer le "bien" qui est une modalité relative par la bonté. Le "bien" ne saurait être un faire-valoir puisqu'on peut commettre les pires horreurs en son nom, tandis qu'un être humain plein de bonté, c'est un être humain bienveillant enver tous et qui ne place pas les idées au-dessus de la valeur de l'être humain. En somme, les "bons" ne sauraient supprimer les "mauvais", ils ne sauraient nuire à autrui, à n'importe quel être humain "bon" ou "mauvais".

Mais le pernicieux des systèmes totalitaires c'est justement de considérer les mauvais comme n'étant pas humains, de faire croire à leurs exécutants qu'ils ne sont pas humains. Todorov le  souligne bien:

 "Pour se faciliter la tâche, les bourreaux disent toujours: ce ne sont pas des êtres humains, ils appartiennent à une espèce inférieure et pour cette raison ne méritent pas de vivre. Un personnage de Tout passe* qui a participé à la dékoulakisation, Anna Sergueïevna, se souvient: "Comme ils ont souffert, ces gens, comme on les a traités! Mais moi je disais: ce ne sont pas des humains, ce sont des koulaks. [...] Pour les tuer, il fallait déclarer: les koulaks, ce ne sont pas des êtres humains, ce sont des koulaks. Tout comme les Allemands disaient: Les juifs ne sont pas des êtres humains. C'est ce qu'ont dit Lénine et Staline: les koulaks, ce ne sont pas des êtres humains." Or, ils le sont, les uns et les autres; cessent en revanche de se comporter en humains ceux qui tuent en eux-mêmes toute humanité pour décider d'extermination des autres."

* livre de Vassili Grossman publié en 1984.

 La bonté est une qualité qui ne saurait mener à cela. Mais faut-il peut-être qu'elle soit accompagnée d'intelligence, de véritable liberté résistant à tout endoctrinement, à toute parole, fut-elle d'un Chef, d'un dictateur niant manifestement sa propre humanité en déclarant que telle portion du peuple n'est pas humaine alors que l'évidence prouve le contraire, éclate aux yeux, car sans qu'intervienne la raison, n'importe quel regard croisé à l'improviste est reconnaissance d'un autre, d'un semblable, même dans sa différence, sa singularité, son étrangeté, sauf si ce regard est perverti par un ordre, une doctrine, - alors faut-il encore être éclairé par la Raison (celle dont parle si bien Spinoza*) mais une raison irriguée par le coeur, une intelligence du coeur (selon l'expression d'Henry Miller) ou par le coeur conscient (selon le titre d'un essai de Bruno Bettelheim ayant vécu dans un camp de concentration)  pour que la bonté, l'empathie s'exerce sans entrave intérieure imposée par l'extérieur.

*. Spinoza parle d'entendement, de connaissance des passions que la Raison domine. On peut presque le résumer en un mot: raisonnable. Voir L'Ethique, en particulier la quatrième partie.

 Pour la "Raison", il ne s'agit donc pas d'une raison froide se confondant avec la connaissance rationnelle du scientisme auquels se sont prêtés les deux régimes, nazi et soviétiques, car comme le dit Todorov:

"La raison sert indifféremment le bien et le mal, elle est ployable à merci, prête à se faire l'instrument de n'importe quelle fin. Benjamin Constant remarquait: "Au nom de la raison infaillible, on a livré les chrétiens aux bêtes, et envoyé les juifs aux bûchers."" Tous partent d'un principe non pas irrationnel, mais logique et calculé. Par exemple, nous dit Todorov, l'extermination des juifs s'inscrit dans la logique de son projet de transformation du monde, nourrie par ses représentations, images, croyances ou convictions servant de fondement à son action.

Todorov dit encore ceci que le mal totalitaire n'est pas accompli pour lui-même, comme inspiré par le diable, il n'est pas "radical" (d'autres diront "absolu"):

"Le mal totalitaire est extrême sans être "radical", en ce sens du mot; le vieil adage socratique selon lequel nul ne désire le mal reste en vigueur ici, même si il faut ajouter, ce que Socrate ne fait pas, que l'aspiration au bien peut nous amener à être méchants avec les autres. Toute action, même la plus condamnable, a ses raisons. Montesquieu écrivait de son côté: "Nul n'est mauvais gratuitement. Il faut qu'il y ait une raison qui détermine, et cette raison est toujours une raison d'intérêt." Cela ne signifie pas que tout dans l'Histoire soit explicable; mais qu'il ne faut pas renoncer à la raison comme outil d'analyse.

"Le tchékiste ou le SS qui met à mort les "ennemis", croit contribuer au bien et agir rationnellement. Comme le dit Rony Brauman,il agit "non pas tenaillé par une obscure soif du mal mais poussé par un sens du devoir, un respect sans faille de la loi et de la hiérarchie. L'auteur du mal se présente toujours, à ses propres yeux, comme au regard des siens, comme un combattant du bien. Même Hitler, devenu à nos yeux l'incarnation du mal pur, ne s'en est jamais réclamé. Sur le chemin de l'enfer, on ne trouve que de bonnes intentions. Dans cette perspective, celle des motivations psychologiques individuelles, notre "mal du siècle", n'est guère nouveau et n'a aucune spécificité; ce sont la structure politique du totalitarisme et la mentalité scientiste le sous-tendant qui sont nouvelles, et responsables de ce que les mêmes dispositions initiales aboutissent à un résultat tellement plus catastrophique. Et, pour ce qui  concerne les individus responsables ou non de l'accomplissement du mal; ils n'appartiennent  pas à des espèces différentes, mais les uns ont laissé s'atrophier leurs sentiments d'humanité, les autres non." (p 90-91)

Ce qui nous amène à une conclusion à travers l'exemple de Buber-Neuman qui a conservé son humanité au sein d'un camp de concentration où elle a survécu pendant sept ans.

Pour l'expliquer, Todorov dit:

"Dans tous les êtres qu'elle rencontre, Buber-Neuman sait faire la part de l'individu et celle des catégories idéologiques ou sociologiques dont il est devenu l'incarnation. Elle remarque avant la guerre: même si deux communistes appartiennent à des tendances politiques divergentes, il suffit qu'ils passent un moment en conversation personnelle, et les ennemis d'antan, qui ne voulaient pas entendre parler l'un de l'autre, se découvrent des affinités, deviennent amis. Ou cette hôtelière parisienne, rue de l'Ouest, qui refuse par principe d'accueillir de jeunes enfants dans ses chambres et qui fond à la vue du premier bébé réel. Buber-Neuman retiendra la leçon et s'en fera une règle de vie: l'engagement politique n'épuise jamais l'identité des individus; l'histoire des êtres et des société, régimes, pays sont rarement coordonnés. A Ravensbrück, voyant arriver en mission les bombardements alliés, elle se réjouit car la défaite de l'Allemagne accélérera la chute du nazisme, mais ne peut s'empêcher de penser à tous les Allemands nullement fascistes sur lesquels tombent aussi "bombes incendiaires et bombes au phosphore". Après la guerre, elle refuse toujours d'assimiler les êtres à leurs fonctions - quand, par exemple, la gardienne de Ravensbrück, Langefeld, frappe un jour à la porte de sa maison à Francfort.

"Et c'est ainsi qu'elle peut réserver une place à part dans ses livres pour Heinz Neumann, dont elle voit maintenant les faiblesses et les erreurs, dont elle condamne les idées et les actions - et qui a été pourtant, pendant huit années inoubliables, l'amour de sa vie. Le communiste fanatique, le dogmatique stalinien, est aussi un être tendre, vulnérable. Buber-Neuman sait pratiquer l'intransigeance envers les idées et les régimes, sans oublier qu'ils s'incarnent en êtres humains dignes d'être aimés. La lucidité envers les  premiers n'empêche pas une certaine fidélité aux seconds. Telle est l'ultime leçon que nous aura laissée cette femme dont le destin s'est confondu avec celui du siècle."

 Cette leçon fut aussi celle d'une autre femme, déportée juive, Etty Hillesum qui a témoigné dans un journal dont j'ai pris connaissance à travers la biographie Etty Hillesum", un itinéraire spirituel (Amsterdam 1942 - Auschwitz 1943) par Paul Lebeau.

 J'aimerais citer bien d'autres passages de ce livre passionnant et pertinent.

Du livre de Todorov j'aimerais citer encore davantage, j'ajouterai pour conclure que ce grand humaniste, grand défenseur indépendant de la démocratie, écrivit aussi un recueil d’essais paru en 2009, La Signature humaine, où il dit son attachement à la voie médiane de la démocratie libérale, qu’il faut selon lui critiquer « au nom de l’idéal démocratique lui-même ». C'est ainsi qu'il écrit :

« Méfions-nous des deux extrêmes : nous n’avons pas à rougir de choisir cette voie moyenne. »
(source du dernier paragraphe : Wikipédia, article « Tzetvan Todorov »)
Cette voie moyenne est celle d'Emmanuel Macron... et il est à craindre que celle de Jean-Luc Mélenchon soit un des deux extrêmes, avec Marine Le Pen...

3 - D'un côté on propose, de l'autre on impose... Il faudrait être clair à la fin, monsieur Jean-Luc Mélenchon et son équipe d'Insoumis. On voit une fois de plus que la cohérence, c'est pas votre fort !



Conclusion : la base de l'édifice de Jean-Luc Mélenchon et son équipe d'Insoumis s'écroule.

Élevons plutôt le peuple, verticalisons-le d'abord, avant de penser à lui « redonner le pouvoir », « tout le pouvoir »  par le haut ! (c'est à dire par une fonction étatique), ne soyons pas populistes et démagogique pour le flatter et gagner son suffrage ! Méfions-nous des miroirs aux alouettes ! Et puis, un simple bon sens : si on demandait à chaque fois l'avis de tout le monde, et qu'on attendait que tout le monde soit d'accord, on est pas sorti de l'auberge ! Plus on est nombreux, plus c'est compliqué. Suffit qu'on donne le droit de vote aux citoyens! (ne pourrait-on pas passer son "permis de voter" comme on passe le permis de conduire ou un brevet y donnant droit? c'est à se le demander vu comment on risque fort en laissant ignorants ou incarnations de la bêtise voter...) C'est déjà un risque énorme de se voir du jour au lendemain sous un régime « pro-nazi » ou  « pro-communiste », avec des candidats comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon – alors un référendum ! [D'ailleurs, une démocratie qui prend un tel risque au nom de la démocratie, ça me pose question : m'est avis que ces partis-là  devraient participer au débat politique en les considérant comme des garde-fous sans que l'un et l'autre aient droit à un candidat à la présidence. Il faut des limites, et c'en est une, en accord avec les Droits de l'Homme, il me semble, et si je ne me trompe pas il serait bon de corriger la Déclaration dans ce sens, la démocratie, le moins pire système pour ne pas dire le meilleur – l'Histoire en est témoin –, n'a à mon avis pas le droit de se mettre en danger. Est-ce non démocratique de poser des limites? Non, trois fois, mille fois non. C'est la première mesure sécuritaire que devrait prendre une démocratie défendant la liberté d'expression, l'ayant pour base, sachant que dans une dictature ce droit est menacé. Faut-il laisser cours à toutes idées menant à la violence? Laisserait-on des terroristes s'exprimer dans nos parlements? On interdit des apologies à la violence, la pornographie, etc. sur Facebook et You Tube (et on a bien du mal à tout filtrer, à tout contrôler), et on laisse s'exprimer dans un parlement des idées anti-démocratiques au nom de la liberté d'expression? Si j'insulte un policier, je risque une amende. Les idées extrêmes sont une insulte à la démocratie, et on leur laisse libre cours, on leur donne des sièges, on leur donne le droit à la présidence. Y a pas un problème? Cependant, le Front National donne une version édulcorée de ses idées, qui ne se dit pas ouvertement raciste ni Xénophobe, et c'est ce qui les fait tolérer.]*

* Je mets entre crochets et en petite police ce passage, qui est représentatif de ce que j'ai pensé, mais avec le recul, je suis pour le suffrage universel, donc pour le droit de vote, et non un "permis de vote". Parce que tout le monde a droit à l'expression de ses idées et de les représenter, parce qu'un permis de vote serait très discriminatoire au fond, et apporterait plus de violence que de paix; parce qu'enfin la démocratie c'est la risquer au nom de son idéal, au nom de la liberté, de l'égalité, et de la fraternité. C'est par l'éducation que l'on peut par contre éviter que n'arrive le pire et que les extrêmes cessent d'être des garde-fous comme il convient.

 

Jean-Luc Mélenchon a ceci de particulier qu'héritier du communisme, il prône au contraire des idées démocratiques, n'est pas raciste, ne paraît pas au premier abord dangereux, c'est dans les moyens qu'il impose pour réaliser son utopie qu'il le deviendrait, je pense. Quel démocrate ne préfère pas les Témoins de Jéhovah, l'image même d'une grande famille fraternelle d'avec Daech? Le communisme, au moins, est associé à des poètes comme Jean Ferrat, auquel on ne peut enlever sa profonde humanité en plus de son talent et sa côte populaire (et non populiste), tout de suite, on a de la sympathie. Quel chanteur populaire de l'envergure de Jean Ferrat a le Front National et suscite cette même sympathie? Aucun. Dans les grands artistes avec des idées fascistes, on a Louis-Ferdinand Céline, mais on peut trouver que ses oeuvres pour certaines élevées au rang de chefs-d'oeuvre de la littérature sont comme la rédemption de ses idées. Autant dire qu'à part chez les fascistes, les idées que ceux-ci transmettent ne sont du tout populaires. [On peut tolérer un artiste avec des idées fascistes, mais pas un politicien, une politicienne, qui les a]. Mais le problème est que beaucoup se tournent vers le Front National, non par conviction politique, mais par déception des autres partis, par désespoir, naïveté, ignorance, fragilité, influence, etc. tous ingrédients qui profitent au Front National, comme pour les sectes... Je reviens sur la question cruciale à savoir si il faut que soient représentés le Front National ou la France insoumise à l'Assemblée nationale?!* 

* Cette question est encore épineuse. Il n'est pas facile de se prononcer. Mais je pense quand même qu'en accord avec le droit de vote, les français ont droit d'être représentés à l'Assemblée nationale, quelles que soient leurs idées, mais je pense aussi qu'il devrait y avoir une clause spéciale, je ne sais pas laquelle, car le Front National n'est pas un parti comme un autre. Je dirai la même chose de tout parti extrême. Encore une fois, c'est quand même par l'éducation qu'on peut principalement répondre à ce problème.

On peut prouver que le Front National est anti-démocrate, il est difficile de prouver que la France Insoumise comme toute la branche communiste est anti-démocrate puisqu'elle a une apparence démocratique, en prônant ses valeurs. Le communisme est plus pernicieux. Mais je crois que c'est par l'analyse pointue des paroles, écrites ou orales, de Jean-Luc Mélenchon et de son équipe de la France insoumise que l'on peut prouver à quoi mènerait le changement de Constitution en donnant tout pouvoir au peuple. Sinon, il a de très bonnes idées, ce Jean-Luc, l'homme est admirable, qu'il a de bonnes intentions (mêmes si cela peut conduire à l'enfer), je dirais donc qu'il doit, lui ou la France insoumise, être représenté dans le parlement, mais qu'il devrait avoir aucun droit à une candidature présidentielle. Pour Marine le Pen et son parti, par principe, dans l'absolue, elle ne devrait même pas être représentée au parlement, mais partant de l'hypothèse que tout n'est peut-être pas à jeter dans ses idées, du moins dans les questions qu'elle soulève, on peut accepter sa représentation au Parlement, mais sous condition, sous contrôle, acceptant de jouer le rôle de garde-fou, en interdisant toute candidature à la présidence, d'interdiction même d'organiser tout meeting public. Je proposerais bien aussi que toutes personnes prises par un représentant de l'ordre en train de tenir des propos racistes flagrants, des propos anti-démocratiques aient une amende, que toute incitation à la haine de manière directe ou indirecte (et les propos racistes ou menant au racisme, en sont une indirecte) devrait être sanctionnée par une amende, que Le FN devrait avoir une grosse amende déjà, malgré que Marine le Pen, dans un long processus de dédiabolisation du parti d'autant plus dangereux qu'il présente un visage humain, ait déclaré n'être ni raciste, ni xénophobe. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Marine_Le_Pen), mais cela ne risque t-il pas de provoquer une violence qu'on ne veut pas employer? Il est fort possible aussi que ces sanctions seraient d'autres part inemployées par un grand nombre de personnes dans les forces de l'ordre, sachant qu'une grande partie des policiers et gendarmes votent pour le Front National et que même ils bénéficient d'un soutien direct par ce parti.

 Mais considérons toutefois, dans le "pour" des sanctions, qu'un enfant à qui on ne dit rien, continue gaiement, que moins il y a de limites, plus il fait n'importe quoi.

 Mes propositions menacent-elles la liberté de pensée, la liberté d'expression? Peut-être vais-je trop loin dans les mesures.

 MAIS SI on pense que reprendre et sanctionner un enfant pour une mauvaise conduite est une atteinte à sa liberté de pensée et d'expression, on fabriquera un enfant-roi. C'est le problème des jeunes parents aujourd'hui, qui pour conjurer une éducation trop rigide, traumatisante qu'ils ont vécu ou pour obéir à un soixante-huitard "il est interdit d'interdire", sont passés à l'autre extrême en laissant leurs enfants livrés à eux-mêmes, sans éducation. Notre petit moi égotique est un enfant de 4 ans qui désire qu'on réponde à tout ses désirs. La plupart des adultes fonctionnent totalement avec leur moi égotique, au pire poussant à un égoïsme sans équilibrage altruiste de leur part. Ce sont des enfants de 4 ans.

 Je citerai deux passages Traité théologico-politique du philosophe Baruch Spinoza:

 "Moins donc on accorde aux hommes la liberté de la pensée, plus on s’écarte de l’état qui leur est le plus naturel, et plus par conséquent le gouvernement devient violent."

 "Ce sera donc un gouvernement violent que celui qui refusera aux citoyens la liberté d’exprimer et d’enseigner leurs opinions; ce sera au contraire un gouvernement modéré que celui qui leur accordera cette liberté. Nous ne pouvons nier toutefois que le pouvoir ne puisse être blessé aussi bien par des paroles que par des actions, de sorte que s’il est impossible d’enlever aux citoyens toute liberté de parole, il y aurait un danger extrême à leur laisser cette liberté entière et sans réserve. Nous devons donc déterminer maintenant dans quelles limites cette liberté, sans compromettre ni la tranquillité de l’État ni le droit du souverain, peut et doit être accordée à chaque citoyen."

 (Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre 20)

 Grand sujet de réfléxion!

 

 Du succès de Marine le Pen, on en est responsable. Le problème c'est qu'on a diabolisé son père Jean-Marie, qu'on a failli avoir comme président en 2002. Il était logique qu'il y ait une dédiabolisation, cependant elle n'a pas eu lieu, c'est Marine Le Pen qui s'en est chargé habilement, de façon pernicieuse. Il y aurait eu dédiabolisation saine si c'étaient les journalistes et intellectuels qui s'en étaient chargé, reliés par les femmes et hommes politiques (ou l'inverse), si on avait su dire que le Front National soulève des questions, voire donne des réponses qui semblent pertinentes et qui conviennent à un grand nombre de citoyennes et citoyens, mais que, sans déploiement de haine comme par le passé, on ne peut que combattre vivement ses idées anti-démocratiques incitant à la haine, puisant sa source dans le fascisme, enfin tout simplement dangereuses et conduisant à la dictature.

Comme toujours on passe d'un extrême à un autre, sauf que là, l'autre extrême, la dédiabolisation (or qu'il ne faut ni diaboliser ni dédiaboliser), Marine le Pen s'en ait chargé, édulcorant, masquant ses idées profondes qui ont toujours été celles du Front National (sinon elle aurait changé de nom de parti, au moins) dans l'unique but de les rendre acceptables pour la plus grande majorité. Cela est d'autant plus efficace qu'on est loin de l'impression d'avoir un bouledogue ou un pitbull devant soi, mais un golden retriever, un bichon maltais ou un caniche... J'en suis arrivé même à me demander si la brouille avec son père n'était pas stratégique, et même connivente, afin qu'on ne fasse pas d'amalgames... tant cela lui réussit. Que je me trompe ou pas sur ce dernier point, le fait est là: figurant sur la liste du Time des cebt personnes les plus influentes au monde de 2011 et 2015, elle a réussi plus que son père et par son élection possible met en danger la France, mais aussi l'Europe et le monde contaminés par des idées extrêmes, par le repli sur soi. Ce serait une catastrophe.

 Remarquons que dernièrement, Marine le Pen s'est donné une stature internationale en allant au Liban (le tapis rouge lui fut déroulé), mais ne nous y trompons pas, ce n'est pas le peuple majoritairement musulman qu'elle a rencontré, mais les libanais chrétiens. Sans eux, et sans certains appuis, elle n'aurait jamais été accueillie comme tel.

 N'oublions pas l'origine, les racines idéologiques du Front National, cela seul fait foi sur ses réelles intentions.

Je lis dans Wikipédia:

"Le Front national (FN) est un parti politique français, fondé en 1972 par Ordre nouveau.Dans la perspective des élections législatives de 1973, le mouvement Ordre nouveau entreprend, à partir de la fin 197127, de constituer un « rassemblement de la droite nationale » allant des anciens poujadistes aux franges pétainistes ou néo-nazies les plus extrêmes28. Le nouveau parti, baptisé « Front national pour l'Unité française », puis plus simplement « Front national », est officiellement fondé le 5 octobre 1972. [...]

"Les dirigeants d'Ordre nouveau, particulièrement François Duprat et Alain Robert, s'inspirent alors essentiellement du modèle du MSI, parti néo-fasciste italien fondé en 1946 par des proches de Mussolini, qui vient alors de fusionner avec les monarchistes et d'adopter une ligne de « droite nationale » (Destra nazionale)35 : le MSI est à cette époque le plus puissant parti d'extrême droite européen36"

 

 

Bon, assez digressé, revenons au décryptage du programme de Jean-Luc Mélenchon.

Maintenant lisons le début de «L'Avenir en commun» avec ce chapitre : « L'urgence démocratique la 6ème République ! » où j'intercalerai des commentaires en italique:

«Tout commence par le pouvoir des citoyens. Comment rendre le pouvoir au peuple, en finir avec le système de la caste médiatico-politique et de la monarchie présidentielle ? (on ne peut parler de monarchie présidentielle dès lors que l'Assemblée nationale qui n'existait pas avant la Révolution constitue un contre-pouvoir)

« C'est l'ère du peuple qui doit commencer! La révolution citoyenne à laquelle je crois est le moyen pacifique et démocratique de tourner la page de la tyrannie de l'oligarchie financière et de la caste qui est à son service. » (C'est bien de nous vendre du rêve, monsieur Mélenchon! Moyen pacifique ? Sur le papier sans doute, mais sur le terrain...

«  Ce sera la tâche d'une Assemblée constituante, convoquée pour changer de fond en comble la Constitution, abolir la monarchie présidentielle (encore ? Mais au fait tu serais pas du genre à t'inspirer de Robespierre qui a déclaré  : « Je conclus que la Convention nationale doit déclarer Louis traître à la patrie, criminel envers l'humanité, et le faire punir comme tel [...]. Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive » ? »)  et restaurer le pouvoir de l'initiative populaire. Je voudrais être le dernier président de la 5ème République (en somme le dernier « président monarchique » et rentrer chez moi sitôt que la nouvelle Constitution aura été adoptée par le « peuple » français.) La 6ème République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même » ( « Bon, salut les Insoumis, soumettez bien ! Moi je prends ma retraite ! Merci quand même de m'avoir élu ! ») 


Pour autant, il ne faut pas croire que je sois anti-peuple, que je sois contre son bien-être, au contraire ! Mais pour moi, d'abord, tout est peuple. Oui, tout est Peuple (toutes classes, religions, couleurs confondues). Mais c'est bien parce que j'ai considéré que le « peuple » n'était globalement pas assez évolué et responsable (lisons Spinoza au passage...) que j'ai abandonné en 2004 mes idées anarchistes que j'eus en 2002. Et cette conviction est encore plus forte aujourd'hui. Le pouvoir reste le pouvoir, qu'il soit aux mains du « peuple » ou aux mains d'une « caste », et avec la 6ème République, il ne serait formé qu'une nouvelle caste. L'histoire se répète. A moins qu'on ne veuille d'une nouvelle « chasse aux sorcières » (« les sorcières » étant l'ancienne caste et les dissidents), mais ce serait là encore néfaste et inefficace.

Alors les finauds qui me diraient : « mais tu es en opposition avec ta chanson Que demande le peuple...  » (écrite en 2015).

Je répondrai qu'une chanson, outre qu'elle ne peut pas tout dire, il faut la comprendre d'une part globalement, dans ses différents niveaux, et d'autre part connaître son contexte, sans écarter la possibilité d'erreurs qui ont pu être commises, mais qui, là, n'en sont pas, prises dans un sens élevé. Oui, il faut surtout donner un sens plus vaste que ce qu'on peut lire au premier abord. Ainsi quand j'ai dit :

Que demande le peuple, peuple comme une femme

Propose, il dispose. Propose il dispose

Que demande le peuple – le peuple règne sans erreur



A un premier niveau de lecture, il s'agit d'un appel à une considération des dirigeants actuels pour ce « peuple », pour les dirigés (le jour où tout le monde sera évolué, pleinement humain, il n'y aura plus besoin de dirigeants, Spinoza l'a bien fait entendre !). A un second niveau de lecture, il est fait appel à un peuple qui serait conscient, dans la verticalité (le lien spirituel qui donne du Sens, et qui manque cruellement aujourd'hui) et qui ne vive pas seulement dans l'horizontalité (côté animal qu'on a tous, le côté purement quotidien), qui nous ramène aussi à une survie plus qu'une vie... Le Peuple réalisé devrait porter cette croix verticalité/ horizontalité, Esprit/ corps (ou matière)

Et c'est là l'anti-démagogie. Cela est clair par ces paroles plus haut dans la chanson :

« Que demande le peuple – d'être élevé comme un enfant par ses parents

bien aimants bienveillants, de grandir en responsabilité »

C'est mettre nos dirigeants actuels devant leurs responsabilités en ne faisant pas de la démagogie et en répondant non pas à leurs désirs (pour beaucoup créés) mais à leurs besoins profonds en tant qu'être humains, avec une partie divine en eux, mais souvent tellement noyée, et les dirigeants ne faisant rien pour les faire grandir, et pour cause ! souvent, ils leur manque (contrairement aux « autistes ») d'être à l'aise avec l'intérieur, comme la plupart de nos concitoyens . Voir Parole ICI.

N'oublions pas que les Chrétiens (les Premiers chrétiens, après que le christianisme fut né par l'apôtre Paul) ont été persécutés avant de devenir persécuteurs... (sous Constentin) Même si je pense à la lumière des connaissances actuelles et de l'Histoire, qu'il est possible que Jésus et ses disciples étaient une bande d' « Aspergers » et de « Haut-Potentiel », dont l'évangile d'Amour a été récupéré par une poignée d'hommes intéressés (des « normaux-pensants » sans une once de spiritualité ou tellement détériorée, déformée par le pouvoir...), oui intéressés que par le pouvoir et par l'avantage que l'Eglise constituée (une « nouvelle Constitution »...) donnerait pour dominer le « peuple », cela en partenariat avec l'Etat (tout aussi intéressé sinon plus). Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu un nombre considérable de prêtres ou de curés authentiquement spirituels, mais souvent, ils étaient aveuglés par leur croyances, la doctrine chrétienne, utilisés par un pouvoir central quand ils ne se trahissaient pas tout bonnement.

Enfin voilà, il ne suffit pas de dire « y a qu'à-faut qu'on », il faut être crédible et lucide ! Et nous, ne pas être trop crédules et aveugles (aveuglés) ...

 

Le 22 février, j'appris la bonne nouvelle que ni Marine le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon n'avaient été invités au dîner du Crif.

Evidemment, Mélenchon s'est dit choqué d'être accusé par le Crif de vehiculer de la haine.

Il a dit aussi: "

"Me comparer au parti d'extrême droite dont l'histoire européenne est mêlée aux pires atrocités commises contre les Juifs, est une faute morale et politique", ajoute-t-il. "Je rappelle aux dirigeants de cette organisation que j'appartiens à un courant politique dont les membres ont été pourchassés, déportés, massacrés par les fascistes et les nazis."

Evidemment!

Il n'allait pas dire: "Me comparer au parti communiste dont l'histoire européenne est mêlée aux pires atrocités commises contre les koulaks desquels Lénine et Staline ont dit que ce n'étaient pas des humains, est une faut morale et politique." Ni "Je rappelle aux dirigeants de cette organisation que j'appartiens à un courant politique dont les membres ont pourchassé, déporté, massacrés... Des millions de morts! on rivalise avec les fascistes et les nazis!"

Non, Jean-Luc Mélenchon n'a pas volé cette sanction, pas plus ni moins que Marine le Pen.

http://www.capital.fr/a-la-une/actualites/melenchon-choque-d-etre-accuse-par-le-crif-de-vehiculer-la-haine-1208943

J'ajouterai que l'on voit par sa défense combien il est habile en voulant rappeler qu'il appartient à un courant politique qui a été victime du régime nazi. C'est comme si pour s'innocenter les Témoins de Jéhovah disaient qu'ils ont été victimes des camps de concentration nazis, ce qui est vrai aussi. Et c'est d'ailleurs ce qu'ils disent. Le délire de persécution se trouve aussi bien chez les Témoins de Jéhovah que par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Alors on crie au "boycott politique", mais heureusement! si tel est bien le cas, car le contraire frôlerait la propagande... Un état démocratique ne peut pas soutenir médiatiquement, ce qui reviendrait à soutenir moralement, les deux partis extrêmes qu'incarnent Jean-Luc Mélenchon et sa gauche radicale aux sources communistes et Marine le Pen incarnant l'extrême droite inspiré par le fascisme et le nazisme.

Quand je vois Jean-Luc Mélenchon dans L'Emission politique du 23 février, dire sans réaction de nulle part à propos de L'Homme qui plantait des arbres de Jean Giono: "L'immoralité vient du fait que cette oeuvre est écrite pendant la guerre et quand on lutte contre le nazisme on ne plante pas des arbres, on prend une arme et on va se battre".

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/l-emission-politique/l-emission-politique-du-jeudi-23-fevrier-2017_2063241.html

(voir à la 54ème minute)

Je trouve cela monstrueux, d'une part d'un candidat qui se veut écologiste, et le meilleur! mais ce jugement à l'emporte-pièce, lapidaire, est sans-coeur, dépourvu de toute humanité vis à vis de cet homme qui montre tout son contraire, qui, Jean-Luc Mélenchon l'oublie de le dire ou l'ignore, a environ quatre-vingt ans pendant la guerre 39-45, et même sans cela, c'est un jugement ignoble dépourvu de toute mesure et encore une fois d'humanité,  alors que Giono, pas plus que son personnage, n'est en mesure, ni même obligé de prendre une arme pour lutter contre le nazisme. Jean-Luc Mélenchon ou "L'humain d'abord"? La haine de Jean-Luc Mélenchon contre le nazisme est on le voit aussi grande que son amour pour le communisme, car c'est à se demander si il n'y a pas de la rancoeur du fait des attaques d'Hitler contre l'URSS. En tout cas, il agite l'épouvantail du nazisme pour ne pas que l'on porte son regard ailleurs... Il devrait tout autant condamner le communisme. Oui, au fait, pourquoi il ne dit pas que l'homme dans l'oeuvre de Giono devrait aller prendre une arme pour lutter contre le communisme au lieu de planter des arbres? Je suis étonné que ses propos n'aient pas choqué alors qu'on l'a été par une maladresse d'Emmanuel Macron parlant de la colonisation comme un "crime contre l'humanité", ce qui n'est pas exacte juridiquement parlant, mais qu'il a corrigé ensuite par ce qu'il a voulu dire: "un crime contre l'humain" pensant aux atrocités qui ont été commises par des français en Algérie. Et là, qui peut dire le contraire?

 

 

 

*

 Le texte ci-dessus est affilié à un texte que j'écrivis juste avant en réaction d'une critique d'ami, et le voici:

 

 

Réponse à l'ami

 

Salut l'ami !

 

C'est très sérieux ma passion pour Emmanuel Macron (et sa femme Brigitte que j'adore!).

 

On peut mettre ça sur le compte de ma naïveté... on peut penser que je suis devenu con (politiquement du moins), moi je me suis retenu de laisser des commentaires sur ta page avec vidéo montrant une manipulation audiovisuelle par trop facile et petite à mon sens d'un discours d'Emmanuel Macron : "applaudissements"... Face à cela je t'invite à l'écouter dans une interview de France Musique, la fin de la première partie surtout (21ème minute alors qu'elle n'en affiche que 20), quand il parle du pouvoir de manière intelligente, avec références anthropologique, psychanalytique, etc., et disant : « c'est pour ça que le pouvoir a toujours besoin de contre-pouvoir ».

 

https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/l-invite-politique/

 

Son respect pour les autres, sa pondération, son bon sens (en plus de son intelligence hors-pair) me conviennent plus que l'arrogance de Jean-Luc Mélenchon et son intempérance, je ne me sentais pas bien physiquement en l'écoutant démonter des paroles d'Emmanuel Macron, me sentais agressé. Plus populiste, tu ne peux guère mieux trouver. Quoi ? Donner le pouvoir au peuple ? Mais le peuple est d'un niveau globalement basique pour ne pas dire bas, combien de beaufs, combien de racistes, combien de machos ? Autant prôner l'anarchie ! et c'est à lui que Jean-Luc Mélenchon veut donner le pouvoir ? Entre le moins pire (voire même le meilleur) et le pire, tu choisis le pire, je crains, non pas que j'ai du dédain pour le « peuple », mais on ne peut pas lui demander de diriger le pays, c'est comme si tu demandais à un boulanger de faire la plomberie chez toi. Non, Jean-Luc Mélenchon veut donner le pouvoir aux Insoumis, ce sont eux qui représenteront le « peuple ». Et alors c'est à craindre que ce soit un autre régime communiste qu'il prépare, une dictature, car il est resté communiste de cœur (lis Jean-Luc Mélenchon, le choix de l'insoumission, p 85, c'est clair) et a fait un hommage à Fidel Castro... et alors que deviendront d'après toi tous les opposants à sa « nouvelle Constitution », sa dictature ? Moi je dis que tout est Peuple : les bourgeois, les ouvriers, les riches, les pauvres... quels que soient leur couleur, etc. En tout cas, on ne peut pas sérieusement donner le pouvoir au « Peuple » (je ne sais si il faut une majuscule ou une minuscule) comme Jean-Luc Mélenchon l'entend. Lui s'adresse à tous les mécontents, et il sait combien en compte notre pays et donc combien ça peut payer!, au risque d'être plus démagogique que pédagogique, et le peuple s'en accomode très bien, il n'attend que ça, qu'on le caresse dans le sens du poil, eh c'est humain ! Bref, Jean-Luc Mélenchon s'adresse à la France ouvrière avant tout, en se montrant comme elle, à son image (et pas que d'habit...) gueularde au possible (allez une petite manif pour se faire la voix, suffit que la CGT dise : Tous à la rue ! et tu as les trois quarts des étudiants qui vont y aller sans réflexion, juste parce que ordre a été donné et puis, zut ! C'est quand même plus passionnant que d'aller en cours, surtout si les profs sont rasants au possible, moi je les comprends !), Bref de bref, Jean-Luc Mélenchon s'adresse à la plèbe qu'il monte contre le capitalisme, le système à renverser (lui et ses multinationales qui sont la conséquence logique d'une population mondiale bien plus élevée qu'au Moyen-Age : là tout le monde pouvait avoir son petit potager « bio »... ) Mais revenons aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon, rapport au communisme : « Les socialistes m'apparaissent donc plus ouverts, raconte-il avant de dire : « Et ils avaient leur déclaration de principes où il était clairement dit que le marxisme était leur source d'inspiration et le capitalisme le système à renverser. » Entre parenthèse, Emmanuel Macron n'est pas capitaliste, il est libéral et veut en finir, non pas avec la mondialisation, conscient qu'il est utopique et serait dangereux de faire marche arrière (comme de sortir de l'Europe...), mais avec une « mondialisation sauvage ». As-tu lu son livre Révolution ? Une révolution tranquille qu'il propose, comme le déclarait Rogers, voulant à tout prix émpêcher une guerre civile ou une Révolution sanglante (Emmanuel Macron c'est l'anti Révolution française...). On lui a même reproché d'avoir une campagne inspirée par celles américaines, mais lui reprocherait-on aussi d'être inspiré par le grand psycho-thérapeute américain Carl Rogers, d'être centré sur la personne ? Lui ne refuse de parler à personne et traite en égal, même au lycée il traitait d'égal à égal avec ses professeurs, après qu'il se sente sale après avoir serré la main d'un ouvrier, il a le droit, quand on est pas habitué... il lui a fallu prendre sur lui, se confronter au terrain avec l'éducation qu'il a reçu, avec parfois des à priori qu'il a corrigé (exemple des illettrés...), mais ce n'est pas un homme dans le dédain, s'il commet des maladresses, il a l'humilité de les reconnaître (exemple des illetrés... il s'est excusé à l'Assemblée nationale). Attaquer quelqu'un parce qu'il est en costard..., tu vas pas me dire que ça fait montre d'un grand respect, d'une grande intelligence. Emmanuel Macron ne lui a pas dit : « Eh qu'est-ce que tu fais en tenue dépenaillée » Le costard c'est la tenue de l'emploi, il ne va quand même pas enfiler un bleu de travail ! Enfin, je peux continuer longuement comme ça. Mais c'est tellement facile les solutions toutes simples, on rase tout pour recommencer à zéro. Tu crois que les hommes de Croc-Magnon auraient détestés le confort que nous offre la civilisation occidental et son « capitalisme » ? On a toujours tendance à dire qu'avant c'était mieux, l'homme est un animal toujours mécontent, et surtout les français, ils ont la liberté de se plaindre, c'est formidable par rapport à d'autres pays, mais ils abusent quand même ! Après on est bien d'accord qu'il y a de la misère, qu'il y a des choses à faire, mais ce n'est pas avec des idées simplistes, utopiques et au final dangereuses, qu'on va arranger les choses, on va plutôt reculer gravement, que l'on penche vers une gauche extrême incarnée par Jean-Luc Mélenchon ou l'extrême droite incarnée par Marine Le Pen. Après qu'il y ait des véreux en politique, je n'en doute pas, mais Emmanuel Macron accusé les renvoie calmement à ceux qui l'ont diffamé, à leur turpitude. Je fais allusion à une diffamation par un allié de François Fillon il y a quelques mois, je crois que ça lui est revenu en pleine figure à travers sa femme... Et ce n'est pas Emmanuel Macron qui en est la cause ! Bien souvent les hommes projettent sur les autres que ce qu'ils sont en réalité. C'est un phénomène psychanalytique bien connu : la projection. Et c'est un outil pernicieux de pouvoir pour nuire à une campagne, pourquoi tant de rumeurs, de diffamations, etc. sur Emmanuel Macron que maintenant ? Homosexuel (non pas que ce soit une tare, mais là, faire cette rumeur...) malhonnête, que sais-je. En fait, on aime pas les riches. Les riches quittent nos pays parce qu'on aime pas les riches. Mais il en faut des riches. Tu connais la chanson de Balavoine «Il ne suffit pas d'être pauvre pour être honnête » On pourrait tout aussi bien dire que ce n'est pas parce qu'on est riche qu'on est malhonnête, véreux... On lui met même dans les pattes, seulement maintenant, qu'il n'a rien fait quand il était ministre de François Hollande, qu'il va vers la « marche à l'échec »... Si ce n'est pas de l'acharnement, c'est quoi ? Il faut entendre ce psychanalyste parler d'Emmanuell Macron dans  Ce qu'il y a dans la tête d'Emmanuel Macron , il dit qu'il est d'autant plus crédible qu'il n'a cessé d'en prendre plein la gueule (Même Marine Le Pen on la laisse relativement tranquille à côté). Cela en plus d'avoir l'âge de ses ambitions. Mystique ? Que c'est facile ! Macron est un Haut-Potentiel, c'est une coque pleine face à beaucoup de coques vides, car les Haut-Potentiel ont une vie intérieure intense (preuve le théâtre, preuve son amour pour la littérature et de la philosophie), il a une dimension spirituelle en lui, donc transcendantale que n'ont pas la plupart des hommes politiques (ni la plupart des hommes « normo-pensants » (mais ne te l'ai-je pas dit?), qui sont à un niveau horizontal, ni plus ni moins que des grands singes mâles dominants. Maintenant réécoute ce que Emmanuel Macron dit sur le pouvoir. Un homme qui parle ainsi, c'est un homme conscient, et j'adhère. Le peuple est une masse en grande partie inconsciente, dans la dimension animale, horizontale, et je ne peux adhérer à l'idée de lui donner le pouvoir ! Macron sait ce qu'il dit, ce qu'il fait, il sait où il va. Il a dit à 17 ans à Brigitte Trogneux « Je reviendrais et je me marierai avec toi », et cela s'est réalisé. Il a dit sa vision, plus importante que le programme qu'il va donner bientôt, et cela ne restera pas lettre morte, sauf si on continue à lui faire sans cesse barrage. C'est comme un médecin, il a besoin de la coopération de son patient...

 

Maintenant je me pose la question : qui est le plus naïf ?...

 

*

 

 Bien que ne parlant pas de Mélenchon, j'ai écrit dans les mêmes temps une autre réponse à ce même ami, elle me paraît trop intéressante pour la passer sous silence.

 

 

De "Merci Patron!" à "Merci Macron!"

 

 

 

 

Tu me demandes si j'ai vu « Merci Patron ! »

 

Bon, et as-tu lu mon blog, as-tu lu Révolution, as-tu vu « Emmanuel Macron ou la stratégie du météore », as-tu vu « Ce qu'il y a dans la tête d'Emmanuel Macron ? »

 

Pour ma part, j'ai regardé un extrait du film « Merci Patron ! » : avec la meilleure volonté du monde,  mais compte tenu de mon fonctionnement, c'est fatigant pour moi, je l'avoue, alors regarder la totalité !... J'ai préféré m'en faire une autre idée en regardant avec grand plaisir ces deux vidéos quitte à revenir en arrière deux fois avant de comprendre :

 

https://www.youtube.com/watch?v=6AAl55iNzso

 

https://www.youtube.com/watch?v=kSHI6-2XRI0

 

Pour la première vidéo, ce que dit François Ruffin pour répondre à Yann Moix est extrêmement intéressant qui m'a fait penser qu'au fond, le point commun entre François Ruffin et Emmanuel Macron, c'est que tous deux veulent jeter des ponts plutôt que des pierres ! François Ruffin ne jette vraiment de pierre sur personne malgré ce qu'on pourrait croire au premier abord, il jette bien une pierre (un pavé) mais c'est dans la mare de la société pour avancer ensemble. Il dit bien que c'est une fable! Je trouve un parallèle intéressant avec les filmsde Sophie Robert intitulés Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme (2011) et Quelque chose en plus (2014), en cela que dans le premier elle a fait de la caricature à partir de quelques psychanalystes rencontrés et bien ciblés pour servir son propos et dresser un tableau noir de la psychanalyse, et dans le second elle a dressé un tableau blanc des méthodes comportementalistes à travers celle de l'ABA, mais malgré ces caricatures, ça été un pavé lancé dans la mare de la société, car il y a du vrai : d'une il y a des dérives du côté des psychanalystes, de deux, les méthodes comportementalistes montrent des résultats. Mais tout n'est pas si tranché d'un côté comme de l'autre.

 

Pour la deuxième vidéo, qui est complémentaire (« Merci Macron ! »), on voit bien que les choses sont complexes mais passionnantes, on voit que ça se discute... On est dans un débat, et ce que je trouve positif, c'est qu'on est réussi à réunir autour d'une même table tout ce panel sociétal ! Mais comme a dit fort bien le représentant de Macron : n'entrons pas dans la caricature.

 

L'image que tu as publié sur mon mur, je ne sais si elle fait partie du film de Ruffin, mais c'est une caricature, et est le résultat d'une manipulation, une pierre qu'on jette sur Macron, c'est tout, et ça c'est petit. Tout le monde peut faire ça, mais personne n'a l'envergure d'Emmanuel Macron, personne à part lui ne peut faire ce qu'il fait. C'est la différence entre l'élégance et la grandeur d'avec la médiocrité et de la petitesse.

 

On est dans un monde en mutation et Emmanuel Macron l'incarne grandement, fort de ses multiples vies et expériences. Ne le méprisons pas. Ne méprisons personned'ailleurs, tout comme Emmanuel Macron, malgré les apparences  parfois qui ont joué contre lui.

 



 

 

 

 

18 février 2017

Macron est-il crédible?

Finalement, Macron est-il crédible?

http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/17/emmanuel-macron-multiplie-les-grands-ecarts-et-prend-le-risque-d/?utm_hp_ref=fr-emmanuel-macron

 

http://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/pour-emmanuel-macron-les-anti-mariage-pour-tous-ont-ete-humilies-par-le-gouvernement_2063231.html

Une commentatrice de l'article (je la trouve très intelligente)

"Encore une fois, beaucoup de raccourcis, d'approximations et de déformations de propos, qui commencent sérieusement à me fatiguer.

1. Tout le monde voit que Macron est en campagne et essaye de récupérer des voix à force de déclarations.

2. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant dans ce qu'il dit : il ne parle pas négativement du MTP, mais il dit juste d'une autre manière que les opposants au MTP ont été systématiquement dénigrés au lieu de discuter d'une manière démocratique en étant assimilés à des homophobes, fascistes.... En gros seuls les "progressistes" (auto-proclamés comme tels) socialistes seraient "des gens biens" et tout opposant à leurs idées serait "nazi" ? Ensuite il a été au Puy du Fou ? Et alors ? j'y suis allé avec mes parents quand j'étais gosse pendant les vacances. Et donc ? On deviendrait un gros facho en y allant ? Il n'y a que les socialos qui s'offusquent pour un rien. Ils devraient plutôt être choqués par le nombre de sdf dans les rues en hiver et prendre des mesures pour lutter contre l'extrême pauvreté au lieu de perdre de l'énergie en poussant des cris d’orfraie à chaque déclaration qui ne leur plaît pas !

3. L'assimilation de la MTP à des groupes néo-nazis marginaux est juste de la manipulation politique tout comme celle des manifestants anti-loi travail à des casseurs d'extrême-gauche. On prend quelques images choquantes (croix celtiques, déclarations haineuses) pour créer l'émotion collective et on assimile tout le mouvement à des gens comme eux.

Et après, ça vient pleurer que les gens ne croient plus dans les médias, les politiciens.... Tu m'étonnes, ça manque tellement d'objectivité et d'honnêteté !"

 

18 février 2017

Sur Mélenchon et autres candidats

 Quelques infos glanées ici et là...

 

L'"hommage" à Fidel Castro par Jean-Luc Mélenchon:

 http://www.atlantico.fr/decryptage/jean-luc-melenchon-complice-consentant-dictatures-fidel-castro-chavez-amerique-latine-correa-jacobo-machover-333120.html

 "le philosophe Michel Onfray s'interroge vertement : "Mélenchon a-t-il fumé la moquette ?". Rappelant que "Cuba est une dictature", Michel Onfray juge "sidérant" l'hommage l'hommage rendu par celui qui, à l'inverse des Cubains, "n'a même pas l'excuse d'avoir un demi-siècle de propagande quotidienne derrière lui". Pour le philosophe, le fondateur du Parti de gauche "souscrit aux hommages de fleurs et de bougies pour ce personnage qui a été un nabab, qui vivait comme un prince des monarchies pétrolières". (Source: LCI)

http://www.lci.fr/international/hommage-a-fidel-castro-pour-michel-onfray-jean-luc-melenchon-a-fume-la-moquette-2014604.html

Pour le Huffingtonpost, en association avec Le Monde, il y a dans son hommage un message subliminbal et poétique à décoder: "Jean-Luc Mélenchon rend davantage hommage aux espoirs suscités par Fidel Castro qu'aux désillusions que son accession au pouvoir a engendrées."

http://www.huffingtonpost.fr/2016/11/26/le-message-subliminal-et-poetique-de-jean-luc-melenchon-en-hommage-fidel-castro/

Pour le site "Contrepoints, le nivellement par le haut" on a mal compris l'hommage en fait détourné de Jean-Luc Mélenchon, et qui, lu entre les lignes serait un hommage aux opprimés de son régime dictatorial. "Avec ce nouveau regard sur notre sincère ami des opprimés, je vous invite à relire ses analyses sur Robespierre." conclut l'article.

https://www.contrepoints.org/2016/12/02/273527-lhommage-incompris-de-melenchon-a-castro

 Mélenchon dictateur?

precipitevolissimevolmente:

"Mélanchon est un exalté dont j'espère qu'il n'aura jamais le pouvoir un vrai dictateur....
Le copain de Chavez...pas mal comme perspective...l'aboutissement de sa politique c'est simple...La Corée du NORD !!! IL a vraiment beaucoup de chance d'être en France avec ses idées....il est beaucoup plus dangereux que GRILLO !!!"

http://www.rtl.fr/actu/politique/presidentielle-2017-comment-jean-luc-melenchon-compte-profiter-du-delitement-des-verts-7783377352

 

Emission politique 23 février 2017 avec l'invité Jean-Luc Mélenchon.

http://lemonde.co.il/2017/02/23/direct-presidentielle-regardez-le-meeting-de-benoit-hamon-a-arras-franceinfo/

 

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Passion Macron (réflexions sur le météore politique)
  • Mise en lumière et perspective de deux lumières : Emmanuel Macron et sa femme Brigitte. Autiste Asperger, je tente avec ma propre perception de montrer pourquoi Emmanuel Macron est l'homme dont la France, l'Europe et le monde à besoin.
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